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lundi 31 décembre 2018

Escapade à Brooklyn





Une fois à New York, en plus des Rangers, j’en ai également profité pour aller voir leurs voisins, les Islanders.

Après un début dans la ligue pratiquement exemplaire, qui a culminé avec les Coupes de 1980, 1981, 1982 et 1983, les Islanders se sont enfoncés dans une médiocrité navrante depuis trop longtemps. La désolation dans laquelle baigne cette franchise autrefois fière a probablement atteint son sommet avec la situation de son domicile. Voulant quitter le désuet Nassau Coliseum, l’ancien propriétaire Charles Wang (celui qui a nommé son gardien auxiliaire Garth Snow comme directeur-gérant) a misé sur un projet immobilier qui a finalement été rejeté par référendum par les électeurs de Nassau County.


Les Islanders ont donc dû se rabattre à demander aux Nets de la NBA, détenus par le milliardaire russe Mikhail Prokhorov, de les héberger dans le récent Barclays Center. Ce bel aréna fait partie d’un redéveloppement immobilier de 4,9 milliards de dollars. Par contre, il comporte deux grandes faiblesses pour les Islanders. Il est situé à Brooklyn, à l’autre bout de Long Island et loin de la base naturelle de fans des Islanders, mais surtout, il n’a jamais été conçu pour le hockey, seulement pour le basketball. La surface de jeu a donc dû être étirée d’un côté, ce qui fait en sorte que des sièges se retrouvent avec une vue partiellement obstruée et que le tableau indicateur, au centre de la surface au basketball, se retrouve décentré pour le hockey. De plus, la qualité de la glace y est médiocre.

Le tableau est décentré
À l'étage du haut, à l'extrémité, on ne voit pas le but.  On concentre donc la foule dans les autres sections.
Heureusement, une solution est à l’horizon. Un nouveau projet a été approuvé à Belmont Park, qui sera prêt d’ici un peu plus de deux ans. Entre temps, les Isles ont déjà retourné au vieux Nassau Coliseum (rénové mais d’une capacité réduite à 13 000, la plus faible de la ligue). Cette année, ils partagent leurs matchs entre le Barclays et le Nassau. Pour les deux années suivantes, il est question que les Islanders retournent en permanence au Nassau. D’abord, les foules au Barclays sont faibles. De plus, pour les propriétaires de l’immeuble, il est plus lucratif d’y tenir des concerts que de tolérer leurs indésirables locataires qui jouent dans l’indifférence. Il fallait donc que je vois ça avant que cette absurdité ne prenne fin!
Les Nets sont peut-être chez eux, mais leur palmarès se limitent à deux titres de la défunte ABA

Au moins, les Islanders, eux, ont leurs quatre Coupes...

Contrairement aux Rangers, qui évoluent dans un quartier plus chromé où on retrouve une quantité de bureaux, de commerces et de touristes, les Islanders sont dans un environnement où il y a une vie de quartier, avec des gens qui y habitent. Et si celui-ci vit présentement une transformation appuyée par la construction de nombreuses tours d’habitation, on peut quand même y voir quelques traces d’une période moins prospère. J'en ai profité pour manger chez Junior's, un deli qui est une institution dans le coin.

On s’y rend facilement en métro, la station étant tout juste à côté du Barclays.

D’une capacité déjà faible de 15 813, on donne l’impression d’avoir une foule respectable en concentrant les spectateurs dans les sections où les sièges sont ″normaux″. Les sections à vue obstruée sont vides. Pour un match contre Ottawa, il y avait 13 434 personnes, mais il y a eu des matchs avec des assistances beaucoup plus faibles.

Toutefois, de toute évidence, les Islanders ne sont pas chez eux. Les allées sont aux couleurs des Nets, pas de orange, ni de bleu. Sur les murs, dans les endroits que j’ai vus, on fait référence au basketball dans Brooklyn au fil des ans. Rien sur le hockey. Il s’agit d’un bel immeuble, dessiné par le renommé architecte d’origine canadienne Frank Gehry. Les matériaux sont de belle qualité. Par contre, c’est clairement un aréna de basketball.

