lundi 31 août 2015

Sher-Wood



C’est en 1949 que Léopold Drolet a fondé Sherbrooke Woodcraft, mais il faudra attendre à 1961 avant que l’entreprise prenne le nom de SherWood. On rêvait à ce moment de produire 500 bâtons de hockey par jour.

En 1969, l’usine fut ravagée par un incendie. Pour permettre sa relance, Léopold Drolet dut se résoudre à la vendre à la firme américaine Figgie International. Bien que possédant une expertise dans la fabrication de gicleurs, Figgie se spécialisait dans l’acquisition d’entreprises complémentaires. Par exemple, en plus d’investir dans SherWood, Figgie avait aussi investi dans le manufacturier d’équipement de baseball Rawlings. Par contre, malgré l’implication financière de Figgie, la gestion demeura entre les mains de Léopold Drolet et de ses fils.

En 1972, la série du siècle a eu plusieurs impacts, incluant un inattendu sur l’industrie des bâtons de hockey. Les Soviétiques jouaient avec des bâtons Koho, de fabrication finlandaise. Ceux-ci étaient plus légers, plus durables et surtout, ils paraissaient bien à la télévision. Les parts de marché de Koho, parties de presque zéro, augmentèrent rapidement. Les compagnies canadiennes durent donc travailler pour éviter de se faire dépasser. Par contre, le meneur à cette époque, Victoriaville (voir texte du 25 novembre 2013), connut des difficultés. L’entreprise ayant changé de propriétaires, elle eut des problèmes de qualité. SherWood prit donc la tête et devint le meneur mondial.

En 1978, SherWood produisait 133 000 douzaines de bâtons annuellement (1,6 millions au total) et 150 joueurs de la LNH et de l’AMH utilisaient ses produits. Un de ses plus illustres clients était Guy Lafleur.

En 1984, SherWood demeurait le meneur avec une production de 120 000 douzaines par année. Le marché en entier était en régression, dû à la démographie et à des bâtons qui duraient plus longtemps.

À ce même moment, l’implication de SherWood dans le monde du hockey atteint un autre niveau lorsque son vice-président Georges Guilbault devint président des Canadiens de Sherbrooke, la filiale de l’équipe montréalaise.

En 1986, la combinaison des marques Koho, Canadien et Titan (en forte progression) fit de son compétiteur Karhu-Titan le meneur dans le marché.

C’est finalement en 1990 que Léopold Drolet laissa la présidence au profit de son fils Denis. C’est sous le règne de ce dernier que la famille Drolet racheta l’entreprise de Figgie, en 1994, alors qu’elle possédait déjà InGlasCo, le fournisseur de rondelles de la LNH.

Lorsque Léopold Drolet meurt en 2001, l’entreprise produisait 2,5 millions de bâtons. Pour souligner sa contribution à la communauté sherbrookoise, le Palais des sports de Sherbrooke se nomme aujourd’hui le Palais des sports Léopold-Drolet.

En 2007, conséquence de la progression du bâton en composite, la production de masse de bâtons de bois cesse à Sherbrooke. L’entreprise s’approvisionnera à l’étranger. Les pièces d’équipement qui portent son nom n’y sont pas fabriquées non plus. Elles proviennent plutôt d’outre-mer.

En 2008, SherWood et InGlasCo passèrent aux mains du fonds Carpe Diem Growth Capital. InGlasCo s’était mise sous la protection de ses créanciers.

En 2014, après avoir appartenu à Callidus Capital de Toronto, c’est Gracious Living, une entreprise ontarienne qui fabrique entre autres des meubles de patio, qui a mis la main sur l’entreprise aujourd’hui renommée Sher-Wood Hockey inc.

C’est maintenant Bauer qui domine le marché.


Sources :
″Finnish sticks score on hockey markets, slash Canadian sales″ de Wayne Lilley 22 octobre 1976, Montreal Gazette, p.17,
″Hockey stick firm tries for comeback″ de David Sherman, 18 février 1978, Montreal Gazette, p.43,
″Adults, not kids, score with makers of hockey sticks″, Canadian Press, 27 décembre 1984, Montreal Gazette, p.C5,
″Groupe Drolet reprend le contrôle de la compagnie Sherwood-Drolet″, Presse Canadienne, 2 décembre 1994, La Presse, p.C2,
″Décès du fondateur de la compagnie Sherwood-Drolet″, Presse Canadienne, 2 octobre 2001, La Presse, p.S2,
″InGlasCo passe aux mains des nouveaux propriétaires de Sher-Wood″ de René-Charles Quirion, 12 septembre 2008, La Tribune (lapresse.ca),
″Sher-Wood a été acheté par une entreprise de la région de Toronto″ de Claude Plante, 9 septembre 2014, La Tribune (lapresse.ca),
″Achat de la compagnie Sherwood par le Groupe Drolet″, 1er décembre 1994, Bilan du siècle (bilan.usherbrooke.ca),
″Figgie International Inc. History″ (fundinguniverse.com), wikipedia.org.

lundi 24 août 2015

Glen Sharpley



Bien qu’il soit originaire de la région de Toronto, c’est avec les Festivals de Hull de la LHJMQ que Glen Sharpley effectua son stage junior. Lors de la saison 1975-76, il compta 60 buts et obtint 134 points. Cette performance incita les North Stars du Minnesota à le choisir au troisième rang au repêchage de 1976. Avant lui, les Capitals avaient choisi Rick Green, alors que les Penguins jetèrent leur dévolu sur Blair Chapman.

Dès sa première saison, ses 57 points lui valurent le troisième rang des pointeurs chez les North Stars. Ils auraient aussi pu lui valoir le Trophée Calder, remis à la meilleure recrue. Par contre, on lui préféra plutôt Willi Plett, des Flames d’Atlanta (voir texte du 29 août 2011), qui en avait pourtant un de moins. Par contre, les North Stars firent les séries pour la première fois en quatre ans.

