lundi 29 mars 2021

Trêve de hockey #103 - George Eaton



Dimanche, au Grand Prix du Bahreïn de 2021, le premier de la saison, on y a vu Nikita Mazepin, un pilote russe, faire ses débuts avec Haas, une écurie de fond de grille. Ses débuts furent pour le moins décevants, puisqu’il n’est pas parvenu à compléter un seul tour, faisant une sortie de piste presque immédiatement.

Laissons la chance au coureur. Peut-être que Mazepin pourra éventuellement faire preuve de son talent. Il est toutefois intéressant de noter que l’an dernier, Mazepin n’a terminé que cinquième en F2. Si le champion, Mick Schumacher (le fils de l’autre) a aussi gradué en F1, étant maintenant le coéquipier de Mazepin chez Haas, ce ne sont pas tous les pilotes devant lui qui obtinrent un volant permanent en F1.

Pour se rendre à ce niveau, il faut évidemment un certain de talent, mais ce n’est pas toujours nécessairement ce qui départage les pilotes. Les budgets sont astronomiques et l’argent peut avoir son mot à dire, surtout si papa en a. Vous ne serez donc probablement pas surpris d’apprendre que le père de Mazepin est l’actionnaire principal d’Uralchem, le plus important producteur d’engrais de Russie. Cette dernière possède 20% d’Uralkali, le plus grand producteur de potasse au monde et qui est devenu cette année… le principal commanditaire de Haas.

Mazepin n’est pas le premier à bénéficier des ressources du paternel pour se hisser au plus haut niveau de compétition. On peut penser au canadien Nicholas Latifi, pilote chez Williams. L’équipe est entre autres commanditée par Sofina Foods (Janes, Mastro, distributeur de Lavazza et Rio Mare), l’entreprise de son paternel. À une certaine époque, on retrouvait Hiro Matsushita en Champ Car. Sur ses voitures, on retrouvait bien sûr Panasonic, la marque appartenant à la compagnie qui porte son nom et qui a été fondée par son grand-père. (J’hésite à inclure Lance Stroll dans cette liste puisque, bien que son père soit riche à craquer, il a tout de même obtenu jusqu’à maintenant trois podiums en Formule 1 et ce, avec des voitures ne faisant pas toujours partie de l’élite. Ce n’est tout de même pas à la portée de tous.)

Avant eux, le Canada a aussi eu un pilote avec un nom familier : George Eaton.

George est l’arrière-petit-fils de Timothy, qui a fondé en 1869 la chaîne de magasins qui, à une certaine époque, dominait le marché canadien. Son père, John David, a été président de l’entreprise familiale de 1942 (trois ans avant la naissance de George) à 1973. Mais pendant que son père dirigeait cette bannière bien en vue, George avait un autre intérêt : la course automobile.

En 1966, il s’acheta une Shelby Cobra, qu’il n’a pas trouvé dans le catalogue de l’entreprise dirigée par son père, pour participer à des courses. L’année suivante, il se porta acquéreur d’une McLaren pour participer à la série Canam.

En 1968, il termina onzième dans ce championnat, au sein d’une écurie qui portait son nom. Il est entre autres parvenu à terminer troisième à Laguna Seca dans des conditions pluvieuses.

L’année suivante, il se hissa au cinquième échelon, en plus de participer au championnat de Formule A, où il remporta l’épreuve du Mont-Tremblant. Ceci lui permit de louer une BRM pour les Grands Prix de F1 des États-Unis et du Mexique. Toutefois, dans les deux cas, il se qualifia dernier et il ne parvint pas à terminer ces courses.


Il réussit malgré tout à conserver ce volant chez BRM pour 1970. Devenant le premier canadien à devenir pilote de F1 à temps plein, il disputa 10 des 13 courses. Son meilleur résultat fut obtenu au Grand Prix du Canada, disputé au Mont-Tremblant cette année-là, avec une dixième place. Il disputa également la saison de la série Canam, où il ne marqua des points qu’à une seule reprise.  Ce fut une troisième place sur la seule piste qui semblait lui sourire un peu, encore une fois le Mont-Tremblant.

Suite à cette saison décevante, il revint en 1971 pour disputer quatre courses USAC (l’ancêtre du Champ Car) et le Grand Prix du Canada (disputé cette fois à Mosport). Son meilleur classement fut alors une neuvième place à Milwaukee.

Il tenta aussi sa chance du côté des courses d’endurance, en plus d’essayer (sans succès) de se qualifier pour le Indy 500 de 1972.

Il prit ensuite sa retraite de la course, pour entrer au service de l’entreprise familiale. Il fut vice-président de 1975 à 1991, avant d’en prendre la tête.  Par contre, sa présidence ne parvint pas à freiner le déclin de l’entreprise, déjà entamé et où les mauvaises décisions se sont accumulées.

En 1997, il dut céder sa place à quelqu'un qui ne faisait pas partie de la famille.

L’entreprise fit faillite en 1999. Sears tenta alors de ressusciter la marque, mais l’expérience cessa en 2002.

Il siégea ensuite sur différents conseils d’administration d’entreprises, en plus de se consacrer à des œuvres de charité et philanthropiques. Il fait toujours partie du conseil d’administration de la Fondation de l’Hôpital général de Toronto.

Celui qui a dans sa jeunesse aussi été promoteur de concerts rock fait aujourd’hui partie du Temple de la renommée des sports motorisés du Canada.

