Célèbre punch line du personnage de BD Judge Dredd...
Le concept de justice est un idéal. Ce n'est qu'un concept qu'on essaie tant bien que mal d'atteindre pour se donner socialement bonne conscience. Afin d'illustrer cette limite, rappelez-vous cette inscription à la fin d'Animal Farm de Georges Orwell : "Tous les animaux sont égaux, mais certains sont plus égaux que d'autres." Même dans ce légendaire film que fut Robocop, notre robot-police préféré est dans l'incapacité de rendre justice "totalement" car il fut programmé avec des bugs permettant au méchant Clarence Boddicker de ne pas être considéré comme un criminel. Ça me fait penser à une petite histoire qui est passée presque inaperçue dans les manchette récemment. L'ex-député conservateur d'origine idéologique Aliance Canadienne/Reform Party du nom de Rahim Jaffer fut arrêté en septembre dernier et accusé de possession de cocaïne et de conduite en état d'ébriété. La semaine dernière, il plaida coupable pour une accusation réduite de conduite dangereuse, s'évitant ainsi la prison ainsi qu'un .casier judiciaire... Étrange...
L'actualité récente du hockey possède un très bon exemple de justice floue avec l'histoire du coup d'Alexander Ovechkin sur Brian Campbell. J'imagine que vous avez vu le coup, mais le revoici :
Pour ce geste, Ovechkin fut suspendu pour deux parties alors qu'il ne s'agit pas de sa première offense cette saison. Question de parler de conspiration contre le Canadien de Montréal, Maxim Lapierre s'est vu attribuer une suspension de quatre matchs pour un geste similaire qui n'a pas blessé à long terme l'autre joueur comme Ovechkin l'a fait avec le défenseur Brian Campbell. Et je ne m'attarderai pas plus longtemps ici sur les cas récents comme celui de Matt Cooke et cie. Ce qui est intéressant de la cas qui nous concerne ici, c'est l'idée de justice en tant que tel. Les sanctions dans la NHL étant décernées par un seul homme, on peut dire que le concept de justice en prend pour son rhume. Ce n'est un secret pour personne et la suspension d'Ovechkin qui pourra revenir juste à temps jouer contre les Penguins mercredi le 24 live sur NHL.com gratuitement...
On ne se surprendra pas de savoir l'inégalité des sanctions au sein de la NHL quand on sait qu'une seule personne vaque à cette tâche. Bien sûr, la NHL est une organisation privée et elle n'est redevable à personne d'autre que ses constituants à propos de la manière dont elle organise la discipline en son sein. La NHL n'est malheureusement pas une démocratie. Le seul levier que nous pouvons avoir, nous fans qui trouvons que la patente est pas mal croche, est le pouvoir du consommateur. N'en demeure pas loin que ce pouvoir, celui de critiquer l'image et l'orientation d'une organisation, est très limité, surtout en cas de monopole comme il est le cas de la NHL.
On ne peut faire un truc du genre se mettre à consommer du Pepsi parce qu'on aime pas l'orientation de Coca-Cola. Non, si on aime le hockey de haut niveau, on ne peut que consommer de la NHL car elle a le monopole du hockey de haut niveau en Amérique du Nord. Les seuls leviers de contestation disponibles sont par exemple huer Gary Bettman durant la remise de la Coupe Stanley aux Penguins ou au repêchage de la NHL ou simplement déserter les arénas. Donc la désobéissance civile au sein de la NHL, on repassera pour ceux qui aiment le hockey d'élite...
Bon, allons au vif du sujet. Comme je disais plus haut, comment accorder une crédibilité à une organisation qui se doit de faire régner une certaine discipline lorsque cette même discipline est exécutée par un seul homme? Bon, je vous laisse répondre... Mais connaissez-vous bien votre Colin Campbell? Il est présentement l'un des personnage les plus controversé et influent du hockey contemporain par ce rôle de maître de justice par son titre de préfet de discipline. Alors , pour ceux qui en veulent plus, voici Colin Campbell...
