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samedi 30 novembre 2013

Voir la vie en turquoise

Avant les années 90, les équipes de sport professionnel étaient plutôt conservatrices dans le choix de leur couleur d'uniformes. On ne s'aventurait guère en dehors des couleurs de base telles que le bleu, le rouge, le jaune ou le vert. Quelques équipes se démarquaient ici et là par l'usage d'orange ou de violet mais en général c'était assez tranquile. C'est en 1988 qu'une nouvelle équipe arriva sur la scène et influença pour le meilleur et surtout pour le pire le monde du design d'uniforme sportif.


Quoiqu'on pourrait débattre le fait que les Dolphins de Miami utilisent une teinte de vert-aqua depuis les années 60 et que les Seals de la Californie ont également porté du turquoise pendant quelques saisons, Ce sont les Hornets de Charlotte de la NBA qui sont généralement reconnus comme les premiers à vraiment avoir popularisé l'usage du turquoise dans le monde du sport.


Si vous étiez un jeune garçon au tournant des années 80 et 90, vous vous rappelez sûrement de cette époque où vous ne pouviez pas faire un pas dehors sans voir un de vos comparses porter un machin aux couleurs des Hornets, qui en plus du turquoise, se mirent également à utiliser le violet, autre couleur peu utilisée à l'époque. L'énorme succès marketing de l'équipe donnera le ton aux années folles de la fin du siècle où plusieurs autres équipes adopteront des teintes de couleurs similaires et de nouveaux designs plus risqués et moins conventionnels.




Après les Hornets, ce fûrent les Sharks de San Jose qui cimentèrent la popularité du turquoise dans la culture populaire lors de leur arrivée dans la ligue en 1991. Dans le cas des Sharks, je ne sais pas s'ils ont vraiment adopté le turquoise dû aux succès des Hornets car les propriétaires de l'équipe étaient les mêmes que les Seals de Californie, qui avaient porté du turquoise dans les années 70. Ils voulaient probablement refaire revivre l'esprit de leur ancien projet. Quoi qu'il en soit, les Sharks fûrent également un succès marketing auprès des jeunes, qui s'arrachèrent les casquettes et les chandails de coton ouaté à l'effigie de San Jose dans les Zellers et autres Aubaines Chocs...


Les autres sports emboitèrent le pas. En 1993, lors de la première expansion au baseball majeur depuis 1977, la nouvelle équipe des Marlins de la Floride fît son appartition et voulu surfer sur la vague turquoise. Lors du dévoilement de l'équipe, les Marlins présentèrent 4 uniformes différents...



La même année, les Mariners de Seattle changèrent leur logo et leur uniforme et le turquoise fût adopté comme couleur secondaire. En 1994, ils sortirent un 3ème chandail (autre gimmick des années 90) avec le turquoise en avant-plan.


Mais si on retourne au hockey, d'autres équipes adoptèrent tranquilement la couleur turquoise et autres variations de cette dernière après les Sharks. On peut débattre au sujet des Mighty Ducks d'Anaheim qui utilisèrent une couleur "emeraude" à leurs débuts. Tout dépendemment de l'éclairage ou de la qualité d'image, celà ressemblait plus souvent qu'autrement à du turquoise.


Les Islanders de NY poussèrent les choses un peu trop loin lors de la saison 1995-96 en changeant leur chandail. En plus d'adopter un nouveau logo qui fût universellement ridiculisé, ils adoptèrent un concept de vagues pour le reste du chandail et les noms et numéros des joueurs. L'ajout de turquoise ne fît qu'empirer les choses. Ce chandail affreusement magnifique dura jusqu'en 1997-98 mais le logo pour sa part ne dura qu'une seule saison.


Tout porte à croire que les Nordiques de Québec auraient eux aussi succombé à la tentation du turquoise s'ils étaient demeuré dans la capitale nationale. Ce nouveau chandail aurait fait son apparition pour la saison 1996-97 si l'équipe avait survécue.