Sharpley eut le même niveau de production pour les deux années suivantes, mais en 1979-80, il subit une sérieuse blessure au genou. Sharpley fut toutefois de retour à temps pour les séries. Les North Stars s’y étaient qualifiés pour seulement la deuxième fois en sept ans.

Après avoir balayé les Leafs, les Stars affrontèrent les Canadiens, champions en titre et qui avaient comme objectif d’égaler le record de cinq Coupes Stanley consécutives. Malgré les nombreux départs (Jacques Lemaire, Ken Dryden, Yvan Cournoyer et Scotty Bowman), les Canadiens avaient quand même terminé troisièmes au classement général. Pendant ce temps, les North Stars avaient un palmarès beaucoup moins reluisant.

Les Canadiens avaient pris les devants dans la série 3-2, lorsque Sharpley eut finalement le feu vert pour revenir au jeu. Il ne rata son entrée lorsque qu’il marqua un but et obtint deux passes dans une victoire des Stars de 5-2. Puis dans le septième match, les North Stars l’emportèrent 3-2, dans un match où retint surtout le dégagement raté de Denis Herron (voir texte du 19 avril 2009) qui causa le but de Tom Youghans. (voir à partir de 19:00)

Minnesota s’est ensuite incliné devant Philadelphie, qui à son tour a baissé pavillon devant les Islanders en finale.

Au cours de l’année suivante, suite à un sérieux différend avec son entraîneur Glen Sonmor, Sharpley fut échangé à Chicago contre Ken Solheim (voir texte du 23 février 2011) et un choix de deuxième ronde.

Un an plus tard, Sharpley fut victime d’une grave blessure, lorsque le bâton de Darren Veitch des Capitals se retrouva dans son œil. Cet incident sembla sonner le glas de sa carrière, mais on lui proposa une solution temporaire, à base de gouttes. Cette alternative lui permit de revenir au jeu et de terminer la saison, où les Hawks se rendirent en demi-finale et s’inclinèrent devant les Canucks. Par contre, les Hawks refusèrent ensuite de lui offrir un nouveau contrat, à moins qu’il renonce à ses gouttes. Sharpley décida plutôt de mettre un terme à sa carrière et de faire une réclamation à ses assurances. Il s’avéra plus tard que son agent, Alan Eagleson (qui d'autre?), lui avait soutiré 15 000$ de sa réclamation d’assurance, au montant de 325 000$.



Sharpley travailla comme dépisteur avec les Black Hawks pendant un moment, mais malgré la condition de son œil, il voulut ensuite reprendre le jeu.

Il fit des séjours dans la Ligue américaine, dans la Ligue Internationale, en Suisse et en Grande-Bretagne. C’est d’ailleurs dans la ligue britannique qu’il joua sa dernière saison, en 1986-87. Il accumula alors 71 points en seulement 15 matchs.

Il a ensuite opéré pendant plusieurs années un magasin d’articles de sport à Haliburton, région touristique au nord de Toronto.


Sources : “Le Canadien pensait déjà aux Sabres” de Bernard Brisset, 25 avril 1980, La Presse, p.B2, ″Eagleson saga near the end″ de Lance Hornby, 6 janvier 1998, Toronto Sun (canoe.ca), ″Backchecking : Eye injury ended Glen Sharpley’s promising career” de Kevin Glew, 11 février 2009, The Hockey News (thehockeynews.com), legendsofhockey.net.

samedi 22 août 2015

Les derniers joueurs originaux (3ème partie)




Troisième partie de la série sur les dernier joueurs originaux de chacune des équipes de l'histoire de la LNH. Je rapelle que par dernier joueur original je veux dire le dernier joueur actif avec l'équipe qui était présent durant leur première année d'existence, que ce soit en un seul séjour continu ou bien que ce soit un retour au bercail plus tard dans leur carrière. Pour les équipes ayant fait partie de l'AMH, je considère leur histoire en 2 parties.

Vous pouvez lire la première partie ici.
La deuxième ici.

Blackhawks de Chicago - Loudus "Duke" Dukowski (1926-1934)
Dukowski était un vétéran des ligues de l'ouest avant de voir ses droits rachetés par la nouvelle équipe des Black Hawks après la fin de l'ancienne WHL en 1926. Il eut trois séjours à Chicago. Après la première saison de l'équipe en 1926-27, il opta d'aller jouer dans la American Hockey Association pour 2 saisons. Il revint avec les Black Hawks pour la saison 1929-30 durant laquelle il reçut le titre de capitaine. Il passa aux Americans de New York durant la saison suivante et joua à New York jusqu'à la saison 1933-34 suite à quoi il fut retourné à Chicago pour une somme d'argent. Il joua également pour les Rangers durant cette saison 1933-34 qui fut également sa dernière.

Longévité du dernier membre original des Black Hawks : 8 saisons.


Canucks de Vancouver - Bobby Schmautz (1970-74, 1980-81) , André Boudrias (1970-1976)
J'ai considéré deux joueurs pour les Canucks car il y a une ambiguïté. Bobby Schmautz est techniquement le dernier joueur original de la première saison des Canucks mais il ne joignit l'équipe qu'à la mi-saison en 1970-71 après avoir été rappelé des Totems de Seattle dans la WHL. Il joua à Vancouver jusqu'en 1974 où il passa aux Bruins avec qui il connut quelques bonnes saisons. Il revint terminer sa carrière avec les Canucks en 1980-81.

André Boudrias, un ancien espoir des Canadiens dans les années 60 était présent du premier match de l'histoire des Canucks et resta avec eux jusqu'en 1976 suite à quoi il termina sa carrière dans l'AMH avec les Nordiques. 

Longévité du dernier membre original des Canucks (avec détours) : 11 saisons.
Longévité du dernier membre original des Canucks (sans détours) : 6 saisons.


