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mercredi 23 janvier 2019

John Garrett




Bien qu’il jouait avec les Petes de Peterborough au niveau junior, John Garrett fut prêté aux Canadiens Jr pour le tournoi de la Coupe Memorial en 1970.  (Il faut dire qu’à l’époque, les Canadiens Jr jouaient en Ontario dans l’OHA et apparemment qu’on se prêtait encore des joueurs.  De plus, il y avait plusieurs ligues juniors et le tournoi de la Coupe Memorial était plus long.)  En absence de Michel Dion, c’est Garrett qui servit d’auxiliaire à Wayne Wood, avec qui il partagea le travail devant le filet.  Ce court séjour à Montréal permit à Garrett de remporter la Coupe Memorial, avant de retourner à Peterborough l’année suivante.


Au repêchage de 1971, Garrett fut choisi en troisième ronde par les Blues.  Par contre, il ne jouera jamais à St-Louis, puisqu’un an plus tard, il fut échangé aux Black Hawks pour compléter une transaction impliquant Christian Bordeleau.  Il ne joua toutefois pas plus pour Chicago, étant donné qu’il avait devant lui dans la hiérarchie des Hawks Tony Esposito et Gary Smith.  Lorsqu’on lui offrit plus du double de ce que les Hawks lui offraient (50 000$ pour 2 ans versus 22 000$ pour les mêmes 2 ans), Garrett signa donc avec les Fighting Saints du Minnesota de l’AMH en 1973.


Celui qu’on surnommait Cheech (en référence au duo humoristique Cheech et Chong) y effectua des débuts convaincants, puisqu’il fut choisi pour participer au match des étoiles.

L’année suivante, dans le sillon des Broad Street Bullies à Philadelphie, l’entraîneur Harry Neale misa de plus en plus sur la robustesse.  C’est alors que Garrett, gardien de petite taille, se retrouva devant le but d’une équipe qui comprenait entre autres Gordie Gallant et Jack Carlsson.  Ce dernier sera rejoint par ses frères Jeff et Steve l’année suivante, qui eux joueront plus tard les frères Hanson dans le film Slap Shot.  (Bill Goldthorpe, celui qui a inspiré Ogie Ogilthorpe dans le même film, avait joué quelques matchs avec les Fighting Saints en 1973-74.)

À l’été 1975, Garrett devint agent libre.  Il avait entendu les rumeurs voulant que l’équipe soit en difficulté.  Par contre, une autre rumeur voulait que les Fighting Saints soient en négociation avec Bobby Orr.  Garrett, qui était représenté par Alan Eagleson tout comme Orr, lui demanda si la rumeur était fondée et s’il devait demeurer avec les Saints.  Sa femme était enceinte, et il voulait également s’acheter une maison.  Eagleson lui répondit que c’était sérieux.   Garrett signa donc son contrat et acheta sa maison.

En fait, c’est la première rumeur qui était vraie.  La deuxième était une invention d’Eagleson pour faire monter la valeur de Bobby Orr.

À partir de décembre, des paies furent manquées, avant de carrément disparaître.  Les joueurs continuèrent donc de jouer sans être payé jusqu’au 25 février.  Suite à une défaite contre San Diego, l’équipe fut alors dissoute.  Garrett fut donc récupéré par les Toros de Toronto et dut vendre sa maison à perte.  Son contrat prévoyait également un bonus de 20 000$ s’il atteignait le plateau de 30 victoires.  Au moment de la dissolution de l’équipe, il en avait 26.

Il ne jouera que 9 matchs à Toronto, puisqu’à la fin de l’année 1975-76, les Toros déménagèrent à Birmingham, pour devenir les Bulls.

