dimanche 16 août 2009

And the winner is : John Kordic

Je crois que jamais un vote n'aura été aussi serré mais VOUS avez tranché, John Kordic est votre numéro 31 préféré de l'histoire du Canadiens. Le vote s'est promené énormément, Ed Ronan a même eu la pôle position pendant quelques temps. Mais c'est réellement entre Kordic, Carey Price et Jeff Hackett et c'est ce méchant joueur mort très jeune que vous avez préféré.

Voici les résultats :

Normand Baron
5 (2%)
Tom Chorske
9 (4%)
Jeff Hackett
45 (23%)
Patrick Hughes
1 (0%)
John Kordic
46 (23%)
Patrick Labrecque
6 (3%)
Mark Napier
19 (9%)
John Newberry
1 (0%)
Carey Price
43 (22%)
Ed Ronan
20 (10%)

Nombre de votes : 195

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Voici un article d'époque paru dans La Presse relatant la mort de Kordic


La Presse
Nouvelles générales, lundi, 10 août 1992, p. A3

Le grand bagarreur John Kordic est mort

Léger, Marie-France
L'ancien ailier du Canadien, le grand bagarreur John Kordic est mort à 27 ans, samedi soir, près de Québec, sans doute victime d'une consommation excessive de drogues et de stéroïdes anabolisants.
En proie à une crise, le jeune homme, qui séjournait au Motel Maxim de l'Ancienne-Lorette, a affronté peu après 22h, samedi, une dizaine de policiers venus l'arrêter à la suite d'une plainte du gérant. Dans ses affaires, les policiers ont découvert une quarantaine de seringues, dont certaines non utilisées, et une bonne quantité de stéroïdes.
L'autopsie pratiquée hier sur le corps de cet athlète de 6'2» et de 210 livres a démontré qu'il avait succombé à un oedème pulmonaire consécutif à des problèmes cardiaques. Le médecin légiste a aussi fait savoir que c'était très souvent le cas chez les utilisateurs de drogue. On a découvert également des dizaines de traces de piqûres intramusculaires sur le corps.
L'escouade des crimes contre la personne du district de Québec de la Sûreté du Québec a ouvert une enquête dès samedi soir. Mais jusqu'ici, les policiers ne semblent pas avoir utilisé une «force excessive». L'autopsie montre en effet qu'il n'y a eu aucun traumatisme interne ou externe majeur qui aurait pu avoir été provoqué pendant l'altercation.
En tout cas, dans cette triste affaire, les policiers de l'Ancienne-Lorette et de Québec ont dû avoir chaud. Rappelons les faits. John Kordic a passé la nuit de vendredi à samedi au Motel Maxim de l'Ancienne-Lorette. Samedi après-midi, vers 16h30, il est revenu au motel, surexcité, visiblement sous l'influence de la drogue.
Les employés ont remarqué que son visage était tuméfié et que ses poings portaient des traces de coups. «Il a dû se bagarrer mais nous n'avons pas pu établir avec qui», a indiqué Camille Gagnon, porte-parole de la Sûreté du Québec. Par la suite, Kordic est retourné à sa chambre. Il a contacté la réception par téléphone à plusieurs reprises dans l'après-midi en tenant un langage injurieux.
Les employés pouvaient l'entendre hurler dans la chambre 205 et frapper les murs de toutes ses forces. Le gérant s'est présenté à la chambre pour le calmer. Il a alors remarqué que toutes les affaires dans la pièce étaient dans le plus grand désordre. Comme le joueur ne voulait rien entendre, il lui a demandé de faire ses valises et de quitter le motel. Le gérant a ensuite appelé les policiers de l'Ancienne-Lorette.
«Les deux policiers sont arrivés peu après 22h. Ils ont compris la situation et demandé du renfort de la police de Québec», a dit Camille Gagnon. Une dizaine de policiers se sont présentés à la chambre. Ils ont d'abord tenté de discuter avec lui. Peine perdue. C'est à ce moment que la bagarre a éclaté. Les policiers s'y sont pris à plusieurs pour maîtriser le colosse et lui passer les menottes.
L'ambulance est arrivée à 22h54. D'après un témoin du drame, Kordic était complètement perdu. Il ne savait plus où il se trouvait. Un policier s'est assis à l'arrière de l'ambulance avec Kordic, toujours menotté. Durant le trajet vers le CHUL de Sainte-Foy, l'ailier a eu un malaise. Le policier et un des deux ambulanciers ont tenté de le réanimer en lui faisant un massage cardiaque et le bouche-à-bouche. L'ambulance est arrivée à l'hôpital à 23h11. Quelques minutes après, on constatait le décès.
On savait dans le milieu depuis longtemps que John Kordic, qui était très agressif, brûlait la chandelle par les deux bouts. Son comportement et ses excès avaient probablement contribué à son congédiement des Nordiques en janvier dernier.
L'ex-entraîneur du Canadien, Jean Perron, se souvient de Kordic comme d'un homme qui était prêt à tout pour rester un des meilleurs bagarreurs de la LNH. «Je l'ai dirigé pendant trois saisons. C'était un joueur respectueux de l'autorité. Mais il voulait demeurer le roi des batailleurs et son comportement a changé à partir de 1986. Il a commencé à mêler les stéroïdes à tout ça», a indiqué M. Perron à La Presse. Selon lui, le jeune homme a été très affecté par la mort de son père, emporté par le cancer il y a quelques années. «Son père et lui se téléphonaient tout le temps. Je pense qu'après sa mort, ça a été le début de la fin pour Kordic.»
Pour sa part, le capitaine du Canadien, Guy Carbonneau, a fait savoir que Kordic montrait beaucoup d'enthousiasme au début de sa carrière, au moment où il l'a connu. Il a indiqué que tous savaient qu'il avait des problèmes mais que personne n'avait le droit de le juger.
Des problèmes, c'est vrai qu'il en avait. Son amie, Nancy Massé, avait porté plainte contre lui pour voies de fait au mois de juillet. John Kordic devait d'ailleurs se présenter en cour demain pour son enquête préliminaire. Jointe à son domicile par La Presse, Nancy Massé n'a pas voulu commenter la tragédie. «Pensez-y pas pour les jours à venir, c'est comme pour tout le monde qui perd un être cher.»
John Kordic a connu une carrière instable. Il a joué successivement pour les Canadiens, les Maple Leafs de Toronto, les Capitals de Washington et les Nordiques de Québec. Il venait d'être invité par l'organisation des Oilers d'Edmonton à participer au prochain camp d'entraînement.
Le directeur des relations de presse des Nordiques, Jean Martineau, a résumé la personnalité de Kordic: «Il avait un comportement spécial. C'est un joueur qui a eu plusieurs chances. On aurait dit que dans sa vie, il avait plusieurs vies de hockeyeur. On aurait dit qu'il vivait au bord du précipice tous les jours.»

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