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mercredi 25 février 2009

Trêve de hockey #2 : Vive notre petit club de 2e division...



Le Stade ne s'est pas écroulé mais la ville est en feu...

Quoi de mieux que de célébrer son 29e anniversaire en allant dans notre gros Stade Olympique pour voir notre petit club de foot de 2e division continuer son petit bonhomme de chemin dans la ligue des champions de la CONCACAF. Ok, les eurocentristes vont dire que c'est pas une vraie ligue des champions. Mais bon, moi ça m'excite de voir notre petite équipe qui vit dans l'ombre de notre Sainte Flanelle dans le portrait sportif montréalais planter une à une des équipes qui viennent de pays qui ne vivent que pour le foot. C'est comme si des équipes mexicaines de hockey venaient planter une équipe canadienne de la NHL.

Mais le parcours de l'Impact en ligue des champions est assez incroyable. À toutes les fois on pense qu'ils vont manger une dégelée, mais ils finissent toujours par s'en tirer haut-la-main.

Tout a commencé par un tournoi où l'Impact affronta les 2 autres équipes canadiennes, celle de Vancouver et de Toronto, pour devenir l'équipe canadienne de la ligue et par le fait même champion du Canada. Au tour préliminaire de la ligue des champions, le 11 montréalais a battu à la surprise générale une équipe du Nicaragua pour passer en phase de groupe... L'Impact s'est quand même surpassé dans cette étape ne s'inclinant qu'une seule fois en 6 matchs, contre le CF Atlante Cancun. Si l'Impact s'est incliné contre le club mexicain, il n'a fait qu'une seule bouchée du Joe Public de Trinidad et a fait une nulle en plus d'une victoire contre le club CD Olimpia du Honduras. Donc suite à la phase de groupe, notre petit club s'est qualifié pour les quarts de finale de la CONCACAF...

Quel beau coup de maître de notre petite équipe que d'organiser le match de quart de finale local dans notre grosse bolle de toilette de béton. Moi j'aime beaucoup aller au Stade, c'est gros, tu te sens petit et tu est toujours un peu bouche-bée d'être dans un si grand édifice qui sert à rien... Mais comme l'Impact devait faire son match à cette date et il n'y avait aucun autre lieu pour s'y faire. Ça aurait été triste que le match ait lieu à Toronto ou à Miami. La dernière fois que je suis allé au Stade c'était encore pour du foot, pour le U20 de la FIFA dans un match Pologne-Corée où même à 35000 personnes ça avait l'air vide...

Ils ont ouvert les portes du temple et les fidèles sont venus... C'est quand même impressionnant que 55000 personnes prennent le métro (ou leur char) un mercredi de février pour aller voir un match de soccer à Montréal. Et pour parfaire la soirée, notre équipe a su répondre à tout ceux qui se sont déplacés en battant l'équipe mexicaine 2-0... Et oui, le parcours remarquable de l'Impact se poursuit. Belle performance d'équipe qui a pu compter sur une foule en délire.

Je crois que dans les mêmes quarts de finale de la CONCACAF, l'équipe de Houston n'a même pas pu entrer 7000 personnes dans leur stade. Nous, société nordique qu'on qualifie d'êtres unicellulaires parce qu'on n'aime qu'un seul sport, avons remplis un stade qui ne se remplis jamais pour voir un match de foot... Pas pire... Bon, ça chantait des chansons de hockey, mais quand même...

Bon choix de bière en passant, bien que 6,75$ pour une bière c'est un peu cher, boire de la Carlsberg c'est mieux que de la maudite Coors Light...

Salut en passant aux mexicains à sombreros et à masque de lutteurs autour de nous avec qui on se battait verbalement pour encourager l'Impact!

Pourquoi est-ce que dans un match de foot il y a toujours un clown avec un drapeau du Brésil???

Dans l'ensemble, bravo aux joueurs de l'Impact pour le superbe match de foot et à l'organisation d'avoir fait le pari de remplir la grosse bolle en plein milieu de l'hiver, ça a tenu le coup et c'était bien le fun... J'espère que vous allez gagner le match au Mexique pour remplir le Stade à nouveau pour la demi-finale! Sinon ça sera au Stade Saputo cet été...

Ultimement... Pourquoi pas un match du Canadiens dans la grosse toilette?

lundi 23 février 2009

Gilles "Gratoony The Loony" Gratton

“Now, if you let in a goal, they show the psychologist behind you. The goalie coach and you go and watch video and fix your mistake,” Gratton said. The only thing I ever heard was, ‘Stand up and stop the puck.” -Gilles Gratton


Gilles Gratton n'a pas connu la carrière la plus fulgurante dans le hockey, à peine environ 150 matchs dans la WHA et une cinquantaine dans la NHL. Il est davantage connu pour avoir porté un des masques les plus effrayants de l'histoire. Son célèbre masque de fauve est de nos jours fièrement exposé à l'entrée du Temple de la renommée, mais ce n'est pas nécessairement en raison de cet appareil qu'il est connu...

Disons en guise d'introduction que Gratton a déjà affirmé qu'il était gardien de but parce qu'il avait à payer pour ses fautes accomplies dans une autre vie...

Il a déjà mentionné afin d'expliquer la raison d'où son surnom "The Count" venait, qu'il était dans une autre vie un comte durant l'Inquisition espagnole. Alors qu'une rébellion survint en ces terres, il fit aligner en rang les révoltés après les avoir chassés et les lapida... Il aurait également fait des actions similaires durant l'ère biblique... Pour ces actions passées, Gratton eut à payer en recevant des rondelles de caoutchouc lancées à parfois plus de 90 miles à l'heure...

Gilles Gratton est né en 1952 à Lasalle. Après une bonne carrière dans le junior avec les Generals d'Oshawa, il fut repêché par les Sabres de Buffalo en 5e ronde en 1972. Plutôt que de se rapporter à l'équipe, Gratton opta pour faire le saut dans la nouvelle AMH avec les Nationals d'Ottawa. L'équipe allait enregistrer une fiche quelque peu en dessous de .500 pour se faire éliminer en première ronde des séries par les champions de la première coupe Avco, les Whalers de la Nouvelle-Angleterre. Suite à une très décevante moyenne aux guichets d'environ 3000 personnes par matchs, les Nationals prirent le chemin de Toronto pour devenir les Toros.


Gratton passera deux saisons avec l'équipe qui voulait voler le marché du hockey aux Maple Leafs dans la Ville Reine. Il conserva une fiche quand même très respectable, menant l'équipe en séries éliminatoires à chacune de ses deux saisons. Gratton allait toutefois quitter l'AMH après trois saisons pour rejoindre les Blues de St-Louis qui avaient acheté ses droits en juillet 1975. Gratton connut un départ canon avec les blues, ne connaissant pas la défaite à ses six premiers départs pour une moyenne de buts alloués de 2,49. Toutefois, après son sixième match avec les Blues, Gratton décida qu'il ne voulait plus jouer à St-Louis. Alors qu'il exprima son désir de retourner avec les Toros, les Blues refusèrent de le libérer afin d'occasionner le transfert. Ce qui fit que Gratton ne joua que six matchs en 1975-76...

Gilles Gratton signa à titre d'agent libre avec les Rangers de New York afin d'entreprendre la saison 1976-77. Il s'agit de la même saison où Don Murdoch arriva avec le club et où l'équipe abandonna son superbe uniforme pour un horrible chandail avec le blason comme logo... Gratton partagea la tâche avec John Davidson, jouant 41 matchs pour une maigre fiche de 11-18-7 et une très mauvaise moyenne de 4,22. Il se retira à la fin de cette saison à l'âge de 24 ans. Après sa retraite, il alla s'installer en Inde pour quelques années. Il vécut apparemment une vingtaine d'année en Europe et il vivrait de nos jours au Québec, travaillant pour le site de mise aux enchères Classic Auctions...


Voici quelques faits étranges à propos de la carrière de Gilles Gratton :

-Il aurait déjà refusé de jouer un match en raison du mauvais alignement des planètes.

-Selon son ancien coéquipier John Davidson, Gratton n'aimait pas jouer au hockey. Il aurait très souvent fait semblant d'être malade pour ne pas jouer.

-Alors qu'il évoluait dans la WHA, avant un match à San Diego, Gratton s'adressa à la foule avec le micro de l'annonceur afin d'insulter la foule.

-Apparemment il rugissait parfois comme un félin pendant certains matchs.

-Alors qu'on lui demanda des précisions au sujet de douleurs à l'abdomen, Gratton affirma que c'était des douleurs qui provenaient de sa mort lors de sa vie précédente. Il aurait été tué avec une lance à l'abdomen...


samedi 21 février 2009

Gilles Meloche


J'ai finalement reçu mon chandail des Barons de Cleveland avec le #27 du très sous-estimé gardien de but Gilles Meloche à l'arrière. Et oui, j'ai trouvé sur eBay un type à Singapour qui vend des répliques de chandails vintages d'équipes de la NHL disparues et d'équipes d'autres ligues comme la WHA et d'autres équipes... Allez savoir pourquoi un type de Singapour vend des chandails des Rockies du Colorado ou des As de Québec... Au prix que ça coûtait je l'ai essayé, c'était pas très cher, et je l'ai eu très rapidement et me voilà au grand désespoir de ma blonde le fin propriétaire d'un jersey de mon équipe défunte préférée avec le numéro d'un de ses joueurs les plus remarquables...

