Non, ce
billet n’est pas à propos d’un groupe religieux, mais bien à propos d’un
manufacturier d’équipements.
Comme c’est
souvent le cas au sujet des histoires de hockey américain, le tout débute au
Minnesota, à Warroad, petite ville près du Manitoba.
Dans les
années 1950, les frères Bill, Roger et Gordon Christian jouaient au hockey et
s’illustraient dans divers tournois de l’état.
Comme à ce moment, le Minnesota était l’un des rares états où on prenait
le hockey au sérieux, le chemin vers l’équipe nationale était presque
tracé. En 1958, les trois frères en
firent partie.
Bill et Roger Christian |
En 1960,
l’équipe américaine était à la maison, puisque les Jeux d’hiver avaient lieu à
Squaw Valley, en Californie. Bill et
Roger Christian en firent partie.
Bill eut un
excellent tournoi. Il marqua deux buts
et obtint onze passes. Ses deux buts
(sur des passes de son frère) furent obtenus dans une victoire capitale contre
l’Union Soviétique, par une marque de 3-2.
À la
surprise générale, les États-Unis remportèrent la médaille d’or (leur première
au hockey) devant leurs partisans.
Cette performance
ne fut toutefois pas suffisante pour garantir à leurs joueurs une place dans la
Ligue Nationale. En cette période où les
joueurs étaient pratiquement tous canadiens, seul leur coéquipier Tom Williams
(voir texte du 3 novembre 2014) réussit vraiment à se tailler un poste. Il faut dire qu’à cette époque où les
équipes olympiques étaient composées d’amateurs, même parmi les Canadiens, il y
en avait peu qui faisaient le saut dans la LNH.
Roger et
Bill jouèrent quelques matchs dans la WHL, avec les Totems de Seattle (16 février 2012), mais malgré leur médaille au cou, leur carrière professionnelle
fut limitée. Ça ne les empêcha toutefois
pas d’avoir un projet relié au hockey.
Alors que pendant leur enfance, leur père, menuisier de métier, leur
fabriquait des bâtons, ils décidèrent de démarrer une compagnie qui ferait la
même chose.
L’entreprise
eut beaucoup de succès et en 1969, ils durent déménager dans une nouvelle
usine, toujours à Warroad. Le produit
devint plus un produit de masse et acquit une certaine notoriété dans les
cercles de hockey aux États-Unis.
L’entreprise fit sa marque en présentant son produit comme étant des
bâtons de hockey par des joueurs de hockey (« Hockey Sticks by Hockey
Players »).
En 1980,
les Jeux d’hiver se déroulèrent à nouveau aux États-Unis, à Lake Placid, dans
l’état de New York. Encore une fois, les
Américains causèrent une surprise en remportant la médaille d’or. (voir texte du 22 février 2014) Et encore une fois, il y avait un Christian de
Warroad, Minnesota dans leur alignement.
Et comme Dave (le fils de Bill) utilisait fièrement un bâton Christian,
le produit bénéficia d’une vitrine incomparable. Les ventes augmentèrent de 40%.
Par après, Dave eut plus de facilité que son père et son oncle et eut une belle
carrière dans la LNH, avec entre autres Winnipeg, Washington et Boston.
L’entreprise
eut par la suite de la difficulté à compétitionner avec les manufacturiers
canadiens. Ceux-ci étaient déjà de plus
grande envergure, mais lorsque le dollar canadien baissa, l’écart de prix est
devenu tout simplement trop grand. Par
ailleurs, il y eut un transfert du bâton de bois vers le bâton de composite, un
virage que n’a pas pris Christian Brothers.
La
compagnie fut vendue en 2002.
L’entreprise Platinum la reprit, mais l’aventure ne dura qu’un an,
jusqu’à la faillite, en 2003. La production
cessa définitivement à Warroad en 2009.
Par contre,
si vous allez au Temple de la renommée du hockey des États-Unis, au Minnesota
évidemment, vous verrez devant l’immeuble le plus gros bâton de hockey au
monde. Il est de marque Christian.
Sources :
L’histoire des Jeux Olympiques, de l’Antiquité à nos jours, Grolier
Limitée, 1980, p.225-226,
“Christian Brothers’ Goal ? A Break for Wooden Sticks” de Mark Yost,
The Wall Street Journal, 20 mai 2004 (online.wsj.com), history.vintagemnhockey.com.
Wow, cool! J'ai eu un bâton Christian USA (rouge Capitals) pour un an avant de retourner à mes habituels Victoriaville (modèles Hextall avec le manche en U et Vanbiesbrouck, plus conventionnel).
RépondreSupprimerJe n'étais pas au courant de la connection avec Dave Christian.