 Il fût un temps où il était devenu difficile de différencier le turquoise du bleu. Les Capitals de Washington changèrent leur chandail et leurs couleurs en 1995 et un peu comme les Mighty Ducks, selon l'éclairage, le chandail a tantôt l'air bleu, tantôt l'air turquoise, tantôt vert foncé...


En même temps que ces équipes de hockey expérimentaient avec de nouveaux concepts, le Basketball vît apparaître d'autres équipes en turquoise. Une nouvelle équipe d'expansion arriva sur la scène en 1995, les Grizzlies de Vancouver, qui avaient l'air d'un mélange des Hornets et des Raptors de Toronto.


Les Pistons de Detroit ne fîrent pas l'unanimité auprès de leurs fans lorsqu'en 1996 ils changèrent leur uniforme traditionnel bleu et rouge et adoptèrent le turquoise eux aussi. Cette expérience ne durera que 5 ans et les Pistons sont revenus au classique bleu et rouge depuis.


Il y eut des uniformes turquoises pour les matchs des étoiles égalemet. En 1996 dans la NBA (à San Antonio) et 1997 dans la LNH (San José)


Le football ne fût pas épargné lorsqu'en 1995, la nouvelle équipe des Jaguars de Jacksonville commença ses activités.


Tandis qu'au baseball, une nouvelle expansion de deux nouvelles équipes en 1998 nous amena les Diamondbacks de l'Arizona dans la Ligue Nationale et les Devil Rays de Tampa Bay dans la Ligue Américaine. Pour les Diamondbacks, le Turquoise fût limité au niveau du logo et du lettrage seulement alors que le violet, une autre couleur tendance, était la couleur principale du chandail. Pour les Devil Rays, ils n'utilisaient le turquoise qu'en dégradé dans ce logo coloré.


Depuis ce temps, les choses se sont calmés un peu et le turquoise a tranquilement disparu de la palette des équipes professionnelles. De toutes les équipes mentionnés ici, seulement les Sharks, les Mariners et les Jaguars portent toujours fièrement le "teal". Les autres ont évolué vers un autre style ou bien sont retournés à leurs anciennes couleurs. L'équipe à l'origine de cette mode, les Hornets ont déménagé à la Nouvelle-Orléans en 2002 et après avoir continué de porter le turquoise pendant 10 ans, ils ont récemment changé de nom et de couleurs et sont devenus les Pelicans de New Orleans et portent des uniformes pas mal plus sobres.

Mais tout n'est pas terminé car l'illustre Michael Jordan, propriétaire de la nouvelle équipe à Charlotte et toujours aussi bon en marketing a annoncé en mai dernier que son équipe des Bobcats allaient ramener le nom des Hornets à Charlotte dès la saison prochaine, après une longue campagne locale appelée "Bring Back the Buzz". Selon toute vraisemblance, le Turquoise sera aussi de retour. Il en coutera plus de 4 millions à l'équipe pour effectuer cette opération.


Pour terminer en hockey, j'ai ratissé les fonds de tiroir et voici des restes de turquoise qu'on a pu retrouver au fil des années dans la AHL, IHL, ECHL, CeHL, WHL, Europe et autres... Si j'en ai oublié par mégarde, n'hésitez pas à m'envoyer un commentaire plus bas.

Kelowna Rockets - WHL
Utah Grizzlies - IHL/AHL
Kentucky Thoroughblades / Cleveland Barons / Worcester Sharks - AHL
(club école des Sharks de San Jose qui a déménagé à plusieurs reprises)
Las Vegas Thunder - IHL
Atlantic City Boardwalk Bullies - ECHL
Cleveland Lumberjacks - IHL
Phoenix Roadrunners - IHL
(Ceux ci ont l'air davantage bleu que turquoise mais ils sont tellement laids que je devais les mettre)
Detroit Vipers - IHL
(oui avec Gordie Howe à 69 ans pour un shift)
Richmond Renegades - ECHL
Madison Monsters - UHL
Orlando Solar Bears V1.0 et 2.0 - IHL/AHL
Belfast Giants - EIHL
Dallas Freeze - CHL
Edmonton Sled Dogs - RHI
Ottawa Loggers - RHI

Je suis rendu à la RHI (Roller Hockey International), je pense que je vais arrêter là...

mercredi 27 novembre 2013

Histoire de cartes - Le rhume









Petit billet à ne pas prendre au sérieux...