Sources :

"12 novembre : Anniversaire de George Eaton, pilote canadien qui a couru en F1 avec BRM" de René Fagnan, 12 novembre 2020, Pole Position (poleposition.ca),

cmhf.ca, f1forgottendrivers.com, statsf1.com, tgwhf.ca, wikipedia.org.

jeudi 25 mars 2021

Les grands voyageurs #5: Bryan Helmer

 


Le joueur d'aujourd'hui n'est pas nécessairement un de ceux qui ont joué pour un nombre record d'équipes ou de ligues, malgré qu'il a quand même beaucoup bougé. Mais sa constance et sa longévité lui ont tout de même permis d'inscrire son nom dans l'histoire du hockey.



Né le 15 juillet 1972 à Sault Ste. Marie en Ontario, le défenseur Bryan Berry Helmer n'a pas été repêché après quatre saisons dans le junior A ontarien au début des années 90. Toutefois, son bon jeu acharné dans le Junior A fut suffisant pour capter l'attention d'un recruteur des Devils et un contrat des ligues mineures. 

Il débuta donc professionnellement en 1993-94 avec le club-école des Devils, les River Rats d'Albany. Il joua en tout 5 saisons à Albany, se méritant au passage la coupe Calder de 1995. Lors de la saison 97-98, il se mérita une place sur la première équipe d'étoile de la AHL et mena la ligue pour les passes chez les défenseurs avec une fiche de 14 buts et 49 passes pour 63 points. Tout cela ne fut toutefois pas suffisant pour se mériter un essai avec le puissant grand club au New Jersey. Il attira cependant l'attention des Coyotes de Phoenix qui le signèrent comme agent libre pour la saison 1998-99.

Il put donc faire ses débuts dans la LNH avec les Coyotes mais ne fit pas une très bonne impression. Après seulement 11 matchs à Phoenix et quelques matchs à Las Vegas dans la IHL, il fut placé au ballotage et réclamé par les Blues. Il termina donc la saison en faisant la navette entre St.Louis et leur club-école à Worcester dans la AHL. Il récolta toutefois ses premiers points à St.Louis où il récolta 4 passes en 29 matchs. 

Il joua une autre année dans l'organisation des Blues en 1999-2000 suite à quoi il signa avec les Canucks. Il passa trois saisons à Vancouver, faisant encore la navette avec leur club-école, d'abord à Kansas City dans la IHL et ensuite le Moose du Manitoba dans la AHL. Sa meilleure saison dans la LNH fut celle de 2001-02 où il joua 40 matchs et récolta 5 buts et 5 passes en plus de jouer en séries pour la première fois. 

Il retourna toutefois dans l'organisation des Coyotes lorsque les Canucks l'échangèrent à Phoenix en retour de Martin Grenier. Il joua donc la saison à 2003-04 à Phoenix, partageant encore son temps entre le grand club et le club-école, cette fois les Falcons de Springfield dans la AHL.



Durant le lock-out de 2004-05, il signa un contrat de deux ans avec les Red Wings mais passa l'entièreté de ces deux années dans la AHL avec les Griffins de Grand Rapids. Ce fut ensuite un autre contrat de deux ans et un autre retour avec les Coyotes mais là encore aucun rappel dans la LNH et donc deux années avec le Rampage de San Antonio, toujours dans la AHL, où il fut nommé capitaine.

Ensuite ce fut au tour des Capitals de signer le vétéran défenseur comme police d'assurance dans les mineures. Désormais âgé de 36 ans, il ne s'attendait plus à revenir un jour dans la grande ligue. Il fut nommé capitaine des Bears de Hershey, club-école des Capitals. Ces derniers eurent toutefois plusieurs blessés à la défense durant cette saison 2008-09 et Helmer put revenir chausser les patins dans la LNH pour un dernier séjour de 12 matchs où il amassa 3 passes. Il fut retourné à Hershey pour terminer la saison et ce fut une belle finale car l'équipe remporta la Coupe Calder, exploit qu'ils répétèrent ensuite en 2009-10.



Après un début de saison où il n'avait pas encore déniché un poste, il signa à la mi-saison 2010-2011 avec les Barons d'Oklahoma City. Au fil de toutes ces années passées dans la AHL, Helmer était rarement parmi les meneurs pour les points chez les défenseurs, sa meilleure saison étant toujours celle de 1997-98 de 63 points discutée plus haut et sa deuxième meilleure saison fut ensuite en 2005-06 à Grand Rapids où il obtint 56 points. Toutefois, sa longévité dans cette ligue fit en sorte qu'en janvier 2011, une semaine après avoir signé avec les Barons, il devint le meneur dans l'histoire de la AHL pour les défenseurs lorsqu'il obtint son 520e point, dépassant ainsi le précédent détenteur du record, John Slaney. 

Durant cette même saison, il franchit également le plateau des 1000 matchs joués dans cette ligue, faisant de lui seulement le 7e de l'histoire et le dernier à ce jour à atteindre ce plateau dans la AHL. Il est également le seul défenseur parmi ces sept joueurs. Il se mérita après cette saison le trophée Fred T. Hunt Memorial, récompensant la persévérance et l'esprit sportif dans la LNH, soit la version AHL du trophée Masterton.