Colin Campbell est né en janvier 1953 à London en Ontario, vous savez, cette ville où l'on produisait les cartes O-Pee-Chee. Vous serez déçu de savoir que le préfet de discipline de la NHL n'est pas un avocat de formation, mais bel et bien un joueur de hockey... C'est avec les Petes de Peterborough à la même époque que Bob Gainey et Stan Jonathan et sous les ordres de Roger Neilson. Il fut repêché en 1973 par les Penguins de Pittsburgh mais c'est avec les Blazers de Vancouver de la WHA qui le repêchèrent la même année qu'il connut sa première saison professionnelle. Il se joignit toutefois aux Penguins après une saison dans la WHA.
Colin Campbell fut un robuste défenseur, terminant la plupart de ses saisons dans la NHL avec plus de 100 minutes de pénalités. À sa première saison avec les Penguins, en 1974-75, il connut sa saison avec le meilleur différentiel de sa carrière, soit avec +28 à la fin de la saison. Deux ans plus tard, en 1976-77, alors qu'il fut prêté (sérieusement!) aux Rockies du Colorado pendant une saison à titre de "future considération", qu'il connut sa pire saison au chapitre des différentiels avec un -22. Après être retourné à Pittsburgh en 1977-78, il joua deux autres saisons avec cette équipe plus qu'ordinaire avant de se joindre aux Oilers à la saison 1979-80. Glen Sather aimait particulièrement Campbell en ce qu'il était un joueur sans peur et sans reproche et c'est pourquoi il le réclama lors du repêchage d'expansion de 1979. La lune de miel avec Sather fut toutefois temporairement de courte durée, les Oilers le mettant au ballottage au début de la saison suivante et il fut réclamé par les Canucks de Vancouver. Il joua deux saisons avec l'équipe la plus à l'ouest du Canada avant de passer aux Red Wings avec qui il termina sa carrière en 1985.
Alors qu'il jouait avec les Red Wings, l'entraîneur Harry Neale remarqua ses talents de leader et lorsqu'il prit sa retraite en 1985, il se vit offrir le poste d'assistant-entraîneur avec les Red Wings, alors équipe qu'on pourrait qualifier de merdique... C'est lui qui découvrit notamment les écarts de conduite après le couvre-feu de Bob Probert et de Petr Klima et de 4 autres joueurs durant les éliminatoires de 1988. Plus tard, l'entraîneur Jacques Demers dut s'excuser publiquement pour avoir manqué à sa tâche d'entraîneur qui devait surveiller ses joueurs... On l'aime comme ça, notre Jacques au cœur pur... Lorsque Demers quitta les Red Wings en 1990, Campbell quitta également l'équipe pour se retrouver assistant entraîneur pour les Rangers de New York. Il occupait ce poste sous la gouverne de Mike Keenan lorsque les Rangers ramenèrent la Coupe Stanley à Broadway en 1994, après 54 ans d'absence. La saison suivante, suite au départ de Keenan, Campbell se fit pressentir à devenir le prochain entraîneur des Ranger, ce qu'il devint... Il passa 3 saisons et demi derrière le banc des Rangers avant de se voir remercier suite à des différents avec le directeur général Neil Smith en 1998.
Après s'être vu remercié par les Rangers, Campbell se vit offrir le poste de préfet de discipline de la NHL suite au départ de Brian Burke à cette position. Et vous pouvez le voir pour vous même comment sa tâche a changé depuis. Il a donné à Marty McSorley une suspension d'une saison complète suite à son coup sur Donald Brashear en 2000. Ce fut la plus longue suspension de l'histoire... Suite au coup de Todd Bertuzzi envers Steve Moore, Bertuzzi écopa d'une suspension pour le reste de la saison et des séries éliminatoires lors de la saison 2003-04. On voit en quelque sorte que les sanctions ont proportionnellement diminué à mesure que le nombre de coups salauds ont augmenté dans la NHL jusqu'aux décisions étranges des dernières semaines...
C'est ça la justice... Les premiers pris écopent toujours plus que les autres... La raison est simple, il faut créer des châtiments afin de faire comprendre aux autres de ne pas faire la même chose... Après, on peut improviser, après tout, comme je l'ai dit au début du texte, la justice est un idéal, seul des personnages de BD peuvent l'appliquer avec une impartialité exemplaire, pas des humains hauts placés dans une corporations avec des intérêts et des plans de développement économique...
C'est ça la justice, comme je l'ai dit au début de ce texte, ce n'est qu'un concept...