J'aime beaucoup Gilles Meloche, c'était un gardien brillant qui a eu un seul problème dans sa carrière qui a fait en sorte qu'il n'est pas autant reconnu comme un grand gardien de cette époque comme Rogatien Vachon, Bernard Parent ou Gerry Cheevers. Son problème c'est que des 18 saisons qu'il a passé dans la NHL entre 1971 et 1988, il en a passé 5 avec les piteux Golden Seals de la Californie et deux avec les Barons de Cleveland. Bien qu'il était brillant devant les buts pour ces équipes, la composition de ces équipes faisaient en sorte de ne pas avantager le gardien montréalais...

Mais Gilles Meloche n'est pas arrivé dans la NHL avec les Seals. Meloche a été repêché en 1970 par les Black Hawks de Chicago. Les Black Hawks de cette époque étaient une équipe redoutable et devant leur filet ils avaient un des gardiens les plus brillants de cette époque, Tony "O" Esposito. Donc être dans l'ombre d'Esposito qui lui-même était un jeune gardien n'était pas le gage d'un avenir prometteur. Meloche a passé le clair de sa première saison professionnelle, en 1970-71 avec les Generals de Flint dans la IHL, ne jouant qu'un maigre 2 matchs dans l'uniforme des Hawks. C'est à deux présences devant la cage de l'équipe que la carrière de Meloche allait s'arrêter... Rappelons que les Black Hawks étaient les grands favoris pour remporter la Coupe Stanley lors de cette saison pour se faire surprendre en 7 matchs en finale contre les Canadiens et leur jeune gardien recrue Ken Dryden.

C'est en octobre 1971 que Meloche fut échangé à San Francisco en compagnie de Paul Shmyr en retour de Gerry Desjardins. Meloche n'allait pas être échangé de nouveau avant près de 14 ans, bon gage de stabilité quand même. C'est donc avec une équipe de bas de classement qui tentait de faire plus un show que de jouer au hockey. Lorsque Meloche arrive dans la région de San Francisco, les Seals étaient à leur 5e saison dans la NHL. Le peu de succès sur la glace a résulté à peu d'intérêt par les partisans. Les Seals avaient été très peu sages dans leur décisions d'équipe, l'histoire de Guy Lafleur est quand même remarquable... Parce que savez-vous que Guy aurait pu être un Golden Seals? Les Canadiens avaient échangé un choix de première ronde et le vétéran Ernie Hicke contre le choix de première ronde des Seals et un défenseur nommé François Lacombe qui allait jouer plus tard pour les Nordiques de la WHA. On connait tous la suite. Les Canadiens voyant que les Seals et les Kings luttaient pour la cave et désirant obtenir le grand Guy ont échangé à rabais le vétéran Ralph Backstrom à Los Angeles pour aider à donner un souffle à l'équipe pour avoir le premier choix au total... J'imagine que Guy aurait aimé jouer avec des patins or et vert...

C'est donc sans Guy Lafleur mais avec Gilles Meloche que les Seals allaient débuter leur saison en arborant de superbes patins en or et vert... À défaut d'avoir du talent on aura du style, la saison précédente le propriétaire qui était également le propriétaire des A's d'Oakland avait exigé aux joueurs de porter des patins peinturés en blanc parce que ça faisait stylé comme des chaussures blanches de joueurs de baseball... Heh! La saison 1971-72 des Golden Seals allait être meilleure que la précédente de l'équipe, amassant 15 points de plus qu'à la saison précédente. Le jeune Meloche allait finir la saison avec une très bonne moyenne de 3,33. On peut penser qu'il a fait une bonne part de ce succès de l'équipe. Vous pouvez voir ici un film très hilarant où l'on suit le coach Vic Stasuk crier comme un débile à tout vent lors d'un match entre le Canadiens et les Seals... Le match terminera 3-3 et on se doute que c'est le brio de Meloche qu'on voit très bien qui a fait une différence. Remarquez également comment Ken Dryden est un peu faible...

http://www.youtube.com/watch?v=XTyJgG2DkgM

L'arrivée de la WHA allait voler beaucoup de joueurs à l'équipe, 5 des 10 meilleurs joueurs de l'équipe quittèrent la région de San Francisco pour aller dans la ligue rebelle. L'équipe allait s'affaiblir mais le gardien allait montrer une constance héroïque afin de garder les siens dans le coup, mais en vain. Ce n'est pas non plus sur la glace que les Golden Seals en arrachaient, dans la colonne des chiffres aussi. En 1974, la NHL allait d'ailleurs prendre l'équipe en main, terminant l'ère du très étrange Chuck Finley. Jusqu'en 1975, la ligue allait diriger cette équipe, jusqu'à ce qu'un magnat de l'hôtellerie nommé Mel Swig aille se porter acquéreur de l'équipe. Il tenta de déménager l'équipe de Oakland à San Francisco en construisant un nouvel aréna. Le projet allait tomber alors que les élus de la ville s'opposèrent au projet. Tanné probablement de rester dans la cave et de perdre de l'argent avec une équipe médiocre qui joue devant des bancs vides depuis près de 9 ans, les actionnaires minoritaires George et Godon Gund, ont su convaincre Swig de déménager l'équipe sous d'autres cieux où elle pourrait peut-être se développer d'une meilleure façon. Et comme ils étaient originaires de l'Ohio, déménager l'équipe à Cleveland devint l'option la plus intéressante. Il s'agissait d'ailleurs du premier déménagement d'équipe dans la NHL depuis que les Senators d'Ottawa déménagèrent à St-Louis pour devenir les Eagles dans les années 1930...

L'équipe allait s'amener à Cleveland en prenant le nom d'une des équipes les plus importantes de l'âge d'or de la AHL, les Barons de Cleveland. Les Barons de l'AHL ont fait les beaux jours de la ligue à partir des années 30 jusqu'en 1972, gagnant un total de 9 coupes Calder. Le nom allait donc évoquer le passé glorieux du hockey de Cleveland... Malheureusement les Barons n'allaient pas être une équipe à la hauteur de leurs ancêtres homonyme. L'équipe allait s'inscrire dans la continuité des Seals, n'attirant que plus de 10000 personnes à 7 reprises à leur saison initiale en 1976-77. La saison suivante allait porter quelques signes encourageants. Le match le plus important de l'histoire des Barons fut le 23 novembre 1977 alors que les Barons battirent les Canadiens de Montréal champions défendant de la Coupe Stanley depuis 2 saisons qui allaient en perdre seulement que 10 cette année-là. Les Barons eurent beaucoup de panache avec Meloche dans les buts, pouvant rivaliser avec la plupart des équipes de la ligue, pouvant même à la mi-saison espérer une place en série. Une série de 15 défaites en fin de saison allait toutefois couper les reins de l'équipe au complet... À la fin de la saison 1977-78, la NHL autorisa les Barons de Cleveland à fusionner avec une autre équipe qui en arrachait solide, les North Stars du Minnesota. La franchise des Barons allait être la seule qui allait disparaître de la NHL depuis 1943 alors que les Americans de Brooklyn cessèrent leurs activités...

Fusionner deux équipes médiocres avait fait des North Stars une équipe assez solide mariant les bons éléments des deux franchises. Gilles Meloche allait finalement pouvoir évoluer avec une bonne équipe auquel allait se greffer une brigade de jeunes joueurs brillants. À la seconde saison suivant la fusion, Meloche devint un gardien vedette. Le 6 janvier 1980, les Stars arrêtèrent une incroyable séquence de 35 matchs sans défaites (25 victoires et 10 matchs nuls) des Flyers de Philadelphie en les écrasant 7 à 1. Il s'agit en passant d'un record pour tout le sport professionnel en Amérique du Nord qui tient toujours... On se doute que le brio de Meloche était pour quelque chose dans cet exploit de mettre un terme à cette séquence des Flyers. La saison remarquable de Meloche n'allait pas s'arrêter là, lui qui aura sa meilleure moyenne en carrière avec une moyenne de 3,08. Il participa d'ailleurs au match des étoiles de la NHL pour la première fois de sa carrière. Les Stars créèrent la commotion en fin de saison en mettant fin à la dynastie des Canadiens lors des séries éliminatoires allant même blanchir les Canadiens qui comptaient dans leurs rangs deux marqueurs de 50 buts (Pierre Larouche et Guy Lafleur) et un Steve Shutt tout aussi dangereux qui en marqua 47 lors de cette saison. C'est suite à un jeu très mauvais du gardien Denis Herron que le Canadiens fut éliminé, mais la performance du numéro 27 en est pour beaucoup dans l'élimination du Canadiens. Meloche a donc montré à sa première présence en carrière en séries éliminatoire qu'il était parmi les grands gardiens de la ligue.