Il joua une autre saison à Oklahoma City et ensuite un dernier 24 matchs durant la saison 2012-13 avec les Falcons de Springfield, où il avait auparavant joué en 2003-04. Cette saison 2012-13 était sa 20e saison professionnelle, sa 19e dans la AHL alors que la seule saison où il n'y a pas joué fut lors de la saison 2000-01, dernière saison d'existence de la IHL où était situé le club-école des Canucks.


Il prit ensuite sa retraite comme joueur. Il avait alors au compteur 1116 matchs joués, ce qui le place au 3e rang dans l'histoire de la AHL derrière Willie Marshall et Fred Glover. Il est cependant au premier rang pour les matchs joués en séries avec 159, incluant 7 présences en finale de conférence et 3 championnats de la Coupe Calder. 

En 1116 matchs dans la AHL, sa fiche est de 129 buts et 435 passes pour 564 points.
En 146 matchs dans la NHL, sa fiche est de 8 buts et 18 passes pour 26 points.

Durant ces 20 années de hockeyeur professionnel, il porta en tout l'uniforme de 14 équipes dans la AHL(8), LNH (4) et IHL (2).

Après sa retraite, il fut brièvement assistant entraineur avec les Petes de Peterborough et ensuite avec les Bears de Hershey. Il est toujours à l'emploi des Bears à ce jour comme VP des opérations hockey.


Sources:
Barons' Bryan Helmer sets AHL record during win, The Oklahoman, 13 janvier 2011
AHL Hall of fame
No quit in AHL veteran Bryan Helmer, CBC Sports, 25 janvier 2013

samedi 20 mars 2021

Quand le propriétaire des Canucks s'est retrouvé en prison


En 1966, lorsque la LNH a décidé de passer de 6 à 12 équipes, la ville de Vancouver croyait avoir les atouts nécessaires pour faire partie des élues. À ce moment, on y retrouvait une équipe de la WHL (version professionnelle mineure de l’époque, et non la version junior d’aujourd’hui) qui avait du succès.

On admit finalement six villes, toutes américaines, incluant St-Louis, qui n’avait pourtant pas soumis de candidature. Toutefois, Vancouver fut mise de côté. La décision fut évidemment très mal reçue sur la côte ouest. Les réponses offertes par la ligue furent que le groupe d’actionnaires était trop nombreux et que la présentation faite par le groupe était mauvaise. Une rumeur évoqua également une vengeance de Stafford Smythe, le propriétaire des Leafs, qui avait proposé quelques années plus tôt de bâtir un nouvel aréna à Vancouver à condition que la ville lui donne un terrain, proposition qui avait été refusée.

Après avoir bloqué un an plus tard un déménagement des catastrophiques Seals d’Oakland en Colombie-Britannique, la LNH accepta finalement pour la saison 1970-71 d’admettre Vancouver. Toutefois, le prix d’entrée avait triplé en trois ans, passant de 2 à 6 millions $, ce qui rebuta le groupe local.  Pour le remplacer, le propriétaire des North Stars, Gordon Ritz, recruta un homme d’affaires de Minneapolis, Tom Scallen, propriétaire de Medicor, une firme de financement du milieu médical et de la troupe sur glace Ice Follies. En plus d’investir quelques millions de ses propres fonds, Scallen dut en emprunter trois autres pour acquérir une participation majoritaire dans l’équipe et ce, par l’entremise de Medicor.

Si l’équipe eut un départ difficile sur la patinoire, elle se révéla un franc succès d’un point de vue commercial.

Les choses se sont toutefois gâtées lorsque Scallen a émis un prospectus et recueilli 3 millions d’investissement pour Northwest Sports Enterprises (l’entreprise qui détenait les Canucks). Par contre, Scallen a pris ces fonds pour rembourser la dette de Medicor (l’entreprise de Scallen). Il fut donc accusé d’avoir émis un faux prospectus, de vol et de fraude.

La franchise, déjà faible sur la glace, fut au fil des événements plongée dans la tourmente, marquée de rumeurs, négociations et de tentatives d'acquisition.


Scallen affirma qu’il avait seulement jugé que les fonds seraient mieux utilisés du côté américain et était convaincu qu’il ne faisait rien d’illégal.  En 1974, il fut néanmoins condamné à deux ans de prison. Il en purgea neuf mois.

Pour des raisons obscures, Scallen débuta sa peine dans un pénitencier à sécurité maximum.  Il y fut témoin d'événements perturbants, incluant la vue d'un prisonnier battu à mort.  Transféré dans une prison à sécurité minimum après deux mois, il dut se résoudre à passer son temps en faisant des corvées de pommes de terre, au lieu d'organiser des tournées pour sa troupe.

Les événements forcèrent alors Scallen à vendre ses parts des Canucks, qui furent éventuellement rachetées par Frank Griffiths, propriétaire de stations de radio et de télévision dans la région.  Au début, une structure de groupe devait à nouveau être en place, mais lorsque vint le temps sortir le chéquier, les désistements s'enchaînèrent encore.  Griffiths se retrouva ainsi presque seul et hésitant.  Il faut se rappeler que la Ligue nationale était à ce moment en guerre avec l'AMH et les salaires des joueurs étaient en forte progression.  C'est finalement son épouse qui insista pour qu'il aille de l'avant.  Il paya alors 8,5 millions $ avec un partenaire minoritaire.  Avec son fils Arthur qui prit sa suite, la famille Griffiths a ensuite détenu les Canucks jusqu’en 1997.