Sharks de San Jose - Ray Whitney & Wade Flaherty (1991-97), Jeff Odgers (1991-96)

Autre ambiguïté chez les Sharks alors que Whitney et Flaherty ne jouèrent respectivement que 2 et 3 matchs avec la nouvelle équipe turquoise durant la saison 1991-92. Les deux jouèrent sporadiquement avec l'équipe jusqu'à la fin de la saison 1996-97. Whitney passa aux Oilers et Flaherty aux Islanders. Selon moi le seul dernier membre original des Sharks devrait être Jeff Odgers qui joua 5 saisons complètes avec les Sharks de 1991 à 1996 avant de passer aux Bruins contre Al Iafrate. Il fut également leur capitaine de 1995 à 1996. 

Longévité du dernier membre original des Sharks : 5 ou 6 saisons.


Bruins de Boston - Lionel Hicthman (1924-1934)
Hitchman joua ses deux premières saisons avec les Sénateurs d'Ottawa avant de demander d'être échangé à la nouvelle équipe des Bruins durant leur première saison. Il fut plus tard jumelé avec Eddie Shore et les deux formèrent une des meilleures paires de défenseurs de la ligue. Il fut nommé capitaine après la retraite de Sprague Cleghorn et conduit les Bruins à la coupe Stanley lors de sa première saison comme capitaine en 1928. Après sa retraite en 1934, Les Bruins retirèrent son numéro 3, le deuxième joueur à recevoir cet honneur dans l'histoire de la ligue après Ace Bailey des Maple Leafs.

Longévité du dernier membre original des Bruins : 10 saisons.


Blue Jackets de Colombus - Rostislav Klesla (2000-2011)
Premier choix au repêchage de l'histoire de l'Équipe (4ème au total en 2000), Klesla joua 8 matchs lors de la saison inaugurale des Blue Jackets avant d'être retourné à son club junior en Ontario. Il fit l'équipe de manière permanente la saison suivante et y resta jusqu'en février 2011 lorsqu'il fut échangé aux Coyotes de Phoenix. Après 3 saisons à Phoenix, il fut envoyé dans les ligues mineures et préféra continuer de jouer au hockey dans sa République Tchèque natale.

Longévité du dernier membre original des Blue Jackets : 10 saisons.


Red Wings de Detroit - Pete Bellefeuille (1926-1930)
La franchise des Red Wings débuta en 1926 en même temps que les Black Hawks lorsque la WHL termina ses activités. Les joueurs des Cougars de Victoria furent achetés par la nouvelle équipe de Détroit qui garda le nom des Cougars pour ses quatres premières saisons. Ces ex-joueurs de la WHL ne firent généralement pas long feu dans la LNH et c'est Bellefeuille qui resta le plus longtemps avec l'équipe après leur saison inaugurale. Cependant il n'évoluait pas dans la WHL avant ça, jouant plutôt pour Toronto. Après la saison 1929-30, il quitta pour la PCHL. Donc le dernier joueur original de cette équipe n'était même plus là lorsqu'elle commença à s'appeler les Falcons (de 1930 à 1932) et ensuite les Red Wings...

Longévité du dernier membre original des Red Wings Falcons Cougars : 4 saisons.



Capitals de Washington - Yvon Labre (1974-1981)
À l'exception de 21 matchs dans la ligue américaine en 1978, Labre joua durant les 7 premières saisons de l'équipe de Washington. Originalement repêché par les Penguins en 1969, il se joignit aux Capitals lors de l'expansion de 1974 et y joua jusqu'à sa retraite en 1981. Probablement le joueur le plus obscur à avoir eu son numéro retiré (#7) par une équipe de la LNH. Son implication dans la communauté et son jeu solide et honnête firent de lui un favori de la foule de Washigton durant les débuts difficiles de l'équipe. Il fut aussi capitaine de 1976 à 1978.

Longévité du dernier membre original des Capitals : 7 saisons.




Predators de Nashville - David Legwand (1998-2014)
Deuxième choix au total lors du repêchage de 1998, Legwand est resté tellement longtemps avec l'équipe qu'il occupe (par défaut) le premier rang dans l'histoire des Predators pour les matchs joués (956), les buts (210), les passes (356) et les points (566). Le deuxième est Martin Erat avec 481 points. Disons que la franchise des Predators fut assez oubliable jusqu'à date... Mais il est dans cette série d'articles de justesse car il ne joua qu'un seul match durant leur saison inaugurale avant de retourner dans le junior. L'équipe l'échangea finalement aux Red Wings vers la fin de la saison 2013-14 et il joua la dernière campagne à Ottawa.

Longévité du dernier membre original des Predators : 15 saisons.


Penguins de Pittsburgh - Ken Schinkel (1967-1973)
Schinkel joua quelques saisons avec les Rangers dans les années 60 mais était surtout un habitué de leurs filiales dans la ligue américaine où il mena souvent pour les buts marqués. L'expansion de 1967 lui permit de retourner et de rester dans la LNH. Il joua avec les Penguins jusqu'à sa retraite en 1973 et participa même au matchs des étoiles en 1968 et 1969.

Longévité du dernier membre original des Penguins : 6 saisons.


Flyers de Philadelphie - Bernard Parent (1967-71, 1974-79), Joe Watson (1967-1978)
Bernard Parent fut acquis des Bruins lors de l'expansion de 1967 et joua à Philadelphie pour les quatres premières saisons de l'équipe avant d'être échangé aux Maple Leafs en 1971. Sans contrat pour la saison 72-73, il fit le saut dans l'AMH avec les Screaming Eagles de Miami, cette équipe qui n'exista finalement jamais et devint les Blazers de Philadelphie. Tanné de cette ligue broche-à-foin, Parent retourna dans la LNH avec les Flyers en 1974. Il connut par la suite ses deux meilleures saisons, remportant 2 coupes Stanley, 2 trophées Vezina et 2 Conn Smythe. Une blessure à l'oeil mit un terme prématurément à sa carrière en 1979.

