samedi 17 mars 2012

Location Dickie Moore


Dans une période où le secteur de la construction est actif, on peut voir à plusieurs endroits des roulottes de chantier grises, avec au haut des lignes rouges et bleues caractéristiques, et l’inscription « Dickie Moore ». Il s’agit bel et bien de la légende des Canadiens.

Dickie Moore a connu une carrière très fructueuse. Ses nombreux exploits incluent deux Coupes Memorial (en 1949 et en 1950, les deux premiers triomphes d’une équipe du Québec) et deux Trophées Art Ross (championnat des compteurs), en 1958 et 1959. Il a également gagné six Coupes Stanley (dont évidemment les cinq consécutives de la fin des années 1950). D'ailleurs, il a la particularité de voir son nom inscrit sur la Coupe de cinq façons différentes (D. Moore, Richard Moore, R. Moore, Dickie Moore et Rich Moore).

En début de carrière, il a remplacé Toe Blake sur la « Punch Line » pendant un moment, accompagné d’Elmer Lach et Maurice Richard. À la retraite de Lach, c’est Henri Richard qui s’est joint à eux.

Moore donne d’ailleurs beaucoup de crédit à Blake pour ses succès. En plus de mener l’équipe à des sommets en tant qu'entraîneur, il lui a toujours démontré une grande confiance, ce que son prédécesseur Dick Irvin, avec qui il s’entendait moins, ne faisait pas vraiment.

À cette époque, les salaires des joueurs ne leur permettaient pas de vivre une fois leur carrière terminée. C’est donc pour préparer son après-carrière que Moore démarra une entreprise de location d’outils en 1961.

Après la saison 1962-63, les Canadiens voulurent l’échanger. Son salaire de 21 500$ était considéré trop élevé. On considérait que de le remplacer par une recrue à 7500$ représenterait des économies appréciables. Moore refusa, malgré qu’il désirait toujours jouer. Il préféra se retirer pour se concentrer sur son entreprise.

Après un an d’inactivité, il fut sélectionné au repêchage intra-ligue par Punch Imlach des Leafs. Étonnamment, Toronto était l’équipe favorite de ce montréalais d’origine pendant son enfance. Les Canadiens n’aimaient pas la perspective de le voir dans l’uniforme bleu et blanc et tentèrent de le dissuader de se rapporter à eux. Peine perdue, Moore décida d’accepter l’offre, malgré qu’il traînait une blessure au genou qu’il s’était infligée en travaillant. Il ne joua néanmoins que 38 matchs avant de prendre sa retraite à nouveau. Il retourna s’occuper de son entreprise, malgré le désir des Leafs de le conserver dans leur alignement.

En décembre 1967, il reçut un appel de Cliff Fletcher, anciennement de l’organisation des Canadiens, depuis au sein de la toute nouvelle organisation des Blues (et futur DG des Flames et des Maple Leafs). Il lui demanda alors de la part de leur entraîneur, Scotty Bowman, si un retour au jeu l’intéressait. Il eut de grandes hésitations, parce qu’il ne voulait pas laisser son entreprise. Il demanda donc l’avis de ses clients, qui l’incitèrent à retourner sur la glace pour un dernier tour de piste.

Sa saison à St-Louis se limita à 27 matchs en saison régulière, mais son apport durant les séries fut appréciable. En 18 matchs, il marqua 7 buts et obtint 7 passes, en route vers une participation à la finale, que les Blues de l’expansion perdirent contre Montréal.

Il prit donc une troisième et définitive retraite. Il se consacra alors pour de bon à son entreprise. Celle-ci fait maintenant partie du paysage québécois (en plus d’avoir des succursales à Ottawa et Toronto), en ayant pris beaucoup d’expansion. Elle compte entre autres plus de 1200 de ces fameuses roulottes, réparties sur une multitude de chantiers. Aujourd’hui, à plus de 80 ans, il en est toujours propriétaire et en est toujours le président.

En 2005, les Canadiens retirèrent le numéro 12, en son honneur et celui d’Yvan Cournoyer.

Sources: “One on One with Dickie Moore” de Kevin Shea, 15 mars 2005 (legendsofhockey.net), wikipedia.org, dickiemoore.com.


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