Avec le temps qu'il fait, les changements de température et l'humidité, c'est propice à attraper un rhume.

D'abord, on se sent congestionné.


Et le nez coule.


Puis on se met à éternuer.


Par contre, il ne faut pas tousser en répandant ses microbes.



Il est préférable de mettre sa main devant sa bouche.

 
 
Ou encore mieux, de tousser dans sa manche. 
 
 
Et pour prévenir les problèmes, il vaut mieux de se laver les mains fréquemment.
 
  
 

mardi 26 novembre 2013

Nikolai Sologubov


Nikolai Sologubov était un des piliers de la ligne bleue de la première génération de joueurs soviétiques. On le reconnaît souvent comme l'un des plus grands défenseurs russes de tous les temps, certain le mettant même à un plus gros échelon que le grand Vyacheslav Fetisov... À une certaine époque, on le nommait le Bobby Orr russe, bien que sa carrière était terminée... Par contre, cette brillante carrière aurait pu ne jamais avoir eu lieu...

Николай Михайлович Сологубов (Nikolai Mikhailovich Sologubov) est né en 1924 à Moscou. Il servit durant la Seconde Guerre mondiale en tant que soldat d'infanterie navale. en 1943, durant les combats avec les troupes allemandes, ce que les russe nomme la Grande Guerre Patriotique, Sologubov mis le pied sur une bombe et fut blessé au pied. Quelques semaines plus tard, Sologubov retourna au front en tant qu'éclaireur où il fut blessé au bras quelques temps plus tard. Aprs une deuxième convalescence, il fut envoyé au front lors de l'offensive de Leningrad. Il fut blessé une troisième fois lors de l'offensive de Krasnoye Selo alors qu'une mine explosa près de lui. Cette fois-ci, la blessure fut assez sérieuse qu'on songea à lui amputer une jambe, craignant que la gangrène s'empare de cette dernière. Par contre, après quelques opérations aux deux jambes, lui permit de s'en tirer...

Après la Guerre, Sologubov continua son service militaire en étant déployé dans l'est de l'URSS. C'est à cette époque qu'il commença à jouer au hockey, sport qui prenait alors son envol dans ce pays. Alors qu'il évoluait avec une équipe d'officier de Khabarovsk dans l'extrême est, il fut remarqué par un des représentant du CSKA (ЦДКА), la fameuse équipe de l'Armée Rouge et fut recommandé  le légendaire Anatoli Tarasov. 



Lorsqu'il  se joint au CSKA en 1949, Sologubov possédait un style très différent que celui imposé par Tarasov à ses joueurs. Au lieu d'entrer dans le système collectif développé par ce grand entraîneur, il possédait un jeu plus individualiste. Pour lui, le rôle du défenseur ne devait pas se limiter à celui de gardien de la zone défensive. Pour lui, le défenseur devait également aller plus à l'avant afin d'appuyer l'attaque. Et comme il était plus talentueux et fort que ses écarts de philosophie furent accepté auprès de l'équipe et fit même école. Même à l'époque, peu de défenseurs quittaient leur position pour se porter à l'attaque. À la même période, presque seulement un joueur comme Doug Harvey avait ce rôle dans le hockey nord-américain. Et en plus d'être un défenseur offensif avant le temps, Sologubov était également un défenseur très agressif, chose également très étrangère au type de hockey que les russe mirent sur pied à cette époque. 