C'est noir et blanc et il y a des photos de basket, pas de hockey

Si les billets sont beaucoup moins chers que chez les Rangers, pour les amateurs de bière, veuillez noter qu’une grosse canette y est étonnamment plus chère qu’au MSG. Il en coûte 15$ (US évidemment) chez les Rangers, 16$ au Barclays et 17$ pour une bière importée (incluant de la Labatt bleue).

Pour ce qui s’est passé sur la glace, les deux gardiens, Thomas Greiss (remplacé par Robin Lehner en deuxième) et Mike McKenna, ont été plutôt généreux de leur personne. Du côté des Sénateurs, Thomas Chabot a été blessé. Sans lui, les Islanders ont compté quatre buts en troisième, dont deux de Mathew Barzal. Les locaux l’ont finalement emporté 6-3, dans un match qui s’est terminé avec trois bagarres dans la dernière minute.

Sources : ″Islanders are indifferent about leaving Barclays″ de Brett Cyrgalis, 15 novembre 2018, New York Post (nypost.com).

Ce partisan n'a de toute évidence pas apprécié la signature de John Tavares avec les Leafs...

Pour ceux que ça intéresse, on peut toujours se procurer un Fishsticks!

dimanche 30 décembre 2018

Escapade à New York





Pour Noël cette année, j’ai décidé de m’offrir une virée sportive new yorkaise.  Il fut une période où il était très difficile de mettre la main sur des billets des parties des Rangers, mais en raison de leur reconstruction, c’est un peu plus accessible.  Accessible, dans le sens de disponibilité, puisque d’un point de vue monétaire, bien qu’une tarification dynamique soit appliquée, ces billets sont parmi les plus chers (sinon les plus chers) de la ligue, en plus d’être accompagnés de frais de billetterie assez salés.  Une fois mes billets achetés, je me suis demandé si je n’étais pas tombé sur la tête…

Le Madison Square Garden vu de l'extérieur
 
Le Madison Square Garden actuel est le quatrième du nom, même s’il n’est plus sur Madison Square.  Il est situé en plein cœur de la Grosse pomme, dans le Midtown, au-dessus de la gare Penn Station.  Inauguré en 1968, il s’agit maintenant du plus vieil aréna de la ligue et le seul qui ne porte pas le nom d’un commanditaire.
 
Comme le terrain sur lequel il est n’appartient pas à son propriétaire, il a été question à un moment de forcer sa reconstruction ailleurs pour permettre l’agrandissement de la gare, mais un plan a finalement été élaboré pour laisser l’aréna intact.  À noter que son propriétaire (MSG Company, une compagnie cotée en bourse qui détient également les Rangers, les Knicks de la NBA et un réseau de câble) a tout de même investi plus d’un milliard de dollars pour le rénover entre 2011 et 2013.
 
D’une capacité de 18 006 pour le hockey, on y circule assez bien.  Les sections du haut sur les côtés ont toutefois devant eux une passerelle qui obstrue la vue d’une partie du tableau, en plus de celle de l’emblématique plafond circulaire.  Celles-ci ont été mises en place pour ajouter des sièges supplémentaires.  
 
Les allées sont larges et modernes
 

 

Du haut, une partie de la vue du tableau est obstruée
 
Le fameux plafond
 
On y retrouve une variété de nourriture (on est à New York après tout…) et en plus de la bière, on peut se procurer une coupe de vin (pré-emballée!). 
 
Une coupe de vin pré-emballée
 
Première fois que je voyais un tableau qui indique le temps d'attente aux différents kiosques
 
Dans la section où j’étais, il y avait sur le mur un encadré qui signale la victoire de 1994.  L’équipe souligne d’ailleurs cette année le 25e anniversaire de cette rare victoire de la Coupe Stanley.  Au cours de la soirée, on a aussi fait référence à la longue histoire de l’équipe sur le tableau indicateur, même si elle n’est pas si glorieuse.  On nous a entre autres présentés Rodrigue Gilbert, qui était sur place ce soir-là.
 
La fameuse Coupe de 1994
 
Au fil des ans, les Rangers ont honoré dix joueurs différents en retirant huit numéros, ce qui représente tout de même une moyenne de 2,5 joueurs par Coupe remportée.  Comme c’est le cas pour les Canadiens, les joueurs des premières années sont absents.  On retrouve entre autres la GAG Line (Ratelle, Gilbert et Hadfield) au complet et quatre joueurs qui y étaient en 1994 (Graves, Leetch, Messier et Richter).
 