Si on prend en compte l'exil de Parent à Toronto et dans l'AMH, le dernier Flyer original serait le défenseur Joe Watson, qui joua de la saison inaugurale de l'équipe jusqu'en 1978, un an avant la retraite de Parent. Il fut un des piliers de la défense des Flyers durant les années 70 jusqu'à ce qui soit échangé aux Rockies du Colorado en 1978. Il termina sa carrière en 1979.
Longévité du dernier membre original des Flyers (avec détours) : 12 saisons.
Longévité du dernier membre original des Flyers (sans détours) : 11 saisons.
Conclusion dans la 4ème partie...

lundi 17 août 2015

Brian Propp





Brian Propp était une star du hockey junior vers la fin des années 70 avant de connaitre une excellente carrière dans la LNH mais peu de gens se souviennent de lui comme joueur étoile en dehors de Philadelphie où il joua la majorité de sa carrière. Son surnom "Mr.Almost" résume assez bien sa carrière, il était presque parmi l'élite de la LNH et passa très proche du but ultime et ce à plus d'une reprise…

Propp (à droite) avec les Wheat Kings de Brandon (WHL)

Né à Lanigan en Saskatchewan en 1959, Brian Propp joua son hockey junior avec les Wheat Kings de Brandon dans la ligue Junior de l'Ouest où il accumula 511 points en trois saisons, ce qui était alors un record dans cette ligue. Il fut sélectionné par la suite au 14e rang par les Flyers de Philadelphie au repêchage de 1979 et fut aussitôt un des pivots de l'attaque des Flyers. Malgré son excellence dans le junior, il n'eut jamais de saison de plus de 100 points dans la LNH alors que cet exploit était très courant pour les joueurs vedettes durant les années 80. Il était toutefois très constant pour les Flyers, connaissant dans l'ordre des saisons de 75, 66, 91, 82, 92, 96, 97, 67, 76 et 78 points lors de ses 10 saisons complètes à Philadelphie. Si ces statistiques semblent être excellentes de nos jours, elles passaient assez inaperçues durant le hockey explosif des années 80. Mais Propp était plus qu'un marqueur et excellait dans les deux sens de la patinoire. Lui et Dave Poulin formaient d'ailleurs un des meilleurs tandems en infériorité numérique durant cette époque. Sa combativité, sa discretion et son jeu complet firent de Propp un des favoris à Philadelphie.

Propp (à droite) lors du repêchage des Flyers en 1979

Il connut une excellente première saison en 79-80, terminant avec 34 buts et 75 points et fut un des acteurs principaux de cette édition des Flyers qui se rendit en finale contre les Islanders de New York. Il connut de bonnes séries en 1980, avec une récolte de 5 buts et 10 passes en 19 matchs, mais les Flyers perdirent contre les Islanders en 7 matchs. Au cours des saisons suivantes où les Flyers décurent en série à plusieurs reprises, la vieille garde des Flyers (Bobby Clarke, Bill Barber etc…) céda sa place et c'était maintenant aux jeunes joueurs de l'équipe tels que Propp, Dave Poulin et Tim Kerr de devenir les leaders de l'équipe. Les Flyers redevinrent une équipe menaçante pour le reste de la décennie. Avec le nouvel entraineur Mike Keenan, les Flyers retournèrent en finale de la coupe durant les printemps de 1985 et 1987. Propp connut encore une fois de bonnes séries durant ces deux parcours. Il obtint 18 points en 19 matchs lors des séries de 1985 et en 1987, après une saison écourtée par les blessures (67 points en 53 matchs) il termina en tête des compteurs des Flyers avec 12 buts et 28 points en 26 matchs. Comme en 1980, les Flyers de 1987 perdirent la coupe en 7 matchs, cette fois aux mains de la dynastie des Oilers… 


Le "Guffaw!"

Propp, en tant que favori de la foule des Flyers, avait également le sens du spectacle. Après avoir vu un spectacle de l'humoriste Howie Mandel en 1986, Propp commença à imiter le salut particulier du comédien lors de ses célébrations de buts. Ce salut nommé "le Guffaw!" consistait à se rendre au centre de la glace après un but, à enlever son gant droit, le placer sous son bras gauche et saluer la foule en criant "Guffaw!" à la manière de Mandel. J'ai essayé de trouver un vidéo de ce salut de Propp et/ou de Mandel, sans succès… Apparemment que Mike Keenan n'aimait pas cet excentricité de la part de Propp et lui ordonna d'arrêter cette pratique mais Propp continua. Jusqu'à ce jour, il continue de signer ses autographes en ajoutant le mot "Guffaw!".

En 1989, les Flyers semblèrent se diriger de nouveau vers la finale et Propp, après une saison de 78 points, était en feu lors des séries. Il était en tête des compteurs en séries lorsqu'il fut plaqué sournoisement par Chris Chelios lors du premier match de la finale de conférence contre les Canadiens. Propp dut être conduit à l'hôpital après avoir été sonné par Chelios et que sa tête frappa la glace mais il ne rata qu'un match et put heureusement revenir au jeu rapidement.



C'est toutefois cet incident qui fut la cause de la fameuse furie du gardien Ron Hextall envers Chelios lors du 6ème et dernier match de cette série. Six minutes avant l'élimination de son équipe, Hextall péta les plombs et se rua sur Chelios et une mêlée presque générale s'ensuivit. Chelios et Propp se sont reparlé dans les années suivantes mais Propp n'a jamais vraiment pardonné Chelios pour son geste. Hextall reçut une suspension de 12 matchs la saison suivante et cet incident marqua éventuellement la fin de cette période compétitive pour les Flyers qui ratèrent les séries lors des 5 saisons suivantes.



