samedi 9 janvier 2016

Ray Sheppard




Ça fait quelque temps que je songe à changer mon nom d'auteur sur ce site. Au départ j'avais pris le nom de mon blog Top Net! car j'avais en tête d'écrire autant sur LVEUP que sur mon propre blog et je voulais ainsi m'auto-promouvoir. Mais après quelques temps je me suis rendu compte que je ne pouvais pas fournir assez de contenu pour les deux blogs et j'ai graduellement laissé tomber Top Net! pour LVEUP car j'avais ici un plus grand lectorat. Comme je n'ai pas écrit sur Top Net! depuis mai 2013 je crois qu'il est temps de changer mon nom de blogueur ainsi que ma photo d'entête. Je laisserai toutefois mon ancien blog ouvert et peut-être que j'y reviendrai un jour. J'étais aussi quelque peu jaloux de mes collègues car je trouve qu'avoir le nom d'un vieux joueur oublié ça sonne nettement mieux. Voici donc mon nouveau pseudonyme.

 
En continuant dans la tradition LVEUP, j'ai choisi un de mes joueurs fétiches qui fut grandement sous-estimé et qui est maintenant quelque peu oublié du grand public. J'ai toujours aimé ce joueur et je trouve qu'il n'a jamais été apprécié à sa juste valeur. Il est aussi un des derniers spécimens de marqueurs de 50 buts sortis de nulle part qui sont tombés ensuite dans l'oubli (le plus récent serait Jonathan Cheechoo). Voici donc son histoire. 

 


Raymond Garfield Sheppard est né le 27 mai 1966 à Pembroke en Ontario mais il grandit plutôt à Ottawa. Un marqueur né, il joua son hockey junior avec les Royals de Cornwall dans la OHL et après sa première saison à Cornwall fut sélectionné au 60ème rang du repêchage de 1984 par les Sabres de Buffalo. Il joua deux autres saisons avec les Royals et termina sa dernière saison en 1985-86 en tête des marqueurs de la ligue junior de l'Ontario avec 81 buts et 142 points.
 
Il débuta ensuite tranquillement sa carrière professionnelle. Il joua la saison 1986-87 avec le club-école des Sabres, les Americans de Rochester avec qui il connut une première saison moyenne de 18 buts et 31 points en 55 matchs. C'est toutefois en série qu'il débloqua offensivement avec 12 buts en 15 matchs et aidant les Americans à remporter la coupe Calder. Il était dorénavant prêt pour la grande ligue.
 
Il connut une excellente première saison à Buffalo en 1987-88, marquant 38 buts pour un total de 65 points et termina deuxième pour l'obtention du trophée Calder qu'il perdit au profit de Joe Nieuwendyk des Flames de Calgary. Son expérience avec les Sabres se détériora toutefois par la suite. Il eut la guigne de la deuxième année où il régressa à 22 buts et 43 points en 67 matchs. Mais c'est durant sa troisième saison que les choses allèrent chez le diable. Il se blessa sérieusement à la cheville dans un match contre les Nordiques et il ne joua en tout que 18 matchs durant la saison 1989-90 où il ne marqua que 4 buts. À son retour de la liste des blessés, il fut rétrogradé à Rochester où il termina la saison à couteaux tirés avec la direction des Sabres. Sa situation à Buffalo n'allait qu'en empirant et le directeur général Gerry Meehan n'avait en tête que de racheter son contrat ou de réussir à l'échanger, ce qui était difficile à faire avec les statistiques moyennes de Sheppard et son historique de blessures.
 
Avec cet avenir sombre devant lui, Sheppard croyait sa carrière terminée prématurément mais il fut sauvé par Neil Smith, le directeur général des Rangers de New York qui marqua sa carrière à jamais. Ray Sheppard serait désormais reconnu comme étant celui qui fut échangé pour la somme de 1$ US. 


Cet accord était toutefois plus complexe que ce que la légende nous a laissé croire. Les Sabres avaient prévu de racheter la dernière année de contrat de Sheppard pour la somme de 75,000$ et Sheppard serait ensuite devenu un agent libre. Neil Smith tenait beaucoup à faire l'acquisition de Sheppard. Il le voulait d'ailleurs lors du repêchage de 1984 avant que les Sabres ne fassent son acquisition. Pour éviter qu'il ne devienne agent libre et qu'il signe ailleurs, Smith offra de racheter la dernière année de son contrat pour 1$ mais cet accord contenait une close spéciale. Si Sheppard jouait moins de 60 matchs avec les Rangers, les Sabres auraient eu à débourser 50,000$ de son salaire, ce qui était moins que les 75,000$ prévus. Les Rangers auraient déboursé la balance. De l'autre côté, si jamais Sheppard marquait plus de 30 buts, les Sabres recevraient un choix de 6ème ronde. 




Quoiqu'il en soit, Sheppard devint l'aubaine de l'année en 1990-91 et connut une renaissance avec les Rangers en jouant sur le premier trio avec Bernie Nicholls et Mike Gartner. Il fut toutefois blessé une fois de plus lorsqu'il reçut un coup de genou salaud de la part de Brent Sutter des Islanders et sa saison se termina après 59 matchs. Il accumula 24 buts et 47 points durant cette première saison avec les Rangers. Je ne sais pas si les Rangers reçurent les 50,000$ des Sabres étant donné qu'il joua moins de 60 matchs...
 