 
 
Les Rangers partagent le MSG avec les Knicks de la NBA, une autre équipe prestigieuse qui n’a pourtant remporté que deux championnats depuis leur fondation en 1946.  On y présente également une multitude de concerts, en plus d’avoir été le site de nombreux galas de lutte et de soirées de boxe.
 
Pour le match lui-même, on a annoncé une salle comble, bien qu’il y avait quelques bancs vides, principalement dans les sections du bas.  (On peut supposer qu’il s’agissait de billets de saison déjà vendus.)
 
Les rares bancs vides étaient en bas
La foule était enthousiaste et ceux qui portaient les couleurs de leur équipe étaient nombreux.  Les ″Let’s Go Rangers″ ont été abondants et bruyants.  Chris Kreider a suscité de l’espoir en marquant deux buts.  Henrik Lundqvist a connu un solide début de match dans les buts et a même obtenu une passe sur le deuxième but de Kreider, mais il a permis à Zach Werenski d’égaliser la marque pour les Blue Jackets en fin de troisième.  Une fois en prolongation, il n’a fallu que 31 secondes à Pierre-Luc Dubois pour refroidir l’atmosphère en donnant la victoire à Columbus.

Il y avait beaucoup de Zuccarello, mais j'ai aussi vu un Gretzky, un Jagr et un Gilbert et des Brassard

 

dimanche 23 décembre 2018

Walt Tkaczuk




Cette année, Brady Tkachuk s’est joint aux Sénateurs et commence déjà à faire sentir sa présence.  Il a rejoint dans la LNH son frère Matthew, qui s’aligne avec les Flames.  Les deux Tkachuk suivent les traces de leur père Keith, qui a connu une longue carrière, principalement avec les Jets, les Coyotes et les Blues.

Le nom Tkachuk est ukrainien d’origine, mais dans la famille qui nous intéresse, il a été américanisé.

On retrouve chez le Crunch de Syracuse, la filiale du Lightning, un joueur qui porte un nom similaire, Boris Katchouk, un ontarien.

Mais avant eux, il y en a eu un autre qui porte un nom semblable mais écrit différemment (et qui se prononce pratiquement identiquement), Walt Tkaczuk.

Né en Allemagne de l’Ouest, ses parents déménagèrent dans le nord de l’Ontario alors qu’il était enfant.  Son père y travailla comme mineur, où le jeune Walt se joignit même à lui comme dynamiteur pendant un certain temps.

Initialement, il paraissait frêle, n’avait pas un bon lancer, ni un bon coup de patin.  Par contre, il avait un grand instinct du jeu, en plus d’une grande détermination, d’une bonne force physique et d’une éthique de travail irréprochable.  Lors de son stage avec les Rangers de Kitchener, alors affiliés aux Rangers, il parvint à capitaliser sur ses forces et à combler ses faiblesses.

C’est en 1967-68, l’année de la première expansion, que Tkaczuk fit ses débuts avec les Blueshirts, en étant rappelé pour deux matchs.  Il devint ainsi le premier allemand de naissance à jouer dans la LNH.  Il s’agissait d’une période où la franchise reprenait vie après une longue traversée du désert, en plus d’avoir déménagé dans la quatrième (et actuelle) version du Madison Square Garden.

C’est toutefois l’année suivante que Tkaczuk fit vraiment sa place dans l’équipe.  Si l’attaque était en bonne partie un produit de la GAG (Goal A Game) line composée de Jean Ratelle, Rod Gilbert et Vic Hadfield, Tkaczuk avait un rôle important au sein des Rangers.  Lui, Bill Fairbairn et Dave Balon (remplacé plus tard par Steve Vickers) faisaient partie de la Bulldog Line.  Tkaczuk était passé maître dans l’art de couvrir les meilleurs joueurs adverses, en plus d’exceller dans les mises au jeu. 