La saison suivante il allait faire équipe avec le jeune Don Beaupre pour maintenir l'équipe du Minnesota au sommet de la ligue. Les Stars allaient atteindre la finale de la Coupe Stanley pour se faire démolir par les redoutables Islanders. Mais quand même, les demi-finales l'année précédente et la finale cette année-là, les North Stars étaient définitivement une puissance de la ligue. À la saison 1981-82 avec des joueurs surprenants comme Dino Ciccarelli et Neal Broten devenus des joueurs d'impact, les Stars remportèrent leur premier championnat de division de leur histoire. Meloche allait être invité au match des étoiles pour la seconde fois de sa carrière et il défendit la cage du Canada lors du Championnat du monde de hockey pour donner à son pays la médaille de bronze. En 1983-84, les Stars remportèrent leur deuxième championnat de section de leur histoire et atteignirent la demi-finale pour se faire humilier en 4 par la nouvelle force de la ligue, les Oilers d'Edmonton.

C'est à ces mêmes Oilers qu'il fut échangé à la fin de la saison suivante, le 31 mai 1985. Il ne joua jamais pour les Oilers qui l'échangèrent aux Penguins en retour de Marty McSorley, Tim Hrynewich et des considérations futures qui allaient être Craig Muni. C'est suite à ce premier échange depuis 14 ans que Meloche s'établit à Pittsburgh pour ne plus jamais repartir. Il allait garder le filet de l'équipe de Mario Lemieux pour encore 3 saisons avant de prendre sa retraite en 1988 après 18 saisons dans la NHL. Meloche devint par la suite dépisteur pour l'équipe jusqu'en 2006. Il allait donc faire parti du personnel des Penguins lors de leur deux Coupes Stanley au début des années 90. Il agit maintenant à titre d'entraîneur des gardiens pour les Penguins. Son fils Éric a joué pour l'organisation des Penguins au début des années 2000 sans trop de succès, il évolue présentement en Allemagne.

Donc voici le parcours d'un gardien qui est selon moi sous-estimé dans l'histoire de la NHL et c'est pourquoi j'ai pas honte de porter son numéro 27 dans l'uniforme des Barons de Cleveland...







mardi 17 février 2009

Cartes de hockey pee-wee 1992 - Part 1


Afin de célébrer le légendaire Tournoi Pee-Wee de Québec qui se tient ces jours-ci, voici quelques-unes de mes cartes de hockey préférées. Comme vous pouvez vous en apercevoir en lisant ce blogue, j'aime bien les choses pas très pertinentes au hockey et ça s'en est une pas mal inutile.

Et quoi de plus bâtard que la collection de cartes de hockey du Tournoi Pee-Wee de Québec de 1992. Pas trop subtil dans le désir de surfer sur la monstrueuse popularité des cartes de hockey à cette époque, le tournoi a décidé de faire un set de cartes de hockey... Quelle entreprise alors que des centaines d'équipes se dirigent vers la Vieille Capitale que de faire des cartes de hockey avec la plupart des joueurs de toutes ces équipes... Le résultat est gargantuesque, une série de carte de kids de 13-14 ans qui comporte environ 1200 cartes... C'est selon moi le set le plus destroy de tous les temps... Par curiosité j'ai acheté quelques paquets à l'époque pour savourer la tâche incroyable de cette collection de cartes de hockey parce que j'aimais bien les cartes de hockey weird...

L'idée n'était pas conne en un certain point. Alors que des Gretzky, Lemieux, Lafleurs et compagnie ont joués le tournois dans leur prime jeunesse, une carte recrue signifiant leur passage de jadis, avant le vedettariat, aurait eu une valeur inestimable... Malheureusement, comme le ratio de joueurs ayant joué le tournoi atteignant le statut d'immortel du hockey étant très bas, le résulta nous donne des choses étranges...

Voici 3 de mes préférées :

(cliquez sur les photos pour les voir en plus grand format)



Barry Cade (#940) : Le gars s'appelle Barry Cade... Il joue avec les Kings d'Edmonton... Kings, oui, mais pourquoi est-ce que Barricade, euh, Barry Cade, porte ainsi un chandail des Oilers? Il a au moins le pantalon CCM Supra officiel des Kings... Barry Cade... La photo est également assez remarquable par son manque de virilité. Autant que sur la plupart des autres cartes les joueurs posent comme des pros, autant Barry Cade fait le clown! Sérieusement la plus belle carte de hockey de ma collection... Inestimable...


Jonathan Ruel (#176) : Jonathan est un vrai témoignage d'espoir. Il nous montre à nous tous que c'est pas parce qu'on a des lunettes grosses comme la lune, qu'on est boutonneux et qu'on a un fière coupe Jaromir Jagr (un hockey hair!) qu'on ne peut pas faire preuve de leadership de d'être le capitaine de La Chaudière... Jonathan Ruel, le Raymond Bourque de la Rive-Sud... Grâce à lui aujourd'hui je vois la vie avec les yeux du coeur, je suis plus sensible à l'invisible, à tout ce qu'il y a à l'intérieur...




Michel Ringuet (#86) : Nous pouvons voir avec cette carte que la cause environnementale était moins populaire que de nos jours. En effet, la collection comportait également des cartes d'entraîneurs! Vous vous rendez compte combien d'arbres ont servi pour faire des carte de hockey de coach pee-wee? Si les cartes de coach de la série Pro-Set de 1990-91 étaient un pur gaspillage de carton (et celles des arbitres aussi), comment peut-on qualifier ça?

Ce qui est plate avec cette carte à part son existence c'est surtout que Michel ne nous a pas dit qui était son joueur préféré...


J'en poste d'autres très bientôt!

lundi 16 février 2009

Tout le monde aime Tony Twist!



Les anciens fans des Nordiques seront sans aucun doute d'accord avec moi, mais les autres vont être convaincus... Peu importe où vous vous situez dans le débat sur la disparition des bagarres dans le hockey, je pense qu'il y a certains joueurs qui ont donné des lettres d'honneurs au métier de goon! Et c'est après avoir vu ce petit film dressant un portrait de Tony Twist que vous allez comprendre que le mot goon c'est pas nécessairement un bon mot pour décrire le métier de bagarreur parce que sa maman ne veut pas qu'on le traite de goon... Je pense bien qu'elle a du se faire dire toute sa vie que son petit rejeton était un goon. En passant, l'article de Mathias Brunet à propos de Dave Morrissette paru en fin de semaine dans La presse est super intéressant...

Anyway, voici un super reportage de HBO qui date probablement de la fin des années 90 qui dresse le portrait d'un des bagarreurs les plus redoutables de tous les temps, Tony Twist. Il explique qu'il essaie le mieux possible de perfectionner son style, du type de préparation que ça nécessite et de l'utilité de son rôle au hockey. On voit énormément qu'il a beaucoup réfléchi sur sa place au hockey. Ceux qui ne comprennent pas trop la nécessité du goon, écoutez simplement quand il explique du pourquoi ça ne lui dérange pas d'aller frapper un joueur comme Paul Kariya. On voit qu'il s'entraîne énormément pour parfaire son art et on voit que son art il l'a perfectionné. Personnellement j'ai regardé presque pratiquement des heures de films de Tony Twist suite au visionnement de ce vidéo et je suis encore surpris de sa technique. La manière dont il retient son adversaire lors de ses combat est tellement incroyable que ce dernier ne peut absolument pas attaquer.

En tout cas, ce vidéo sur Tony Twist vaut vraiment la peine d'être vu... Moi en tout cas je suis un gros fan depuis que j'ai vu ça : http://www.youtube.com/watch?v=4RKi8eReXfQ

Ouais, Tony Twist est né à Sherwood Park en Alberta en 1968. Venir d'un endroit qui porte le nom de la fierté de la ville de Sherbrooke a du l'influencer à en faire manger du Sher-Wood. Après avoir joué son junior avec les Blades de Saskatoon, Twist fut repêché par les Blues de St-Louis en 1988. Après avoir passé le plus clair de son temps dans le club école des Blues à Peoria, il débuta dans la NHL avec les Blues en 1989-90. Il fut échangé aux Nordiques la saison suivante en compagnie d'Herb Raglan et Andy Rymsha en retour de Darin Kimble. C'est avec les Nordiques qu'il devint le justicier qu'on connut. C'est par contre lorsqu'il retourna à St-Louis à titre d'agent libre trois ans plus tard qu'il devint l'un des matamores les plus redouté de l'histoire de la NHL. Il passa 5 redoutables saisons à St-Louis sous les ordres de Mike Keenan où il imposa sa loi sur la glace grâce à son style unique. C'est suite à un accident de moto qui le blessa au genoux que Tony Twist accrocha ses patins pour toujours en 1999...

Twist est propriétaire du Twister's Iron Bar Saloon dans la région de St-Louis... Il y a maintenant 3 succursales...

Il marqua son premier but à sa sixième saison dans la NHL...

Il ne marqua aucun but dans l'uniforme des Nordiques...

Mon voyage à Sherbrooke...


