lundi 19 septembre 2016

O-Pee-Chee



Les origines d’O-Pee-Chee remontent à la fin du 19e siècle, mais c’est en 1910 que les frères John McKinnon et Duncan Hugh McDermid s’en portèrent acquéreur. Ces derniers travaillaient pour C.R. Somerville, une entreprise de London, Ontario qui fabriquait des boîtes de carton et de la gomme à mâcher. L’entreprise a été vendue et déménagée à Toronto. Les frères ont alors racheté ses actifs.

En 1921, la Somerville Paper Box a été renommée O-Pee-Chee Company Limited. Le nom vient d’Opechee, un rouge-gorge dans le poème “The Song of Hiawatha“ (“Le chant de Hiawatha“) de Longfellow. On ignore par contre pourquoi ce nom a été choisi.

En 1928, une toute nouvelle usine pour la production de gomme fut inaugurée, toujours à London.


Le 430 Adélaïde, à London, a depuis été converti en lofts

De 1934 à 1941, O-Pee-Chee se mit à produire des cartes de hockey pour accompagner sa gomme. En 1937, il y eut une collection de baseball, en 1938, une de Mickey Mouse et en 1939, une au sujet des Forces armées. Elle signa également des ententes de distribution avec d’autres entreprises dans le domaine de la confiserie.

En raison du rationnement relié à la guerre, l’entreprise dut alors se rabattre sur des contrats d’approvisionnement de poudre d’œuf déshydraté. Elle continua toutefois à produire son produit vedette, la gomme Thrills (la gomme mauve à saveur de “savon“ qui est toujours produite).



En 1945, Somerville Paper Box (la division des boîtes de carton) a été vendue à Garfield Weston, de la Boulangerie Weston (et le grand-père de Galen Jr, qu’on voit dans les publicités des produits “Le choix du Président“).

Les deux McDermid moururent dans les années 1940, laissant la place au fils de l’un des deux. Celui-ci décéda à son tour en 1953. Un employé de longue date, Frank Leahy, devint alors président et éventuellement, propriétaire.

En 1958, O-Pee-Chee marqua son retour dans le marché des cartes. Elle signa une entente avec Topps, de Brooklyn. Elle commercialisa alors au Canada des séries de hockey, de baseball et de football canadien et de plusieurs sujets sans lien avec le sport (Beatles, les drapeaux, des émissions de télévision, etc.) sous le nom de Topps. C’est également avec Topps qu’elle signa une entente pour fabriquer sous license la gomme Bazooka (et ses “mémorables“ blagues). La gomme représentait tout de même une part substantielle de son chiffre d'affaires. En 1970, l'entreprise produisit 3,4 millions de kilos de gomme à mâcher de toutes sortes.

On voit ici le logo avec les deux enfants qui tiennent
le "O" et le troisième à l'intérieur
À partir de 1965, sa collection de baseball, bien que toujours dérivée de celle de Topps, fut commercialisée sous son propre nom. En 1968, ce fut au tour des collections de hockey et de football canadien de faire de même.

Au fil des ans, les collections ont d’abord comporté le même nombre de cartes, puis les collections de hockey sont devenues plus grandes et celles de baseball plus petites (avec une emphase sur les Expos, puis les Blue Jays). Le design des cartes supplémentaires, la traduction française des textes, la fabrication et l’emballage étaient alors effectués à London.

De 1974 à 1978, O-Pee-Chee produisit en solo quatre collections de l’AMH (Association mondiale de hockey).

Frank Leahy mourut en 1980 et son gendre, Gary Koreen, prit la relève.

En 1982-83 et en 1983-84, le marché du hockey lui parut si peu intéressant que Topps décida de ne pas produire de collection de hockey pour les États-Unis. Comme il s’agissait du produit phare d’O-Pee-Chee (beaucoup plus populaire que le baseball, inversement à Topps), elle en produisit une par elle-même. Par contre, la décennie 1980 a été celle où l’on a vu la popularité des collants monter en flèche. O-Pee-Chee en produisit des albums, alors que la fabrication des collants fut donnée en sous-traitance à l’italienne Panini, jusqu’à ce que Panini obtienne sa propre license. La popularité des collants a ensuite diminué.

Après avoir déménagé dans une nouvelle usine en 1989, l’entreprise dut affronter une nouvelle compétition en 1990-91. D’autres firmes vinrent briser le monopole O-Pee-Chee / Topps dans le monde de la carte de hockey. (Donruss et Fleer avaient déjà fait leur entrée dans le marché de la carte de baseball en 1981.) Ce fut d’abord Pro-Set, de Dallas, puis Score et Upper Deck, puis d’autres qui n’ont fait que passer.

L’arrivée de cette intense compétition, qui créa le boum des cartes au début des années 1990, fit mal à O-Pee-Chee, malgré le succès de ses séries “Premier“. Celles-ci ne contenaient d'ailleurs plus l’éternel bâtonnet de gomme dur et poudré qui donnait une odeur particulière aux cartes, mais qui les recouvraient de sucre et qui avait un goût plutôt discutable.


Une trace de gomme...

La surproduction, qui mena à l’éclatement de la bulle des cartes, combinée avec la grève du baseball en 1994 et le lock out de la LNH en 1994-95 incitèrent O-Pee-Chee à quitter le marché des cartes sportives après 1994-95.

Koreen vendit son entreprise (dorénavant spécialisée exclusivement en confiserie) à Nestlé en 1996, mais il conserva les droits sur le nom O-Pee-Chee. Par la suite, des collections ont été commercialisées sous ce nom par Topps, puis à partir de 2006, par Upper Deck.


Sources: “Hey! Wow! Lookithat! Look at all that bubble gum! Yes mother, tons of it!” de Alan Walker, 8 mai 1971, The Gazette Canadian Magazine, p.14 à 20, “Scavenger Hunt“ de Reid Creager, Beckett Sports Collectible Vintage, mai 2002, wikipedia.org.

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