En 1972, Tkaczuk fut invité à se joindre à l’équipe canadienne pour la Série du siècle, mais il déclina l’offre, en raison du fait qu’il tenait une école de hockey durant l’été.  Il fut donc remplacé par le beaucoup moins civil Bobby Clarke et la cheville de Valeri Kharlamov en conserva ainsi un souvenir impérissable…

Tkaczuk a finalement passé toute sa carrière avec les Rangers.  Bien que l’équipe ne faisait pas constamment partie de l’élite, elle atteignit tout de même la finale en 1972 et en 1979, sans toutefois mettre la main sur la précieuse Coupe.

Sur une base individuelle, bien que sous-estimé, Tkaczuk eut tout de même six saisons de plus de 20 buts, avec un total de 227 en carrière.  Ses 945 matchs joués représentent le cinquième plus haut total de l’équipe.  Ses 678 points, le sixième.

Malheureusement, le tout s’est terminé sur une note moins intéressante.  Le 2 février 1981, contre les Kings, alors qu’il était dans sa première saison comme capitaine de l’équipe, une rondelle lui causa une blessure à l’œil.  En plus des huit points de suture au-dessus de celui-ci, elle abîma sa rétine.  Il ne rejoua plus par la suite, mais il passa les deux saisons suivantes comme entraîneur-adjoint.

Il est maintenant co-propriétaire d’un club de golf et d’une montagne de glissade en tube à St.Mary’s, dans le sud de l’Ontario.

Sources : « Tkaczuk Out For 2 weeks », 4 février 1981, New York Times (nytimes.com), hhof.com, waterlooregionmuseum.ca, wikipedia.org.

dimanche 16 décembre 2018

Promo - High Liner





Poussé par un engouement sans précédent, le début des années 1990 a représenté une période faste pour les collections de cartes de hockey.  Les entreprises qui ont produit des séries se sont multipliées et celles-ci produisaient souvent plusieurs séries, imprimées dans des quantités industrielles.

À ces séries régulières s’ajoutaient celles dans les produits alimentaires.  Le concept des ″food issues″ n’était certainement pas nouveau, mais cette fois, il a été poussé un peu plus loin qu’aux items traditionnellement achetés par ou pour des enfants ou des jeunes.

En 1992-93, pour le centenaire de la Coupe Stanley, la compagnie de poisson High Liner produisit une série de 28 cartes de 27 équipes qui ont remporté la Coupe (ainsi qu’une 28e qui fait la liste des autres cartes).



Sur chaque carte, on fait une brève histoire de l’équipe, on énumère les victoires de la franchise et on identifie les joueurs de la photo d’une des éditions victorieuses.  Cette série avait l’avantage de ramener de vieilles photos d’équipes qu’on avait oublié qu’elles avaient gagné la Coupe (comme par exemple les Metropolitans de Seattle).

Évidemment, pour avoir 28 cartes (différentes!), il fallait manger beaucoup de bâtonnets de poisson…

Il faut croire que la série eut un certain succès, puisque High Liner a récidivé l’année suivante.  Cette fois, le thème était les gardiens de buts.  La série, cette fois limitée à 15 cartes, montraient six gagnants du Trophée Vézina contemporains, six autres du passé, en plus du gardien de l’équipe des recrues de cette année (Félix Potvin).  Le tout était complété par une carte sur l’évolution des masques et une autre du Trophée Vézina.



Il y avait également un billet à gratter pour un concours.



Évidemment, la carte était dans un cellophane pour éviter que le poisson abîme la carte… ou lui donne son odeur!

vendredi 14 décembre 2018

Tony Leswick




Voulant suivre les traces de ses frères aînés Jack et Pete, qui ont brièvement joué dans la LNH, Tony Leswick tenta sa chance. 

Après une saison avec les Barons de Cleveland de la Ligue américaine en 1942-43, il aurait dû faire ses débuts avec les Rangers.  Par contre, en cette période de guerre, il s’enrôla plutôt dans la marine (un endroit tout de même étonnant pour quelqu’un qui a grandi dans les prairies de la Saskatchewan).  Une fois à Halifax et prêt pour la traversée, la guerre se termina.