C'est par une belle journée d'hiver que nous avons quitté la Ville avec un gros V pour prendre l'autoroute 10 en direction de la plus grande ville des Cantons de l'Est afin de voir les Chiefs de St-Hyacinthe affronter le Saint-François de Sherbrooke. Je pense que l'équipe de Sherbrooke est l'équipe la plus stable de toute la LNAH, c'est aussi l'équipe qui joue dans le plus gros aréna de la ligue. Et quand on rentre dans le Palais des Sports Léopold-Drolet, on voit bien que Sherbrooke est une ville de hockey, le plafond est rempli de championnats des Castors, des Canadiens, des Faucons et bien sûr du Saint-François, champions de la LNAH en 2006. Je crois que le Saint-François est une équipe très constante, elle est construite autour d'un noyau de joueurs quand même assez solides qui portent les couleurs de l'équipe depuis plusieurs saisons et les fans les connaissent bien et les aiment bien. Alors ça promettait face aux Chiefs...

Les Chiefs avaient décidé d'utiliser une autre stratégie que la stratégie "mongole à batterie" qu'ils avaient essayé la semaine d'avant lorsque nous sommes allés les voir à St-Hyacinthe. La plupart des gros joueurs avaient été mis de côté et les Chiefs avaient décidé de "bien" jouer. Le Saint-François avaient également mis de côté une bonne partie de leur gros joueurs étaient sur la glace, on ne peut pas leur en vouloirs, ils jouaient contre les Chiefs après tout... C'est suite à un 5 contre 3 d'une minute 41 que Guillaume Demers ouvrit la marque pour les maskoutains. Le Saint-François avait donc essayer de se mettre à la hauteur de la réputation des Chiefs en jouant très agressivement et c'est ce qui leur a peut-être couté le match...

Les Chiefs ont mené le compte à 2-0 suite au second but de Demers en début de deuxième. C'est là que ça a commencé à dégénérer un peu alors que deux bagarres ont éclaté en stéréo! C'est là que je me suis aperçu que Chris Cloutier et le très populaire numéro 4 Simon Robidas ne sont pas dans la ligue pour leur maniement du bâton. Peu de temps après, les Saints ont réveillé leurs fans en enfilant un but qui allait mener l'écart à un seul but. Malheureusement, c'est suite à un méchant coup de salaud de la part de Jean-François Soucy sur Jamie Leinos étendu au sol qui a dégénéré en échauffourée totale que la remontée des Saints s'est arrêté. Suite à son méchant coup cochon, Soucy a écopé d'un 5 minutes d'inconduite qui a mené au 3e but des Chiefs de la part de nul autre que Yann Joseph! Ça ne veut pas dire que les bancs de pénalités étaient occupés... Lors de la seconde période les deux bancs étaient remplis de 3 joueurs de chaque côté...

À noter également que contrairement à notre croyance, nous n'étions pas qu'un côté de fans de Chiefs, il y a beaucoup de gens qui avaient des places du côté des Chiefs pour leur faire des fingers et leur crier des insultes.

Le Saint-François mené par Michael Cabana ont su rattraper les Chiefs grâce à deux buts de ce dernier en troisième... Les Chiefs ont mis de la pression pour briser l'égalité mais sans succès, on allait forcer la supplémentaire. Pas très longtemps après le début de la supplémentaire, les Chiefs ont volés le match grâce à un but très faible de David Desnoyers. Nous étions probablement les seuls des 1700 personnes dans la foule à crier CHIEFS CHIEFS CHIEFS et à les applaudir suite à la victoire...

Très bon match dans l'ensemble. Je ne crois pas que dans le sport on peut retrouver un rapport qualité prix plus élevé que dans les matchs de la LNAH. J'aime mieux le cash pour le gas donné à mon ami et le 10$ pour le billet pour voir un très bon match comme ça que le 85$ que mon ami a payé pour voir les Canadiens manger une volée contre les Leafs au Centre Bell la semaine passée... En plus qu'il n'y avait jamais les gens désagréables qui vous disent de ne plus crier des conneries aux joueurs parce que ça criait de partout... Très bonne ambience...

Je vais aller revoir la très bonne équipe du Saint-François Sherbrooke bientôt contre le 98,3 de Saguenay. J'espère que cette fois-ci ça va être full goon! En passant, le 98, 3 a finalement pu dépasser dans le classement l'équipe de Ste-Marie de Beauce qui a cessé ses activités il y a un mois... Ça leur a quand même pris 7 matchs pour les dépasser au classement...

Un seul défaut à Sherbrooke, ils ne vendent que de la Coors Light...

Après un bon repas de mets "chinois" comme on retrouve seulement en région chez Ben Lee à Dauville, nous avons repris la 10 pour revenir en ville juste à temps pour voir le mauvais match des Canadiens contre les Canucks... J'aurai au moins vu un bon match cette semaine...

jeudi 12 février 2009

Les Renfrew Creamery Kings, les Millionaires...




Les Canadiens disputaient hier leur 3000e match à l'étranger. À l'occasion, ils se sont inclinés misérablement 7 à 2 contre les Oilers d'Edmonton. Quoi de mieux que de célébrer avec une défaite crève-cœur une longue série qui débuta par une autre défaite crève-cœur. En effet, 2999 matchs à l'étranger avant le piteux match d'hier, les Canadiens se firent démolir par les Renfrew Creamery Kings 9 à 4 à l'occasion de leur premier match sur la route, le 10 janvier 1910. Les Creamery Kings de Renfrew sont une équipe très intéressante dans l'histoire du hockey. Peut-être que leur passage dans le monde du hockey professionnel fut court, mais il fut unique...

L'histoire de l'équipe de Renfrew est intimement liée à la formation de la National Hockey Association, l'ancêtre de la NHL actuelle. Le tout tourne autour d'un millionnaire ayant fait sa fortune dans le domaine minier nommé Ambrose O'Brien. Ce dernier acheta une équipe semi-professionnelle provenant de sa ville natale de Renfrew dans le nord-est de l'Ontario nommé les Creamery Kings dans une ligue nommée la Federal Hockey League. Après avoir remporté le championnat de la ligue, O'Brien demanda l'inclusion de son équipe à la Canadian Hockey League, nouvelle ligue où les Senators d'Ottawa et la première équipe professionnelle de canadiens-français, Le National de Montréal, devaient évoluer.

Suite au refus d'incorporer l'équipe de Renfrew dans la CHL, O'Brien décida de former sa propre ligue, la National Hockey Association. Le 2 décembre 1909, la ligue rebelle fut formée avec 3 équipes propriétés d'O'Brien, les Renfrew Creamery Kings et deux équipes formées pour des villes minières où il avait des intérêts, les Haleybury Comets et les Silver Kings de Cobalt. Se joignirent également les Wanderers de Montréal, équipe de la Eastern Canadian Hockey Association. Deux jours plus tard, O'Brien fonda une autre équipe pour rivaliser avec Le National de l'autre ligue, une équipe qui sera formée seulement de canadiens-français, Le Canadiens de Montréal. Les Senators d'Ottawa et les Shamrocks de Montréal de la CHL se joindront à la ligue quelques jours après les débuts de la ligue suite au peu de succès de l'autre ligue.

C'est donc avec 5 équipes que la ligue d'O'Brien débuta ses activités le 5 janvier 1910 alors que Le Canadien l'emportèrent contre l'équipe de Cobalt. Mais ce qui nous intéresse ici est l'histoire de l'équipe de Renfrew. Comme elle était l'équipe qui allait représenter sa ville natale, O'Brien décida de mettre le paquet dans la formation de son équipe qu'il voulait mener au championnat de la Coupe Stanley. Il engagea alors les joueurs les plus importants de son époque. Il engagea la vedette Frederick Whitcroft pour 2000$ par année, soit un peu mieux que le 700$ qu'il gagnait avec son équipe, les Thistles de Kenora, qu'il aida à mener à la coupe Stanley en 1907. O'brien réunit également les frères Frank et Lester Patrick pour un salaire de 2000$ par année. Newsy Lalonde, future vedette du Canadiens de Montréal, s'amena également dans la petite ville ontarienne attiré par l'odeur de l'argent. Mais le plus gros coup d'O'Brien fut d'attirer le plus grand joueur de l'époque, Fred "Cyclone" Taylor (4e à partir de la droite), dans ses rangs pour un salaire incroyable de 5250$ par année.

C'est donc avec une bonne somme d'argent qu'O'Brien forma une équipe avec la plupart des meilleurs joueurs de hockey du monde (lire du Canada) dans le but de remporter la Coupe Stanley. Cela leur attira le surnom de Renfrew Millionaires. C'est dirigé par Alf Smith, une ancienne vedette des Sliver Sevens d'Ottawa, que les Creamery Kings entreprirent les 12 matchs de la saison. L'équipe ne termina toutefois pas championne de la ligue. Avec une fiche de 8-3-1, les Creamery Kings terminèrent au troisième rang du classement de la NHA. L'équipe qui terminait en première position du classement remportait le championnat de la ligue et le trophée O'Brien, nommé en l'honneur du très humble fondateur de la ligue...