À sa sortie de prison, Scallen retourna au Minnesota. Au fil des ans, il investit entre autres dans les produits agricoles, l’immobilier, l’hôtellerie, le théâtre, les Ice Capades et les Harlem Globetrotters. Il tenta (sans succès) de doter le Minnesota d’une équipe de la USFL et posséda l’éphémère franchise de l’endroit de l’Arena Football.

Bien qu’il se sentit victime d’une injustice et estima que s’il avait été canadien, il n’aurait pas été accusé, il n’en a pas tenu rigueur aux gens de Vancouver.  Il continua de suivre les Canucks et alla les voir à chaque fois qu’ils jouaient au Minnesota.  Pour expliquer ses déboires, il soupçonna toutefois ses anciens partenaires d'avoir voulu se débarrasser de lui.

Scallen obtint son pardon du gouvernement canadien en 1982.

Il est décédé en 2015, à l’âge de 89 ans.

Sources :

"Coast Puck Interest Cry Foul", CP, February 10, 1966, Calgary Herald, page 23;

"Vancouver Has Self To Blame - NHL" de Ted Blackman, February 11, 1966, Montreal Gazette, page 21;

"Jail for Vancouver hockey man", UPI, June 3, 1974, Lodi News-Sentinel, page 11;

"The money men make a franchise happen" de Bruce Constantineau, September 29, 2009, Vancouver Sun (vancouversun.com);

"Scallen brought NHL to Vancouver, then his world came crashing down" de Greg Douglas, June 4, 2011, Vancouver Sun (pressreader.com);

"The unsinkable Thomas Scullen: Old-school showman and dealmaker dies at 89" de Graydon Royce, March 23, 2015, Minneapolis Star Tribune (startribune.com);

"Canucks at 50: Griffiths’ local ownership to the rescue in the ′70’s" de Patrick Johnston, November 21, 2019, Vancouver Province (theprovince.com); 

"Canucks at 50: Coley called `the shots` in Canadians capturing control of club", Staff Reporter, November 21, 2019, Vancouver Province (theprovince.com).


vendredi 19 mars 2021

Les chandails les moins mémorables



Voici une drôle de liste que j'avais envie de faire. Comme la ligue a récemment lancé son programme "Reverse Retro", je me suis dis que j'allais faire une genre de version fuckée de ce programme. Mais cette fois, il s'agit de choisir le chandail le moins mémorable que chaque équipe a porté durant son histoire. On s'entend ici que je ne parle pas nécessairement des chandails les plus laids mais plutôt des plus ordinaires ou des plus oubliés lorsqu'on regarde l'ensemble de l'histoire de chaque équipe. C'est un peu de quoi aurait l'air la ligue avec le pire département de marketing au monde. On pourrait appeler ça le programme ''Boring Retro'' si ça vous chante...

C'est assez abstrait mais vous devriez comprendre au fur et à mesure. Allons-y.

Anaheim (2003-2006)

Pour les Ducks on retourne à une période étrange de l'équipe, soit lors des dernières années de l'ère Disney avant que l'équipe soit vendue et ne se débarrasse du ''Mighty'' dans son nom. Ce 3e chandail très sobre où on ne voit aucune couleur "jade'' (ou si vous préférez vert-turquoise) fut porté pendant seulement deux saisons soit 2003-04 et 2005-06, étant interrompu par le lock-out.

Les ''Mighty Ducks'' ont porté des chandails plus laids comme le troisième de 95-96 et ceux de 98 à 2000 et d'autres troisièmes plus récents. Mais celui-ci est tellement hors-norme par sa platitude et sa sobriété qu'il n'a pas le choix d'être le plus oublié. Il a aussi fait ses débuts la saison suivant leur présence surprise en finale de la coupe Stanley et il fut retiré juste avant qu'ils remportent leur premier titre en 2007 donc cela aide à sa non-prospérité.

 

Arizona (2008-2014)

Ce serait facile pour les Coyotes de choisir l'affreux 3e chandail de 1998 à 2003 mais ce dernier fait partie de la catégorie des ''tellement affreux qu'il en est beau'', le genre de chandail qui brûle ta rétine de façon permanente et donc impossible à oublier. Pas pour rien qu'ils l'ont choisi pour adapter lors du Reverse Retro. Alors pour les Coyotes, malgré qu'ils ont porté un chandail assez plate depuis une vingtaine d'années sans trop faire de changements significatifs, j'ai choisi ce troisième chandail même pas assez dégueu pour qu'on s'en souvienne. Quand même assez représentatif de cette équipe moribonde par exemple.


Boston (1995-2007)

Pas facile dans le cas de Boston. J'aurais bien pu prendre un des chandails des premières années de la franchise mais toutes ces versions font partie de l'évolution du chandail de l'équipe dans l'imaginaire collectif et on ne retrouve pas vraiment beaucoup de différences entre chacun d'entre eux pour en choisir un définitivement. Peut-être plus dans le cas du chandail jaune de 1940 à 1944 mais j'ai plutôt choisi celui-ci soit le chandail régulier porté entre 1995 et 2007. Les Bruins avaient alors tenté le concept des bandes qui couvrent de poignet à poignet, ce qui ne fonctionne pas vraiment pour cette équipe. Les chandails des Bruins fonctionnent mieux sans bandes aux épaules ou bien avec des bandes aux épaules traditionnelles. 
 
De toute façon, les fans des Bruins de cette époque (époque généralement médiocre d'ailleurs) se rappellent davantage du 3e chandail qu'ils portaient dans ce temps-là...


Buffalo (2008-2020)

Si vous donnez le choix à un fan des Sabres (s'il en reste) de choisir entre le chandail bleu classique ou bien cette version contemporaine avec des lignes Reebok de marde et bien... probablement qu'il choisirait la version contemporaine comme on peut voir avec les fans en arrière-plan sur cette photo. Mais bref, pour moi cette version est la plus oubliable, encore plus que l'étrange 3e chandail rouge du début des années 2000. Ils viennent d'ailleurs de ramener le chandail classique pour de bon après 12 années très médiocres avec cette version plus foncée et reebokienne...


Calgary (1995-2000)

Je rappelle ici que ce ne sont pas nécessairement les chandails les plus laids qui figurent dans cette liste. Pour les Flames ce serait facile, ce serait le chandail de la classique Héritage de 2011. Ou selon vos préférences peut-être que ce serait le chandail ''Blasty''. Mais ces derniers demeurent plus mémorables (surtout la nouvelle version de Blasty que j'adore) que ce chandail des années médiocres de la fin des années 90. Pas le plus laid, mais certainement le moins mémorable.

Mention honorable quand même au 3e chandail de 2013-16. Dans quelques années, quand on l'aura encore moins en mémoire il pourra peut-être prétendre au titre.



Caroline (2007-2013)

Difficile de choisir pour les Hurricanes, l'équipe au logo le plus laid et le chandail le plus plate de la ligue... Pas pour rien qu'ils volent à leurs ancêtres Whalers pour leurs 3èmes chandails... J'avais donc quand même du choix mais j'ai opté pour y aller avec le chandail de leurs années post-coupe avec des maudites lignes aux épaules pas rapport qui rendent le tout encore plus bordélique. Regardez-ça... Quel affreux chandail.


Chicago (1948-1955)

C'était également pas facile de choisir pour les Blackhawks, une équipe au chandail tellement classique dont on a grandement pressé le citron dans la dernière décennie avec toutes ces présences aux matchs extérieurs. Il ne reste tellement plus rien à adapter dans le passé des Blackhawks pour un chandail alternatif qu'ils ont emprunté à cette version de 1948-55 pour leur chandail reverse retro, un des plus ternes du lot que j'ai bien failli prendre à la place mais comme il est hyper récent je vais plutôt aux sources. De plus les Blackhawks étaient très mauvais dans ce temps-là et cette version était la dernière avant qu'ils passent au design classique en 1955-56.

 
Colorado (2009-2015)

Encore là, pas le plus laid, mais l'Avalanche était coupable en 2009 de ramener ce concept de lettrage à l'oblique qu'ils avaient d'abord essayé de 2001 à 2007. J'aurais bien pu prendre une ou l'autre mais celle-ci perd des point et remporte la palme par l'ajout inutile de cette trime blanche aux épaules. C'était aussi des années peu mémorables pour le Colorado, ce qui aide à ne pas se rappeler beaucoup de ce chandail. Au moins, l'autre avait été porté par Patrick et Joe... et Paul et Teemu...


Columbus (2003-2007)

En terme d'insignifiance, difficile de faire mieux que les Blue Jackets, que ce soit par leurs résultats sur la glace qu'avec leurs chandails. Au moins, les années qui passent ont semblé créer une certaine ''nostalgie ironique'' du logo alternatif de l'équipe à ses débuts, le fameux ''Stinger'' qui était porté à l'épaule. Mais Stinger fut retiré en 2003, laissant le premier logo de l'équipe tout seul sur cette version oubliée et ce jusqu'en 2007-08 lorsque l'équipe passa à son nouveau logo à temps plein. De plus cette version ''sans Stinger'' était durant le fameux règne impérissable d'Adam Foote comme membre et capitaine des Blue Jackets...

Dallas (2007-2013)

Sans la présence du chandail ''Mooterus'' de 2003-06, celui-ci serait probablement le pire jamais porté par les Stars... quoique ils se surpassent depuis quelques temps. Wow. Mais en tout cas tout ça aide celui-ci, ce chandail de style ''College'' des années semaines Jagr, à remporter la palme du plus plate.


Detroit (2020-2021)

Impossible de prendre autre chose que le plus récent de la liste pour les Red Wings... Je n'avais pas vraiment autre choix à moins d'aller dans les années des Falcons ou peut-être une des classiques hivernales. Mais je crois pouvoir dire qu'on ne  le reverra pas souvent celui-là. 


Edmonton (1996-97)

Je ne savais pas qu'il y avait une carte de hockey mettant en vedette le deuxième passage de Petr Klima à Edmonton où il fit un court retour de 16 matchs durant la saison 1996-97. De plus c'était durant cette première saison suite au léger redesign de l'équipe qui changea sa palette de couleurs pour des teintes plus foncées. Durant cette seule saison 96-97, le chandail blanc avait ces bandes aux épaules avant d'être retirée l'année suivante. L'équipe conserva ces couleurs jusqu'en 2011 et bien sûr une version Reebok affreuse et vide de vie avant de revenir à son ancienne palette et look classique.

Mention honorable au 3e chandail de 2001-07, le chandail MacFarlane.


Floride (2007-2011)


Bien sûr on retrouve le &(#**%($ de chandail Reebok de mes couilles pour les Panthers... Toute cette ère Reebok est un gâchis dans l'histoire des chandails de hockey avec ces simonac de lignes poches qui me font vomir en jet.

Mention honorable au 3e chandail bleu pas rapport de la même époque mais quand même plus mémorable que le Reebok.


Los Angeles (2002-2007)

Il existait une étrange période insignifiante pour les Kings au tournant du millénaire. C'était entre la période Gretzky et la période de succès des Kopitar, Doughty, Quick et cie. Ils quittèrent le look noir et argent des années Gretzky en 1998-99 pour une nouvelle palette et un nouveau logo. Les années suivantes furent confuses alors que l'équipe alterna entre ce logo ici illustré et un autre nouveau avec une couronne. De 1999 à 2007 c'est cette version principalement mauve ici qui fut utilisée comme 3e chandail avec ce logo à partir de 2002.

Donc des années oubliables et un chandail oubliable pour les Kings.


Minnesota (2000-2007)

Ça aura pris une quinzaine d'années au Wild pour arriver à enfin bien conceptualiser son chandail mais je crois qu'il est approprié de dire que leur premier chandail, particulièrement la version foncée, est le plus insignifiant de son histoire. La teinte de vert était trop foncée et le lettrage à l'arrière était horrible. La version blanche originale a duré plus longtemps, soit jusqu'en 2013.


Montréal (2017)

Pour le CH c'est très débatable et subjectif et j'ai en plus déjà consacré un billet exclusivement aux chandails qui furent oubliés dans son histoire, particulièrement dans ses premières années et lors des matchs à domicile dans les années 30. Mais si on reste dans l'histoire plus récente et bien ce chandail de la classique hivernale du 100e de la ligue en 2017 est un bel exercice de futilité en ce qui me concerne. Pas horrible loin de là mais vraiment peu mémorable.


Nashville (2009-2011)

Pour les Predators, on a droit ici à une exception alors que contrairement à la plupart des chandails dans cette liste, je trouve ce chandail superbe mais on dirait que je fais partie d'une minorité alors qu'on dirait vraiment qu'il est ''passé dans le beurre'' et fut rapidement retiré de la circulation lors du redesign de l'équipe en 2011. Il est donc cruellement oublié selon moi mais est vraiment peu représentatif de l'histoire de l'équipe, plus habituée aux couleurs plus flash et criardes...
 
Mention quand même spéciale à leur chandail Reverse Retro... Ça c'est du manque d'imagination.


New Jersey (2020-21)

Une autre équipe pour laquelle je n'avais pas beaucoup de choix alors qu'ils n'ont eu que deux looks durant leur histoire. Je suis donc allé pour le Reverse Retro mais l'avenir nous dira si cette version ne deviendra pas super mémorable...


NY Islanders (2007-2010)

Pour les Islanders j'avais (contrairement aux Devils) le choix si on cherche du laid et du peu mémorable. Il y avait aussi du extrêmement laid et par le fait même super mémorable comme le Fishsticks qui demeure une source d'inspiration intarissable pour moi.

Mais en terme d'insignifiance et de banalité quoi de mieux qu'un autre retour à l'ère Reebok et ses caliboires de saint-christie de lignes connes et séparations de manches idiotes. Mais on doit aussi donner des points au chandail Reverse Retro, l'effort le plus paresseux du lot mais c'est probablement dû à l'influence de Lou Lamoriello. Mention honorable aussi au 3e chandail du milieu des années 2000, les années ''Yashin".


NY Rangers (1946-47)

Pour les Rangers si vous demandez à leurs fans le chandail le plus laid qu'ils aient porté et bien la réponse sera généralement celui de la fin des années 70 avec le retrait du lettrage diagonal classique au profit du logo. Et leur chandail ''Lady Liberty'' du tournant du millénaire demeure un favori et très mémorable. Cependant ce n'était pas la première fois que les Rangers essayaient autre chose que le lettrage diagonal alors que durant cette seule saison 1946-47, le lettrage était arqué au dessus du numéro placé à l'avant. Difficile de trouver moins représentatif pour cette franchise.



Ottawa (2000-2007)

Les Sénateurs viennent heureusement de revenir à leur ancien chandail inaugural (avec quelques légers changements) et je ne pourrais être plus heureux. Cela fait en sorte d'envoyer aux oubliettes leur chandail précédent, celui qu'ils ont osé porter de 2007 à 2020 soit 13 longues années. Ce chandail était tellement plate qu'il ne s'est même pas mérité de surnom cocasse comme Fishsticks ou Barberpole ou quoi que ce soit d'intéressant. Mais 13 ans, c'est 13 ans et c'est très long. Assez long pour devenir représentatif et mémorable, même si l'équipe était poche durant la majorité de cette période. J'ai donc du creuser plus loin et j'ai donc choisi ce 3e chandail porté de 2000 à 2007. Il n'y avait vraiment pas grand chose d'extraordinaire avec cette version mais c'était quand même lors d'années plus glorieuses.


Philadelphie (2002-2007)

Ici je contourne un peu mes règles arbitraires de ne pas choisir nécessairement le chandail le plus laid de la franchise car cet horrible 3e chandail porté entre 2002 et 2007 est effectivement le plus laid de l'histoire des Flyers. Mais ce chandail n'est pas vraiment passé à l'histoire même par sa laideur. Dans l'histoire des Flyers, c'est souvent plus les Cooperalls de 1982 qui représentent le faux-pas le plus majeur pour cette équipe.

Mentions honorables: le chandail doré du 50e et la version Reebok.


Pittsburgh (1977-1980)

Ce n'était pas facile d'élire mon choix pour les Penguins, alors qu'ils pourraient habiller une équipe au complet avec chacun de leurs chandails différents depuis 1967. Cependant, je dirais que toutes les versions depuis 1980 sont mémorables pour les différents joueurs vedettes qui ont porté un de ces chandails au fil des années. Mais avant 1980, les Penguins étaient un club moribond avec très peu de joueurs vedettes. Et durant 1967 et 1980, dans le temps qu'ils portaient du bleu, ils changeaient de chandail presque annuellement, ne faisant que des modifications très mineures à chaque fois. J'ai donc choisi ce modèle de 1977 quand ils sont passé au bleu marin au lieu de bleu poudre. 
 
En 1980 l'équipe est finalement passé aux couleurs or et noir que l'on connaît de nos jours mais le design du chandail resta le même, ce qui fait de cette version bleu foncée une sorte d'anomalie étrange et donc peu mémorable.
 

St.Louis (1984-1987)

Seulement trois années d'existence pour cette version du chandail des Blues avec le texte arqué pas rapport au dessus du logo et ensuite on est revenu à la normale. En fait non, c'est pas totalement vrai car ce chandail marqua le début de cette teinte de bleu légèrement plus ''royale'' que les versions précédentes.  Au moins, ça aura servi à ça.


San Jose (2014-15)

Tu sais qu'un chandail d'un match extérieur est peu mémorable quand l'équipe ne l'adopte même pas comme 3e chandail les années suivantes. Next.


Tampa Bay (2007-2011)

Êtes-vous surpris de retrouver l'ère Reebok de nouveau? Je vous jure c'était une époque de calvaire. Mais pour le Lightning je ne détestais pas tant que ça parce qu'au moins ils avaient fait quelques belles modifications au logo et je n'ai jamais vraiment aimé leur chandail original. C'était cependant une période bizarre pour la franchise, qui avait perdu des plumes depuis la conquête de 2004 et avait plusieurs problèmes de propriétaires. Au moins ça a pu servir à obtenir Steven Stamkos mais aussi à voir l'apparition du chandail ''Bolts'' malfamé...


Toronto (2007-2010)

Mais quel était le problème de Reebok envers les bandes? C'est beau des bandes. On aime ça des bandes. On a besoin des bandes. Sinon, tout ressemble à des chandails de pratique et on hait ça simonac.


Vancouver (1985-1989)

Si certaines équipes n'avaient pas beaucoup de choix à offrir, on peut dire que les Canucks me donnaient plutôt l’embarras du choix, surtout si ce serait une liste des chandails les plus laids. J'aurais aimé choisir l'étrange 3e chandail dégradé de 2001 à 2006 mais l'équipe l'a bizarrement choisi comme base de son chandail Reverse Retro. J'ai donc choisi cette version de 1985 soit une version ''épurée'' de son précédent chandail, le célèbre et malfamé chandail ''Flying V''. Ce dernier était tellement hors-norme et tape à l'oeil qu'il fait un peu oublier celui-ci qui est presque autant criard mais avec un design plus traditionnel. Mais c'était également des années très médiocres pour la franchise, alors peu de raisons de s'en rappeler. À moins que vous ne soyez fan de Tony Tanti.


Washington (2018)

Je n'avais pas grande option pour les ''Caps'', eux qui ont généralement gardé le même design durant la majorité de leur histoire. La fois où ils ont changé de chandail (en 1995) et bien ils se sont rendus en finale quelques temps après et cette version fut portée par Alexander Ovechkin à ses débuts donc elle est assez représentative dans l'histoire de l'équipe. J'ai donc opté pour ce chandail de la Stadium Series de 2018. Pas horrible mais le logo était passable. Au moins cela aura servi à établir la base du design de leur actuel 3e chandail, nettement supérieur avec un meilleur logo et de plus belles bandes.
 

Winnipeg (2020-2021)

Pour les Jets et bien il s'agit d'une franchise encore très jeune (et je ne parlerai pas des années des Thrashers) mais je pense que leur nouveau chandail Reverse Retro mérite considération. Je ne sais pas si c'est juste moi car j'ai vu certaines personnes qui aiment ce chandail, mais moi je le trouve plate à mort. Je suis aussi fâché qu'ils n'aient pas encore adapté l'ancien chandail des années Selanne pour un de leurs chandails retro. 


C'est donc ce qui complète ce palmarès du ''Boring Retro''. Je n'ai pas non plus inclus les Golden Knights, parce qu'ils sont encore trop récents.

dimanche 14 mars 2021

Gerry Hart



Malgré que l’expansion de 1967 avait grandement diminué les réserves des six clubs établis (Bos, Chi, Det, Mtl, NYR, Tor), malgré qu’il appartenait aux Red Wings, une équipe en sérieuse perte de vitesse, malgré le fait qu’une autre expansion eut lieu en 1970, Gerry Hart avait toujours de la difficulté à faire sa place à Détroit. À l’exception de la saison 1970-71, il n’a été rappelé que pour quelques matchs.