Leswick fit donc ses débuts avec les Rangers en 1945-46, au sein d’une équipe qui termina en dernière place.  À sa deuxième saison, l’équipe était à peine mieux, mais Leswick termina en tête des buteurs et des pointeurs des Blueshirts.  En fait, il eut quelques bonnes saisons offensivement à jouer entre autres avec Edgar Laprade.  Toutefois, ce n’est pas de cette façon qu’il fit sa marque.  Le petit ailier devint un maître dans l’art de faire perdre la boussole aux meilleurs joueurs de l’autre équipe.  Il pouvait utiliser son bâton, ses poings, mais surtout sa bouche pour décontenancer ses adversaires.  Il était particulièrement efficace pour provoquer et insulter Gordie Howe et le très émotif Maurice Richard.

Leswick utilisait également son langage coloré même en dehors de la patinoire.  Un soir qu’il était dans un restaurant newyorkais avec ses coéquipiers, il racontait avec fureur qu’il n’avait pas apprécié la façon dont le défenseur des Bruins Fern Flaman l’avait traité au cours du match.  Lorsqu’il employa les mots ″kill him″ and ″stick up″, un client peu familier avec le hockey crut qu’il avait affaire à des criminels.  Leswick dut donc s’expliquer à des policiers, qui passèrent un coup de fil au directeur-gérant des Rangers Frank Boucher pour confirmer sa version des faits.

La saison 1949-50 a été exceptionnelle pour les faibles Rangers, puisqu’ils ont réussi à se faufiler en finale et à devenir les derniers récipiendaires de la Coupe O'Brien.  Au cours de cette même année, Leswick a été choisi au sein de la deuxième équipe d’étoiles.

Un an plus tard, les Rangers l’envoyèrent à Détroit en retour de Gaye Stewart.  C’est à ce moment que Leswick put exprimer tout son ″talent″.  En effet, lorsqu’on déclasse une équipe, si un de ses joueurs se met à provoquer et à insulter, il est possible de ne pas en faire trop de cas.  Par contre, lorsque le match est serré ou que l’on tire de l’arrière, la réaction risque d’être différente.  Avec les puissants Wings, Leswick s’est entre autres servi de l’arrivée de Jean Béliveau pour piquer au vif Maurice Richard et lui dire à répétition que le nouveau prendrait sa place.  Mais comme Leswick exaspérait un peu tout le monde, incluant les arbitres, lorsque les joueurs répliquaient, ils n’étaient pas toujours pénalisés...

Les Wings remportèrent la Coupe Stanley lors de la première saison de Leswick à Détroit, en 1951-52.  Ils la remportèrent également en 1953-54 et en 1954-55.  À noter qu’en 1954, les Wings eurent le dessus sur les Canadiens en finale, en prolongation, lors du septième match.  Malgré que Leswick n’avait marqué que six fois au cours de la saison et deux fois en séries, c’est lui qui trancha le débat.  Son lancer qui paraissait inoffensif bifurqua sur le gant de Doug Harvey, pour ensuite se retrouver dans le but.  Il s’agissait de la deuxième et dernière fois que la Coupe se jouait en prolongation lors d’un septième match.

Après ce but, les Red Wings se sont bien sûr mis à célébrer leur victoire, mais par la suite, il s’est passé quelque chose de très inhabituel.  Plutôt que de serrer la main de leurs adversaires, les Canadiens ont plutôt rentré au vestiaire.  La version officielle est que, étant donné la tension ambiante, les Wings ont célébré assez longtemps une victoire particulièrement émotive, suite à quoi le Tricolore quitta la patinoire.  Par contre, une version, niée, voulait qu’en plus d’être grandement déçus, les joueurs des Canadiens étaient singulièrement frustrés que le but décisive ait été compté par le joueur le plus détesté de l’équipe adverse.

Suite à la Coupe de 1955, Leswick prit le chemin de Chicago avec son compagnon de trio Glen Skov dans un échange à sept joueurs.  Il ne demeura toutefois qu’une saison dans la ville des vents.

Après avoir passé la saison 1956-57 à Edmonton dans la WHL, il fit un bref retour à Détroit, avant de retourner dans l’ouest, où il fut entre autres joueur-entraîneur.

Il alla par après s’établir en Colombie-Britannique.  Celui qu’on appelait Mighty Mouse est décédé en 2001, à l’âge de 81 ans.

