lundi 10 février 2014

Dušan Pašek








Dušan Pašek a suivi un parcours assez typique de son époque pour les joueurs d’élite  tchécoslovaques.  Il s’alignait avec le Slovan Bratislava, tout en participant au fil des ans à plusieurs événements internationaux (championnats du monde, junior et senior, Olympiques, etc.), mais sans pouvoir s’aligner avec une équipe de la Ligue Nationale.  À ce moment, la Tchécoslovaquie se trouvait toujours derrière le rideau de fer et pour parvenir à la LNH, il fallait faire défection, chose tout de même rare. 
Par contre, à partir de 1981, les autorités tchécoslovaques permirent aux vétérans d’aller terminer leur carrière en Amérique du Nord.  Ivan Hlinka et Jiří Bubla furent les premiers à recevoir la bénédiction de leur fédération, alors qu’ils s’alignèrent avec les Canucks.  D’autres suivirent, comme Milan Nový (Washington), Miroslav Dvořák (Philadelphie) et Jaroslav Pouzar (Edmonton), avec des résultats variables.  Mais pour les plus jeunes, il fallait toujours faire défection (comme Petr Svoboda avec Montréal et Petr Klíma avec Détroit par exemple).
En 1979, Pašek remporta le championnat national avec Bratislava.  De plus, il se mérita l’argent au sein de l’équipe tchécoslovaque, au championnat mondial junior. 
En 1981, Pašek traversa l’Atlantique pour participer à la Coupe Canada.  Les Tchécoslovaques terminèrent troisièmes.  Pašek fera également partie de l’équipe en 1984 et 1987.
Pour ce qui est du championnat du monde, son but gagnant permit non seulement à la Tchécoslovaquie de se mériter l’or en 1985, mais aussi d’empêcher l’Union Soviétique de remporter un sixième titre consécutif.  Il se mérita également l’argent en 1983 et le bronze en 1987.
En 1984, il se rendit à Sarajevo, où son équipe se mérita l’argent olympique.  En 1988, à Calgary, il fut capitaine de l’équipe et fut celui qui obtint le plus de points (11).  Les Tchécoslovaques durent par contre se contenter de la sixième place.
En 1988, les North Stars du Minnesota, qui en avaient fait leur quatrième choix en 1982, s’entendirent avec les Tchécoslovaques sur le montant à verser pour obtenir sa libération, ainsi que celle de son compagnon de ligne, Igor Liba.
L’expérience ne fut toutefois pas concluante.  Liba fut échangé aux Rangers avant de jouer un seul match avec les Stars, pour ensuite connaître une courte carrière dans la LNH.  De son côté, Pašek fut limité à 48 matchs, montrant une fiche de 4-10-14.  L’année suivante, il fut assigné au club école des Wings de Kalamazoo.  Il ne termina par contre pas la saison, préférant se diriger vers la Suisse.
Il joua par la suite en Italie, en Finlande, en Allemagne, ainsi que dans son pays natal.
Il devint plus tard président de son ancien club de Bratislava.  En 1996, il ajouta à ses tâches la présidence de la Fédération de Hockey de Slovaquie, devenue indépendante en 1993.  C’était donc à lui de préparer l’équipe pour les Olympiques de Nagano, en 1998.
Devant passer par le tournoi préliminaire, Pašek se contenta à ce moment de deux joueurs de la LNH, Peter Bondra et Robert Švehla, au sein de son alignement.  Par le fait même, il ignora des joueurs comme Žigmund Pálffy, Pavol Demitra et Miroslav Šatan.  Par contre, leur apport aurait pu être utile, puisqu’à la surprise générale, la Slovaquie se fit coiffer par le Kazakhstan et ne se rendit donc pas au tournoi final.  Les Slovaques durent se contenter de la dixième place, pendant que leurs rivaux tchèques se méritèrent l’or.  Pašek fut bien sûr blâmé pour la déconfiture.
Un mois plus tard, à 37 ans, Pašek mit fin à ses jours, en laissant six notes, à son épouse, ses trois enfants, ainsi qu’à ses patrons, s’excusant de son geste.
Des rumeurs circulèrent quant à la raison de son suicide.  Les résultats aux Olympiques furent bien sûr évoqués, tout comme un hypothétique problème de jeu.  Ses proches mentionnèrent plutôt un état dépressif qui l’affligeait depuis un certain temps.
À noter que quatre ans plus tard, à Salt Lake City, les Slovaques firent encore pire, avec une treizième place.
Sources: hockeydraftcentral.com, hockeydb.com, legendsofhockey.net, wikipedia.org.

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