Faisant partie de l'équipe soviétique qui surprit le monde entier en 1954 en défaisant le Canada pour ainsi marquer le début d'une très longue rivalité pour la suprématie du hockey entre le Canada et l'URSS, Sologulov fut par contre de l'équipe qui remporta en 1956 la première médaille d'or olympique en hockey pour l'URSS. En 1960, il porteur de drapeau pour l'URSS aux jeux de Squaw Valley, remportant la médaille de bronze, il fut également un membre des équipes soviétiques qui remportère l'or au championnat du monde en 1956 et 1963. En tant que membre du CSKA avec qui il joua entre 1949 et 1964, il remporta 9 fois le championnat d'URSS. Apparemment que c'est lui qui organisait les fêtes de championnat... 

Comme il fut le premier défenseur soviétique à marquer 100 buts en championnat, on nomme membres du "club Nikolai Sologubov" les joueurs soviétiques/russes qui réussissent l'exploit... D'ailleurs Andrei Markov en fait parti car les buts dans la NHL et les buts en Russie comptent...

Vétéran de Guerre et pionnier du hockey soviétique, Sologubov fut maintes fois décoré en URSS, il fut notamment décoré de l'Ordre du Drapeau rouge du Travail, la Médaille du mérite de combat ainsi que  la médaille pour la "Valeur du travail". Il fut également intronisé au temple de la renommée de la IIHF en 2004.



Il fut nommé meilleur défenseur du championnat du monde à trois reprises, en 1956, 1957 et 1960... Il fut donc le meilleur défenseur des tournois Olympiques de 1956 et 1960... On le voit ici sur la photo en 1960 compagnie de Nisse Nilsson, meilleur attaquant du tournoi... 

D'ailleurs, mené par un désir presque maladif de remporter une médaille lors de ces mêmes jeux de 1960, Sologubov est souvent crédité comme la personne qui a aidé les américains à remporter l'or. Alors que les américains perdaient contre les tchécoslovaques, Sologubov, alors capitaine de l'URSS, remarqua que les joueurs américains étaient fortement essoufflés. La chose à savoir est que les américains devaient battre les tchécoslovaques pour qu'ils non seulement remportent l'or mais garantissent une médaille aux soviétiques. Sologubov entra dans le vestiaire des américains et fit des geste pour leur signifier de prendre de l'oxygène afin de retrouver leur souffle. Les joueurs américains comprirent le message et s'oxygénèrent pour revenir en force, marquèrent 6 buts lors de la troisième période et remportèrent le match et l'or... Par contre, une défaite lors du match suivant mit le Canada en deuxième position et donna la médaille de bronze aux soviétiques... Tant qu'à être machiavélique, c'est comme ça!

Il est décédé en 1988...

Apparemment qu'il portait des dents en or...


lundi 25 novembre 2013

Victoriaville







C’est dans son garage qu’Henri Mailhot avait commencé à fabriquer des traînes sauvages, des petits bâtons de baseball et des coffres en cèdre.  En 1945, il fonde sa compagnie et se spécialise dans les bâtons de hockey.  Ses quatre fils, Gérard, Bertrand, Léo-Paul et Raymond, quittent alors leurs emplois pour se joindre à l’entreprise.
En 1952, il y a changement de génération, alors que les fils prennent formellement la relève de leur père.  Pendant ce temps, l’entreprise prend de plus en plus d’expansion.  La qualité de ses produits est reconnue et elle innove en ajoutant un enduit de fibre de verre sur ses palettes.
Au milieu des années 1960, les bâtons Victoriaville de Mailhot et frères accaparent 65% du marché mondial du bâton de hockey.  L'entreprise emploie alors 400 personnes et produit 20 000 bâtons par jour.
Les joueurs professionnels ne font pas exception et adoptent en grand nombre le « Vic ».  Il y eut bien sûr les deux grandes vedettes originaires de Victoriaville, Jean Béliveau et Gilbert Perreault, mais ils n’étaient pas les seuls.  Jacques Lemaire, Bobby Hull et surtout Bobby Orr les ont aussi adoptés.
Les frères Mailhot ont finalement vendu l’entreprise et celle-ci connut par la suite plusieurs administrations.  Dans les années 1970, elle fut même pendant un moment dans le giron du géant des produits de consommation courante Colgate-Palmolive.  Les nouvelles administrations changèrent la philosophie et il en résulta des problèmes de qualité, qui entraînèrent le déclin de la marque.  Vic perdit ainsi son titre de marque la plus populaire.  
Dans les années 1990, elle entra dans une période d’instabilité.  L’arrivée des bâtons en composite diminua la demande pour les bâtons en bois et Vic connut quatre administrations différentes en quelques années.  On décida également d’apposer le nom « Vic » sur de l’équipement venu d’outremer qui n’avait rien à voir avec les bâtons fabriqués dans les Bois-Francs.

