mardi 18 juin 2013

Dominic Roussel


Vous vous souvenez certainement, si vous avez plus ou moins mon âge, de cette époque creuse pour les Flyers, celle où cette équipe reconnue pour son excellence a ratée les séries éliminatoires durant 5 saisons d'affilée entre 1990 et 1994. C'était une période où les gardiens de l'équipe se sont succédés alors que le gardien numéro un de l'équipe, le légendaire (pour les zigotos comme moi) Ron Hextall, était plutôt sur une pente descendante. C'est à cette période qu'on commença à parler d'un "curse" sur les gardiens des Flyers ayant suivi la mort du grand Pelle Lindbergh en 1985. Par contre, pour ce qui est de Roussel, ce n'est pas nécessairement ses prouesses ou un fantôme qui le jeta hors de Philadelphie…

Dominic Roussel est né en 1970 à Hull. Alors qu'il évoluait pour les Draveurs de Trois-Rivières, il fut repêché en troisième ronde, 62e au total, en 1988. Après avoir passé la majeure partie des deux saisons suivantes avec l'autre équipe de la Mauricie, les Cataractes de Shawinigan, Roussel débuta sa carrière professionnelle avec le club école des Flyers, les légendaires Bears de Hershey, lors de la saison 1990-91. Il entreprit alors un cheminement qui s'avérait, à l'époque, assez complexe, Ron Hextall étant alors au sommet de sa carrière et ce, malgré les insuccès de l'équipe… En bon élève, Roussel gravit tous les échelons en s'appliquant avec la ténacité d'un bon élève jusqu'à atteindre, lors de la saison 1993-94, soit l'année après le départ de Ron Hextall, le poste de gardien partant chez les Flyers. Durant cette saison, sa performance avec une fiche de 29-20-5 lors de 60 matchs ne permit pas aux Flyers de faire enfin les séries, mais pointa vers une bonne direction pour les saisons suivantes…

Cette série Parkhurst avait décidément un léger abus de candidats au Trophée Calder…

Par contre pour Dominic Roussel, c'est ici que son histoire ressemble étrangement à celle d'Audrey De Montigny, sauf qu'il ne termina pas agent immobilier…

Fort de ses succès en 1993-94, le père de Roussel s'improvisa comme gérant du jeune gardien, remplaçant du même coup son agent, l'ancien goon devenu ange de la paix et de l'amour, le seul et unique Gilles Lupien. Jugeant que son rejeton était dorénavant un gardien de haut niveau, il fit un Jerry McGuire de lui et dit aux Flyers "SHOW ME THE MONEY !" Un des problèmes avec cette chose, c'est que les astres étaient plus que mal alignées pour exiger plus, ne serait-ce que non seulement le fort populaire Ron Hextall était de retour après son exil Québéco-New Yorkais, mais parce qu'André Roussel demandait un plus gros salaire pour son rejeton que le célèbre cerbère… Pis encore, afin de faire valoir son point, Roussel, probablement encouragé par son père, ne se rapporta pas au camp d'entraînement de la courte saison 1994-95, exigeant un plus haut salaire. Cette grève fit en sorte de parachuter Ron Hextall au poste de premier gardien et de mettre Dominic Roussel dans la liste des joueurs indésirables de la NHL. 

Apparemment, André Roussel, qui alors avait quitté son boulot pour s'occuper à temps plein de la carrière de son fils, voulait faire passer le salaire de 400 000$ à 900 000$. C'était quand même dans son intérêt lui qui allait dorénavant vivre d'un pourcentage du salaire de son fils. Ne voulant donner une augmentation de salaire de 125% à un gardien qui allait avoir le rôle de second violon, les Flyers s'entendirent avec le clan Roussel pour la somme de 600 000$.

La carrière de Roussel prit une pente descendante qui le chassa petit à petit de la NHL. Après un maigre 19 matchs lors de cette saison, Roussel n'en garda que 9 matchs lors de la saison 1995-96, passant une bonne partie de la saison avec les Bears de Hershey. Le 27 février 1996, Roussel fut échangé aux Jets de Winnipeg en retour de Tim Cheveldae et du choix de troisième ronde des Jets de 1996 qui servit à repêcher le seul et unique Chester Gallant! Étrangement, après avoir passé la fin de la saison finale des Jets dans la ville la plus violente au Canada, Roussel signa à nouveau avec les Flyers à titre d'agent libre. Après une saison passée dans les ligues mineures avec les nouveaux Phantoms de Philadelphie, Roussel coupa les ponts avec son père à titre d'agent et prit le chemin de l'équipe nationale Canadienne pour la majeure partie de la saison 1997-98 afin d'attirer l'attention des équipes de la NHL. Il joua également quelques matchs avec une équipe allemande lors de cette saison.


Après une superbe saison avec l'équipe nationale Canadienne, Roussel attira effectivement l'attention des équipes de la NHL. Les Flyers le cédèrent aux nouveaux Predators de Nashville en retour d'un choix de 7e ronde qui devint le grand Cam Ondrik. Quelques mois plus tard, les Predators le cédèrent contre Chris Mason et Marc Moro aux Mighty Ducks d'Anaheim dans un échange qui sera toutefois à long terme à l'avantage des Preds. Par contre, avec les Ducks, Roussel s'acquitta du rôle de gardien auxiliaire au numéro un Guy Hebert et se refit alors un nom parmi les gardiens réguliers de la NHL.


Après trois saisons avec les Ducks, il fut soumit au ballottage en janvier 2001 et fut réclamé par les Oilers d'Edmonton avec qui il fit ses 8 dernières apparitions dans la NHL. Sans emploi la saison suivante outre un court passage avec les Rapides de Lasalle dans le semi-pro, il termina sa carrière semée d’embûches et de relatifs succès avec les Lions de Frankfurt dans la ligue allemande la saison suivante.

De nos jours, il est propriétaire de sa propre école de gardien de but, l'"École de hockey Dominic Roussel".

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