En mars 1990, après une saison décevante, Bobby Clarke, alors directeur général des Flyers, échangea Propp aux Bruins de Boston pour un choix de 2ème ronde. Son contrat se terminait et les Flyers voulaient tourner la page. Il alla donc rejoindre son ancien coéquipier Dave Poulin chez les Bruins pour la fin de la saison 89-90 et retourna donc encore une fois en finale de la coupe Stanley contre les Oilers. Il accumula 13 points en 20 matchs lors de ces séries où encore une fois il passa proche du but mais frappa le mur d'une dynastie.


Propp avec les Bruins en 1990

Après que les Flyers ratèrent les séries en 1990 (première fois depuis 1972), Bobby Clarke fut congédié par les Flyers mais se retrouva du boulot assez rapidement avec les North Stars du Minnesota. Une de ses premières décisions fut de signer Propp comme agent libre. Propp connut une bonne première saison au Minnesota, terminant la saison 90-91 avec 73 points et se rendant une fois de plus en finale de la coupe Stanley. Cependant, pour la 5ème fois de sa carrière et la 3ème fois en 4 ans, il regarda l'équipe adverse remporter la coupe contre la sienne. Les North Stars perdirent en 6 matchs contre Mario Lemieux et les Penguins de Pittsburgh. Encore une fois, Propp fut un solide contributeur en séries, récoltant 23 points en 23 matchs.

Propp avec les North Stars durant la finale de 1991

Après une saison 91-92 écourtée par les blessures, Propp débuta la saison 92-93 avec les North Stars mais il était alors sur la pente descendente. Après seulement 17 matchs, il fut placé au ballotage par l'équipe et après qu'il ne fut pas réclamé, il fut prêté (ou loué) au HC Lugano en Suisse. Il prit donc une sabbatique de la LNH pour le reste de la saison 92-93 où il participa également à la coupe Spengler pour l'équipe canadienne.

Fin de carrière avec les Whalers en 1993-94

Après cette sabbatique, il revint jouer dans la LNH avec les Whalers de Hartford où il signa comme agent libre. C'est avec les Whalers qu'il franchit la barre des 1000 points et des 1000 matchs, exploits qu'il accomplit tous deux lors du même match, prouvant une fois pour toute sa constance légendaire. Ironiquement, il accomplit cet exploit contre son ancienne équipe, les Flyers. Cette saison à Hartford fut sa dernière dans la LNH. Lors de la saison 94-95 écourtée par le lock-out, il retoura jouer en europe comme joueur-entraineur avec l'équipe française du HC Anglet. Il considéra de revenir dans la LNH après la grève, surtout qu'il y avait de l'intérêt pour lui avec toutes les nouvelles équipes d'expansion mais après avoir subi plusieurs blessures lors des années précédentes, il préféra se retirer du jeu pour de bon. Il termina sa carrière remplie de constance dans la LNH avec une récole de 425 buts et 1004 points en 1016 matchs et un impressionnant 64 buts et 148 points en 160 matchs en séries, ce qui est un record de points pour un ailier gauche en série dans l'histoire de la ligue. Il demeure également au 3ème rang chez les Flyers pour les points et 2ème pour les buts.

Son 1000e point dans la LNH

S'il a peu de chance d'être admis un jour au temple de la renommée, il est toutefois membre du temple de la renommée des Flyers, du temple de la renommée de la Saskatchewan et du Philadelphia Sports Hall of Fame.

Il habite désormais au New Jersey et est un homme d'affaires. Il s'est également présenté comme candidat républicain en 2007 au New Jersey.

samedi 15 août 2015

Charles Bourgeois




À l‘occasion de la fête nationale de l’Acadie, voici un billet au sujet de Charles Bourgeois.

Natif de Moncton, Charles débuta tôt à jouer au hockey et comme c’est souvent le cas, son père s’impliqua dans ses activités. Par contre, alors qu’il avait 15 ans, il dut faire face à une épreuve considérable. Son père, policier, ainsi qu’un collègue, furent tués en service. Ils furent piégés alors qu’ils allaient remettre la rançon à des kidnappeurs d’un enfant. Les ravisseurs les obligèrent à creuser leurs tombes, avant de les abattre. L’affaire fit grand bruit au pays à ce moment. Plutôt que de le décourager, le décès tragique de son père servit par la suite de motivation pour Charles.

Il joua plus tard avec les Aigles Bleus de l’Université de Moncton, sous les ordres de Jean Perron. En 1980-81, l’équipe se mérita son premier championnat canadien, à Calgary.

Le rôle joué par Charles, un grand défenseur, dans la victoire des Aigles Bleus incita les Flames à l’inviter à leur camp, puisqu’il n’avait pas été repêché.

Après s’être taillé un poste avec le club école à Oklahoma City, il fut rappelé dès sa première année professionnelle et joua 54 matchs avec le grand club.

Malgré quelques allers-retours dans les mineures, Bourgeois finit par se tailler définitivement un poste à Calgary. Il y sera jusqu’en février 1986, alors qu’il fut impliqué dans une transaction majeure. Il prit le chemin de St-Louis avec Ed Beers et Gino Cavallini, alors que Joe Mullen, Terry Johnson et Rik Wilson prirent le chemin inverse.

Les Blues eurent ensuite un long parcours en séries sous les ordres de Jacques Demers. Bourgeois eut même un match de deux buts contre les Leafs, fait peu commun pour un défenseur défensif comme lui.

En demi-finale, les Blues rencontrèrent l’équipe qui avait échangé Bourgeois quelques mois plus tôt, les Flames. C’est finalement Calgary qui l’emporta en sept matchs et qui alla ensuite s’incliner devant les Canadiens en finale.

Toujours à St-Louis, il joua ensuite sous les ordres d’un autre entraîneur qui se retrouva plus tard derrière le banc des Canadiens, Jacques Martin. Après deux ans avec les Blues, son temps de glace diminua. Il fut alors échangé aux Whalers en mars 1988, mais joua peu.

Il passa ensuite du temps dans la Ligue américaine, avant d’aller jouer quelques saisons en France et d’y apprendre le métier d’entraîneur.

