jeudi 21 juin 2018

1ers choix des Canadiens: Les flops








Parmi les 77 joueurs choisis en première ronde par les Canadiens, on en retrouve plusieurs qui ont connu de courtes carrières, qui ont déçu ou qui ont carrément été des flops.  En excluant les quatre derniers (Scherbak, Juulsen, Sergachev et Poehling) qui n’ont pas encore eu vraiment l’occasion de faire leurs preuves, on en retrouve 26 sur 73 (plus d’un sur trois) qui n’ont pas joué 200 matchs dans la LNH.

Mais comment classe-t-on les flops?  Pour faire mes choix (bien subjectifs et personnels), j’ai pris en considération le rang de repêchage, le nombre de matchs joués et les performances générales.  J’ai aussi été plus clément avec certaines époques, principalement les premiers repêchages, où les meilleurs n’avaient pas à s’y soumettre, car ils avaient déjà été signés par les équipes en fonction des anciennes règles.  (Par exemple, Bobby Orr n’a pas eu à être repêché par les Bruins en 1966, puisqu’ils possédaient déjà ses droits depuis un moment.)

J’ai également pris en considération les attentes.  Lorsque Sam Pollock bénéficiait de trois ou quatre choix de première ronde, il pouvait y aller de choix plus audacieux, sans qu’il n’y ait vraiment de conséquences si le joueur ne se développait pas comme prévu.

Ailier gauche : Terry Ryan (8e, 1995)
1994-95, c’est l’année du premier lock out et de la dernière année des Nordiques.  De leur côté, les Canadiens ont connu une saison décevante et ont raté les séries.  Ils se sont alors retrouvés avec le huitième choix au total. 

Le jour du repêchage, ils ont jeté leur dévolu sur Terry Ryan, un terre-neuvien qui venait de connaître une saison de 50 buts avec les Americans de Tri-City de la WHL.

Dès 1996-97, il fut rappelé à Montréal pour trois matchs.

L’année suivante, après avoir terminé son stage junior, il gradua avec les Canadiens de Fredericton, en plus de jouer quatre autres matchs dans la LNH.

En 1998-99, il joua une autre saison à Fredericton, en plus de jouer son huitième et dernier match dans la Ligue nationale, toujours sans obtenir de point, mais en continuant de faire la fête.

Il signa ensuite avec les Maple Leafs de St.John’s, avant de se promener dans la IHL, la WCHL, l’ACHL et l’ECHL.

Huit petits matchs dans la LNH pour un huitième match au total, c’est évidemment bien peu, d’autant plus que le dixième (Radek Dvorak) en a joué 1260 et le onzième (Jarome Iginla) en a joué 1554.

Il a par la suite fait partie de l’équipe canadienne de hockey balle, tenu de petits rôles dans des émissions comme ″Republic of Doyle″ et même tenté sa chance en humour. 

Il a également publié une biographie, ″Tales of a First Round Nothing″.

Mentions honorables: Jan Ingman, Alain Héroux

Centre : Doug Wickenheiser (1er, 1980)


À la base, on peut considérer que de jouer 556 matchs dans la LNH et y compter 111 buts représentent une carrière plus que respectable.  Le problème avec Wickenheiser repose plutôt avec les attentes immenses qu’on avait mises en lui.

Comme à son habitude, Sam Pollock avait habilement manœuvré pour obtenir le premier choix des Rockies du Colorado.  Les faibles Rockies ayant terminés derniers, les Canadiens se retrouvèrent ainsi avec le premier choix au total, un an après avoir remporté une quatrième Coupe en quatre ans.

Toutefois, le successeur de Pollock, Irving Grundman, a passé outre le favori local, un petit centre, Denis Savard, pour y préférer un gros centre des Pats de Régina, Wickenheiser.  À sa défense, ce dernier était tout de même classé premier espoir par le Hockey News.  Par contre, il demeure qu’une fois leurs carrières respectives terminées, Savard (avec 1338) a accumulé plus de 1000 points de plus que Wickenheiser.  En fait, il n’y a pas eu que Savard (choisi troisième par Chicago) qui a connu une plus belle carrière que Wickenheiser.  Dave Babych (2e par Winnipeg), Larry Murphy (4e par Los Angeles) et Paul Coffey (6e par Edmonton) auraient aussi tous constitués de meilleures prises que Wickenheiser.

Ce pauvre Doug n’a jamais pu vivre avec les attentes énormes à son endroit.  Il a tout de même connu une saison de 25 buts en 1982-83 (le huitième total de l’équipe), avant d’être échangé en décembre 1983.  Il prit alors le chemin de St-Louis avec Gilbert Delorme et Greg Paslawski en retour de Perry Turnbull.

Il fit ensuite des passages avec les Canucks, les Rangers et les Capitals, avant de se retrouver en Italie, en Allemagne, puis dans l’IHL.

Il est décédé du cancer en 1999.