C’est finalement la troisième expansion, celle de 1972, qui ouvrit la porte au petit mais robuste défenseur. Il fut alors choisi par les nouveaux Islanders de New York.

Joueur de soutien, il vit son équipe démarrer lentement. Toutefois, bien dirigée avec Al Arbour derrière le banc et bien administrée par le directeur-gérant Bill Torrey, les Islanders firent de rapides progrès. Au fil des acquisitions judicieuses au repêchage de Denis Potvin, Bryan Trottier et Mike Bossy, ils accédèrent à l’élite relativement rapidement. Ils ne parvenaient pas à aller jusqu’au bout, mais ils ont laissé derrière eux la plupart des autres équipes d’expansion et montraient un potentiel réel.

Hart fit partie de cette aventure jusqu’en 1979 mais à cette date, l’absorption des quatre équipes restantes de l’Association mondiale de hockey (Edm, Hfd, Qué, Wpg) nécessita un autre repêchage d’expansion. Les Nordiques ne cachèrent pas leur intérêt pour Hart et ce, à son grand déplaisir. Évoquant les difficultés à s’adapter à une ville francophone, il laissa entendre qu’à 31 ans et malgré un contrat en poche pour encore quatre années, il prendrait sa retraite.

Le jour du repêchage, Québec mit son plan à exécution et choisit Hart. Celui-ci se rapporta malgré tout et fit partie de la première édition des Nordiques dans la LNH. Par contre, pendant que les Nordiques terminaient leur première campagne dans la Ligue nationale à la queue, ses ex-coéquipiers parvenaient finalement à aller jusqu’au bout, alors que les Islanders remportèrent leur première de quatre Coupes Stanley consécutives.   Ce moment de gloire échappa donc à Hart.

Il revint à Québec l’année suivante, mais son insatisfaction se faisait de plus en plus entendre, contribuant à une ambiance malsaine.  De plus, il sembla s’accaparer une certaine autorité qu’il n’avait pourtant pas, en agissant comme s’il était l’un des entraîneurs de l’équipe.

Au bout de six matchs, en octobre 1980, Maurice Filion décida de laisser le banc à Michel Bergeron, pour se consacrer à la tâche de directeur-gérant. Par contre, Bergeron mit comme condition de se débarrasser de Hart. Incapable de l’échanger, Québec dut racheter son contrat. Non seulement rien ne fut obtenu, mais en plus, on dut payer pour se dégager de lui.  Par contre, en plus de purifier l'air, la direction envoyait ainsi un message aux mécontents.

Hart signa ensuite un contrat de deux ans avec les Blues pour un montant inférieur, mais qui fut compensé par ce qui avait été reçu des Nordiques.

Il dira plus tard qu’il a apprécié Québec, mais que l’atmosphère dans le vestiaire à ce moment était négative, version qui ne fait pas l’unanimité parmi ceux qui y étaient.

Il termina ensuite sa saison à St-Louis, en joua une autre et entama celle de 1982-83, avant qu’une blessure au genou ne vienne mettre fin à sa carrière de hockeyeur de 730 matchs dans la LNH.

À ce moment, il retourna vivre dans la région new-yorkaise. Ayant eu la prévoyance de préparer son après-carrière, il y avait investi avec succès dans l’immobilier et dans des arénas.

Il habite aujourd’hui en Floride et au Manitoba.

En 2014, le nom de Hart revint brièvement dans l’actualité, mais pour des raisons hors de son contrôle. Son fils Jordan a joué dans les ligues mineures, où suite à ses blessures, il développa une dépendance aux anti-douleurs. Pour en obtenir, il en développa un commerce avec lequel il approvisionna plus tard Derek Boogaard. C’est son coéquipier chez les Rangers, Brandon Prust, qui aurait présenté Hart à celui-ci.

Suite au décès de Boogaard d’une surdose d’oxycodone et d’alcool, Jordan fit face à une possible peine de 20 ans de prison. Par contre, devant l’impossibilité de lier directement la mort de Boogaard aux substances qu’il lui avait fournies, Hart plaida coupable à des chefs d’accusation réduits de possession d’oxycodone, Il fut condamné à un an de probation et à 100 heures de travaux communautaire, ce qui souleva l’ire de la famille Boogaard.

Jordan Hart aurait depuis surmonté ses problèmes de dépendance.

Sources :

"Stephenson et Hart avec Québec?" de Maurice Dumas, 11 juin 1979, Le Soleil, page C2;

"Hart et Ftorek se font tirer l’oreille" de Maurice Dumas, 12 juin 1979, Le Soleil, page C2;

"Les Nordiques très satisfaits de leur récolte" de Maurice Dumas, 14 juin 1979, Le Soleil, page C1;

"Gerry Hart : un mécontent de moins" de Maurice Dumas, 21 octobre 1980, Le Soleil, page C1;

"La loi du "Paper Power"" de Claude Larochelle, 22 octobre 1980, Le Soleil, page C2;

"Hart part comblé!" de Maurice Dumas, Le Soleil, 13 novembre 1980, page C1;

"Player Who Sold Pills to Derek Boogard Is Sentenced To Probation" de John Branch, October 6, 2016, New York Times (nytimes.com);

"Nordiques 1979-80 : Québec au lieu d’une dynastie pour Gerry Hart" de Stéphane Cadorette, 12 octobre 2019, Journal de Québec (journaldequebec.com).