À son retour au Nouveau-Brunswick, il fut d’abord entraîneur-adjoint, puis entraîneur des Hawks de Moncton, alors la filiale des Jets de Winnipeg. Il les mena à la finale de la Coupe Calder, dans ce qui s’avéra la dernière saison de l’équipe.

Il retourna ensuite avec les Aigles Bleus, comme adjoint, puis comme entraîneur-chef, de 2001 à 2005. Son équipe a d’ailleurs remporté le championnat de la division atlantique à sa dernière année.

Toujours impliqué dans la communauté, il opère depuis plusieurs années une école de hockey de grande envergure, toujours à Moncton.


Sources : “Blues’ never-say-die character forged through adversity” de David Johnston, 13 mai 1986, Montreal Gazette, p.C1, “Fusillade : une semaine très difficile pour Gerry Belliveau” de Jean St-Cyr, 8 juin 2014, Acadie nouvelle (acadienouvelle.com), “Almost 40 years ago, Moncton mourned two slain police officers” de Kelly Shiers, 5 juin 2014, The Chronicle Herald (thechronicalherald.ca), legendsofhockey.net, wikipedia.org.




jeudi 13 août 2015

Historique des club-écoles du CH - 3ème partie






Voici la conclusion de la série sur les club-écoles du Canadien de Montréal durant les dernières décennies. Nous couvrirons maintenant un période couvrant de 1974 à nos jours. Pour chaque équipe rencontrée en chemin on retrouve une photo, un petit historique et une liste partielle des joueurs les plus connus à avoir joué pour l'équipe durant la période où elle était associée au Canadien. Certains des joueurs les plus connus ont déjà eu un article à leur sujet sur ce blogue et ont un lien cliquable pour le lire. Pour les premières équipes dans cette partie vous remarquerez que la dilution du talent dans les années 70 est assez évidente et vers la fin du décompte, vous verrez que les clubs-écoles principaux (dans la ligue américaine) sont de plus en plus stables et ont des durées de vies plus longues que ceux qu'on a vue précédemment... à l'exception de la ECHL avec qui les affiliations sont toujours aussi éphémères.

Si vous avez manqué les autres chapitres, cliquez ici pour la première partie et ici pour la deuxième.



Eagles de Syracuse 1974-75 (AHL)


Une des franchises de hockey à l'existence la plus courte, les Eagles de Syracuse ne jouèrent que durant cette seule saison 74-75, leur première et dernière. Elle disparut discrètement de la scène un peu trop peuplée du hockey professionnel des années 70, sans déménagement ou suspension des activités. Juste partis. Les Canadiens avaient donc, avec les Voyageurs de la Nouvelle-Écosse, 2 équipes affiliées dans la ligue américaine durant la saison 74-75. Ils étaient également affiliés aux Blues.

Joueurs les plus connus: Wayne Bianchin (Pittsburgh), Bill Goldthorpe (l'inspiration d'Ogie Oglethorpe dans Slapshot), Jacques Caron


Wings de Kalamazoo 1976-1977 (IHL)

Les Wings de Kalamazoo (au Michigan) furent membre de la IHL de 1974 à 2000, période durant laquelle ils gagnèrent deux coupes Turner de suite (1979 et 1980). Ils étaient originalement le club-école des Red Wings de 1974 à 1987 (d'où le nom probablement) mais en 1976-77 les Canadiens firent de la partie également avec un 3ème club-école (en plus des Voyageurs de la Nouvelle-Écosse et les Jaros de la Beauce qu'on a vu dans la 2ème partie).

Joueurs les plus connus: … Behn Wilson ?


Generals de Flint/Saginaw 1980-1987 (IHL)

Les Generals de Flint (au Michigan) existèrent originalement dans la IHL de 1969 à 1985. Ils déménagèrent ensuite à Saginaw (toujours au Michigan) et changèrent leur nom pour les Hawks en 1987 avant de terminer leurs activités en 1989. Une nouvelle incarnation des Generals de Flint joua dans la United Hockey League (UHL) de 1993 à 2010. Les premiers Generals furent le club-école des Canadiens dans la IHL de 1980 à 1987 et remportèrent le championnat en 1984. Ils étaient aussi affiliés avec les Blackhawks de 1985 à 1987.

Joueurs les plus connus: Steve Penney, Réal Cloutier (ancien des Nordiques), Darren Pang.


Canadiens de Sherbrooke 1984-1990 (AHL)
Les Canadiens (de Montréal) déménagèrent leur club-école de la Nouvelle-Écosse à Sherbrooke en 1984 et décidèrent de lui donner le même nom et le même uniforme que le grand club. Les jeunes prospects des Canadiens de déçurent pas, remportant la coupe Calder en 1985 avec plusieurs futurs vedettes du grand club qui aidèrent celui-ci à remporter la coupe Stanley dès l'année suivante. Il y avait auparavant à Sherbrooke les Jets, un club affilié aux Jets de Winnipeg de 1982 à 1984. Les Canadiens de Sherbrooke furent affiliés aux deux équipes de 1984 à 1987.

Joueurs les plus connus: Patrick Roy, Andrew Cassels, Eric Desjardins, J.J Daigneault, Mike Keane, Stephan Lebeau, Claude Lemieux, Jyrki Lumme, Lyle Odelein, Stéphane Richer, Mathieu Schneider, Brian Skrudland et autres…


Canadiens de Fredericton 1990-1999 (AHL)

Le club-école principal déménagea à Fredericton au Nouveau-Brunswick pour la décennie des années 90 et garda le nom des Canadiens. Aucun championnat durant cette période mais l'équipe se rendit toutefois à la finale en 1995.

Joueurs les plus connus: Francis Bouillon, Patrice Brisebois, Benoit Brunet, Valeri Bure, Craig Conroy, Gilbert Dionne, Paul DiPietro, John LeClair, Gary Leeman (en fin de carrière), Oleg Petrov, Stéphane Robidas, Craig Rivet, Brian Savage, Pierre Sevigny, Turner Stevenson, Jose Theodore, Darcy Tucker, Tomas Vokoun.


