Athlète polyvalent, Syl Apps s’est d’abord illustré au saut à la perche, en gagnant la médaille d’or aux Jeux de l’Empire Britannique (ceux qu’on appelle aujourd’hui les Jeux du Commonwealth) de Londres en 1934. Plus tard, c’est alors qu’il jouait au football (!) pour l’Université McMaster, à Hamilton, qu’il attira l’attention du président des Maple Leafs, Conn Smythe. Toutefois, Apps refusa son offre. Il ne voulait pas perdre son statut d’amateur, ce qu’il l’aurait empêché de représenter le Canada aux Jeux Olympiques de 1936, à Berlin. Apps termina sixième au saut à la perche et signa ensuite pour Toronto.
Apps fit sentir sa présence immédiatement. Il gagna le Trophée Calder (recrue de l’année) pour la saison 1936-37, démontrant une fiche de 16-29-45 en 48 matchs. Reconnu comme un gentleman, Apps ne buvait pas, ne fumait pas et ne jurait pas. Sur la glace, son comportement allait dans la même direction, gagnant au passage le Trophée Lady Byng (joueur le plus gentilhomme) en 1941-42, alors qu’il n’accumula pas une seule minute de pénalité. Durant cette même saison, il fit partie de l’équipe des Leafs qui revint d’un déficit de 0-3 pour battre les Red Wings et gagner la Coupe Stanley.
Apps inscrivit également son nom sur la Coupe en 1947 et 1948, après avoir vu sa carrière de hockeyeur interrompue pendant les deux ans qu’il servit dans l’armée, pendant la guerre.
Apps était également reconnu comme un homme droit. Par exemple, il manqua plusieurs matchs au cours de la saison 1942-43 après s’être fracturé la jambe en entrant en collision avec le but. Ne sentant pas qu’il méritait l’entièreté de son salaire de 6000$, il se présenta devant Conn Smythe avec un chèque de 1000$, chèque que Smythe refusa, après avoir failli s’étouffer…
En 1948, âgé de 33 ans et pourtant septième meilleur compteur de la ligue, il décida de passer à autre chose. Il accepta un poste au niveau marketing chez les magasins Simpson’s, en plus de devenir Commissaire athlétique de l’Ontario. Sa fiche en carrière est de 201-231-432 et 56 minutes de pénalité en 423 matchs.
Il se dirigea plus tard vers la politique. Il avait d’ailleurs tenté de se faire élire au niveau fédéral en 1940 (donc pendant sa carrière), mais sans succès. En 1963, c’est alors au niveau provincial qu’il tenta sa chance et fut élu à la Législature, sous la bannière progressiste-conservatrice. Il y fut jusqu’en 1975, servant au passage comme ministre des services correctionnels.
Membre du Temple de la Renommée, son numéro 10 a été honoré par les Maple Leafs. Il est décédé en 1998, à l’âge de 83 ans.
En plus de ses exploits, il a aussi laissé en héritage toute une lignée d’athlètes. Son fils Syl Jr. a joué de 1970 à 1980, principalement avec les Penguins, mais aussi avec les Rangers et les Kings. Il obtint ses meilleurs résultats en 1975-76 en récoltant 99 points, aux côtés de Jean Pronovost et Lowell MacDonald.
Les enfants de Syl Jr. connurent aussi de belles carrières d’athlètes. Syl III joua au hockey à Princeton, avant de passer quelques années dans la Ligue Américaine dans le réseau des Leafs. Gilliam fut membre des équipes canadiennes féminines de hockey, gagnantes des médailles d’or olympiques en 2006 et 2010. Amy a été quant à elle membre de l’équipe nationale de soccer féminin.
Un autre des petits enfants de Syl Sr. se distingua au niveau sportif. Darren Barber remporta une médaille d’or avec le huit canadien en aviron, aux Jeux de Barcelone en 1992.
Sources : « One On One With Syl Apps » de Kevin Shea, 3 décembre 2011 (hhof.com), wikipedia.org.
Nom de famille très bizarre à l'époque mais super à la mode aujourd'hui!
RépondreSupprimer"There's an app for that"
Et personnellement, je n'appelerais mon fils Sylvanus...
RépondreSupprimerC'est peut-être de la vengeance d'appeler son fils Sylvanus Jr. "Kin mon fils, tu vas faire rire de toi comme ton père"
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