mardi 28 juin 2016

Trêve de hockey #84 - Sam Etcheverry (2e partie)









En 1964, Etcheverry refait surface dans le monde du football montréalais.  La United Football League, une ligue basée aux États-Unis, s’installe au Stade Delorimier, domicile des Alouettes de 1946 à 1953 et des défunts Royaux au baseball.  Etcheverry est nommé entraîneur-chef et on nomme l’équipe en son honneur : les « Rifles » du Québec.  Ces derniers deviennent la première équipe professionnelle à jouer du football à quatre essais au Canada. 
 
L’expérience est toutefois de courte durée.  Après avoir montré une fiche de 5-9, c’en est fait des Rifles.  La ligue se scinde en deux et les Rifles déménagent à Toronto dans ce qui est maintenant la Ligue Continentale.  Le vrai Rifle demeure toutefois à Montréal et devient pendant un an entraîneur-adjoint des Alouettes, en tant que responsable de la défensive…  Il devient ensuite courtier, toujours à Montréal, métier où il obtient beaucoup de succès.
 
En 1969, pendant les festivités de la Coupe Grey, tenue à Montréal, on annonce qu’il est élu au Temple de la Renommée du Football Canadien et qu’en plus, il revient au football.
 
Après avoir obtenu beaucoup de succès comme propriétaire des Rough Riders d’Ottawa, Sam Berger (voir texte du 17 octobre 2011) les vend et achète des Alouettes en piteux état.  Il amène avec lui son directeur-gérant, qui est nul autre que Red O’Quinn.  Le nouvel entraîneur sera alors son ancien coéquipier, Etcheverry.
 
Les espoirs des partisans sont fondés.  Les Oiseaux passent d’une fiche de 2-10-2 à une de 7-6-1.  Encore mieux, ils se qualifient pour les séries, se faufilent jusqu’en finale et contre toute attente, battent les Stampeders 23-10.  Si la Coupe Grey a toujours échappé à Sam Etcheverry comme joueur, c’est finalement comme entraîneur qu’il la remporte, dans une victoire qui a le grand mérite d’un peu faire oublier la crise d’octobre.

Les saisons 1971 (6-8) et 1972 (4-10) sont toutefois moins prometteuses et c’est ainsi que se termine la carrière d’entraîneur du Rifle, qui redevient courtier.
En 1982, lorsque les Alouettes font faillite et sont remplacés par les Concordes, on ramène Etcheverry, cette fois comme président et directeur-gérant.  Mais suite au fiasco de l’année précédente (voir texte du 3 septembre 2011), on part de très loin.  Les conditions sont difficiles et les résultats, atroces.  L’équipe termine avec une fiche de 2-14.  Suite à une mésentente au sein de la direction, Etcheverry est congédié avant le début de la saison 1983 et se concentre sur sa firme d’investissement.  Il trouvera d’ailleurs le moyen de garder un lien avec le football, entre autres en embauchant l’ex-Alouette Michael Soles après sa carrière.
Lors du retour des Alouettes en 1996, on profite du premier match à domicile pour retirer son numéro 92, qu’il a porté la majeure partie de sa carrière.
Établi en Estrie à la fin de sa vie, le grand Sam Etcheverry s’est éteint en août 2009, à l’âge de 79 ans.
Sources :
Lemay, Daniel, Montréal Football, Un siècle et des poussières, Éditions La Presse, 2006,

Turbis, Pierre et Bruneau, Pierre, La grande histoire des Alouettes de Montréal, Les Éditions de l’Homme, 2007.

« Michael Soles doit beaucoup à Sam Etcheverry » de Serge Vleminckx, 31 août 2009 (exruefrontenac.com),

« Sam Etcheverry 1930-2009 : on l’appelait le Rifle » de Daniel Lemay, 31 août 2009, La Presse (lapresse.ca),

« Une légende n’est plus » de Ronald King, 31 août 2009, La Presse (lapresse.ca),

« Un grand monsieur, une idole » de Réjean Tremblay, 31 août 2009, La Presse (lapresse.ca),

wikipedia.org.