Komets de Fort Wayne 1990-1991 (IHL)
De 1987 à 1992, il y avait seulement les Canadiens de Sherbrooke/Fredericton comme seule équipe affiliée aux Canadiens. La seule exception fut en 90-91 où l'équipe fut partiellement affiliée aux Komets de Fort Wayne en Indiana. L'histoire complète des Komets est très compliquée et je vous référerais plutôt à leur page wikipedia pour en savoir plus. Quoiqu'il en soit, les Komets de 1991 se rendirent en finale de la IHL où ils perdirent aux mains des Rivermen de Peoria.

Joueurs les plus connus: Bruce Boudreau, Stéphane Beauregard et la légende des Mighty Ducks et du jeu NHL 94: ROBIN BAWA!


Bulldogs de Flint 1992-93 (CoHL)

Un deuxième club-école s'ajouta au système de l'équipe en 1992 et non pas dans la IHL ou la ECHL mais dans la Colonial Hockey League (CoHL), une ligue on ne peut plus obscure avec des équipes principalement situées en bordure du Michigan et de l'Ontario. La ligue changea de nom pour la UHL en 1997 et reprit le nom vacant de la IHL en 2007.

Joueur le plus connu : Marty Howe. Oui apparemment que le fils de Gordie, ancienne légende de l'AMH n'avait plus joué au hockey depuis 1985 mais revint jouer 3 matchs avec les Bulldogs en 1992-93…


Wheeling Nailers/Thunderbirds 1992-97, 2010-2015 (ECHL)

La franchise maintenant connue sous le nom des Nailers de Wheeling est la plus vieille franchise de hockey mineur toujours active (en dehors de la ligue américaine). C'est-à-dire la seule franchise toujours existante sans avoir suspendu ses activités. Elle existe depuis… 1981.

L'équipe débuta dans la Atlantic Coast Hockey League (ACHL) sous le nom des Thunderbirds de Winston-Salem. Elle se renomma les Thunderbirds de la Caroline l'année suivante et fut une des franchises inaugurales de la East Coast Hockey League (ECHL) en 1988. L'équipe déménagea à Wheeling (Virginie de l'ouest) en 1992 et changea ensuite de nom pour les Nailers en 1996. Elle est toujours présente à Wheeling et est aussi le 2ème club-école des Penguins (d'où leurs couleurs). Elle fut le club-école secondaire des Canadiens à deux reprises.

Joueurs les plus connus: tous durant la première association de 92 à 97 et aucun vraiment durant la deuxième: Tomas Vokoun, Ron Wilson, Yves Sarault, Daniel Berthiaume, Patrick Labrecque, Francis Bouillon.


Depuis 1992, plusieurs équipes de la ECHL se passent le flambeau comme équipe secondaire affiliée au CH. Les Nailers sont ceux qui eurent cette fonction le plus longtemps (avec 13 ans d'écart) mais 6 autres équipes aux noms plus exotiques les uns que les autres se sont succédées entretemps:

- Brass de New Orleans (1997-99)
- Tigers Sharks de Tallahassee (2000-01)
- Sea Wolves du Mississippi (2001-02)
- Cottonmouths de Colombus (2002-03)
- Ice Dogs de Long Beach (2004-06)
- Cyclones de Cincinnati (2006-10)

Joueurs les plus connus de ces 6 équipes: Michael Ryder (Tallahassee et Mississippi), Mark Streit (Tallahassee, avant d'être repêché par le CH), François Beauchemin (Mississippi), Olivier Michaud (Colombus et Long Beach), Jaroslav Halak (Long Beach), David Desharnais (Cincinnati), Frederic St-Denis (Cincinnati)


Citadelles de Québec 1999-2002 (AHL)

Le club-école principal des Canadiens retourna à Québec pour la première fois depuis les As en 1967. Espérant combler le vide laissé par le départ des Nordiques et des Rafales (LOL), un groupe d'hommes d'affaires devint actionnaire en 1999 d'une nouvelle équipe de la ligue américaine et les Canadiens de Fredericton, qui avaient essuyé d'importantes pertes financières, déménagèrent à Québec en avril 1999 et devinrent les Citadelles de Québec. Le club ne fut toutefois pas un grand succès à Québec et l'équipe fusionna avec les Bulldogs d'Hamilton en 2002. Aucune équipe professionnelle n'a joué à Québec depuis…

Joueurs les plus connus: François Beauchemin, Michael Ryder (photo), Jesse Belanger, Francis Bouillon, Eric Fichaud, Mathieu Garon, Ron Hainsey, Oleg Petrov, Stéphane Robidas, Sergei Zholtok, Mike Ribeiro, Pierre Sevigny, Jason Ward, José Theodore, Andrei Markov, Marcel Hossa, Gino Odjick, Patrick Poulin, Juha Lind (LOL).


Bulldogs d'Hamilton 2002-2015 (AHL)

Cette franchise débuta ses activités en 1984 lorsque le club-école du Canadien de l'époque (Les Voyageurs) déménagèrent de la Nouvelle-Écosse. Le club-école des Oilers d'Edmonton élut donc domicile à Halifax et la nouvelle équipe des Oilers de la Nouvelle-Écosse fut crée. L'équipe déménagea au Cap Breton en 1988 et y restèrent jusqu'en 1996, année où elle devint les Bulldogs d'Hamilton. En 2001, les Oilers voulaient déménager leur club-école à Toronto mais un mouvement de sauvetage des Bulldogs fut créé et il fut décidé de fusionner les Bulldogs avec les Citadelles, tout en gardant l'équipe à Hamilton et en employant les meilleurs joueurs des deux équipes. En 2003, les Oilers se retirèrent finalement de l'aventure et déménagèrent leurs joueurs des Bulldogs à Toronto pour former la nouvelle équipe des Roadrunners de Toronto. Maintenant sous tutelle complète des Canadiens, les Bulldogs se rendirent même en finale de la coupe Calder en 2007 avec un jeune gardien prometteur qui les aida à remporter les grands honneurs. L'équipe ne fut pas aussi bonne par la suite, terminant d'ailleurs hors des séries lors des 4 dernières saisons. Peut-être que ça ira mieux à St. John…

