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lundi 7 avril 2014

Michel Larocque









Après un stage junior remarquable avec les 67’s d’Ottawa, le hullois Michel Larocque fut repêché par les Canadiens, suite à un autre tour de passe-passe de Sam Pollock.  En 1968, il avait refilé le robuste mais limité « Bugsy » Watson aux Seals d’Oakland contre leur premier choix de 1972.  Quatre ans plus tard, Watson avait quitté Oakland depuis longtemps (son passage dans l’uniforme vert n’a duré que cinquante matchs), mais l’échange donna l’occasion à Pollock de choisir Larocque au sixième rang.  Il faudra attendre jusqu’en 2005 avant de voir les Canadiens repêcher un gardien aussi tôt (Carey Price, cinquième rang).

Larocque eut aussi la chance d’être l’un des trois joueurs juniors (avec Billy Harris et John Van Boxmeer) à qui l’on permit de s’entraîner avec l’équipe canadienne qui se préparait pour la Série du siècle.

Dès sa première saison dans la Ligue Américaine, il se mérita le Trophée Hap Holmes (meilleure moyenne de buts contre) avec Michel DeGuise.

En 1973-74, un événement inattendu est venu aider Larocque à poursuivre sa progression.  Ken Dryden (voir texte du 1er août 2011) eut une dispute salariale avec les Canadiens et décida donc de retourner aux études, pour faire son droit.  Larocque put ainsi se joindre aux deux adjoints de Dryden (Wayne Thomas et Michel Plasse) et faire ses débuts dans la LNH.  Wayne Thomas joua plus de matchs, mais une fois les séries venues, c’est Larocque qui prit le filet.  Par contre, malgré l’avantage de la glace, les Canadiens furent sortis au premier tour par les Rangers.

L’année suivante, Dryden reprit sa place.  Larocque surclassa Plasse et Thomas, mais il dut prendre son mal en patience comme numéro 2, derrière Dryden.  Il eut beau montrer des fiches très intéressantes (par exemple 16-1-3, 2,46 en 1975-76 et 19-2-4, avec une meilleure moyenne que Dryden à 2,09 en 1976-77), il passa quand même quatre ans sans jouer une seule minute en séries.  Il eut malgré tout l’occasion de partager le Trophée Vézina en 1977, 1978 et 1979 avec Dryden, en plus de faire partie de l’équipe championne de la Coupe Stanley à quatre reprises.

D’ailleurs, Larocque n’est pas le seul gardien qui ne put progresser dans la hiérarchie des Canadiens à cette époque.  Celui qui prit sa place devant le but des Voyageurs de la Nouvelle-Écosse, Dave Elenbaas, remporta quatre Trophées Hap Holmes consécutifs et deux Coupes Calder.  Et bien qu’il fut rappelé à quelques occasions, il ne joua jamais une seule minute dans la LNH.  De son côté, Ed Walsh partagea trois Hap Holmes avec lui et participa également aux deux triomphes de la Coupe Calder.  Il dut quant à lui se contenter de trois petits matchs avec les Oilers de l’AMH.  Pendant ce temps, Bernie Wolfe (voir texte du 8 juillet 2013) jouait régulièrement avec les Capitals…

Suite à la saison 1978-79, malgré un relatif jeune âge de 31 ans, Dryden annonça sa retraite.  Ceci aurait été logiquement l’occasion pour Larocque de finalement devenir numéro 1.  Par contre, le tricolore jugea nécessaire de faire l’acquisition d’un autre gardien, Denis Herron (voir texte du 19 avril 2009), des Penguins de Pittsburgh.

Au cours de la saison 1979-80, Larocque joua effectivement plus de matchs que Herron (39 versus 34).  Toutefois, ce dernier montra une meilleure fiche (25-3-3, moyenne de 2,51 versus 17-13-8 et 3,32).  Et lorsque vinrent les séries, les deux eurent l’occasion de jouer, mais c’est Herron qui amorça le premier tour.  Et quand le deuxième tour se rendit à un septième et ultime match, c’est encore à Herron que l’entraîneur Claude Ruel confia le filet.  Les North Stars remportèrent le match sur un jeu discutable de Herron et éliminèrent les Canadiens pour la première fois en cinq ans. 

Au début de la saison 1980-81, Larocque reprit le haut du pavé, avant d’être victime d’une malchance.  Un patin lui coupa la main sévèrement, le forçant à une absence prolongée.  Pendant ce temps, Richard Sévigny prit de plus en plus de place, et à son retour, Larocque dut encore jouer les seconds violons.  Excédé, celui qu’on surnommait « Bunny » depuis son enfance demanda à être échangé.  La direction exauça son souhait en l’expédiant à Toronto, contre Robert Picard (voir texte du 14 janvier 2012).  Il partagea néanmoins un quatrième Vézina, avec Herron et Sévigny cette fois.  Ce fut la seule fois où il fut décerné à trois gardiens. 

À ce moment, les Leafs étaient très faibles et Larocque reçut beaucoup de tirs.  Le 19 mars 1981, il fut d’ailleurs victime d’un record de neuf buts en une seule période, dans un revers de 14-4 face aux Sabres.  Larocque les aida tout de même à se faufiler en séries, avant de se faire déclasser par les éventuels champions de la Coupe Stanley, les Islanders.

C’est finalement en 1981-82 que Larocque put enfin devenir un incontestable numéro 1.  Il participa à 50 matchs d’une équipe torontoise médiocre, qui rata les séries.

Au cours de l’année suivante, alors que les Leafs avaient rapatrié Mike Palmateer, il fut échangé aux Flyers, avant de terminer sa carrière dans la LNH avec quelques matchs avec les Blues en 1983-84.

Il devint plus tard directeur-gérant des Tigres de Victoriaville de la LHJMQ, étant d’ailleurs désigné administrateur de l’année (Trophée John Horman) en 1989-90.  Nommé ensuite vice-président de la ligue, un peu comme pour sa carrière de joueur, il n’eut malheureusement pas pleinement l’occasion de laisser sa marque, puisqu’on lui diagnostiqua un cancer au cerveau, qui l’emporta à l’âge de 40 ans.  

Sources : “NHL scoring records fall as Sabres trounce Leafs”, CP, Montreal Gazette, 20 mars 1981, p.13, legendsofhockey.net, wikipedia.org.

2 commentaires:

Jones a dit…

Et Bob Hartley dans les juniors de crier au fils à Laroque: "On va te faire aller rejoindre ton père!" alors que Bunny venait de décéder...

Grand homme ce Bob...

keithacton a dit…

C'était effectivement assez minable comme déclaration...