Le concept de justice est un idéal. Ce n'est qu'un concept qu'on essaie tant bien que mal d'atteindre pour se donner socialement bonne conscience. Afin d'illustrer cette limite, rappelez-vous cette inscription à la fin d'Animal Farm de Georges Orwell : "Tous les animaux sont égaux, mais certains sont plus égaux que d'autres." Même dans ce légendaire film que fut Robocop, notre robot-police préféré est dans l'incapacité de rendre justice "totalement" car il fut programmé avec des bugs permettant au méchant Clarence Boddicker de ne pas être considéré comme un criminel. Ça me fait penser à une petite histoire qui est passée presque inaperçue dans les manchette récemment. L'ex-député conservateur d'origine idéologique Aliance Canadienne/Reform Party du nom de Rahim Jaffer fut arrêté en septembre dernier et accusé de possession de cocaïne et de conduite en état d'ébriété. La semaine dernière, il plaida coupable pour une accusation réduite de conduite dangereuse, s'évitant ainsi la prison ainsi qu'un .casier judiciaire... Étrange...
L'actualité récente du hockey possède un très bon exemple de justice floue avec l'histoire du coup d'Alexander Ovechkin sur Brian Campbell. J'imagine que vous avez vu le coup, mais le revoici :
Pour ce geste, Ovechkin fut suspendu pour deux parties alors qu'il ne s'agit pas de sa première offense cette saison. Question de parler de conspiration contre le Canadien de Montréal, Maxim Lapierre s'est vu attribuer une suspension de quatre matchs pour un geste similaire qui n'a pas blessé à long terme l'autre joueur comme Ovechkin l'a fait avec le défenseur Brian Campbell. Et je ne m'attarderai pas plus longtemps ici sur les cas récents comme celui de Matt Cooke et cie. Ce qui est intéressant de la cas qui nous concerne ici, c'est l'idée de justice en tant que tel. Les sanctions dans la NHL étant décernées par un seul homme, on peut dire que le concept de justice en prend pour son rhume. Ce n'est un secret pour personne et la suspension d'Ovechkin qui pourra revenir juste à temps jouer contre les Penguins mercredi le 24 live sur NHL.com gratuitement...
On ne se surprendra pas de savoir l'inégalité des sanctions au sein de la NHL quand on sait qu'une seule personne vaque à cette tâche. Bien sûr, la NHL est une organisation privée et elle n'est redevable à personne d'autre que ses constituants à propos de la manière dont elle organise la discipline en son sein. La NHL n'est malheureusement pas une démocratie. Le seul levier que nous pouvons avoir, nous fans qui trouvons que la patente est pas mal croche, est le pouvoir du consommateur. N'en demeure pas loin que ce pouvoir, celui de critiquer l'image et l'orientation d'une organisation, est très limité, surtout en cas de monopole comme il est le cas de la NHL.
On ne peut faire un truc du genre se mettre à consommer du Pepsi parce qu'on aime pas l'orientation de Coca-Cola. Non, si on aime le hockey de haut niveau, on ne peut que consommer de la NHL car elle a le monopole du hockey de haut niveau en Amérique du Nord. Les seuls leviers de contestation disponibles sont par exemple huer Gary Bettman durant la remise de la Coupe Stanley aux Penguins ou au repêchage de la NHL ou simplement déserter les arénas. Donc la désobéissance civile au sein de la NHL, on repassera pour ceux qui aiment le hockey d'élite...
Bon, allons au vif du sujet. Comme je disais plus haut, comment accorder une crédibilité à une organisation qui se doit de faire régner une certaine discipline lorsque cette même discipline est exécutée par un seul homme? Bon, je vous laisse répondre... Mais connaissez-vous bien votre Colin Campbell? Il est présentement l'un des personnage les plus controversé et influent du hockey contemporain par ce rôle de maître de justice par son titre de préfet de discipline. Alors , pour ceux qui en veulent plus, voici Colin Campbell...