Le trophée fut utilisé de cette manière jusqu'à la formation de la NHL qui conserva le trophée afin de couronner le champion de la ligue jusqu'à ce que la Coupe Stanley devienne l'unique trophée de la NHL en 1923. Le trophée allait servir à couronner les champions de la section canadienne de la NHL de 1927-28 à 1937-38 pour devenir ensuite une sorte de trophée de consolation pour les perdants de la finale de la Coupe Stanley jusqu'en 1949-50. Les champions de la NHA pouvaient également challenger les champions de la Coupe Stanley qui étaient les Senators d'Ottawa lors de la première saison de la NHA. Rappelons qu'à l'époque, les champions de la Coupe Stanley étaient mis au défi et jusqu'en 1912 les défis pouvaient survenir à tout moment. Les Senators défendirent d'ailleurs la coupe deux fois lors de la première saison de la NHA. Les Wanderers de Montréal furent les champions de la NHA à la saison 1910 et ils purent grâce à ce championnat mettre en défi les Senators d'Ottawa. Les Wanderers reussirent d'ailleurs à vaincre les Senators pour mettre la main sur la précieuse coupe pour la dernière fois de leur histoire.

Donc la stratégie d'O'Brien d'attirer les plus gros noms du hockey de l'époque dans la petite ville de l'Ontario n'a pas connu le succès escompté. À la seconde saison de la NHA, par soucis d'équité, les autres équipes exigèrent un plafond salarial à la ligue. Comme quoi il ne s'agit pas d'un débat récent dans le hockey. Le plafond fut fixé à 5000$, ce qui eut pour effet de pénaliser l'équipe de Renfrew. Plusieurs joueurs virent leurs salaires coupés en deux en raison de ce plafond salarial. Les droits de Newsy Lalonde furent vendus aux Canadiens de Montréal. La transaction allait également officialiser le transfert de propriété du Canadiens à un certain George Kennedy. Il s'agirait de la première vente de joueur de l'histoire du hockey. En effet, O'Brien, se départit de la plupart de ses autres équipes de la ligue, l'équipe de Cobalt déménagea à Québec pour devenir les Bulldogs et l'équipe d'Haileybury et les Shamrocks de Montréal ne revinrent pas dans la ligue. C'est donc à 5 équipes que la NHA débuta sa seconde saison qui comportait un certain lot de changements, comme le fait de jouer 3 périodes de 20 minutes au lieu de deux de 30 minutes.

La saison 1910-1911 des Renfrew Creamery Kings ne fut pas aussi explosive que la saison précédente, terminant également au 3e rang du classement, mais cette fois avec une fiche de 8-8-0. L'équipe allait terminer avec le plus gros total de buts alloués de la ligue, avec 101 buts accordés en 16 matchs. Le gardien Bert Lindsay, le père du légendaire "Terrible" Ted Lindsay, termina bon dernier de la ligue avec une moyenne de 6,3 buts par match. Les Senators remportèrent le championnat et reprirent alors possession de la Coupe Stanley. Don Smith et le futur joueur des Canadiens Odie Cleghorn menèrent l'équipe au niveau des buts avec respectivement 26 et 20 buts. Il faut dire qu'à l'époque la position de gardien de but n'était pas tellement ce qu'elle est maintenant, les buts pleuvaient de partout.

Le dernier match à vie des Creamery Kings de Renfrew fut disputé à Renfrew le 7 mars 1911 alors que les Creamery Kings défirent les Wanderers de Montréal par la marque de 7 à 6.

Ambrose O'Brien ferma les livres des Creamery Kings de Renfrew après avoir réalisé le peu de potentiel de maintenir une équipe de niveau professionnel de ce calibre dans une si petite ville. C'est ainsi qu'après deux saisons, l'équipe la plus puissante sur papier de son époque fut dissoute.

La plupart des joueurs prirent des chemins différents suite à cette disparition.

Les frères Lester et Frank Patrick partirent vers la Côte Ouest où ils fondèrent leur propre ligue, la Pacific Coast Hockey League. C'est à cette ligue que l'on doit l'apparition de la ligne bleue, des tirs de pénalités et des punitions pour avoir donné de la bande. Ils allaient attirer énormément de joueurs de l'est dans leur ligue grâce à la même technique qu'O'Brien, l'argent. Les Patrick et leur équipe nommée les Milionnaires de Vancouver remportèrent la Coupe Stanley en 1915. Leur ligue allait rivaliser pour la finale de la Coupe Stanley avec la NHA et avec la NHL jusqu'à ce que la NHL s'appropria le trophée pour son unique usage en 1923. Lester Patrick revint dans l'est au milieu des années 1920 pour aider à mettre sur pied les Rangers de New York. On lui reconnaît d'ailleurs pour avoir mis l'équipement de gardien lors de la finale de la Coupe Stanley en 1928 à l'âge de 44 ans afin de remplacer le gardien Lorne Chabot pour aider son équipe à remporter la première coupe de l'histoire des Rangers. Il demeura avec l'équipe jusque dans les années 1940. Les Patrick sont en quelque sorte une des familles royales du hockey. Lynn, le fils de Lester, et son petit-fils Craig ont également connu de brillantes carrières dans la NHL et en tant qu'administrateurs et sont de nos jours membres du Temple de la Renommée... Craig était d'ailleurs assistant coach des États-Unis lors de la médaille d'or aux Olympiques de 1980, le Miracle on ice...

Fred "Cyclone" Taylor fut réclamé par les Wanderers de Montréal mais refusa de se rapporter à cette équipe. Il préféra se joindre aux Senators d'Ottawa, l'équipe avec lequel il évoluait avant son passage à Renfrew. Les Senators avaient d'ailleurs assuré sa présence à Ottawa à l'époque en lui garantissant un poste dans la fonction publique. Il ne joua qu'un seul match avec les Senators à la saison 1911-12 qui ne fut pas reconnu par la ligue en raison du fait que Taylor était la propriété des Wanderers. Le match fut repris plus tard sans Taylor sur la glace. Taylor allait donc se retirer du jeu, lui qui ne voulait pas jouer à Montréal. Ses anciens coéquipiers Frank et Lester Patrick l'invitèrent par la suite à se joindre à leur nouvelle ligue dans l'Ouest en lui garantissant son transfert dans la fonction publique. Taylor se joint donc au Millionnaires de Vancouver avec qui il allait briller jusqu'au début des années 20, aidant d'ailleurs l'équipe à remporter la Coupe Stanley en 1915. Taylor devint par la suite une icône du hockey de l'Ouest, il assistait régulièrement aux matchs des Canucks qui nommèrent suite à son décès en 1979 un trophée à son nom remis au meilleur joueur de l'équipe.

Des membres de l'organisation des Creamery Kings de Renfrew, Newsy Lalonde, Frank Patrick, Lester Patrick, Cyclone Taylor, Didier Pitre, Newsy Lalonde, l'entraineur Alf Smith et le propriétaire Ambrose O'Brien sont maintenant membres du Temple de la Renommée...

Une plaque commémorative dans la ville de Renfrew fait de nos jours mention du passage de cette équipe unique...



mardi 10 février 2009

Johnny "Le Chat Noir" Gagnon



Le monde du hockey connut de très grands joueurs qui provenaient du Saguenay. Le plus connu d'entre tous fut certainement le premier d'une lignée de redoutables gardiens de buts qui ont fait du Canadien de Montréal une grande équipe. Ce fut bien sûr Georges Vézina, grand gardien dont le nom est donné au trophée qui récompense à chaque année le meilleur gardien de la NHL. Un grand défenseur originaire de Kénogami, Pierre Pilote, pilier à la ligne bleue des Black Hawks lorsqu'ils remportèrent leur dernière Coupe Stanley, en 1961. Son numéro 3 fut récemment retiré par cette même équipe. Le nom du célèbre défenseur baieriverain Jean-Claude Tremblay se retrouve à 5 reprises sur la Coupe Stanley, lui qui fut un des piliers à la ligne bleue des Canadiens lors des années 1960 et des Nordiques de la WHA des années 1970. Mais connaissez-vous un autre grand saguenéen ayant évolué dans la LNH du nom de Johnny Gagnon? Il fut pourtant membre d'un des trios les plus célèbres de son époque, évoluant avec les légendaires Howie Morenz et Aurèle Joliat... Voici son histoire...

Johnny Gagnon est né en 1905 à Chicoutimi dans une famille qui comptera 11 enfants. À l'âge de 18 ans, il quitte le Saguenay pour jouer dans différents clubs amateurs à Québec et à Trois-Rivières. Avec les Renards de Trois-Rivières, il touchait un petit salaire de 10$ par semaine dont 8$ qui servait afin de se loger et de se nourrir... C'est suite à sa seconde saison pour les Renards où il enfila 18 buts en 16 matchs que Gagnon commença à faire parler de lui jusqu'à Montréal

Hockeyeur natif du Saguenay, Gagnon fut touché par le décès de Georges Vézina en mars 1926. Il retourna même au Saguenay pour les funérailles de ce dernier. C'est à l'occasion de ces funérailles que Gagnon fut approché par Léo Dandurand, le président des Canadiens de Montréal. Dandurand s'avérait très intéressé par ses habilités de marqueur, mais trouva que Gagnon était trop petit pour la NHL. Gagnon, qui voulait à tout prix évoluer avec les Canadiens, demanda à Dandurand de juger par lui-même qu'il était de taille à jouer dans la NHL en l'invitant à mesurer son poids. Les poches remplies de roches, Gagnon "montra" au président qu'il était de taille à jouer dans la grande ligue...

