Il y a de nos jours de très grands joueurs de hockey ayant des racines amérindiennes. La preuve en est que l'avenir de la plus grande équipe de tous les temps est sur les épaules d'un jeune gardien de but originaire d'une réserve amérindienne du nord de la Colombie-Britannique. Il y a d'autres joueurs fort respectables qui évoluent dans la NHL et à ce titre nous pouvons nommer T.J. Oshie, Rene Bourque, Jonathan Cheechoo, Wade Redden ou encore l'ancien cône à garnotte du Canadien, Sheldon Souray. Le nombre est peut-être pas très significatif, je crois que seulement 11 joueurs d'origine amérindienne et métis évoluent dans la NHL, mais leur impact est quand même là. Je ne sais pas si ces joueurs ont une véritable fonction d'ambassadeur pour leur peuple, mais je le crois. Rene Bourque par exemple, en plus d'être un très bon joueur pour les Flames, donc qui donne une belle image à suivre pour les jeunes amérindiens, a mis sur pied une fondation qui aide les jeunes amérindiens vivant dans des conditions précaires en leur fournissant de l'équipement de hockey. Parce qu'on ne se mettra pas à employer des mots trop politically correct afin de décrire les conditions de vie des amérindiens au Canada, même de nos jours...
Imaginez donc ces temps pas très lointains où les amérindiens n'avaient pas de droits, ne pouvaient pas voter, où ils étaient presque considérées comme n'étant pas des êtres humains. Ces temps pas si lointains où on enfermait les jeunes dans des pensionnats pour les forcer à penser comme des "blancs", où on dévalorisait leur culture au profit d'une culture auto-proclamée comme supérieur... Bref, un pan de l'histoire de notre cher beau et grand pays qu'on a mis en dessous du tapis et dont on fait la même chose avec la répercussion de ces geste... C'est dans ces temps que Fred Sasakamoose émergea...
Frederick Sasakamoose est un amérindien cree né le 25 décembre 1933 dans la réserve indienne d'Ahtahkakoop en Saskatchewan. Si vous ne le savez pas, les cree forment la plus grande nation amérindienne en Amérique du Nord, on les retrouve du Labrador jusqu'à l'Alberta. (Normalement on dit "cris" en français, mais j'aime mieux le "cree" utilisés par les anglais, c'est comme la différence quebecer et québécois utilisé chez les anglophones selon moi). Sasakamoose fit parti de cette génération d'amérindien qui se retrouva (par la force) en bas âge au pensionnat, c'est à Duck Lake en Saskatchewan qu'il se retrouva et c'est là d'ailleurs qu'il apprit à jouer au hockey. Duck Lake fut également en d'autres temps un des lieux important de la révolte des métis alors qu'en 1885 d'une bataille entre les rebelles métis et les forces du gouvernement du Canada. Je crois que la révolte des métis est une portion très intéressante de l'histoire canadienne qu'on aurait avantage à connaître... Qui a dit As dull as canadian history?
C'est avec les Canucks de Moose Jaw de la ligue junior de l'Ouest que Sasakamoose joua son hockey junior de la saison 1950-51 à 1953-54. Étrangement, le jeune ne voulait pas à l'origine aller jouer au hockey junior ailleurs, il était revenu durant l'été dans sa réserve après avoir passé 9 ans au pensionnat où l'on avait tenté d'effacer toutes traces de sa culture et voulait vivre simplement auprès des siens. Ses parents le convainquirent toutefois qu'en allant jouer au hockey à Moose Jaw il pourrait peut-être connaître une vie meilleure que ses pauvres parents. À son arrivée avec les Canucks par contre, il ressentit toujours le poids de la différence entre lui et les blancs qui avaient l'air plus riches et plus cultivés et la pression de devoir faire l'équipe pour améliorer son sort.
Il alla même jusqu'à quitter la ville vers le nord pour tenter de retourner chez lui en marchant et en se nourrissant de fruits et en buvant de l'eau des rivières. Le propriétaire de l'équipe retrouva son jeune espoir et le convainquit de revenir jouer à Moose Jaw parce qu'il avait un talent de hockeyeur exceptionnel et que faire l'équipe était la seule alternative pour lui. Chose que Sasakamoose fit. Son talent toutefois allait toutefois effacer un peu de cette discrimination latente auprès de ses coéquipiers. Lorsqu'il fut invité à se joindre aux Hawks, ses coéquipiers furent très fier de lui car il n'était plus simplement qu'un amérindien, mais un joueur de hockey qui avait la chance d'évoluer dans la NHL, chose que peut d'entre-eux allait avoir.
Du temps où il jouait junior, Sasakamoose était un très bon marqueur de but. Lors de la saison 1953-54, connut une récolte impressionnante de 31 buts en 34 matchs lors qu'il reçu un coup de fil de la Grande Ligue suite à l'élimination rapide de son équipe. C'est donc à la fin de la saison 1953-54 que les Black Hawks firent appels à lui. Le 27 février 1954, alors que par une étrange coïncidence (ou peut-être pas) il revêtit l'uniforme des Black Hawks de Chicago dans un match à Toronto, Fred Sasakamoose devint le premier amérindien à évoluer dans la NHL. Il terminera la saison avec les Hawks. L'équipe était à l'époque dans les bas-fonds de la ligue, terminant bonne dernière des 6 équipes. D'ailleurs, entre la saison 1946-47 et 1957-58, les Hawks ne feront les séries qu'à une seule reprise, en 1952-53 où ils s'inclinèrent contre le Canadien.
