mardi 29 mars 2016

Mes premières fois







Lorsque Keith Acton nous a fait part de son billet sur sa première fois au Forum (voir texte du 26 mars 2016), je me suis remémoré la toute première fois que mon père m'avait emmené voir l'action de la LNH. J'avais 6 ans à l'époque et je commençais à peine à m'ouvrir à ce qui allait devenir ma passion. C'est la saison suivante que j'allais entreprendre mon chemin dans le hockey mineur avec mon équipe pré-novice, "Les Maringouins". Contrairement à Keith Acton, c'était au Colisée de Québec que nous nous sommes dirigés.


Pour l'occasion, les Nordiques de Québec (13v - 43d - 12n) recevaient les Rangers de New-York (34v - 23d - 12n) en ce jeudi 7 mars 1991. J'ai très peu de souvenirs du match, à l'exception du fait que les Nordiques festoyaient une (rare) victoire. Grâce à Internet, j'ai pu retracer les statistiques de cette victoire de 4 à 2, mettant fin à une disette de 11 parties sans victoire. Mike Hough et Joe Sakic s'étaient éclatés, déjouant John Vanbiesbrouck 2 fois chacun en plus de récolter chacun une passe, alors que la réplique des Rangers était venu des bâtons de Kelly Kisio et de John Ogrodnick contre Jacques Cloutier. Guy Lafleur allait prendre sa retraite définitive 12 matchs plus tard, une fois la saison terminée. J'avais sa biographie, "L'ombre et la lumière" entre les mains, souhaitant un autographe à la fin de la partie. Bien que nous ayons attendu près du vestiaire à la fin du match, nous n'avons pas aperçu Lafleur, qui avait dû quitter le Colisée par une autre porte.


Ma première fois au Forum par contre est beaucoup plus fraîche à ma mémoire. C'était le 2 décembre 1995. Est-ce que cette date vous rappelle un événement marquant ?



Eh oui, j'étais présent lors du dernier match de Patrick Roy avec le Tricolore, une écrasante défaite de 11-1 aux mains de Scotty Bowman et de ses puissants Red Wings.

Avant le match, mon père m'avait amené manger un smoked meat dans un restaurent qui bordait le Forum. J'étais fébrile. Depuis la conquête du Canadiens de leur 24e coupe Stanley, je suivais religieusement les activités du club. Plus on avançait dans la bâtisse, plus je "capotais" ! Je marchais dans l'aréna où tellement de grands joueurs ont passé. De plus, comme le Canadiens allait déménager au Centre Molson quelques mois plus tard, ça ajoutait encore plus à la chance que j'avais. J'ai croisé Henri Richard et Yvan Cournoyer dans les couloirs du Forum, mais j'étais trop gêné pour aller leur quérir un autographe.

Mon père était directeur de comptes commerciaux à la Banque Nationale. Il lui était facile d'avoir des bons billets à un prix abordable grâce à ses contacts. Nous avions donc 2 places dans les rouges, environ à 12 rangées de la patinoire. Juste avant d'aller nous asseoir, mon père m'avait acheté un petit paquet de cartes de hockey de joueurs du Canadiens. J'étais super heureux, j'avais une carte de plus de Patrick Roy pour ma collection ! Le match commença sur les chapeaux de roues pour les Wings. Je me sentais tellement mal de voir mon joueur préféré (Roy) se faire bombarder de la sorte. Mon père non plus n'en revenait pas, réalisant que le trio d'Yzerman et la "Quintette Russe" (Fedorov, Kozlov, Larionov, Lidstrom et Fetisov) se partageaient le temps de glace, ne laissant que des miettes pour les 3e et 4e trios. Plus le match avançait, plus je sentais que j'étais le seul fan des Canadiens qui y "croyait". J'encourageais Roy du mieux que je pouvais, alors qu'une foule de 18 000 partisans le huait généreusement. Y'a pas à dire, y'avait de l'ambiance dans ce building ! Au moins, j'avais eu un but du Canadien à me mettre sous la dent, compté par Mark Recchi avec les aides de Pierre Turgeon et Vladimir Malakhov. Mon père m'a ramené quelques fois au Centre Molson les années suivantes, pour assister à des matchs sans saveur, contre les Islanders et les Senators entre autres.

J'ai pu emmener mes deux plus vieux fils en février 2015 au Centre Bell, assister au match entre les Canadiens et les Maple Leafs. Plus que la victoire de 4-0 des Glorieux, ce qui m'a marqué, et qui a marqué mon plus vieux, c'est qu'il ait pu disputer un "mini-match" entre la première et la deuxième période. Il portait pour l'occasion un chandail que l'organisation fournissait aux jeunes le temps du mini-match. Il avait choisi le numéro 4, "parce que c'est celui de Jean Béliveau" me disait-il. Mon coeur de père était ému de voir son fils sur une glace avec tant d'histoire.

Sources :
Wikipedia, Hockey-Reference

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