samedi 11 février 2012

Une autre version de la rivalité Québec-Montréal



(Texte et images de Benoît AKA KeithActon. En passant, je dois lever mon chapeau à RDS pour nous montrer des matchs de crosse, c'est franchement un bon move. Quel beau sport! Mais personnellement il me semble que ça serait plus cool sur un terrain extérieur l'été, imaginez aller voir ça au Stade Saputo... Je dis ça de même...)


En 1974, une ligue professionnelle a été mise sur pied pour ramener la version aréna de la crosse ("box lacrosse"). Ce sport (qui existe aussi en version terrain ou "field lacrosse") avait d’ailleurs déjà été assez populaire ici au début du siècle (voir texte du 9 mai 2009 sur Lionel « Big Train » Conacher).

La ligue comprenait six équipes : les Arrows du Maryland, les Québécois de Montréal, les Wings de Philadelphie, les Griffins de Rochester, les Stingers de Syracuse et les Tomahawks de Toronto.

À Montréal, c’est John Ferguson, l’ancien homme fort des Canadiens, qui agit comme président et directeur-gérant de l’équipe et les matchs se jouent au Forum. On peut d’ailleurs voir un extrait d’un match des Québécois dans la zone « Archives » de radio-canada.ca.

Rick Dudley, alors avec les Sabres (et par la suite directeur gérant des Sénateurs, du Lightning et des Thrashers) s’alignait de son côté avec Rochester. Il a toutefois dû débuter son « emploi d’été » un peu plus tard, ayant dû attendre l’élimination des Sabres des séries. De son côté, Doug Favell, des Maple Leafs, s’aligne avec Philadelphie.

Les Québécois terminent leur première saison en quatrième position, avec une fiche de 19-21-0. Les foules sont tout de même correctes à Montréal (autour de 7000 personnes par match), mais ce n’est pas le cas partout. À la fin de la saison, Toronto déménage à Boston et l’équipe championne de la Coupe des Nations, Rochester, déménage à Long Island.

Par ailleurs, à l’initiative de Marius Fortier (co-fondateur des Nordiques), Syracuse déménage à Québec et devient les Caribous, créant ainsi des confrontations Québec-Montréal. (À noter ici qu’à cette époque, les Nordiques sont toujours dans l’AMH et n’affrontent donc pas les Canadiens.) Le premier match au Colisée attire d’ailleurs 14 000 spectateurs, alors que sa capacité à l’époque n’était que de 10 000.

À la fin de la saison, Long Island est l’équipe la plus forte de la ligue et les cinq autres sont presque égales. Montréal termine deuxième, avec une fiche de 24-24-0 pour 48 points. Québec termine quatrième avec une fiche de 22-24-2, 46 points et fait les séries de justesse.

Les Caribous doivent donc affronter la puissante équipe de Long Island. Sauf qu’ils parviennent à les surprendre et gagnent la série 4-2. Pendant ce temps, Montréal bat Boston 4-3. La table est donc mise pour une grande finale Québec-Montréal. C’est finalement Québec qui l’emporte 4-2 et gagne la Coupe. Au total, les six matchs ont attiré 58 000 spectateurs.

La ligue est toutefois loin d’être en santé. Trois équipes sont en faillite. Du côté de Montréal, l’équipe se retrouve sans domicile, puisqu’il est prévu qu’à l’été 1976, le Forum servira au tournoi de boxe des Olympiques. La ligue annonce donc qu’elle cesse ses activités.

Il faudra attendre jusqu’en 1987 pour voir le retour de la crosse, avec ce qui deviendra la National Lacrosse League (NLL) actuelle, la ligue où joue présentement le Rock de Toronto, avec beaucoup de succès d’ailleurs. Cette même ligue a aussi effectuée une tentative à Ottawa (le Rebel, de 2001 à 2003) et à Montréal (l’Express, en 2002), mais le tout s’est soldé par des échecs. L’entraîneur de l’Express, Terry Sanderson, avait d’ailleurs joué pour les Caribous.

Toutefois, il s’agit d’un sport rapide, rude et intéressant. Si vous passez par Toronto en début d’année (les matchs se jouent de janvier à avril), ça peut être une expérience à essayer. RDS2 diffuse également quelques matchs.

Sources : « Conquête de la Coupe des Nations à la crosse par les Caribous de Québec, 29 septembre 1975 » (bilan.usherbrooke.ca), wampsbibleoflacrosse.com, wikipedia.org

1 commentaire:

  1. Salut, mon grand-père, Lou Poliquin fut président de la ligue de crosse du Qc vers la fin des années 60...

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