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lundi 27 juin 2016

Trêve de hockey #84 - Sam Etcheverry (1ère partie)









Autant au niveau des Alouettes que de celui de la ligue, Sam Etcheverry est incontournable, c’est le moins qu’on puisse dire.
Fils d’un père français et d’une mère basque établis au Nouveau-Mexique, Etcheverry se distingue d’abord à l’Université de Denver.  En 1952, les Alouettes ont un nouvel entraîneur, Doug « Peahead » Walker, qui a pour mission de faire oublier la saison précédente (3-9) et de dénicher un quart-arrière.  C’est en tombant sur une photo d’Etcheverry dans l’annuaire de son université que Walker le voit pour une première fois.  Il accroche sur son allure, sa position et sa façon de décocher sa passe et décide de prendre contact avec lui.  (Les méthodes de dépistage ont assez évoluées depuis…)  Etcheverry se présente donc à Montréal.  Walker recrute également Red O’Quinn, qu’il a dirigé à l’Université Wake Forest et qui a joué la saison précédente avec les Eagles de Philadelphie.
C’est Frank Nagle qui commence la saison au quart, mais en se fracturant la jambe, il laisse le champ libre au jeune Etcheverry, qui ne regardera plus jamais en arrière.

La première année est difficile (2-10), mais l’équipe est sur une lancée.  Etcheverry, qu’on surnomme le « Rifle », se sert de son bras canon pour former une bonne combinaison avec O’Quinn, en plus de jouer comme secondeur et comme botteur de dégagement.  D’autres joueurs se joignent ensuite à l’équipe, qui termine avec une fiche de 8-6 en 1953.  Etcheverry y reçoit la première de ses six nominations sur l’équipe d’étoiles de l’est.  (Il n’y avait pas à cette époque d’équipe d’étoiles pour la ligue.)
1954, c’est la consécration.  Un receveur de passe de grande classe, Hal Patterson s’amène à Montréal, donnant à Etcheverry une autre corde à son arc.  Le 16 octobre, le Rifle amasse 586 verges par la passe dans un gain de 46-11 contre Hamilton.  Ce record tiendra jusqu’en 1993, alors qu’il sera battu par Danny Barrett.  Pour l’année, il mène la ligue avec 3610 verges, un autre record, pour tout le football professionnel dans ce cas.  Il mène la ligue à ce chapitre également pour les cinq années suivantes.  Et il gagne bien sûr le Trophée Schenley du meilleur joueur de la ligue.  Les Alouettes montrent une fiche de 11-3, en tête de l’est, évidemment.
Malheureusement, la saison ne termine pas comme prévu.  À la finale de la Coupe Grey, les Alouettes sont favoris devant les Eskimos.  Avec moins de trois minutes à jouer, ils mènent 25-20 et sont à la porte des buts.  Etcheverry remet le ballon à Chuck Hunsinger.  Ce dernier l’échappe.  Jackie Parker le reprend et court 90 verges pour le touché.  Le jeu a toutefois soulevé la controverse.  Est-ce que Hunsinger a échappé le ballon ou a-t-il tenté une passe (ce qui, en tombant par terre, aurait mis fin au jeu)?  Peu importe.  Les Eskimos gagnent 26-25.
 
