Je suis de ceux qui pensent que pour connaître du succès, il faut un minimum de stabilité dans une équipe. Pour moi, congédier un entraîneur au milieu de la saison pour bénéficier d’un petit regain de motivation qui ne durera que trois ou quatre matchs relève d’une vision à très court terme, surtout si on en a un bon en place.
Les exemples d’équipes avec des portes tournantes qui ont du succès sont
assez rares, à part peut-être les Devils.
Toutefois, même si les changements d’entraîneurs sont fréquents, ils
affichent quand même une certaine stabilité ailleurs (dg, gardien, etc.)
À l’inverse, il existe peu d’exemples aussi pathétiques que celui des
Red Wings de 1973-74. Depuis maintenant
plusieurs années, Détroit est un modèle de constance et de succès. Même si ça a été juste, les Wings se sont
tout de même qualifiés cette saison pour une vingt-deuxième année consécutive
pour les séries. Par contre, Détroit a été la risée de la ligue
pendant les années 1970 et le début des années 1980. Et au cours de cette période noire des Wings,
qui ont autrement une histoire riche, l’année 1973-74 est une mauvaise blague.
La saison a commencé avec un nouvel entraîneur derrière le banc, Ted
Garvin. Après un début de 2-8-1, il fut
congédié. Garvin a joué et a été
entraîneur dans les mineures, mais son expérience dans la LNH se limite à ces
onze petites parties.
Alex Delvecchio, la légende des Red Wings, était jusque là
capitaine. Il prit donc sa retraite
comme joueur pour remplacer Garvin derrière le banc.
Pour prendre la place de Delvecchio comme capitaine, on instaura un
système de rotation, qui comprit Nick Libett, Red Berenson, Mickey Redmond,
Larry Johnston et Gary Bergman. Lorsque
ce même Bergman fut échangé aux pareillement misérables North Stars du
Minnesota contre Ted Harris, Harris devint également capitaine. Il ne resta toutefois que 41 matchs à Détroit
avant de prendre le chemin de St-Louis.
Au total, il y eut donc sept capitaines différents. L’année suivante, on fit table rase, et on en
nomma un autre, Marcel Dionne.
En février, l’ère de Ned Harkness comme dg (baptisée par les partisans «
Darkness with Harkness ») prit fin.
Harkness avait eu du succès au niveau universitaire américain (il était
à Cornell pendant que Ken Dryden y était), mais son passage dans la Ligue
Nationale a été catastrophique. Il
retourna d’ailleurs par la suite au niveau universitaire. C’est l’omniprésent Alex Delvecchio (qui
d’autre?) qui prit sa place.
Ce ne fut pas beaucoup mieux devant le filet, où six gardiens virent de
l’action : Doug Grant, Jim Rutherford (voir texte du 16 avril 2012), Bill
McKenzie, Terry Richardson, Roy Edwards et Denis DeJordy. Alex Delvecchio n’a toutefois pas été utilisé
comme gardien…
Au total, 43 joueurs se sont alignés avec les Wings cette année-là. Dionne (78 points) et Redmond (77 points)
furent parmi les rares points positifs de l’année.
L’équipe termina avec une fiche de 29-39-10 pour 68 points, ratant bien
sûr les séries éliminatoires, pour une septième fois en huit ans. (Et elle n’y participera qu’une fois au cours
des neuf années suivantes.) Elle termina
6e dans la section est, devant les Canucks (qui en étaient à leur quatrième
année) et les Islanders (à leur deuxième).
Elle termina toutefois derrière les Sabres (aussi à leur quatrième
saison).
Heureusement qu’il y avait beaucoup d’équipes d’expansion pour malgré tout récolter quelques victoires…
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