Le hockey est définitivement un sport moderne. Il est né dans les loisirs de salon des gens aisés comme la plupart des sports d'équipes modernes. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien qu'on interdisait la rémunération des joueurs à l'origine, il fallait qu'il demeure un sport de gens ayant de la classe... Mais "un jeu si simple" comme le grand Gilles Groulx l'a qualifié, un sport si bien adapté à notre climat comme le hockey ne pouvait pas demeurer un sport de bourgeois de Westmount. Le hockey s'est rapidement développé à la grandeur du Canada, d'un étang à l'autre en passant par les derrière de grange des rangs reculés et les parcs des grandes villes. Bien avant que la télévision nous montre l'action de ce sport intense, bien avant que la radio nous décrive les gestes de ces géants sur glace en décrivant les matchs comme s'il s'agissait de combats de titans, le hockey était déjà implanté partout au Canada... Déjà les journaux faisait des descriptions des matchs avec une prose remarquable et méticuleuse. Mais outre par les médias, il fallut bien des moyens de propager le hockey à une époque où l'on n'avait pas accès aux médias de la manière dont on a droit de nos jours, à une époque où apprendre une nouvelle deux semaines plus tard n'avait pas d'importance... On était loin du temps réel de Twitter...
Un bon moyen de propager la bonne nouvelle fut notamment par le moyen du catalogue postal. Développer un service postal uniforme au sein des États modernes fut l'un des moyens les plus symboliques d'unifier un pays. Développer un système unifié où peu importe où l'on se situe dans ce grand pays nous avons droit aux mêmes tarifs et aux mêmes services est une belle manière d'unifier symboliquement un pays. Rappelez-vous de cet infecte film avec Kevin Costner... Encore de nos jours, une des fiertés de l'union du Canada est la poste. Partout dans notre pays, on peut poster des choses de n'importe quel endroit au Canada vers n'importe où au même prix. Et en passant, si vous trouvez que la poste canadienne coûte un peu plus cher qu'ailleurs, c'est justement en raison de cette uniformité du réseau. Quand vous envoyez un colis de Montréal à Longueuil et que ça vous coûte cher, c'est parce que vous payez pour les colis qui vont de Dawson City à Kuujjuaq...
Mais dans cet ordre d'idée, les catalogues de vente par correspondance comme le catalogue Eaton aida énormément à propager et à unifier le hockey au Canada. En commandant des bâtons ou des patins par la poste dans le catalogue Eaton, les jeunes, qu'ils soient de Moose Jaw, de Rouyn ou de Fredericton, ils pouvaient avoir droit à une uniformité de l'équipement. Cette uniformité de l'équipement a beaucoup aidé au début du siècle à faire en sorte que les jeunes avaient la même chance de développer leurs talents au hockey peu importe d'où ils venaient. Et en bout de ligne, ça a beaucoup aidé à développer le hockey partout au Canada. Une bon exemple... Rappelez-vous le Chandail de Roch Carrier, probablement le conte de hockey le plus connu. L'histoire est quand même basée sur une erreur de livraison de la part des gens du catalogue Eaton...
Une bonne histoire relative au catalogue Eaton, elle est relié à l'un des gardien les plus sous-estimés de l'histoire, Rogatien Vachon. Avant de devenir le cerbère du Canadien et des Kings, Vachon a été un enfant... Je vous surprend... Vachon habitait la ville de Palmarolle, petite ville de l'ouest de l'Abitibi. Comme la plupart des jeunes de sa génération qui vivaient en Abitibi, Vachon était un passionné de hockey, mais la position où il voulait jouer était celle de gardien. Et tout comme à notre époque, l'équipement de gardien de but était une dépense assez grande pour les parents de joueurs de hockey. Le parents de Vachon refusant de lui acheter des jambières de gardien, une dépense un peu exorbitante pour une famille nombreuse québécoise, notre futur moustachu utilisa son système D. Il alla voir tous les membres de sa famille et voisins afin de recueillir les anciens catalogues Eaton et Simpsons et en fit des jambières en les attachant avec de la broche... Très rapidement, Vachon développa un style qui lui fit un nom partout en Abitibi qui le rendra plus tard au championnat de 3 Coupes Stanley dans l'uniforme du Canadien et à une brillante carrière avec les Kings de Los Angeles qui retireront son chandail en 1985. Et moi je dis qu'il a sa place au Temple de la renommée... Et tout ça est parti d'une pile de catalogues...
Le père noel est une ordure.
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