En 1997, l’américaine Rawlings paie 14 millions $ à California Pro Sports pour faire son entrée dans le segment hockey.  California l’avait elle-même acheté l’année précédente de USA Skate. 
Par contre, les choses ne se déroulent pas bien pour Rawlings.  Les ventes passent de 14 millions $ annuellement à 8,2 millions $ en 2000.  En 2001, elle se départit de sa division hockey, rachetée par d’ex-gestionnaires de Vic.  En 2002, l’entreprise se mit en faillite.
En 2003, André Baillargeon, un ex-employé, a formé Conimexx pour racheter une partie des actifs et redémarrer la production.  L’entreprise, qui a maintenant une vingtaine d’employés (donc bien loin des 400 des années 1960), est l’une des dernières à fabriquer des bâtons de bois, maintenant un produit de niche.
Elle fabrique aujourd’hui ses bâtons principalement en sous-traitance pour d’autres marques comme Sher-Wood et Easton.


Un Nordique et un Leaf comme porte-paroles?  Est-ce à dire qu'on ciblait comme marché ceux qui n'aimaient pas les Canadiens?
Sources :

“Colgate’s Canadian Sales Should rise 4-5% in 1976”, Canadian Press, Montreal Gazette, 4 octobre 1976, p.22,

″Hockey stick firm tries for comeback″ de David Sherman, 18 février 1978, Montreal Gazette, p.43,

“Rawlings Sporting Goods Co Inc. history” (fundinguniverse.com),
“Rawlings plans to sell unprofitable hockey line: Company says sales model led to big losses” de Al Stamborski, 18 juillet 2000, St.Louis Post-Dispatch,
“Rawlings sells Victoriaville hockey”, Sporting Goods Intelligence (sginews.com),
“La ville de la semaine: Victoriaville” de Guy Deshaies, 6 avril 2011, Urbania (urbania.ca),
“Conimexx: le chantre des bâtons en bois” de Stéphane Champagne, 1er novembre 2010, La Presse (lapresse.ca),
"Bâtons de hockey en bois… et hybrides!" de Stéphane Champagne, 6 octobre 2011, La Presse (lapresse.ca),
"Victoriaville, Les bâtons de hockey Victoriaville", Ma caravane au Québec (macaravane.tv5.ca).

vendredi 22 novembre 2013

Trêve de hockey #72 - St-Hyacinthe, gagnante de la Coupe Grey








Avec les années qui passent et le nombre de personne qui l’ont vécu qui diminue, on oublie parfois l’impact qu’a eu la mobilisation totale durant la Deuxième Guerre Mondiale.  Bien qu’il y ait eu des répercussions beaucoup plus sérieuses dans d’autres sphères de la société, le sport professionnel n’a pas été épargné.
 
En 1942, 1943 et 1944, les activités habituelles du « Big Four » (aujourd’hui la division est de la LCF) furent suspendues et des équipes de militaires participèrent à la quête de la Coupe Grey.
 
