lundi 13 octobre 2014

Réal Cloutier








Au début des années 1970, les Remparts de Québec ont eu beaucoup de succès et ont vu défiler plusieurs joueurs de talent dans leur uniforme.  Parmi eux, on retrouve Guy Chouinard, Jacques Richard (voir texte du 1er octobre 2010), André Savard et bien sûr, Guy Lafleur.

En 1972-73, un autre jeune prodige s’est ajouté, Réal Cloutier, originaire de Saint-Émile (aujourd’hui fusionnée à Québec).
Cloutier n’a pas mis de temps à s’illustrer avec les Remparts.  Dès sa première année, il amassa 99 points dans une saison couronnée par une présence en finale de la Coupe Memorial (perdue face aux Marlboros de Toronto des frères Marty et Mark Howe, voir texte du 28 juin 2011).

La deuxième année, ce n’est pas moins de 216 points qu’il accumula.  (Non, ce ne fut pas suffisant pour remporter le championnat des compteurs.  Il termina troisième, derrière Pierre Larouche (voir texte du 12 septembre 2009) et Michel Déziel des Éperviers de Sorel, avec respectivement 251 et 226 points.)

Les Remparts se sont de nouveau rendus à la finale de la Coupe Memorial, perdue face aux Pats de Regina cette fois.
Âgé à ce moment de 18 ans, il n’était pas encore éligible au repêchage de la LNH, mais il l’était pour celui de l’AMH (Association mondiale de hockey).  Les Nordiques ne pouvaient tout de même pas laisser passer un gars du coin qui jouait dans leur cour.  Ils en firent leur premier choix, le neuvième au total.

Cloutier se laissa convaincre par le circuit maudit.  Après une saison de 53 points, il se mit véritablement en marche en 1975-76, avec 114, troisième pointeur de la ligue derrière son coéquipier Marc Tardif (voir texte du 27 novembre 2011) et Bobby Hull des Jets de Winnipeg.

Maintenant éligible au repêchage de la LNH, les Black Hawks le choisirent au neuvième rang en 1976, mais il demeura à Québec.

En 1976-77, c’est la consécration.  Jouant sur le même trio que Tardif et Christian Bordeleau (voir texte du 24 janvier 2012), Cloutier s’est mérité le championnat des compteurs de la ligue et a aidé les Nordiques à mettre la main sur la Coupe Avco.

L’année suivante, celui qu’on surnommait "Buddy" (et qui aimait bien faire la fête) termina au deuxième rang des pointeurs du circuit, derrière Tardif.

En 1978-79, la dernière année de l’AMH, Cloutier compta 75 buts en 77 matchs.  Ses 129 points lui valurent un autre Trophée Bill Hunter (championnat des compteurs).  Ses 566 points font de lui le quatrième pointeur de l’histoire de l’AMH, même s’il n’a participé qu’à cinq de ses sept saisons.

Mais en se joignant à la Ligue Nationale, les Nordiques n’eurent le droit de protéger que trois joueurs.  Les autres devaient être retournés à l’équipe de la LNH qui détenait leurs droits.  Les Nordiques firent alors des choix surprenants en sélectionnant Garry Larivière, Paul Baxter et Richard Brodeur.  Pour conserver Cloutier, ils échangèrent plutôt leur premier choix de 1980 aux Black Hawks.

Cloutier ne rata pas son entrée dans la Ligue Nationale.  Dès son premier match (et le premier des Nordiques), il marqua les trois buts de son équipe, dans une défaite de 5-3 face aux Flames d’Atlanta.  Du côté des vainqueurs, on retrouvait son ex-coéquipier chez les Remparts, Guy Chouinard (qui récolta deux passes à son retour au Colisée).

Cloutier amassa 89 points dans une saison qui s’avéra difficile pour les Fleurdelisés.  Ces derniers auraient donc dû hériter du troisième choix au total, mais suite à l’échange pour Cloutier, c’est Chicago qui s’est retrouvé avec ce privilège.  Les Hawks en profitèrent donc pour choisir Denis Savard, que les Canadiens venaient juste de laisser passer pour lui préférer Doug Wickenheiser.  (voir texte du 15 janvier 2011)  Non seulement Savard aurait pu devenir ce jour-là un Canadien, mais il aurait aussi pu devenir un Nordique…

Mais en 1980-81, la donne avait complètement changé chez à Québec.  D’abord, Cloutier passa la majeure partie de la saison sur la liste des blessés.  De plus, l’arrivée des frères Peter et Anton Stastny, combinée avec l’établissement de Michel Goulet, modifia leur attaque.  Les gloires des années de l’AMH, Cloutier et Tardif, commencèrent donc à se sentir à l’étroit.

Cloutier suivit avec des saisons de 97 et de 67 points, mais on lui reprocha son manque d’effort et ses nombreuses distractions.

En juin 1983, Cloutier fut échangé aux Sabres de Buffalo avec un choix de première ronde (qui deviendra Adam Creighton) contre Tony McKegney (voir texte du 27 octobre 2009), son ex-coéquipier chez les Remparts André Savard et Jean-François Sauvé.

Par contre, les Sabres étaient à ce moment dirigés par Scotty Bowman, un entraîneur autoritaire qui insistait que les joueurs offensifs fassent leur part en défensive.  Pas vraiment le meilleur contexte pour un joueur comme Cloutier…  Il accumula malgré tout 60 points.

En 1984-85, il ne joua que quatre matchs avec les Sabres.  Il passa le reste de la saison dans la Ligue américaine et la Ligue internationale.

Il retenta sa chance avec les Nordiques au camp d’entraînement l’année suivante, mais en mauvaise forme, il fut retranché.  Celui dont la carrière s’annonçait si prometteuse se retrouva ainsi hors du hockey à 29 ans.  Cloutier accrocha donc ses patins.

Sources: hockeydb.com, legendsofhockey.net, wikipedia.org.

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