Il y a plusieurs histoires autour de Harold Ballard. Devenu propriétaire minoritaire des Maple Leafs avec John Bassett (fondateur de CTV) et Stafford Smythe en achetant l’équipe de Conn Smythe (le père de ce dernier) en 1961, il en deviendra par la suite le seul propriétaire et ce, jusqu’à sa mort en 1990.
Capitaliste à l’extrême, et ce dans le sens le plus péjoratif du terme, ne démontrant aucune classe et aucune loyauté, il a maintenu cette franchise riche en histoire dans un climat de chaos perpétuel pendant son règne.
Une de ces histoires implique les Beatles. En 1964, ils avaient donné un spectacle qui avait évidemment connu un succès monstre au Maple Leaf Gardens. Ballard n’était pas un mélomane, mais il avait tout de même pris des notes.
Pour leur retour en 1965, leur gérant Brian Epstein avait accordé un spectacle à Toronto, pendant un après-midi d’août. Ballard prit l’initiative de vendre des billets pour deux spectacles, celui de l’après-midi et un autre en soirée. Lorsque Epstein apprit la nouvelle, il était furieux et envoya paître Ballard. Celui-ci lui rétorqua simplement que les billets étaient vendus et que s’ils ne donnaient pas le deuxième spectacle, la foule en colère détruirait l’aréna, tout en leur faisant un mauvais parti à eux aussi. Pour le calmer, il demanda au gérant du Hot Stove (le bar du Gardens) d’amener Epstein et de le faire boire, avec succès apparemment.
L’après-midi était très chaud et au cœur de l’hystérie ambiante, 300 personnes perdirent connaissance. Ballard en profita donc pour rendre les fontaines inutilisables. Pour rendre la foule encore plus assoiffée, il retarda les deux spectacles, le premier de 75 minutes et celui en soirée de 90 minutes. Comme si ce n’était pas assez, il fit disparaître les verres de petit format pour ne vendre les boissons gazeuses qu’en grand format. La journée fut donc très lucrative pour Ballard. Malgré tout, les Beatles n’ont pas tout perdu. Au contraire, ils touchèrent ainsi un cachet de 100 000$ au lieu de 50 000$.
Croyez-le ou non, mais Harold Ballard est devenu membre du Temple de la Renommée du Hockey en 1977, cinq ans après avoir fait de la prison pour fraude et évasion fiscale.
Sources : Beddoes, Dick, Pal Hal, Signet Book, 1990, p.113-115 et Connor, Brendan, The Broadview Book of Sports Anecdotes, Broadview Press, 1989, p.65-68.
Très intéressant... Les histoires de M. Ballard sont à la fois surprenantes et prévisibles considérant le personnage...
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