Sources :  

McNeil, David, In the Pressure of the Moment: Remembering Gerry McNeil, Midtown Press, 2016, p.200 à 203,

“The Biggest Pest in Hockey” de Trent Frayne, 15 janvier 1955, Sports Illustrated (si.com/vault/), “Tony Leswick, 78, the Rangers’ Mighty Mouse” de Richard Goldstein, 7 juillet 2001, New York Times (nytimes.com), hhof.com, wikipedia.org.

lundi 3 décembre 2018

Équipe All-Star des oubliettes #16 - Canadiens de Montréal





Nous voici donc enfin rendu aux oubliés des Canadiens. Si vous avez suivi cette série depuis le début je suis certain que vous aviez hâte comme moi d'y être rendu... Cependant il s'agit ici d'une tâche très ardue car non seulement il s'agit de la plus vieille et la plus glorieuse franchise de l'histoire de la LNH, il s'agit également d'une des plus suivies si ce n'est LA plus suivie, du moins dans notre province et dans notre lectorat...




Je vous rappelle la formule, il s’agit de la meilleure équipe de tous les temps de la franchise mais composée des joueurs vedettes les plus oubliés à avoir porté leur uniforme, que ce soit par la longueur du séjour (généralement en bas de 100 matchs) ou par oubli collectif. Il s’agit de choix très subjectifs, basés selon ma propre mémoire et parfois le terme “vedette” est assez subjectif également. J'essaie également de me concentrer sur des joueurs qui étaient bel et bien des ''vedettes'' lors de leur passage et non pas un joueur au statut précaire.

La tâche était particulièrement difficile pour cette équipe car même si certains joueurs vedettes ont joué ici brièvement, que ce soit en début ou fin de carrière ou au milieu, l'équipe est tellement suivie et documentée que l'on a toujours un vif souvenir de certaines de ces étoiles filantes. Comme je savais que mes choix ne feraient probablement pas l'unanimité, j'ai donc décidé exceptionnellement de changer ma formule. Donc pour les Canadiens, au lieu d'une équipe all-star standard (3 attaquants, 2 défenseurs et 1 gardien), j'ai décidé de faire une équipe complète... avec des réservistes.

Allons-y donc.


ATTAQUANTS

LIGNE 1: La ligne ''Trophée Czerkawski''
Nommée en honneur du polonais du même nom à l'origine du trophée LVEUP qui célèbre certaines de ces expériences ratées avec le CH.


1. Mariusz Czerkawski (43 matchs 2002-03)

Obtenu durant l'été 2002, Czerkawski n'obtint que 5 buts et 14 points en 43 matchs pénibles avant d'être envoyé à Hamilton et de voir son contrat racheté après la saison. Il retourna avec les Islanders par la suite et disparut de la ligue en 2006. Premier polonais à ce jour à avoir joué pour le CH.

2. Sergei Samsonov (63 matchs 2006-07)

Obtenu comme agent libre en 2006, Samsonov a lui aussi connu une seule saison médiocre à Montréal où il n'obtint que 9 buts et 26 points en 63 matchs. Il fut échangé à Chicago pour des peanuts après la saison.
3. Alexander Semin (15 matchs 2015-16)

Une acquisition sans grand risque où on n'a pas trop attendu avant de lancer la serviette. 1 but, 3 passes en 15 matchs et ensuite un rachat de contrat.









LIGNE 2: La ligne du millénaire
Les équipes médiocres du Canadien au tournant des années 90 et 2000 mettaient en vedette plusieurs joueurs éphémères qui étaient meilleurs 5-10 ans plus tôt...


4. Trevor Linden (107 matchs 1999-01)

Le pauvre Trevor en exil de Vancouver est quelque peu devenu le porte-étendard de cette époque de misère même s'il n'a joué qu'une seule saison complète à Montréal. Au moins il a servi comme monnaie d'échange pour obtenir Richard Zednik et Jan Bulis.
5. Doug Gilmour (131 matchs 2001-03)

J'hésitais à l'inclure ici car j'ai bien aimé Gilmour à Montréal malgré qu'il était en fin de carrière, il était quand même un bon leader. Cependant le facteur ''bizarre'' de le voir avec le CH et non avec le chandail des Leafs fait pencher la balance vers son inclusion ici.
6. Donald Audette (90 matchs 2001-04)

On était tous excités à l'arrivée d'Audette avec le club en 2001-02. On se rappelle malheureusement  davantage de sa terrible blessure au poignet qui mit sa vie en péril. Après de bonnes séries en 2002 (10 points en 12 matchs), les deux saisons suivantes furent plus difficiles et le club le libéra au milieu de la saison 2003-04.