Débutée initialement dans le but de divertir ses hommes, une équipe fut formée par des marins stationnés à la base NCSM Donnacona, sur la Drummond, à Montréal.  À ce groupe s’ajouta des marins de l’école de signaleurs, située à St-Hyacinthe.  Comme l’équipe comprenait des membres de deux régiments différents, on décrivit l’équipe comme un « combine ».  L’alignement changea au fil des assignations de chacun, puisque le premier focus demeurait ce qui se passait du côté militaire et évidemment, au front.  Les pratiques donnèrent également lieu à des scènes cocasses.  Sur le terrain, tous étaient égaux.  Il arriva que des reproches furent adressés à des (nouveaux) coéquipiers qui s’avérèrent être… des commandants.
 
On retrouva parmi l’alignement autant des joueurs qui avaient déjà joué au niveau professionnel, comme Jack Wedley, qui avait joué avec les Argonauts ou Louis Segatore, qui joua à Montréal dans les années 1930, que d’autres qui connurent plus tard des carrières professionnelles, comme John Taylor, qui gagna la Coupe Grey avec les Alouettes en 1949 et Pat Santucci, qui la gagna avec les Argos en 1946.
 
Glen Brown, en plus de jouer sur ligne, autant offensive que défensive, était l’entraîneur de l’équipe.  À noter que Brown fut plus tard, de 1956 à 1973, député libéral de Brome à l’Assemblée nationale.
 
L’équipe prit d’abord part aux activités de la Quebec Rugby Football Union (QRFU, niveau senior) en 1943 et montra une fiche de 6-4.  En 1944, elle termina première, ce qui lui permit de jouer pour la Coupe Grey contre les Flying Wildcats de Hamilton de l’Ontario Rugby Football Union (ORFU).
 
L’équipe adverse était loin d’être complètement dépourvue de talent, puisqu’elle comptait sur Joe Krol, qui connaîtra par la suite une carrière tout étoile avec les Argonauts.
 
La guerre qui s’éternisait n’était par contre pas de nature à créer une fièvre de la Coupe Grey.  Les gens avaient la tête ailleurs.  De plus, Hamilton était largement favori, avec comme résultat que l’événement reçut peu de couverture médiatique.  Un seul journaliste fut envoyé de Montréal pour couvrir l’événement.  Il arrêta à Toronto pour couvrir le match des Leafs et décida ensuite de ne pas se rendre à Hamilton.  La foule, au nombre de 3871, fut aussi l’une des plus petites de l’histoire.
 



En bout de ligne, St-Hyacinthe-Donnacona créa la surprise et remporta un duel défensif 7-6.  Par contre, la reconnaissance de cette victoire ne fut pas immédiate.  L’administration de la Marine refusa la Coupe Grey, puisqu’elle avait comme politique de ne pas reconnaître les matchs joués contre des civils.  Il n’y eut donc pas de récompense.  Ce n’est qu’en 1969 que le commissaire de la LCF, Jake Gaudaur, permit aux gagnants de débourser 300$ pour se procurer une bague.

En 1994, la victoire du Combine fut soulignée dans le cadre des festivités de la Coupe Grey.  L’équipe fait depuis partie du Temple de la Renommée des Sports des Forces Armées.

Sources : Januska, Michael, Grey Cup Century, Dundurn, 2012, p.85 à 87,

"Combines won Montreal’s second Grey Cup" de Ian MacDonald, 25 novembre 2005, Montreal Gazette (canada.com), "St-Hyacinthe remporte la Coupe Grey!" de Paul Foisy, 20 novembre 2008 (rds.ca), "Former Navy vet was one of youngest to win Grey Cup title", 22 juillet 2011, Oakville Beaver (insidehalton.com), assnat.qc.ca, wikipedia.org.

Initialement publié sur www.bottedenvoi.blogspot.com