lundi 5 janvier 2015

Václav Nedomanský







 


Václav Nedomanský est né dans un pays très éphémère, le Protectorat de Bohême-Moravie. Il s’agit d’un état décrété par Hitler en 1939 lors du démantèlement de la Tchécoslovaquie. Nedomanský est né en 1944. La Tchécoslovaquie a été reformée en 1945.

La suite de sa carrière a été assez typique pour les joueurs tchécoslovaques et soviétiques de l’époque, où il partagea son temps entre son club (le Slovan Bratislava dans son cas) et l’équipe nationale. Il avait toutefois aussi un certain talent pour le soccer et joua même un match pour le Slovan.

Au niveau de son club, il y joua pendant douze saisons et fut le meilleur buteur de la ligue à quatre reprises (1967, 1971, 1972 et 1974).

Pour ce qui de l’équipe nationale, il était un incontournable. Il a pris part à neuf championnats du monde. Au milieu de la domination totale des soviétiques et des tchécoslovaques sur ce tournoi, il aida son équipe à remporter une médaille d’or, cinq d’argent et trois de bronze. Il détient le record du plus grand nombre de buts comptés dans ce tournoi par un joueur tchécoslovaque, avec 163.

La médaille d’or, acquise en 1972, était particulière à plusieurs niveaux. Il s’agissait d’abord du premier tournoi distinct disputé en année olympique. (Jusque-là, le tournoi olympique faisait office de championnat du monde les années où il était disputé.) Il s’agissait aussi de la première fois en dix ans où les soviétiques ne gagnaient pas l’or. Il s’agissait également de la première médaille d’or tchécoslovaque depuis 1949. Et pour couronner le tout, le tournoi était disputé à Prague. 

En 1974, il fut nommé meilleur attaquant du tournoi.

Au niveau olympique, il aida son pays à mettre la main sur l’argent à Grenoble en 1968 et sur le bronze à Sapporo, en 1972.

Mais en 1974, ce pilier de l’équipe tchécoslovaque obtint, tout comme son coéquipier Richard Farda, un visa vacance vers la Suisse. Nedomanský était accompagné de son épouse et de son fils. Sauf qu’ils se rendirent ensuite vers Toronto. Nedomanský et Farda signèrent alors pour s’aligner avec les Toros de l’AMH.  Nedomanský devint ainsi le premier joueur de renom à faire défection. Les Sabres, les Rangers et les Flames d’Atlanta avaient essayé dans le passé de négocier son transfert avec les autorités tchécoslovaques, mais sans succès. Sa défection l’empêcha par contre de retourner sur sa terre natale jusqu’à la chute du Rideau de fer. 

Il fut aussi l’une des prises de choix des Toros cet été-là, avec Frank Mahovlich (voir texte du 4 juillet 2010) et Paul Henderson. Il signa un contrat de cinq ans pour 750 000$, une grosse somme à l’époque. 


Âgé de trente ans, Nedomanský s’intégra bien au style nord-américain, avec 41 buts et 40 passes. La saison suivante fut encore mieux, avec 56 buts et 42 passes. Malgré son physique imposant de 6’2’’ et 205 livres, il n’amassa que 8 petites minutes de pénalité, ce qui lui valut le Trophée Paul Deneau, remis au joueur le plus gentilhomme de l’AMH. 

Ce fut par contre la dernière saison des Toros. Après d’affreux résultats sous les ordres de Bobby Baun (voir texte du 3 juin 2012), l’équipe prit le chemin du sud des États-Unis, pour devenir les Bulls de Birmingham. 

L’air de l’Alabama ne semblait pas très bien convenir à « Big Ned. » Sa production baissa (69 points en 1976-77). Celle de son compatriote Farda baissa à 35 points et il quitta l’équipe à la fin de la saison. 

Puis l’année suivante, son style technique et propre ne semblait pas convenir au style que voulait donner à l’équipe le nouvel entraîneur, Glen Sonmor. Selon lui, le hockey dans cette région des États-Unis était associé à un style de jeu bien précis, et il prit les moyens pour offrir aux partisans ce qu’ils recherchaient. Dans un rare échange entre l’AMH et la LNH, Sonmor expédia Nedomanský et Tim Sheehy aux Red Wings de Détroit, contre le matamore Steve Durbano (voir texte du 22 janvier 2013) et Dave Hanson (le seul vrai Hanson des frères Hanson de Slap Shot). En plus d’ajouter du muscle, la transaction permettait aux Bulls de diminuer leur masse salariale. 

En se joignant à Détroit, Nedomanský devint ainsi le deuxième joueur issu du système tchécoslovaque à se joindre à la LNH (voir texte du 19 août 2011), après Jaroslav Jiřík. (voir texte du 11 juillet 2011)

À ce moment, les Wings étaient une équipe abonnée au fond du classement. Par contre, ils parvinrent à faire les séries pour une première fois en huit ans. Nedomanský contribua à sa façon avec 28 points en 63 matchs. 

Au cours des deux saisons suivantes, Nedomanský augmenta sa production (73 et 74 points), mais les Red Wings retrouvèrent leur place dans le bas du classement. 

En 1980-81, l’âge commençait à leur rattraper. Sa production chuta à 32 points. Au même moment, deux autres anciens joueurs du Slovan Bratislava suivirent ses traces, en faisant défection pour se joindre à la Ligue Nationale, Peter et Anton Šťastný. 

Il joua une autre année à Détroit, avant de compléter sa carrière, à 39 ans, avec une saison partagée entre St-Louis et New York. 

Il a par la suite été entraîneur en Allemagne, en Autriche et dépisteur européen pour les Kings. 

Sources: 

Willes, Ed, The Rebel League, The Short and Unruly Life of the World Hockey Association, McClelland & Stewart, 2004, 

“Check and double Czech” de Marl Mulvoy, 29 juillet 1974, Sports Illustrated (si.com/vault), 

“Payoff on a big Czech” de Mark Mulvoy, 4 novembre 1974, Sports Illustrated (si.com/vault), 

legendsofhockey.net, wikipedia.org.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire