dimanche 20 septembre 2020

Bagarre dans les estrades du Colisée de Québec



Le 20 mars 1982, les Nordiques affrontaient les Canucks de Vancouver au Colisée. Montrant une fiche de 31-27-14, il y avait peu d’enjeu pour eux. En effet, à ce moment, les équipes qui accédaient aux séries étaient désignées par division. Dans la division Adams, les faibles Whalers étaient déjà éliminés depuis un moment, assurant les quatre autres équipes, incluant les Nordiques, de leur place. Toutefois, au quatrième rang et avec seulement huit matchs à disputer, il leur était impossible de rattraper les Sabres au troisième rang. 

La situation des Canucks était différente. Dans la division Smythe, les Oilers s’étaient détachés par le haut, les Rockies du Colorado avaient été largués par le bas, mais les trois autres équipes, Vancouver, Calgary et Los Angeles, étaient au cœur d’une lutte serrée. 

Alors que les Canucks menaient 3-2 en troisième période, Marián Šťastný égalisa la marque à 17:44, dans un match jusque-là sans réel éclat. 


Dans la dernière minute de jeu de ce qui s'avéra un match nul de 3-3, son frère Peter appliqua une mise en échec sur le subtile Dave "Tiger" Williams, près du banc des Canucks. Celui-ci répliqua en s’élançant avec son bâton à la hauteur de la tête. Une bagarre éclata et le tout tourna à la foire. 

Un partisan plutôt téméraire en profita alors pour frapper Williams. Ses coéquipiers Marc Crawford (futur entraîneur des Nordiques), Curt Fraser et Doug Halward sont ensuite venus à sa défense au milieu de la foule, tout comme son entraîneur Harry Neale. 

Des accusations de voies de fait ont été portés, en plus d’autres qui ont visé des spectateurs qui ont lancé des objets sur la patinoire. 

Une semaine plus tard, le président de la ligue, John Ziegler, rendit sa décision.  L’entraîneur Harry Neale fut suspendu pour 10 matchs, Halward pour 7 matchs et Kevin McCarthy pour un. De plus, Halward, McCarthy, Marc Crawford, Curt Fraser et le soigneur Larry Ashley ont reçu des amendes de 500$ chacun, auxquelles s’ajoutèrent celle de 7500$ de l’équipe. Halward et Neale estimèrent la situation injuste, jugeant qu’ils ne faisaient que défendre leur coéquipier.  Neale mentionna également que les baies vitrées devraient être plus hautes au Colisée.

Il s’agissait de la deuxième fois dans LNH où une bagarre se transporta dans les estrades. La première fois, c’était le 23 décembre 1979, alors que des joueurs des Bruins montèrent dans les estrades du Madison Square Garden et que Mike Milbury frappa un partisan des Rangers avec une chaussure.

À ce moment, il ne restait que cinq matchs à la saison des Canucks. Par contre, les suspensions imposées avaient la particularité d’inclure les séries. C’est l’entraîneur-adjoint, Roger Neilson, qui remplaça Neale derrière le banc des Canucks. Par contre, avec Neilson en place, Vancouver ne perdit aucun match en saison et balaya les Flames au premier tour des séries. Au même moment, les Kings surprirent les favoris, les Oilers. 



https://www.youtube.com/watch?v=KI6886QaN14

Comme les Canucks ne perdaient plus, Neilson fut confirmé comme entraîneur-chef. Quant à Neale, il fut promu au poste de directeur-gérant. 

En mission, les Canucks, qui jusque-là avaient une histoire peu glorieuse et qui n’avaient jamais remporté une série, continuèrent leur chemin, en éliminant Los Angeles et Chicago. Ils atteignirent ensuite la finale, où toutefois ils perdirent contre les Islanders. 

D’une certaine façon, on peut donc dire que le mémorable parcours en séries des Canucks de 1982 a débuté un samedi soir au Colisée de Québec. 

Vancouver retomba ensuite dans sa médiocrité et dut attendre dix ans avant de remporter une autre série. 

Sources : "Un partisan frappe Dave « Tiger » Williams" d’André Bellemare, Presse canadienne, Le Devoir, 22 mars 1982, page 10, 

"Nordiques fans rile Canucks in 3-3 tie", CP, Montreal Gazette, March 22, 1982, page E2, 

"Les Nordiques sauvent les meubles" de Maurice Dumas, Le Soleil, 22 mars 1982, page C2, 

"Les Canucks poursuivis", Le Soleil, 23 mars 1982, page C1, 

"Neale se prétend remis de son choc", UPI, Le Soleil, 29 mars 1982, page C1, 

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