Étant maintenant agent libre après la saison 1990-91, Sheppard avait deux choix pour continuer sa carrière; re-signer avec les Rangers où il avait un rôle confortable et un sentiment d'appartenance ou bien tenter sa chance avec les Red Wings de Détroit qui étaient prêts à offrir davantage que les Rangers. Sheppard hésita durant une bonne partie de l'entre-saison mais fut éventuellement convaincu par Steve Yzerman des Red Wings qui l'appela personnellement et lui exprima son désir de l'avoir sur son trio, lui qui avait des problèmes à se trouver un ailier droit digne de ce nom.



Il débuta donc son séjour à Détroit où il connut les meilleures saisons de sa carrière. C'est toutefois lorsqu'il fut séparé de Steve Yzerman qu'il connut ses meilleurs moments. Jumelé avec Bob Probert et Jimmy Carson lors de la saison 1991-92, ce trio fut surnommé les "Road Warriors" car ils excellaient sur les patinoires adverses malgré les problèmes "douaniers" de Probert qui était interdit de séjour au Canada. C'est Keith Primeau qui prit la place de Probert durant ces matchs en sol canadien. Sheppard connut deux bonnes premières saisons à Détroit, récoltant 36 et 32 buts respectivement. Mais c'est toutefois en 1993-94 qu'il connut sa meilleure saison. Jumelé cette fois avec Sergei Fedorov et pendant que Yzerman et Dino Ciccarelli furent blessé, Sheppard eut énormément de temps de glace. Fedorov était désormais le meilleur joueur de la ligue (il temina la saison avec le trophée Hart) et lui et Sheppard franchirent tous les deux la barre des 50 buts. Sheppard termina sa meilleure saison avec 52 buts et 93 points mais comme lors des saisons précédentes, les Red Wings furent exclus rapidement des séries. 

 
 

La saison suivante fut écourtée par le lock-out mais Sheppard termina quand même la saison avec 30 buts en 43 matchs. Les séries de 1995 allaient toutefois être son dernier moment de gloire avec les Red Wings. L'entraineur Scotty Bowman avait décidé de balancer ses trios et Sheppard jouait dorénavant sur la 4ème ligne. Les Red Wings se rendirent finalement en finale de la Coupe Stanley mais s'inclinèrent en 4 parties contre les Devils du New Jersey et Sheppard ne récolta que 7 points en 17 parties. Durant l'entre-saison, Sheppard et les Red Wings allèrent en arbitrage et il reçut moins d'argent que prévu. Avec cette relation maintenant tendue avec l'équipe et la peur de jouer moins souvent dans le système de Bowman, il demanda d'être échangé lors du début de la saison 1995-96. Bowman, qui était dorénavant complètement gaga du système de jeu soviétique utilisa Sheppard comme monnaie d'échange pour amener un autre joueur soviétique dans son équipe. Il échangea Sheppard aux Sharks de San Jose contre le légendaire Igor Larionov qui lui aussi avait demandé d'être échangé auparavant. Cet échange était risqué et fut initialement critiqué par les gens de Detroit. Larionov était plus agé et Sheppard venait de marquer 30 buts ou plus durant quatre saisons consécutives. Mais Bowman avait finalement l'élément manquant qui lui permit de former son "Russian Five" avec Fedorov, Vyacheslav Kozlov, Vladimir Konstantinov et Slava Fetisov. Les Red Wings purent enfin remporter la coupe Stanley, malheureusement sans Sheppard, en 1997 et 1998.


Pour ce qui est de Sheppard, son séjour à San Jose fut de courte durée. Lors de la même saison, il fut échangé une fois de plus lors de la date limite des transactions aux Panthers de la Floride. Il eut toutefois le temps de marquer 27 buts avec les Sharks en 51 matchs. Il termina la saison avec les Panthers et retourna en finale de la coupe Stanley avec sa nouvelle équipe cendrillon. Comme l'année précédente, son équipe fut balayée en 4 matchs mais il eut un plus grand rôle avec les Panthers terminant au deuxième rang des compteurs de son équipe avec 16 points en 21 matchs.

Sheppard (en haut à gauche) avec les Panthers en 1996

Il joua deux autres saisons avec les Panthers dont une de 29 buts en 1996-97 avant d'être échangé aux Hurricanes de la Caroline en 1998 en retour du gardien Kirk McLean (également un pseudonyme d'un gars de LVEUP). Il joua une saison complète avec les Hurricanes en 1998-99 où il marqua un respectable 25 buts et 58 points suite à quoi il retourna avec les Panthers où il signa un contrat d'un an, son dernier en carrière. Il joua sa dernière saison avec les Panthers en 99-00 où il ne marqua que 10 buts en 47 matchs. Sans contrat pour la saison suivante, il joua une douzaine de matchs à Langnau dans la ligue suisse suite à quoi il prit sa retraite.



Outre le fait qu'il est surtout célèbre pour avoir été acquis en retour de 1$, Ray Sheppard est aussi le premier joueur à avoir réussi à marquer 20 buts avec 6 équipes différentes, chose qu'il a fait avec chacune des équipes pour qui il a joué. Sans avoir réussi à être reconnu parmi l'élite de la ligue, il était toutefois le temps de quelques saisons un des meilleurs à sa position. Il termina sa carrière avec une fiche de 357 buts, 300 passes et 657 points et 817 matchs.
 
Il est présentement membre du comité directeur de l'association des anciens joueurs des Panthers. 





Sources: 
third string goalie 
greateat hockey legends 
wikipedia 
hockeydb 
Heaven on ice: Ray Sheppard's life un hockey, Chess Sheppard

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