Joueurs les plus connus: Michael Ryder, Mariusz Czerkawski (ouch…), François Beauchemin, Mike Komisarek, Tomas Plekanec, Chris Higgins, Andrei et Sergei Kostitsyn, Jaroslav Halak, Maxim Lapierre, Mikhail Grabovski, David Desharnais, Max Pacioretty, Brendan Gallagher, Carey Price, P.K Subban et autres...

lundi 10 août 2015

Trêve de hockey #79 - Hideki Irabu


 






Hideki Irabu est né sur l’île d’Okinawa, au Japon, où aujourd’hui on retrouve toujours une base américaine.  Son père biologique serait d’ailleurs un soldat américain qu’il n’a jamais connu.
 
Devenu lanceur droitier, il eut une longue carrière avec les Chiba Lotte Marines de la Ligue japonaise.  Spécialiste des retraits au bâton, il fit un lancer qui atteignit 153 km/h.  Cette marque fut un record du Japon pendant 12 ans.
 
En 1997, les Padres achetèrent son contrat de Chiba.  Par contre, celui que certains appelaient le Nolan Ryan japonais refusa d’aller jouer à San Diego.  Pour lui, il n’y avait qu’une seul destination possible en Amérique du Nord : les Yankees de New York.  Les deux équipes finirent par s’entendre.  Pour Irabu et Homer Bush, les Padres obtinrent Rubén Rivera et Rafael Madina (deux joueurs qui n’eurent pas de grandes carrières) et 3 millions $.  Irabu signa un contrat de 4 ans pour 12,8 millions $.
 
Les attentes étaient donc grandes.  Après seulement 8 matchs dans les mineures, Irabu fut rappelé dans la Grosse pomme.
 
Le premier match a laissé une bonne impression.  En 6 manches 2/3, Irabu a retiré 9 frappeurs sur des prises et accordé deux points, dans une victoire de 10-3 des Yankees sur les Tigers de Détroit.  En plus d’avoir attiré 51 901 spectateurs et 300 journalistes au Yankee Stadium, le match a été suivi sur de nombreux écrans géants dans 24 villes du Japon.  Au total, avec la télévision, 35 millions de japonais ont regardé le match.
 
La suite a été moins intéressante.  Irabu s’est montré distant et indifférent envers l’équipe.  Son éthique de travail a soulevé des questions, tout comme le fait d’apporter des cigarettes dans le vestiaire…
 
Mais les Yankees vivaient de belles années et malgré une moyenne de points mérités élevée, Irabu gagna sa part de matchs, en plus de faire partie de l’équipe championne de la Série mondiale en 1998, même s’il n’a pas lancé en séries.
 
Le 1er avril 1999, dans un match du camp d’entraînement sans signification, Irabu manqua à son devoir de couvrir le premier but.  Le bouillant propriétaire des Yankees George Steinbrenner, faisant aussi référence à son excès de poids, l’a alors qualifié de gros crapaud (″fat pussy toad″ pour être exact).  Il l’a également empêché de prendre l’avion vers la Californie avec le reste de l’équipe.  Ce surnom peu flatteur a ensuite collé à la peau d’Irabu.  Il a complété la saison 1999 avec les Yankees, gagné une autre Série mondiale, mais ses jours dans la Grosse pomme tiraient à leur fin.
 
Irabu est passé du marché le plus médiatisé vers l’indifférence totale dans laquelle baignaient des Expos agonisants.  Pour l’obtenir, les Montréalais sacrifièrent deux jeunes lanceurs : Ted Lilly et Jake Westbrook.  Lilly joua au total 15 ans et remporta 130 victoires dans les majeures.  Westbrook joua 13 ans, remporta 105 victoires, ainsi que la Série mondiale avec les Cardinals en 2011.
 
Les résultats d’Irabu à Montréal ont été loin d’être mémorables.  En deux ans, il a été à plusieurs reprises sur la liste des blessés.  En tout, il débuta 14 matchs et compila une fiche de 2-7.
 
Il joua une dernière saison en 2002 avec les Rangers du Texas, cette fois comme releveur.
 
Au total, il cumula une fiche de 34-35, 16 sauvetages, avec une ronflante moyenne de points mérités de 5,15.
 
Il a ensuite effectué un bref retour dans la ligue japonaise.
 
La suite a été un mélange de dépression et de consommation d’alcool abusive.  Il a d’ailleurs été arrêté à quelques reprises à ce sujet (entre autres pour avoir agressé un barman et pour conduite en état d’ébriété)  Il a malgré tout effectué un bref retour en 2009 au sein d’une équipe indépendante, à Long Beach, en Californie.
 
En juillet 2011, alors qu’il vivait en Californie et que sa femme voulait le quitter avec ses enfants, l’histoire d’Hideki Irabu s’est terminée de façon tragique.  Il s’est enlevé la vie.  
 
Sources : ″Irabu réussit sa rentrée″, 11 juillet 1997, AP, La Presse, p.S6, ″Les Japonais voulaient voir ça″ Associated Press, La Presse, 11 juillet 1997, p.S6, ″Hideki Irabu, Briefly a Yankee sensation, Dies at 42″ de Douglas Marin, 28 juillet 2011, New York Times (nytimes.com), ″Late ex-New York Yankees pitcher Hideki Irabu always appeared a troubled man, up until his death″ de John Harper, 29 juillet 2011, New York Daily News (nydailynews.com), ″Page 2 - The List : Steinbrenner’s worst″ de Jeff Merron, ESPN (espn.go.com).