Les exploits d’Etcheverry ne passent toutefois pas inaperçus.  Durant cette période, la NFL et ce qui est devenu la LCF se disputent âprement les meilleurs joueurs.  De plus, les matchs du Big Four (ce qui est devenu la division est de la LCF) sont diffusés sur NBC.  En janvier 1955, le Rifle signe un contrat avec les Cardinals de Chicago.  Changeant d’idée, il en signe un autre avec les Alouettes le lendemain.  Après de nombreuses discussions et négociations, le commissaire de la NFL Bert Bell et le propriétaire des Alouettes Léo Dandurand s’entendent.  Etcheverry demeure finalement un Alouette et se remet au boulot.
Au cours de la saison, il amasse 3657 verges et 30 passes de touchés.  Etcheverry peut aussi compter sur l’arrivée de Pat Abbruzzi dans le champ arrière.  En fait, l’impact de celui-ci est tel qu’il gagne le Trophée Schenley du meilleur joueur de la ligue.
Les Alouettes remportent encore leur division et retrouvent leurs rivaux de l’année précédente, Edmonton, en finale.  La situation est toutefois renversée.  Les Eskimos (14-2) sont favoris et remportent une deuxième Coupe Grey, 34-19.
En 1956, les Cardinals sont toujours amers de la décision qui a permis à Etcheverry de leur filer entre les doigts.  Ils demandent donc une injonction pour l’empêcher de poursuivre sa carrière à Montréal.  En juin, un juge américain déclare le contrat des Cardinals invalide et rejette finalement l’injonction.
Sur le terrain, le Rifle pulvérise son record du nombre de verges amassées par la passe en une saison, en obtenant 4723.  Ce record tiendra jusqu’en 1981, étant battu par Dieter Brock dans la LCF et Dan Fouts dans la NFL (mais en seize matchs au lieu de quatorze dans leurs cas).  Le 20 octobre, dans un match complètement fou où 22 records sont établis, Etcheverry réalise six passes de touchés dans un match remporté 82-14 contre Hamilton.
Comme pour les deux années précédentes, c’est encore un joueur des Alouettes qui se mérite le Trophée Schenley du meilleur joueur de la ligue.  Cette fois-ci, c’est toutefois Hal Patterson qui est récompensé.
Et comme pour les deux années précédentes, Montréal et Edmonton se font encore face en finale de la Coupe Grey.  Puisqu’à cette époque, les équipes de l’est et de l’ouest ne s’affrontent pas lors de la saison régulière, il peut être plus difficile d’établir un favori.  Mais les deux équipes se sont rencontrées lors d’un match préparatoire, que les Alouettes ont gagné.  Ceux-ci sont donc établis favoris et devraient avoir la chance de venger leurs deux autres revers.  Pourtant non…  Les Eskimos l’emportent encore, 50-27.
Les Alouettes entreprennent alors une période de reconstruction et deviennent une équipe de milieu de peloton.  Les Tiger-Cats sont maintenant l’équipe dominante de l’est.  Les statistiques d’Etcheverry sont en baisse, même s’il continue d’amasser plus de 3000 verges par année.  De son côté, Abbruzzi est ralenti par les blessures et quitte après la saison 1958.  L’entraîneur Peahead Walker quitte après la saison 1959, tout comme Red O’Quinn.
En 1960, après l’élimination des Alouettes contre Ottawa en série, dans un match où le Rifle n’a pas été à son mieux, c’est le choc.  Le propriétaire Ted Workman accepte d’échanger Etcheverry aux Tiger-Cats, contre un autre quart, Bernie Faloney.  Un des trois athlètes emblématiques de Montréal des années 1950, avec Maurice Richard et le lutteur Yvon Robert, quitte pour Hamilton.  Et comme si ce n’était pas assez, Hal Patterson, qui ne s’entend pas avec le nouvel entraîneur Perry Moss, prend également le chemin de la ville de l’acier, en échange de Don Paquette.  Les Alouettes reçoivent des appels à la bombe.
Qu’est-ce qui a pu motiver Workman à faire un tel outrage aux partisans montréalais?  Il semblerait qu’il estimait que ses deux vedettes, pourtant sur l’équipe d’étoiles, étaient sur la pente descendante et qu’il était temps d’en obtenir quelque chose.  De plus, Paquette étant un canadien et Faloney en voie d’en devenir un, il aurait ainsi la possibilité de faire des emplettes du côté des joueurs américains.  Les choses ne se sont toutefois pas passées ainsi.
Patterson alla connaître sept autres bonnes saisons avec les Ticats, gagnant trois Coupes Grey et étant élu à trois reprises sur l’équipe d’étoiles de la ligue.
Etcheverry, offusqué, invoqua sa clause de non-échange pour annuler son contrat et rejoignit finalement les Cardinals, maintenant déménagés à St-Louis.  Mais en fin de carrière et au sein d’une équipe plus qu’ordinaire, il n’obtint pas de bons résultats lors de ses deux saisons au Missouri.  Et comme l’échange d’Etcheverry a été annulé, Faloney est demeuré à Hamilton.  Les Alouettes ont ensuite passé les dix années suivantes à faire endurer à leurs partisans des équipes médiocres et à chercher un quart décent.  Paquette, quant à lui, a eu peu d’impact.

Avant de partir, le 7 juin 1961, une réception en son honneur est organisée au Reine-Élizabeth.  1500 personnes, incluant d’ex-coéquipiers, Peahead Walker, Frank Selke (voir texte du 16 septembre 2013), Toe Blake et de nombreux fans, viennent saluer l’athlète, l’idole et le gentleman qu’il est.  On lui remet alors une automobile.
Sources :
Currie, Gordon, 100 Years of Canadian Football, Pagurian Press, 1968, p.116, 135,
Lemay, Daniel, Montréal Football, Un siècle et des poussières, Éditions La Presse, 2006,
Turbis, Pierre et Bruneau, Pierre, La grande histoire des Alouettes de Montréal, Les Éditions de l’Homme, 2007.
« Sam Etcheverry 1930-2009 : on l’appelait le Rifle » de Daniel Lemay, 31 août 2009, La Presse (lapresse.ca),
« They Said Good-Bye To Sam » de Pat Curran, 8 juin 1961, Montreal Gazette, p.24,
« Une légende n’est plus » de Ronald King, 31 août 2009, La Presse (lapresse.ca),
« Un grand monsieur, une idole » de Réjean Tremblay, 31 août 2009, La Presse (lapresse.ca),
wikipedia.org.

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lundi 20 juin 2016

Doug Zmolek



Les partisans des Canadiens se souviennent habituellement du 26 juin 2009. Le repêchage avait lieu cette année-là au Centre Bell. Le tricolore parlait au 18e rang et il y avait un engouement envers celui qu’on croyait qui serait le premier québécois choisi, Louis Leblanc. Même si l’immense majorité des gens présents au Centre Bell cette journée-là ne l’avaient jamais vu jouer (Leblanc ne jouait même pas dans LHJMQ, mais plutôt pour Omaha, dans la USHL), la foule scanda son nom lorsque ce fut le tour des Canadiens. On se doute que les « Louis! Louis! » se seraient rapidement transformés en huées si Trevor Timmins avait prononcé le nom de Chris Kreider (repêché au rang suivant par les Rangers) plutôt que celui de Leblanc.

On connaît la suite. Leblanc a joué 50 matchs, compté 5 buts, avant que les Canadiens ne le laissent aller. Il tenta sa chance ailleurs, mais sans succès, avant de mettre le cap sur l’Europe.

Jusqu’à un certain point, on peut faire un parallèle entre Louis Leblanc et Doug Zmolek.

En 1989, les North Stars du Minnesota étaient dans une période plus ou moins heureuse. Les résultats sur la glace laissaient à désirer et malgré qu’ils évoluaient dans le berceau du hockey aux États-Unis, leurs assistances étaient les plus basses de la ligue.

Cette année-là, le repêchage eut lieu dans leur aréna, le Met Center. Les North Stars choisissaient au septième rang.

Les Nordiques ont débuté la séance en choisissant Mats Sundin. Rendu au tour du Minnesota, il restait des joueurs comme Bobby Holik (qui avait tout de même une question de service militaire à régler), Mike Sillinger et Kevin Haller. Pourtant, le directeur-gérant Jack Fereira causa une surprise en repêchant Doug Zmolek. Ce défenseur n’était pourtant classé que 63e par la centrale de recrutement. (Dans une ligue à 21 équipes comme à l’époque, la 63e sélection équivaut donc au dernier choix de la troisième ronde.) Par contre, il était natif du Minnesota.

Il continua ensuite son parcours « All Minnesota » en s’alignant avec l’Université du Minnesota.

La dernière étape ne viendra toutefois pas. Les propriétaires des North Stars, les frères Gund, voulaient déménager leur équipe dans la baie de San Francisco. Dans une entente relativement complexe, la ligue leur offrit plutôt une équipe d’expansion, qui devint les Sharks, tout en leur permettant de conserver pratiquement la moitié de l’équipe. (voir texte du 19 mars 2016) Ils conservèrent également le DG, Jack Fereira.

Parmi les joueurs que Fereira choisit pour le suivre à San Jose, il y avait Zmolek. Ce dernier n’a donc jamais joué avec les North Stars. À la fin de la saison 1992-93, ceux-ci mirent le cap vers Dallas.