 



LIGNE 3: La ligne du centenaire

10 ans après la ligne du millénaire, on retrouve la ligne du centenaire lors de cette saison 2008-09 où tous les astres semblaient alignés pour un retour vers la gloire. La saison suivante, la moitié du line-up n'était pas de retour et on eut droit à l'ère Gionta-Gomez-Cammalleri...


7. Robert Lang (50 matchs 2008-09)

Lang connaissait une bonne saison et était même premier compteur du club durant cette saison chaotique avec 39 points en 50 matchs jusqu'à ce qu'une blessure le mette au rancard pour le restant de la saison. Il ne fut pas rappelé pour un nouveau contrat par la suite et il termina sa carrière avec les Coyotes.

8. Alex Tanguay (50 matchs 2008-09)

Comme Lang, Alex Tanguay ne joua que 50 matchs durant la saison. Cependant il put revenir à temps pour les séries malgré que cela ne changea pas grand chose et lui aussi ne fut pas de retour en 2009-10.




9. Daniel Brière (69 matchs 2013-14)

Pour compléter cette ligne du centenaire j'ai dû faire appel à Brière, qui n'était pas là durant le centenaire mais qui aurait dû y être selon plusieurs. Il arriva plutôt 5 ans trop tard, après son rachat de contrat par les Flyers. Il ne joua qu'une saison à Montréal lui aussi et termina sa carrière l'année suivante avec l'Avalanche.





LIGNE 4: La ligne random

Pas de thématique pour cette dernière ligne d'attaque mais quelques bons cas de joueurs oubliés.


10. Gary Leeman (51 matchs 1992-94)

Leeman était à un moment un joueur vedette avec les Maple Leafs dans les années 80. Il obtint même 51 buts en 1989-90. Ce fut toutefois une pente descendante par la suite. Il fit partie du méga-échange impliquant Doug Gilmour et les Flames et abouttit à Montréal en 1992 en retour de Brian Skrudland. Il était quelque peu anonyme au sein de l'équipe championne de 1993. Lorsqu'on regarde des extraits de ces séries grandioses, on y voit rarement Leeman qui ne joua que 11 des 20 matchs de l'équipe. Il partagea la saison suivante entre le CH et la ligue américaine et fut libéré par la suite.

11. Sylvain Turgeon (75 matchs 1990-92) et Pierre Turgeon (104 matchs 1995-96) 
J'ai décidé d'inclure les frères Turgeon ensemble ici car aucun d'eux n'a eu un parcours remarquable ou prolongé avec le club. Sylvain n'était plus le marqueur qu'il était à Hartford et ne marqua que 14 buts en 75 matchs avant d'être laissé sans protection lors de l'expansion de 1992.
Pierre eut plus de succès avec le club, étant d'ailleurs nommé capitaine, mais alors que le club avait un surplus de centres #1 (comme ça arrive très souvent d'ailleurs), il fut sacrifié et échangé aux Blues lors d'un autre échange merdique de l'ère Réjean Houle.  


12. Herb Cain (45 matchs 1938-39)

Histoire de ne pas parler seulement de joueurs de l'ère moderne, j'ai décidé de ratisser plus large dans l'histoire. Cependant je n'ai pas trouvé beaucoup de vedette éphémères avec le club avant les années 90. Normalement lorsque tu étais une vedette à Montréal, tu y restais. Il y a toutefois Herb Cain, qui passa aux Canadiens lorsque les Maroons cessèrent leurs activités en 1938. Il ne joua qu'une saison moyenne avec le CH avant de passer aux Bruins. Il connut ses meilleures saisons avec Boston, notamment celle de 1943-44 où il obtint 82 points, un record à l'époque qui fut battu quelques années plus tard par Gordie Howe. Il demeure à ce jour le seul champion marqueur en saison qui n'a jamais été élu au temple de la renommée.