La volonté sans limite de Gagnon fut récompensée alors qu'il fut invité au camp d'entrainement du Canadien la saison suivante. Il fut cependant retranché aux Castors de Québec de la ligue Canado-Américaine pour la saison 1926-27. Cette ligue est en fait la Ligue Américaine actuelle qui retira le terme "canado" dans son nom lorsque toutes les équipes canadiennes disparurent dans les années 1930. Gagnon fut dès sa première saison professionnelle le meilleur marqueur de l'équipe. Suite à l'élimination de l'équipe de Québec, Gagnon fut invité à se joindre à l'occasion d'un match à une autre équipe de la ligue, les Reds de Providence. Suite à sa performance lors de ce match, les Canadiens arrangèrent avec l'équipe du Rhode Island un prêt qui allait durer 3 saisons.

C'est à la saison 1930-31 que Gagnon se joint aux Canadiens alors champions défendants de la Coupe Stanley. Tout de suite à son arrivée avec le grand club, Gagnon se joint aux célèbres Aurèle Joliat et à Howie Morenz. L'équipe allait se rendre en finale de la Coupe Stanley à la fin de la saison face aux Blackhawks de Chicago. La série éliminatoire se rendit au 5e match qui fut disputé le 14 avril 1931 au Forum de Montréal. La recrue Johnny Gagnon marqua le but qui allait donner la Coupe aux Canadiens à la première période du match, portant la marque à 1-0. Howie Morenz marqua un autre but qui allait assurer un second championnat d'affilée pour le CH. Ils n'allaient pas remporter le précieux trophée avant 13 saisons.

C'est donc dans ces années de misère du Canadiens que Johnny Gagnon allait évoluer aux côtés de Morenz et Joliat jusqu'en 1934. Joueur modeste, il se contentait de passer à ses partenaires vedettes de trio qui terminaient le boulot. D'où peut-être le surnom de chat noir... L'arrivée du légendaire Newsy Lalonde derrière le banc du Canadiens allait toutefois briser la chimie du trio. La relation entre Gagnon et Lalonde ne fut jamais bonne et elle allait atteindre le point de non retour en 1934 alors que Gagnon refusa d'obéir aux instructions de l'entraîneur. Il fut échangé aux Bruins de Boston contre un joueur nommé Joe Lamb en octobre 1934. Howie Morenz allait également connaître des difficultés avec l'entraineur et se fit échanger à Chicago à la même période. L'exode de Gagnon au Massachussets n'allait toutefois pas durer très longtemps. La carrière d'entraîneur de Newsy Lalonde se termina au milieu de la saison alors qu'il fut congédié et le Canadiens rapatria Gagnon de Boston pour un montant d'argent. Il fut le coéquipier d'Eddie Shore seulement qu'à l'occasion de 24 matchs...

Le chicoutimien allait évoluer encore 5 saisons à Montréal. Il fut par ailleurs le meilleur marqueur de l'équipe à la fin de la saison 1936-37. Durant cette même saison, il fut réuni avec ses anciens compagnons de trio après deux saisons de séparation. Alors que le Canadien fut au sommet du classement général, le trio fut séparé de nouveau mais cette fois pour toujours. Morenz se blessa à la jambe durant un match face aux Blackhawks le 28 janvier 1937 et mourut de complications suite à cette blessure quelques semaines plus tard, le 8 mars 1937...

Gagnon termina sa carrière dans la Ligue nationale à la saison 1939-40 dans l'uniforme des Americans de New York avec qui il joua 24 parties. Il passa par la suite quelques autres saisons avec les Reds de Providence, l'équipe avec laquelle il évolua une décennie plus tôt. Il devint par la suite dépisteur pour les Reds pendant 14 ans et devint dépisteur pour les Rangers de New York à partir de 1957. C'est d'ailleurs Gagnon qui convainquit Emile Francis de faire l'acquisition d'un des joueurs les plus populaires de l'histoire des Rangers, le célèbre gardien Ed Giacomin.

Johnny Gagnon mourut en 1984 à Providence, la ville où il s'établit 1927 pour y jouer au hockey.

Un édifice en décrépitude porte son nom à Chicoutmi dans le quartier St-Paul, la Palestre Johnny-Gagnon, ancien aréna reconvertit en gymnase...


Voici l'article paru dans le Progrès-Dimanche, le 25 Mars 1984.

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L'ancienne étoile du Canadien meurt à 79 ans
"Johnny n'avait jamais été malade"
-Léon Gagnon

Par Paul Girard


Chicoutimi- "Johnny avait une seule idée dans la tête quand il était jeune. C'était de jouer dans la Ligue nationale de hockey.

C'est pour cette raison qu'il a quitté la maison très jeune pour réaliser ses ambitions. Par la suite, il n'est revenu à Chicoutimi que pour des visites. Maintenant, il est mort et c'est curieux que cette maladie au foie l'ait emporté si rapidement car Johnny n'avait jamais été malade auparavant".

Premier admirateur de Johnny Gagnon, son frère Léon nous parlait en ces termes, en milieu de semaine, en nous annnonçant le décès de l'illustre ex-joueur du Canadien de Montréal, décédé à l'âge de 79 ans, à Providence, Rhode Island où il avait élu domicile dès 1927.

Selon Léon Gagnon, l'ancienne étoile des années trente avec le Tricolore conservait précieusement deux excellents souvenirs. "Pour Johnny, la conquête de la Coupe Stanley par le Canadien en 1930-31 était probablement le plus beau. Surtout qu'il avait terminé au deuxième rang des marqueurs des séries éliminatoires cette année-là. Le second et ça lui faisait toujours chaud au coeur de le rappeler, c'est quand la ville de Chicoutimi a donné son nom à un aréna de poche. Il a apprécié grandement le geste".

Né à Chicoutimi en 1905, Johnny Gagnon a brillé avec la formation de Providence de 1927 à 1930 pour ensuite rallier le Canadien de Montréal où il poursuivit sa carrière jusqu'au début des années quarante.

Au terme de sa carrière de hockeyeur, le réputé ailier droit devint dépisteur pour le compte des Rangers de New York, travail qu'il conserva d'ailleurs jusqu'à sa mort. "Lorsque j'ai visité Johnny la dernière fois, il me confia qu'il recevait encore son chèque des Rangers. Effectivement, il était toujours sur la liste de paye de l'équipe de la LNH", de révéler son frère Léon.

Outre son frère Léon, Johnny Gagnon laisse dans le deuil sa femme Gertrude (Mayer), ses soeurs Louise (Bonhomme), Antoinette (Laporte) et Germaine (St-Laurent). Toute les trois vivent à Montréal.

L'unique Johnny Gagnon est entré dans la légende...



dimanche 8 février 2009

Brian Savage, pire joueur de l'histoire des Canadiens?


Je doute que peu monteront aux barricades devant cette affirmation, mais je m'explique pour ceux qui veulent des précisions... Quand on parle de hockey, on parle souvent de statistiques. C'est bien le fun de lire des statistiques et de les interpréter. Ça fait partie du mode de vie du fan de hockey, de connaître sur le bout des doigts des statistiques improbables. Tout le monde sait par exemple que dans mon cas, c'est une véritable passion de garrocher des statistiques idiotes sur la production de Kent Nilsson ou bien des Nordiques de la WHA. Mais parfois ça ne dit pas grand-chose sur l'état réel des choses. C'est d'ailleurs une des premières choses qu'on apprend quand on étudie en sciences sociales, c'est la limite des statistiques.

La très grande philosophe Hannah Arendt affirmait ceci à propos des statistiques dans son ouvrage classique Condition de l'homme moderne : Les lois des statistiques ne sont valables que pour les grands nombres ou pour les longues périodes; les actes, les évènements ne peuvent apparaître statistiquement que comme des déviations ou des fluctuations. Ce qui justifie la statistique, c'est que les évènements et que les grandes actions sont rares dans la vie quotidienne et dans l'Histoire. Et, cependant, le sens des rapports quotidiens se révèle en de rares actions et non dans la vie quotidienne, de même que la signification d'une époque de l'Histoire ne se manifeste que dans quelques évènements qui l'éclairent. (p.81)

En clair, ce que Arendt affirme c'est que ce n'est pas dans la linéarité du quotidien que l'Histoire se vit et l'application de la loi du grand nombre ne signifie pas grand-chose pour des actes exceptionnels. Mis dans la situation du hockey, interpréter la réalité par les statistiques peut être très trompeur. Voici quelques exemples afin d'illustrer ce propos. Saison 1989-90... Si on regarde les statistiques des Penguins de Pittsburgh, on peut voir en apercevant la production personnelle de l'équipe, que Mario Lemieux récolta 123 points, Paul Coffey en empocha 103 et John Cullen un bon 92, on peut penser que l'équipe avait du succès. Malheureusement, l'équipe ne se qualifia pas pour les séries. C'est dans la colonne des plus/minus que statistiquement on peut voir que l'équipe était quand même médiocre. Mario Lemieux termina la saison à -18, Coffey à -25 et Cullen à -13.

