Comme vous le savez, il n'y a pas beaucoup de joueurs qui ont réussis l'exploit de marquer 50 buts en 50 matchs.
Il s'agit en vérité de ceux qui ont réussit l'exploit en 50 matchs de leur équipe et non pas de leur saison. Si on prend en considération les 50 matchs de leur saison, quelques joueurs de plus ont réalisé cet exploit :
- Jari Kurri marqua son 50e but en 1984-85 lors de son 50e match, mais au 53e match des Oilers.
- Alexander Mogilny récolta son 50e but en 1992-93 à son 46e match de sa saison alors que c'était le 53e match des Sabres de Buffalo. Il termina la saison avec rien de moins que 76 buts. Il était bon, ce Mogilny...
- Mario Lemieux le fit également deux fois. En 1992-93, il marqua son 50e but à son 48e match mais le 72e de son équipe, il en marqua 19 lors des 12 matchs suivant pour terminer avec 69 buts en 60 matchs(!!!). En 1995-96, il enfila le but magique lors du 59e match de son équipe
- Cam Neely réussit l'exploit à son 44e match en 1993-94 alors que ce fut son 44e match mais le 66e de son équipe.
Mais je ne sais pas si on peut rajouter à cette liste le légendaire Joe Malone.
Bien avant Joe Sakic ou Michel Goulet, Joe Malone fut la grosse vedette de Québec. Ce natif de Sillery était, dans les années 1910, la figure de proue des Bulldogs de Québec de la NHA. Il se joint à l'équipe en 1907-08 alors que l'équipe évoluait dans la Eastern Canada Amateur Hockey Association. Il fit partie de cette équipe principalement constituée d'anglophones lorsqu'elle se joignit à la NHA en 1910-11. L'année suivante, les Bulldogs défirent les Victorias de Moncton pour remporter la première Coupe Stanley de leur histoire. L'exploit fut répétée l'année suivante alors que les québécois l'emportèrent sur les Millionnaires de Sidney.
Joe Malone évolua avec les Bulldogs jusqu'à la dissolution de l'équipe en 1917. Ayant des fonds insuffisants pour intégrer la nouvelle NHL, l'équipe de Québec suspendit ses activités afin de renflouer ses fonds. Malone, joueur canadien-français, prit alors le chemin de Montréal pour se joindre aux Canadiens.
Lors de cette première saison de la NHL, l'ancienne vedette des Bulldogs explosa avec le Canadien en récoltant pas moins de 44 buts en 20 matchs... Ce devint alors le record de la NHL, record presque aussitôt jugé imbattable jusqu'à ce qu'il fut battu en 1944-45 par Maurice Richard. Toutefois, la moyenne de buts par match elle, fut de 2,2 buts par matchs. Ça prendrait 180 buts de nos jours pour égaler ce record, c'est donc dire qu'il est imbattable.
C'est ici que j'attire votre attention...
Considère que Malone récolta 44 buts en 20 matchs lors de cette saison, qui en comptait 22, et si on prend les 7 buts récoltés lors de la saison suivante en seulement 8 matchs (Malone ratant la majeure partie de la saison) on peut donc dire que, techniquement, Joe Malone est le premier marqueur de 50 buts en 50 matchs de l'histoire de la NHL.
À noter que Malone prit part aux séries éliminatoires qui mena le Canadien à Seattle pour cette fameuse finale de la coupe Stanley qui sera annulée en raison de l'épidémie de grippe espagnole qui coûta la vie à un autre ex-joueur des Bulldogs évoluant avec le Canadien, "Bad" Joe Hall.
La saison suivante, en 1919-20, les Bulldogs de Québec furent de retour dans la NHL et Joe Malone retourna dans sa ville natale pour évoluer avec l'équipe. C'est lors de cette saison, le 31 janvier 1920 pour être plus précis, que Joe Malone récolta 7 buts en un seul match dans une rencontre contre les St-Pats de Toronto. Il s'agit d'un record qui tient toujours. D'ailleurs, Malone possède un troisième record qui tient encore de nos jours, soit celui du plus grand nombre de match de plus de 5 buts en carrière avec 5. Trois de 5 buts, un de 6 buts et un autre de 7 buts...
Malheureusement pour la ville de Québec, cette nouvelle édition de l'équipe des Bulldogs ne fut que de très courte durée, n'existant qu'une saison. L'équipe prit le chemin d'Hamilton pour devenir les Tigers. Malone fit le chemin avec l'équipe avec qui il évolua durant deux saisons. Il prit par la suite la route pour Montréal où il joua deux dernières saisons avec le Canadien alors qu'il n'était que l'ombre de lui-même, ne marquant qu'un seul but lors de ces deux saisons.
Alors qu'il se retira lors de la saison 1923-24, il est considéré comme un des joueurs ayant fait partie de l'équipe championne de la coupe Stanley bien que son nom ne figure pas sur le trophée. Comme quoi, il n'y a pas que Mark Recchi qui se retire en champion pour une troisième fois...
Entre 1917 et 1924, Malone récolta pas moins de 143 buts en 126 matchs, ce qui donne une moyenne de 1,13 buts par match... Avec ses totaux de la NHA, ça donne 322 buts en 249 matchs, ce qui donne une moyenne plus astronomique, soit 1,29 buts par match... À titre comparatif, Wayne Gretzky a terminé sa carrière (WHA + NHL) avec une moyenne de 0,60 buts par matchs... Il faut dire que c'était une époque différente, les gardiens par exemple demeurant debout et n'ayant que des jambières de cricket comme équipement...
Il est décédé en 1969 à l'âge vénérable de 79 ans...
Il fut intronisé en 1950 au Temple de la Renommée du hockey...
Une bannière au Colisée de Québec honore cette ancienne vedette du début du XXe siècle...
Et il faut mentionner qu'un obscur groupe de musique s'est appelé les Joe Malone dans les année 2000.
RépondreSupprimerMoi je veux me partir un band nommé The Eric Weinrich...
RépondreSupprimerTrès bon texte. Dans mon livre à paraître "Quebec Bulldogs (1878-1920)", je raconte la saison 1912-13 ou il a compté un total de 65 buts en 28 parties, en incluant saison, série et matchs de championnats du monde. La NHA et sa rivale, la PCHA étaient sans doute aussi puissantes, sinon plus que la NHL de 1917-18.
RépondreSupprimerPetite note, Joe Malone n'a pas fait le voyage à Seattle en 1919.
Méchant mangeux de puck ce Malone
RépondreSupprimerJ'ai hâte de lire ce livre!
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