Réservistes:
Craig Conroy (13 matchs 1994-96), Sergei Berezin (29 matchs 2001-02), Andrew Cassels (60 matchs 1989-91), Glen Sather (63 matchs 1974-75), Erik Cole (101 matchs 2011-13), Thomas Vanek (18 matchs 2014), Ales Hemsky (7 matchs 2017-18)



DÉFENSEURS



1. Rob Ramage (14 matchs 1993)
 

Comme Gary Leeman, Ramage était lui aussi un ancien joueur déchu des Leafs et des Flames qui s'amena à Montréal à temps comme joueur de soutien pour les séries de 1993. Cet ex-capitaine des Leafs et des anciens Rockies du Colorado ne joua qu'une poignée de matchs en saison et en séries avant de passer aux Flyers en novembre 1993. Il y joua ses derniers matchs en carrière cette saison-là.
2. Zarley Zalapski (28 matchs 1997-98)

C'est un Zalapski affaibli par les blessures et loin du joueur qu'il était à Pittsburgh et Hartford que les Canadiens obtinrent des Flames en retour de Valeri Bure durant la saison 1997-98. Seulement 28 matchs et 1 seul but suite à quoi il débuta un parcours dans les ligues mineures et en Europe.
3. Sergei Gonchar (45 matchs 2014-15)
 

Le meilleur défenseur russe de l'histoire de la LNH (en terme de points) a terminé sa carrière discrètement avec le Canadien lorsqu'il fut acquis en retour de Travis Moen en 2014. C'est assez récent mais avouez qu'on a tendance à oublier son bref passage. 5 ans auparavant ça aurait plus paru.
4. Tomas Kaberle (53 matchs 2011-13)
 

Un peu comme Gonchar, si Kaberle s'était amené à Montréal 4-5 ans plus tôt il aurait eu la chance d'avoir plus d'impact. On se rappelle davantage de Kaberle parce qu'il était franchement mauvais mais ici le facteur bizarre entre en compte comme plusieurs ex-Leafs avec le CH.
5. Janne Niinimaa (43 matchs 2006-07)
 

Excellent joueur avec les Oilers, Flyers ou Islanders. Plus que mauvais avec le CH. A complètement disparu du radar de la LNH depuis. Au moins je crois que personne ne se rappelle contre qui on l'a obtenu (SARCASME).
6. Scott Lachance (74 matchs 1999-00)


Lachance aurait dû être une vedette après avoir été sélectionné 4e au total en 1991. Il a plutôt été un joueur de soutien, fiable mais effacé. On espérait qu'il relance sa carrière à Montréal mais c'était durant les fameuses années Linden donc on oublie ça...






 Réservistes: François Beauchemin (1 matchs 2002-03), Carol Vadnais (42 matchs 1966-68), Jyrki Lumme (75 matchs 1988-90)

 

GARDIENS

1. Andy Moog (42 matchs 1997-98)

Ici le facteur ''bizarre'' est présent à fond la caisse car on le surnommait ''Habs Killer'' lors de ses années à Boston où il éliminait le CH presque annuellement. Il s'amena à Montréal en 1997 comme agent libre et performa somme toute assez bien mais fut relégué comme 2e gardien durant les séries. Il laissa l'équipe en plan après la saison lorsqu'il annonça sa retraite malgré qu'il resta une année à son contrat.
2. Stéphane Fiset (2 matchs 2001-02)

Fiset fut acquis comme police d'assurance en mars 2002 en prévision des séries. Il seconda José Théodore durant seulement 2 matchs et 1 en séries. Il n'avait joué que 7 matchs l'année précédente avec les Kings alors que plusieurs blessures eurent éventuellement raison de lui. Il se retira du jeu après la saison. Le facteur bizarre est aussi présent ici avec cet ex-Nordique.





Réservistes: Marc Denis (1 match 2008-09), Tomas Vokoun (1 match 1996-97), Stéphane Fiset (2 matchs 2001-02), Tony Esposito (13 matchs 1968-69), Cesare Maniago (14 matchs 1962-63)