Défenseur défensif, Zmolek joua un peu moins de deux saisons avec les Sharks, avant d’être échangé à Dallas avec l’ex-Canadien Mike Lalor, en retour d’Ulf Dahlen. (voir texte du 14 janvier 2016)

Il fit ensuite des arrêts à Los Angeles et Chicago. En huit ans, Zmolek joua 467 matchs et montra une fiche de 11-53-64 et 905 minutes de pénalité. Il a donc connu une carrière respectable, mieux que Leblanc du moins.

Sources : « Les Whalers ont été audacieux en choisissant le Tchécoslovaque Holik » de Ronald King, La Presse, 18 juin 1989, p.S4, « Le Canadien fait plaisir aux fans » de Marc-Antoine Godin, La Presse, 27 juin 2009, p.S3, wikipedia.org.

samedi 18 juin 2016

NHL 96 - Rétrospective






Après les éditions mémorables que furent NHL Hockey, NHLPA 93, NHL 94 et NHL 95, nous entrons maintenant dans une phase de transition au niveau de ces jeux alors qu'on assistait à l'arrivée d'une nouvelle génération de consoles. En 1995, les PC étaient désormais très en vogue et un nouveau joueur du nom de Playstation venait d'arriver sur la scène. NHL 96 fut donc la première version publiée sur PC (quoique 94 et 95 furent publiées en MS-DOS). Une version sur Playstation était aussi prévue mais ne put pas être développée complètement à temps et fut annulée.

Pour cette rétrospective j'ai préféré rester sur Sega Genesis pour cette version (surtout que je n'ai pas de PC) et on peut voir avec le recul que la série était désormais en transition entre l'ancienne ère du 16 bit et l’avènement des graphiques 3D. Le jeu est donc peu mémorable à cause de ça et est nettement moins amusant que ses prédécesseurs.

Les prochaines éditions seront jouées sur Playstation. 





Notes additionnelles:
- Les bagarres sont de retour dans le jeu après quelques saisons d’absence, n'étant pas là depuis NHLPA 93. Comme vous pouvez voir dans ce vidéo, ce n'était pas un succès.

- La version PC est la première de la série à offrir plus d'un angle de caméra. Aussi sur PC, un grand pas en avant avec l'arrivée des vrais chandails dont on peut maintenant discerner le logo des équipes.




- Les Nordiques de Québec sont toujours dans le jeu malgré le fait qu'ils venaient de déménager cette année-là.

- Steve Yzerman et Scott Stevens, les deux capitaines des équipes finalistes de 1995 sont en vedette sur la pochette. Il s'agit de la dernière année où plus d'un seul joueur apparaît sur la pochette. Les versions suivantes éliront un seul représentant.

mercredi 15 juin 2016

Gordie Howe en chandails





Voici un petit hommage en images au grand Gordie Howe. Pour l'occasion, j'ai pensé vous montrer Gordie dans tous les chandails de hockey qu'il a pu porter durant sa vie et ainsi tenter de faire un petit récapitulatif de sa grande carrière.

R.I.P Mr. Hockey.


King George Athletic Club - Saskatoon
1942


Voici, selon mes recherches, la plus vieille photo de Gordie portant un chandail de hockey. Elle aurait été prise en 1942 alors que Howe s'alignait avec un club bantam de Saskatoon, sa ville natale. Il est en fait né à Floral, Saskatchewan mais a déménagé à Saskatoon alors qu'il n'était agé que de 9 jours. C'est avec le King George Athletic Club qu'il remporta son premier trophée au hockey.


Saskatoon Lions Bruins
1943



En 1943, alors agé de 15 ans, Gordie reçut sa première invitation professionnelle au camp des Rangers de New York qui se tenait à Winnipeg cette année-là. Les Rangers voulaient avoir l'exclusivité sur ses droits et qu'il se rapporte à une école catholique à Wilcox en Saskatchewan pour continuer son apprentissage. Il refusa l'offre et préféra rester à Saskatoon avec ses amis et ses proches. Il joua donc plutôt la saison 1943 avec les Lions Bruins de Saskatoon avec qui il remporta le tournoi provincial. Sur la photo, Gordie est le troisième de la dernière rangée. Il ne portait pas encore son traditionnel #9.