Colin Campbell est né en janvier 1953 à London en Ontario, vous savez, cette ville où l'on produisait les cartes O-Pee-Chee. Vous serez déçu de savoir que le préfet de discipline de la NHL n'est pas un avocat de formation, mais bel et bien un joueur de hockey... C'est avec les Petes de Peterborough à la même époque que Bob Gainey et Stan Jonathan et sous les ordres de Roger Neilson. Il fut repêché en 1973 par les Penguins de Pittsburgh mais c'est avec les Blazers de Vancouver de la WHA qui le repêchèrent la même année qu'il connut sa première saison professionnelle. Il se joignit toutefois aux Penguins après une saison dans la WHA.
Colin Campbell fut un robuste défenseur, terminant la plupart de ses saisons dans la NHL avec plus de 100 minutes de pénalités. À sa première saison avec les Penguins, en 1974-75, il connut sa saison avec le meilleur différentiel de sa carrière, soit avec +28 à la fin de la saison. Deux ans plus tard, en 1976-77, alors qu'il fut prêté (sérieusement!) aux Rockies du Colorado pendant une saison à titre de "future considération", qu'il connut sa pire saison au chapitre des différentiels avec un -22. Après être retourné à Pittsburgh en 1977-78, il joua deux autres saisons avec cette équipe plus qu'ordinaire avant de se joindre aux Oilers à la saison 1979-80. Glen Sather aimait particulièrement Campbell en ce qu'il était un joueur sans peur et sans reproche et c'est pourquoi il le réclama lors du repêchage d'expansion de 1979. La lune de miel avec Sather fut toutefois temporairement de courte durée, les Oilers le mettant au ballottage au début de la saison suivante et il fut réclamé par les Canucks de Vancouver. Il joua deux saisons avec l'équipe la plus à l'ouest du Canada avant de passer aux Red Wings avec qui il termina sa carrière en 1985.
Alors qu'il jouait avec les Red Wings, l'entraîneur Harry Neale remarqua ses talents de leader et lorsqu'il prit sa retraite en 1985, il se vit offrir le poste d'assistant-entraîneur avec les Red Wings, alors équipe qu'on pourrait qualifier de merdique... C'est lui qui découvrit notamment les écarts de conduite après le couvre-feu de Bob Probert et de Petr Klima et de 4 autres joueurs durant les éliminatoires de 1988. Plus tard, l'entraîneur Jacques Demers dut s'excuser publiquement pour avoir manqué à sa tâche d'entraîneur qui devait surveiller ses joueurs... On l'aime comme ça, notre Jacques au cœur pur... Lorsque Demers quitta les Red Wings en 1990, Campbell quitta également l'équipe pour se retrouver assistant entraîneur pour les Rangers de New York. Il occupait ce poste sous la gouverne de Mike Keenan lorsque les Rangers ramenèrent la Coupe Stanley à Broadway en 1994, après 54 ans d'absence. La saison suivante, suite au départ de Keenan, Campbell se fit pressentir à devenir le prochain entraîneur des Ranger, ce qu'il devint... Il passa 3 saisons et demi derrière le banc des Rangers avant de se voir remercier suite à des différents avec le directeur général Neil Smith en 1998.
Après s'être vu remercié par les Rangers, Campbell se vit offrir le poste de préfet de discipline de la NHL suite au départ de Brian Burke à cette position. Et vous pouvez le voir pour vous même comment sa tâche a changé depuis. Il a donné à Marty McSorley une suspension d'une saison complète suite à son coup sur Donald Brashear en 2000. Ce fut la plus longue suspension de l'histoire... Suite au coup de Todd Bertuzzi envers Steve Moore, Bertuzzi écopa d'une suspension pour le reste de la saison et des séries éliminatoires lors de la saison 2003-04. On voit en quelque sorte que les sanctions ont proportionnellement diminué à mesure que le nombre de coups salauds ont augmenté dans la NHL jusqu'aux décisions étranges des dernières semaines...
C'est ça la justice... Les premiers pris écopent toujours plus que les autres... La raison est simple, il faut créer des châtiments afin de faire comprendre aux autres de ne pas faire la même chose... Après, on peut improviser, après tout, comme je l'ai dit au début du texte, la justice est un idéal, seul des personnages de BD peuvent l'appliquer avec une impartialité exemplaire, pas des humains hauts placés dans une corporations avec des intérêts et des plans de développement économique...
C'est ça la justice, comme je l'ai dit au début de ce texte, ce n'est qu'un concept...
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