Autre exemple qui montre l'inverse. Les Capitals de Washington atteignirent la même année la finale de conférence. L'un des piliers de l'équipe, le défenseur Rod Langway, termina la saison régulière avec un total de 8 points dont aucun but et avec un différentiel de +7. Aucun joueur de l'équipe jouant régulièrement ne dépassèrent 79 points cette année-là et aucun joueur régulier ne descendu en bas du -10.

C'est pour ça que j'aime beaucoup le plus/minus comme statistique si on accepte de jouer le jeu qu'Hannah Arendt dénonce. C'est la statistique la plus efficace pour montrer comment un joueur peut être efficace sur la glace à un moment donné. Des joueurs peuvent avoir des saisons remarquables en termes de buts et de passes, mais les statistiques de plus/minus ne mentent rarement sur la performance de l'équipe... Un autre exemple, Ilya Kovalchuk a beau avoir marqué 52 buts en 2005-06, sa statistique de -7 nous montre qu'il jouait dans une équipe qui n'a pas fait les séries cette année-là. Le plus/minus va selon moi au-delà de la performance individuelle et montre d'une bonne façon si le joueur faisait partie d'une bonne équipe ou non. C'est en gros ce que la citation d'Hannah Arendt dénonce. Voilà comment j'en arrive à Brian Savage...

Je me suis récemment amusé à étudier les stats de toute l'histoire des Canadiens et étudier le plus/minus au total en carrière avec le Canadiens est un exercice vraiment intéressant. Au top 10 des meilleurs totaux de plus/minus en carrière, on retrouve ceci :

1. Larry Robinson +700
2. Serge Savard +492
3. Guy Lafleur +477
4. Steve Shutt +409
5. Jacques Lemaire +349
6. Guy Lapointe +347
7. Yvan Cournoyer +272
8. Peter Mahovlich +267
9. Jacques Laperrière +241
10. Pierre Mondou +215

Quand on analyse bien ces stats, on voit que la plupart des joueurs ayant le meilleur total de plus/minus en carrière avec les Canadiens, on s'aperçoit que les meilleurs sont les joueurs de la dynastie de la fin des années 70 mis à part Jacques Laperrière qui prit sa retraite en 1974. En passant, Larry Robinson est le détenteur du record de la NHL pour le total de plus/minus en carrière et gageons que ce record ne sera probablement jamais battu. Il faut dire aussi que le Canadiens ne calcule le plus/minus que depuis la saison 1967-68, donc on ne peut pas savoir pour combien Maurice Richard ou Boom-Boom Geoffrion ont joué en carrière et je crois bien que le +67 en carrière de Jean Béliveau doit être en réalité un peu beaucoup plus élevé.

Voici à l'inverse les 10 pires joueurs de l'histoire du Canadiens au total de plus/minus en carrière :

1. Brian Savage -51
2. Sheldon Souray -44
3. Craig Darby -36
4. Scott Thornton -28
5. Sergei Zolthok -25
6. Stéphane Robidas -25
7. Michael Ryder -24
8. Yannic Perreault -24
9. Patrick Traverse -24
10. Turner Stevenson -22

Okay, il n'y a pas de quoi écrire à sa mère, je suppose que les totaux des pires Nordiques de tous les temps doivent être pire... Mais remarquez le nom des joueurs... N'est-ce pas une bonne liste de joueurs qui nous ont fait sacrer à la fin des années 90 et au début des années 2000? Je suis d'ailleurs très content de voir Sheldon Sourray très haut dans ce palmarès... Encore une fois on ne tient pas compte de la période antérieure à 1967-68 parce que fort probablement des joueurs par exemple des années 1930 auraient pu se ramasser dans ce palmarès.

Par contre, à la défense de Brian Savage, encore une fois, un total de statistique comme je viens de faire état dresse un portrait sur une longue période, en aplatissant la carrière de Savage à Montréal... Dire par exemple comme je viens de le faire que Savage est le pire joueur du Canadiens selon le total en carrière de plus/minus avec l'équipe réduit grandement la carrière du joueur. Savage a terminé la saison 1997-98 avec un total de +11 et il accumula un sommet personnel de 26 buts à l'occasion de cette saison. Il s'agirait, si on se fit à la critique d'Hannah Arendt, d'une déviation.

Donc la morale de l'histoire c'est que les statistiques font sans aucun doute partie de l'action d'être fan de hockey, mais qu'est-ce qu'elles veulent vraiment affirmer... Est-ce qu'une statistique nous montre qu'un joueur s'est retrouvé dans une équipe médiocre et qu'il a joué une saison d'enfer jouant avec la langue sortie toute la saison mais sans résultat? Je ne crois pas. Les statistiques ont donc le problème de réduire une grande performance à un événement exceptionnel et on sait que parfois au hockey les événements peuvent avoir plus d'impact que n'importe quoi. Quand on se fit aux statistiques de plus/minus on soumet également le joueur à être victime de l'équipe pour lequel il évolue, donc sa performance personnelle dépend de beaucoup de facteurs externes... Comme quoi toutes les statistiques doivent être prises avec un grain de sel...

Je m'excuse à Brian Savage...

samedi 7 février 2009

Mon voyage à St-Hyacinthe...


J'ai mis mon plus beau macaron de Link Gaetz sur mon veston hier et j'ai quitté l'île de Montréal en compagnie d'un sympathique ami néo-écossais en direction de St-Hyacinthe afin d'aller voir le hockey de la LNAH. Pour l'occasion, les Chiefs de St-Hyacinthe affrontaient le CRS Express de St-Georges de Beauce. Le nom Chiefs a l'air d'être un nom vendeur dans la LNAH. Grâce à l'article de Frédéric Guindon (que je salue) dans le dernier numéro d'Urbania nous apprend que ces Chiefs ne sont pas les légitimes descendants des méchants Chiefs qui terrorisaient le Colisée de Laval il y quelques années. Après un passage à St-Jean sur Richelieu où ils avaient un gentil Summum d'ajouté à leur nom en l'honneur du célèbre magazine intellectuel de Québec, la concession a déménagée à Jonquière pour devenir le 98,3 de Saguenay. Profitant d'un zèle d'opportunisme, la direction du Top Design de St-Hyacinthe a décidé de reprendre le nom. Il n'y a pas de gène à vouloir surfer sur l'image du célèbre film... Et à regarder les statistiques de total de pénalités par équipe on voit que ça leur fait un effet de se prendre pour la gang de Reggie Dunlop...

Parlant de zèle, je m'étais préparé à souhait pour l'affrontement. J'avais fait des recherches sur le CRS Express en lisant des articles de journaux et en analysant les statistiques de l'équipe en notant plein de remarques dans un petit calepin. Lors de l'échauffement j'ai donc étudié les numéros pour remarquer qui était qui en disant à mon ami qui était un goon, quel joueur était le meilleur marqueur de la ligue et qui était le deuxième meilleur buteur de la ligue et ainsi de suite. Bref, à étudier l'équipe, j'ai vu qu'on avait pas nécessairement affaire à une équipe de brutes. J'ai même regardé sur Youtube des films des meilleurs moments des derniers matchs de l'équipe pour voir comment ils jouaient et tout. Mais j'ai surtout passé un bon moment à regarder des combats de leur célèbre bagarreur de l'équipe, Brandon Christian. Je suis nerd comme ça... Et à l'inverse je n'ai aucunement étudié qui était les joueurs de Chiefs pour avoir un sens de la surprise...

Donc selon mes observations, je m'attendais quand même à voir une équipe qui semble savoir comment jouer au hockey et j'avais raison. L'équipe de St-George m'a impressionné tout de suite en partant par leur bon sens du hockey. Ils se faisaient des superbes passes et ils ont fait passer les Chiefs pour une équipe de lourdeaux... Et bang! Ceux dont j'avais dit à Ross qu'ils allaient scorer ont débuté leur travail et dans le temps de le dire c'était 2-0 pour les beaucerons. Ne voulant pas montrer que je trouvais que l'équipe locale n'était pas là, moi et Ross avons commencé à encourager les Chiefs en tappant du pied et en criant "Chiefs! Chiefs! Chiefs!", parce qu'à Rome on s'habille en romain! Et la première bagarre arrriva justement avec le célèbre Brandon Christian qui affrontait le méchant Joël Thériault dont j'avais vite marquer qu'il était un peu cochon mais qu'il jouait bien. Et fatigué de voir qu'on supportait l'équipe locale avec rage, le mec devant nous nous a demandé de "slacker un peu". À cela mon ami a répondu : "this is the Chiefs for fuck's sake, this is not ballet". Donc on a pas arrêté de crier afin de supporter les Chiefs. Mais à la fin de la première période les maskoutains (c'est comme ça que les gens de St-Hyacinthe se nomment) tiraient de l'arrière 2-0.

L'équipe de Beauce a explosé en deuxième période en montant leur avance à 4-0. À ce moment-là Kevin Cloutier, le meilleur marqueur de la ligue, avait déjà 3 points à son actif et Philippe Audet également dont deux but. Leur nouveau joueur tchèque, Josef Fojtik, parce que le CRS a un joueur tchèque dans son alignement, a terminé la période avec deux but également à son actif. C'est suite au premier des deux buts de Fojtik après un autre jeu de passe incroyable qui porta la marque à 5-0 que la soirée du gardien Mathieu Poitras se termina. L'ancien gardien du Canadiens Olivier Michaud s'est amené dans les buts mais c'était peine perdue. Malgré le but de Yann Joseph, un des rares joueurs des Chiefs qui avait l'air d'avoir commencé à jouer à partir du début du match, les Chiefs tiraient de l'arrière 6-1 après deux périodes... En passant, Yann Joseph a joué 6 matchs avec le Fjord de Saguenay...

