Lorsque Keith Acton nous a fait part de son billet sur sa première fois
au Forum (voir texte du 26 mars 2016), je me suis remémoré la toute
première fois que mon père m'avait emmené voir l'action de la LNH.
J'avais 6 ans à l'époque et je commençais à peine à m'ouvrir à ce qui
allait devenir ma passion. C'est la saison suivante que j'allais
entreprendre mon chemin dans le hockey mineur avec mon équipe
pré-novice, "Les Maringouins". Contrairement à Keith Acton, c'était au
Colisée de Québec que nous nous sommes dirigés.
Pour l'occasion,
les Nordiques de Québec (13v - 43d - 12n) recevaient les Rangers de
New-York (34v - 23d - 12n) en ce jeudi 7 mars 1991. J'ai très peu de
souvenirs du match, à l'exception du fait que les Nordiques festoyaient
une (rare) victoire. Grâce à Internet, j'ai pu retracer les statistiques
de cette victoire de 4 à 2, mettant fin à une disette de 11 parties
sans victoire. Mike Hough et Joe Sakic s'étaient éclatés, déjouant John
Vanbiesbrouck 2 fois chacun en plus de récolter chacun une passe, alors
que la réplique des Rangers était venu des bâtons de Kelly Kisio et de
John Ogrodnick contre Jacques Cloutier. Guy Lafleur allait
prendre sa retraite définitive 12 matchs plus tard, une fois la saison
terminée. J'avais sa biographie, "L'ombre et la lumière" entre les
mains, souhaitant un autographe à la fin de la partie. Bien que nous
ayons attendu près du vestiaire à la fin du match, nous n'avons pas
aperçu Lafleur, qui avait dû quitter le Colisée par une autre porte.
Ma
première fois au Forum par contre est beaucoup plus fraîche à ma
mémoire. C'était le 2 décembre 1995. Est-ce que cette date vous rappelle
un événement marquant ?
Eh oui, j'étais présent lors du dernier
match de Patrick Roy avec le Tricolore, une écrasante défaite de 11-1
aux mains de Scotty Bowman et de ses puissants Red Wings.
Avant
le match, mon père m'avait amené manger un smoked meat dans un
restaurent qui bordait le Forum. J'étais fébrile. Depuis la conquête du
Canadiens de leur 24e coupe Stanley, je suivais religieusement les
activités du club. Plus on avançait dans la bâtisse, plus je "capotais" !
Je marchais dans l'aréna où tellement de grands joueurs ont passé. De
plus, comme le Canadiens allait déménager au Centre Molson quelques mois
plus tard, ça ajoutait encore plus à la chance que j'avais. J'ai croisé
Henri Richard et Yvan Cournoyer dans les couloirs du Forum, mais
j'étais trop gêné pour aller leur quérir un autographe.
Mon père
était directeur de comptes commerciaux à la Banque Nationale. Il lui
était facile d'avoir des bons billets à un prix abordable grâce à ses
contacts. Nous avions donc 2 places dans les rouges, environ à 12
rangées de la patinoire. Juste avant d'aller nous asseoir, mon père
m'avait acheté un petit paquet de cartes de hockey de joueurs du
Canadiens. J'étais super heureux, j'avais une carte de plus de Patrick
Roy pour ma collection ! Le match commença sur les chapeaux de roues
pour les Wings. Je me sentais tellement mal de voir mon joueur préféré
(Roy) se faire bombarder de la sorte. Mon père non plus n'en revenait
pas, réalisant que le trio d'Yzerman et la "Quintette Russe" (Fedorov,
Kozlov, Larionov, Lidstrom et Fetisov) se partageaient le temps de
glace, ne laissant que des miettes pour les 3e et 4e trios. Plus le
match avançait, plus je sentais que j'étais le seul fan des Canadiens
qui y "croyait". J'encourageais Roy du mieux que je pouvais, alors
qu'une foule de 18 000 partisans le huait généreusement. Y'a pas à dire,
y'avait de l'ambiance dans ce building ! Au moins, j'avais eu un but du
Canadien à me mettre sous la dent, compté par Mark Recchi avec les
aides de Pierre Turgeon et Vladimir Malakhov. Mon père m'a ramené
quelques fois au Centre Molson les années suivantes, pour assister à des
matchs sans saveur, contre les Islanders et les Senators entre autres.
J'ai
pu emmener mes deux plus vieux fils en février 2015 au Centre Bell,
assister au match entre les Canadiens et les Maple Leafs. Plus que la
victoire de 4-0 des Glorieux, ce qui m'a marqué, et qui a marqué mon
plus vieux, c'est qu'il ait pu disputer un "mini-match" entre la première
et la deuxième période. Il portait pour l'occasion un chandail que
l'organisation fournissait aux jeunes le temps du mini-match. Il avait
choisi le numéro 4, "parce que c'est celui de Jean Béliveau" me
disait-il. Mon coeur de père était ému de voir son fils sur une glace
avec tant d'histoire.
Sources :
Wikipedia, Hockey-Reference
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