À sa première année en Alabama, Garrett fut nommé au sein de la première équipe d’étoiles de la ligue, mais en 1977-78, l’arrivée de Glen Sonmor derrière le banc changea la philosophie de l’équipe.  Tout comme les Fighting Saints auparavant, les Bulls misaient principalement sur leurs poings pour attirer des foules dans ce marché non-traditionnel.  C’est alors que l’équipe fit l’acquisition de joueurs comme Dave Hanson (le troisième frère Hanson de Slap Shot), Frank Beaton, Gilles Bilodeau et Ken Linseman.  L’équipe n’étant pas rentable, le propriétaire John Bassett vendit quelques contrats pour effectuer un virage jeunesse en embauchant des joueurs de 18 ans, à ce moment non-éligibles au repêchage de la LNH.  On les surnomma les ″Baby Bulls.″  Malgré qu’il ait été le gardien le plus occupé de la ligue avec 58 matchs, Garrett fit partie des sacrifiés.  Il se retrouva alors avec les Whalers de la Nouvelle-Angleterre de Gordie Howe, où il partagea le filet avec Al Smith.

C’est l’année suivante que se termina l’aventure de l’AMH.  Dans l’histoire de la ligue, Garrett possède le troisième plus haut total de matchs chez les gardiens (323) et le cinquième plus grand nombre de victoires (148).

Les Whalers firent alors partie des équipes admises dans la LNH.  Les droits de Garrett appartenaient à ce moment toujours à Chicago, mais Hartford utilisa l’une de ses trois sélections prioritaires pour le garder.

Garrett fit donc ses débuts dans la LNH en même temps que les Whalers, le 11 octobre 1979.  Il passa alors les deux années suivantes à jouer beaucoup, au sein d’une équipe plutôt faible.  Par contre, pendant la saison 1981-82, il perdit son poste de numéro 1 à Greg Millen.  Il fut alors échangé aux Nordiques contre Michel Plasse (qui étonnamment ne joua pas un seul match avec les Whalers).

Auxiliaire de Daniel Bouchard, il passa beaucoup de temps sur le banc.  Grand gourmand, il était un amateur des hot dogs du Colisée et il lui arrivait de demander au soigneur de lui en amener un discrètement, qu’il cachait dans sa jambière.  Toutefois, un soir, il fut appelé à prendre la relève soudainement.  N’ayant pas de place pour se débarrasser de son hot dog, celui-ci demeura dans sa cachette.  Il dut donc subtilement resserrer les sangles de sa jambière, pour éviter qu’il ne tombe sur la patinoire.  À son retour au vestiaire, il y avait du ketchup et de la moutarde un peu partout…


Le passage de Garrett à Québec fut tout de même court.  Le 4 février 1983, les Nordiques l’échangèrent à Vancouver contre Anders Eldebrink.  Cette transaction eut lieu quelques jours avant le match des étoiles, où Richard Brodeur était le seul représentant des Canucks.  Brodeur se blessa, mais comme il fallait que chaque équipe ait au moins un joueur au match, on demanda au deuxième gardien, Garrett, de représenter sa nouvelle équipe, même si ses statistiques ne le justifiaient pas.
  
Loin d’être déclassé, Garrett eut une bonne performance, au point où il aurait pu être considéré comme candidat pour le titre de joueur du match.  Toutefois, après que Wayne Gretzky eut compté son troisième et son quatrième but du match dans les cinq dernières minutes, le choix devint évident.

Garrett passa deux autres saisons derrière Richard Brodeur, avant d’être nommé assistant directeur-gérant, toujours à Vancouver, en 1985-86.

Il entama ensuite une longue carrière de commentateur, d’abord à la CBC, puis à Sportsnet, principalement sur la côte ouest.  Reconnu pour sa bonne humeur, il est toujours en poste.

Sources :

Willes, Ed, The Rebel League, the short and unruly life of the World Hockey Association, McClelland & Stewart, 2004, p.36, 88, 102-107, 153,

« Being No.2 : Hockey cushiest gig is also one of its toughest » de Alex Prewitt, 20 novembre 2016, Sports Illustrated (si.com), 

hhof.com, hockeydraftcentral.com, hockeydb.com, wikipedia.org.

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