Je pense que les Chiefs ont commencé à jouer en troisième période mais ça n'a pas duré longtemps... Un autre bon petit joueur des Chiefs, Yannick Noiseux, a marqué très tôt en début de troisième pour mener la marque à 6-2. Un autre but des Chiefs suivit peu après. Était-ce une remontée des Chiefs? Non, un ancien choix au repêchage du Canadien nommé Danny Stewart en a enfilé un autre pour casser les reins des Chiefs... Ensuite, les deux poids lourds qui se sont affrontés en première période, Joël Thériault et Brandon Christian se sont donné un deuxième round en plein milieu de la 3e. Bon combat qui se termina avec un bon high 5 en signe de fair play (comme on peut presque voir sur ma photo super floue). Ça n'a pas plus réveillé les Chiefs, le dernier clou sur le cercueil arriva un peu plus tard pour porter le tout à 8-3 et c'est là que ça a dégénéré...

Pour une raison que je ne connais pas, alors qu'il restait 7 minutes 37 au match, un mec des Chiefs a carrément sauté sur le banc du CRS Express pour se faire ensuite ruer de coups, ce qui est normal quand même... Alors toute l'équipe des Chiefs quitta le banc pour une mêlée générale. Comme on le voit sur la photo, tout le monde se tapait sur la gueule. Impressionnant quand même, je n'avais jamais vu une bagarre générale... Même la foule s'en est mêlée par la suite en s'attaquant aux joueurs du CRS qui étaient toujours sur le banc et je crois que c'était pas une preuve de grande intelligence. Je pense même qu'il y avait quelque chose qui impliquait un noir qui était avec le CRS Express, je crois que c'était un des joueurs de l'équipe qui se nomme Roger Maxwell que je voulais voir mais qui ne jouait pas, et à voir comment les autres joueurs ont essayé de s'en prendre au gars dans le foule, je doute fort qu'il y avait des choses digne d'un prix Nobel dont il était question ici. Mais bon, nous étions l'autre côté de la patinoire alors je ne peux pas dire si le gars a passé des remarques racistes... Si c'est le cas, c'est plus qu'imbécile... Et ça a l'air d'être ce qui a mis le CRS en calice et ils ont quittés la patinoire comme le CSKA en janvier 1976 devant le haut jeu intellectuel des Flyers de Philadelphie.

Les Chiefs sont retournés également au vestiaire et j'en ai profité pour parler à mon voisin qui avait une casquette des Saguenéens en lui demandant s'il venait du Saguenay. Bien sûr, il m'a dit qu'il venait de l'Anse-St-Jean mais il restait dans le bout de Québec. Donc il n'y a pas juste nous autres qui se sont crinqués pour prendre la route afin d'aller voir le superbe hockey de la LNAH. Après lui avoir dit que je venais de BCT et que mes parents restaient à l'Anse (semi-mensonge, mais bon), on a fait une bonne séance de tu connais tu lui et puis lui et après s'être rendu compte qu'on ne connaissait personne en commun on s'est mis à jaser de la game. Le gars m'a dit qu'il était un gros fan de la ligue, par exemple à l'époque des beaux jours des méchants de Pont-Rouge et c'est pour ça que des fois il allait voir des games un peu partout. Il m'a dit que le problème de des équipes comme les Chiefs c'est que les joueurs de sont maintenant trop vieux et que le calibre de quelques équipes avait baissé. C'est également ce que le gars devant nous nous a dit lorsque je lui ai demandé pourquoi il criait à un des joueur des Chiefs "Charbonneau t'es fini, rentre chez vous calice". Qu'il est trop vieux et qu'il n'est pas bon... Je pense que c'est ce joueur-là qui a sauté sur le banc du CRS...

Donc est-ce que l'image violente de la ligue a entaché le renouvellement de certaines équipes? Probablement. Pourtant ce que j'ai vu du CRS Express m'a pas mal impressionné, ce n'est vraiment pas une équipe de matamore. Ils font ce que des bons joueurs de hockey font, ils font des passes très précises et attendent au bon moment pour marquer. C'est peut-être pour cette raison que les Chiefs ont sauté un coche en 3e, à force de se faire servir des tasses de café ils ont peut-être eu un high de caféine... Ouais, c'est pas drôle comme joke, mais c'était quand même le festival de la tasse de café!

Les spectateurs se sont mis à quitter, mais après un bon 20 minutes de zigonnage, les deux équipes sont revenus sur la glace pour finir le match. Il y avait 6 pénalités en tout au tableau quand le match a repris. Mais c'était pas mal tranquille par la suite, pas de buts, juste une petite pénalité et hop le match est fini...

Et comme de raison je suis allé aux toilettes à la fin du match afin d'entendre les commentaires de pipi des fans, mais c'était pas mal tranquille, l'équipe locale a mangé une volée 8-3 et la fin de la période plutôt morne a calmé les ardeurs des fans...

C'était sérieusement un excellent match de hockey dans un aréna plein à craquer. Je crois que 1000 fans de hockey et probablement deux ou trois idiots ont remplis le Stade L-P Gaucher. Une bonne mêlée générale, des bonnes bagarres, 4 en tout, et une équipe qui joue du très bon hockey offensif, quoi de mieux? Peut-être que si l'équipe locale s'était présenté au début du match ça aurait été meilleur, mais on a eu droit à un méchant bon spectacle.

Un des meilleurs matchs de hockey que j'ai vu de ma vie et je pèse mes mots...

On devrait aller voir les Chiefs la semaine prochaine à Sherbrooke contre le Saint-François. Donc un match impliquant les seules équipes qui ne portent pas un nom de compagnie... Ça promet!

vendredi 6 février 2009

Bill "Goldie" Goldthorpe en action!


Voici deux petits films où l'on voit le légedaire Bill "Goldie" Goldthorpe, mieux connu par le fait qu'il est le joueur qui a inspiré le légendaire personnage d'Ogie Oglethorpe dans l'incroyable film Slap Shot. En passant, je suis pas mal contre un remake de Slap Shot. Je sais que ça a été annoncé et je crois qu'il va manquer tout ce qu'il y a d'important dans Slap Shot, le réalisme. Comme vous avez pu vous en rendre compte en lisant ce blogue, ce qui est vraiment impressionnant avec le film de George Roy Hill de 1977 c'est qu'il dresse un portrait "stranger than fiction" de l'état du hockey de cette époque. La plupart des scènes les plus loufoques du films sont pour la plupart des faits véridiques, les personnages ont existé et certains jouent même leur propre rôle... Le film est tellement rempli de faits historiques que j'ai plein de textes qui s'en viennent sur d'autres faits qui proviennent du film et je suis certain qu'il y a encore matière pour pleins d'autres textes... Je doute fort qu'un remake de Slap Shot n'ait le souci du détail comme l'original. Si on se fit aux deux misérables suites du film, on se doute qu'un remake n'ait pas ce qui a fait de Slap Shot un film culte même chez ceux qui ne s'intéressent pas au hockey. Je crois justement qu'on veut simplement surfer sur le statut de film culte de l'original pour faire des profits, on parle d'industrie du cinéma, que de faire un portrait du hockey dans les ligues professionnelles inférieures comme dans l'original... En tout cas, j'aimerais être confondu mais j'en doute fort...

Pour en revenir aux films avec Bill Goldthorpe...

Le premier film vient de la fan page de Ogie Oglethorpe sur Facebook. Il s'agit d'un petit vidéo où on peut voir le redoutable Bill Goldthorpe dans l'uniforme des Mariners de San Diego dans la WHA alors qu'ils affrontent les Fighting Saints du Minnesota. Il n'y a pas de quoi écrire à sa mère mais voir la touffe du matamore filer au vent est quand même cool! Goldthorpe n'a joué que 14 matchs avec les Mariners suite à la disparition des Spurs de Dever. Il marqua un but et accumula un maigre 30 minutes de pénalités avec l'équipe...
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L'autre film est une compilation de jeux un peu salauds des Fighting Saints du Minnesota avec lesquels Goldthorpe ne joua que 3 matchs durant les séries de 1974. Il accumula un bon 25 minutes de pénalités lors de ces trois matchs. On voit également Jack Carlson dans le film, le frère Carlson (les vrais Hanson) qui avait du talent. La chose la plus impressionnante dans le film est le fait que les matchs locaux des Fighting Saints se déroulaient dans un aréna où LES BANDES SONT TRANSPARENTES... Simplement de le voir on comprend pourquoi ça n'a pas fait long feu... C'était ça la WHA, ils essayaient pleins de choses qui ne marchaient pas... On voit Goldthorpe se battre à 1 minute 31 seconde du film...
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Regardez à l'arrière de cette photo, on "voit" la bande transparente...