Le passage avec les Hawks de Sasakamoose lors de cette fin de saison ne fut pas un franc succès, il ne récolta aucun point en 11 matchs. Il revint toutefois en héro chez les siens. Avec l'argent qu'il empocha à jouer avec les Hawks, Sasakamoose se lança dans de grandes dépenses achetant par exemple une maison, des chevaux pour son père et une nouvelle voiture. C'est également à cette époque qu'il développa un penchant pour l'alcool. Il revint toutefois avec les Black Hawks pour le camps d'entrainement à l'aube de la saison 1954-55. Sasakamoose avait signé à la fin de la saison précédente un contrat avec l'équipe qui lui garantissait un salaire s'il faisait l'équipe et un autre proportionnel au niveau où il allait se ramasser s'il faisait parti des coupures de l'équipe. Il fut l'un des derniers à se faire retrancher par l'équipe et fut invité à se joindre aux Bisons de Buffalo de l'AHL. Il refusa toutefois de se joindre à l'équipe sous prétexte que c'était trop loin de chez lui. C'est là que son expérience dans la NHL se termina...
C'est donc avec les Royals de New Westminster dans la ligue de l'Ouest qu'il débuta la saison 1954-55. Ce sont les Black Hawks qui l'envoyèrent avec cette équipe de la région de Vancouver. Après une vingtaine de match, Sasakamoose entreprit un voyage vers l'Est pour évoluer avec les Saguenéens de Chicoutimi de la ligue sénior du Québec. J'avoue qu'il semble étrange qu'il ait refusé de jouer à Buffalo quelques mois avant de se retrouver au Saguenay... Mais je n'ai pas trouvé d'informations à propos du passage de Sasakamoose à Chicoutimi. Après avoir joué quelques matchs lors de la saison 1955-56 avec les Stampeders de Calgary de la WHL, Sasakamoose décida de quitter l'équipe pour retourner chez lui après un match en Saskatchewan. C'est à ce moment qu'il bousilla en quelque sorte sa dernière chance au hockey professionnel. Le mal du pays et l'alcool auront eu raison de lui. Il se retrouva avec les Chiefs de Kamloop d'une ligue sénior de l'Okanagan lors de la saison 1956-57 avec qui il connut un certain succès sur glace jusqu'à la saison 1959-60. Il termina sa carrière en évoluant pour diverses équipes séniors de la Saskatechewan.
Après sa carrière de hockeyeur, Sasakamoose s'impliqua au sein de sa réserve indienne de Sandy Lake, devenant même chef au début des années 1980. Il a arrêté de boire au début des années 70, il est père de 9 enfants et est même un arrière grand-papa. Sasakamoose a souvent manifesté sa déception par rapport au fait qu'il aurait échoué dans sa mission de devenir le premier joueur d'origine amérindienne à évoluer dans la NHL. Avec le temps il fut considéré comme étant un pionnier pour les amérindiens et fut honoré à plusieurs reprises. Les Blackhawks l'honorèrent d'ailleurs avant un match en 2002, le reconnaissant comme un pionnier du hockey. Il fut intronisé au Temple de la renommée des sports de la Saskatchewan en 2007.
En 2008 je travaillais à Waskaganish (Baie James) je suis arrivé le même soir qu'une équipe de Hockey (style Légendes) j'ai malheureusement raté le match car je n'étais pas au courant et étant arrivé au seul hotel trop tard (Kanio-Kashee Lodge).
RépondreSupprimerLe lendemain matin très tôt, vers 6h30 j'aperçois un visage connu...Gaston Gingras, je prends le 1e café avec et il m'explique qu'ils ont formés une équipe d'Old Timers avec des anciens pros ayant tous un lien direct autochtone et qu'ils font une tournée des réserves "crees" du nord.....Ce matin là restera gravé pour toujours dans ma mémoire car j'ai ainsi pu prendre le déjeuner de 7h00 à 9h00 en compagnie De Gaston Gingras,Dan Frawley ,Chris Brant, Everett Sanipass, Stan Jonathan (on a parlé du fameux combat) et Bryan Trottier(qui m'as gentiment offert son bacon..pas l'argent le vrai bacon).
Pour le grand amateur de hockey que je suis ...c'était comme un rêve!
Un site à consulter pour une liste complète des joueurs autochtones passé et présent
RépondreSupprimerwww.nativehockey.com/players/past/
Ouais, j'ai consulté ce site, c'est intéressant, cv'est là que j'ai appris que Brian Trottier était un métis...
RépondreSupprimerJe pense que Stan Jonathan s'implique beaucoup dans sa réserve, il vient des réserves Mohawks de l'Ontario