Mentions honorables: Gord McTavish, Alfie Turcotte, Matt Higgins, Éric Chouinard

Ailier droit : Lindsay Vallis (13e, 1989)


En 1989, les Canadiens repêchent au milieu de la première ronde.  Ils choisissent alors un ailier droit des Thunderbirds de Seattle, Lindsay Vallis, juste devant un de leurs futurs joueurs, Kevin Haller.

Il joua trois ans avec les Canadiens de Fredericton, avec plus ou moins de succès.  Il eut toutefois l’occasion de faire ses débuts dans la LNH le 5 janvier 1994, dans un match au Colisée de Québec.  Ce sera finalement son seul.

L’année suivante, il s’est retrouvé avec les Icecats de Worcester, un club de la Ligue américaine qui à ce moment n’avait pas d’affiliation avec une équipe de la Ligue nationale.

Il a ensuite joué dans la WCHL, puis l’UHL, avant de prendre sa retraite en 2000.

Mentions honorables: Bruce Baker, José Charbonneau, Louis Leblanc, Michael McCarron?

Défenseur : Brent Bilodeau (17e, 1991)


En 1991, Montréal pigeait pour une troisième année de suite chez les Thunderbirds de Seattle de la WHL pour leur choix de premier tour.  Tel que mentionné plus haut, Lindsay Vallis a été un flop.  Le deuxième, Turner Stevenson, a tout de même connu une carrière respectable de 644 matchs dans LNH.  Le troisième, Bilodeau, a fait pire que Vallis, puisqu’il n’a pas disputé un seul match dans la Ligue nationale.

Après deux saisons avec les Canadiens de Fredericton de la Ligue américaine, où il a accumulé un total de 19 points, le gros défenseur s’est promené ailleurs dans la AHL et l’IHL. 

Il a ensuite terminé sa carrière de joueur en jouant six ans avec les Chiefs de Johnstown de l’ECHL. 

Il a ensuite tenté sa chance derrière un banc dans les circuits mineurs, avec plus ou moins de succès.

Défenseur : David Fischer (20e, 2006)


Pour un choix de première ronde, il est difficile d’argumenter qu’on n’est pas un flop lorsqu’on ne joue aucun match dans la Ligue nationale.  Dans le cas de Fischer, non seulement il n’a pas joué dans la LNH, mais en plus, il n’a joué que deux petits matchs dans la Ligue américaine.  Fait à noter, ces deux matchs n’ont pas été disputés avec les Bulldogs de Hamilton, la filiale des Canadiens à l’époque.  À sa sortie de l’Université du Minnesota, les Canadiens avaient déjà démissionné au sujet de ce choix de l’ère Gainey et renoncèrent à lui offrir un contrat.  Il se retrouva alors avec les Everblades de la Floride dans la ECHL.

C’est donc avec les Aeros de Houston, la filiale du Wild de son état natal, que Fischer les a disputés.

Il s’est ensuite dirigé vers l’Allemagne.  Il joue maintenant en Autriche.

L’histoire de Fischer est déjà assez décevante, mais elle ne s’arrête pas là.  En 2006, au 22e rang, deux rangs après les Canadiens, les Flyers repêchaient un espoir de la LHJMQ, un certain Claude Giroux…

Mentions honorables: Jim Pritchard, Robin Sadler, Éric Charron 

Gardien : Ray Martyniuk (5e, 1970)


Au repêchage de 1970, les Canadiens choisissaient au cinquième et au sixième rang.  Avec le sixième choix, ils optèrent pour Chuck Lefley, qui connut tout de même une carrière respectable.

Le cinquième choix fut moins heureux.  Il se porta sur le gardien des Bombers de Flin Flon, Ray Martyniuk.  Toutefois, il avait déjà devant lui Rogatien Vachon et Philippe Myre avec les Canadiens, en plus de Wayne Thomas et un certain Ken Dryden avec les Voyageurs de Montréal.  Dryden fut rappelé à la fin de la saison, pour s’imposer avec brio.  Le reste fait partie de l’histoire.

De son côté, Martyniuk joua 10 matchs avec les Voyageurs, en plus de s’aligner avec les Totems de Seatlle de la WHL et les Blues de Kansas City de la CHL.

Ces 10 parties furent les seules qu’il disputa dans l’organisation des Canadiens, puisqu’il devint évident qu’il n’avait pas d’avenir à Montréal.  Il fut alors échangé aux Golden Seals contre des considérations futures qui devinrent Tony Featherstone, qui ne joua jamais avec les Canadiens non plus.

Martyniuk s’aligna entre autres avec les Golden Seals de Columbus, en plus de se promener dans la AHL, la WHL et la CHL.  Il demeura un moment avec les Golden Eagles de Salt Lake, qui remportèrent la Coupe Adams en 1975 avec Jack Evans derrière le banc.

Par contre, Martyniuk ne joua jamais dans la LNH.  Il fut rappelé par les Golden Seals, mais dut se contenter de rester sur le banc.

Après sa carrière, il travailla pour Coca-Cola comme technicien.  Il est décédé en 2013.  

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