Omaha Knights - USHL
1945


En 1944, Howe signa avec les Red Wings qui l'envoyèrent à leur club junior, les Red Wings de Galt en Ontario. Cependant il existait à l'époque un quota sur les joueurs provenant de l'ouest dans cette ligue et il ne joua que très peu à Galt. La saison suivante les Red Wings l'envoyèrent plutôt dans leur club-école à Omaha dans la USHL. Il récolta 48 points en 51 matchs à l'âge de 17 ans seulement avec les Knights. Il ne joua qu'une saison dans les mineures avant de faire le saut avec le grand club.

Sur la photo Howe est encore une fois dans la dernière rangée (2e à partir de la gauche) et selon mes recherches il portait cette fois-ci le #12.


Red Wings de Détroit
1946-1971


La plus longue carrière de l'histoire de la LNH débuta le 16 octobre 1946 lorsque les Red Wings affrontèrent les Maple Leafs de Toronto à Détroit. Gordie, alors agé de 18 ans, marqua lors de ce premier match. La suite est désormais légende. 4 coupes Stanley, records offensifs et de longévité, le "Gordie Howe hat-trick" etc... Que dire (brièvement) de plus sur son passage à Detroit? 

Howe porta le chandail classique des Red Wings pendant 25 ans et ce chandail ne changea que très peu durant cette période. On parle ici principalement de changements mineurs au niveau du logo mais aussi à l'ajout des manches rouges sur le chandail blanc en 1961. 




Cependant, saviez-vous que Howe ne portait pas son célèbre #9 lors de sa première saison? Il portait plutôt le #17 alors que les numéros plus bas étaient réservés aux joueurs vétérans. Après avoir impressionné l'équipe lors sa première saison, Howe se fit offrir de changer pour le #9 suite au départ de Roy Conacher, le dernier joueur avant Howe à avoir porté le 9 à Detroit. Au départ, Howe refusa de changer, préférant garder le #17 mais lorsqu'il apprit que les meilleures chambres et cabines de train étaient distribuées par ordre croissant dans l'équipe, il accepta de changer pour le #9.





Howe a donc une autre chose en commun avec le Rocket qui lui portait le #15 à ses premiers matchs avant de lui aussi changer pour le 9. Bobby Hull a lui aussi une histoire similaire de numéros préférentiels alors qu'il changea du #16 au #9 avec les Black Hawks qui eux aussi avaient recours au même traitement préférentiel par numéros.

En passant, vous trouvez pas qu'on ne retrouve plus de surnoms aussi mémorables pour les joueurs de nos jours? "Sid the Kid" ou "Alexander the Gr8"... ça fait dur en comparaison avec ces légendes.


Matchs des étoiles


Après le chandail des Red Wings, les chandails du match des étoiles furent ceux que Gordie porta le plus souvent lors de sa carrière. Il participa 23 fois à cette classique (un record évidemment), faisant souvent équipe avec plusieurs de ses plus grands rivaux comme Jean Béliveau, Bobby Hull et bien sûr Maurice Richard.


Houston Aeros (WHA)
1973-1977


Après une fin amère avec les Red Wings au début des années 70, Howe et sa famille surprirent le monde du sport en devenant la première combinaison père-fils à jouer ensemble, tous sports confondus. Ils joignirent les rangs des Aeros de Houston lors de la saison 1973-74, la deuxième de l'histoire de la WHA. Howe reprit donc du service dans la ligue rebelle et pour la première fois depuis 1946, Howe enfila un chandail différent du chandail rouge et blanc des Red Wings.




Les Aeros changèrent toutefois de chandail au début de cette première saison avec Gordie dans leurs rangs . C'est cette version ici que les gens connaissent le plus et c'est dans cet uniforme que Gordie remporta de nouveau un championnat, en 1974 et 1975 avec les Aeros. Ce furent les deux derniers championnats de sa longue carrière. Lors de son retour au hockey, Howe put renouer avec son ancien rival des Black Hawks, Bobby Hull, maintenant avec les Jets de Winnipeg.


Summit Series AMH-URSS
1974


Howe et Hull jouèrent finalement ensemble au sein de la même équipe en 1974 lors de la version AMH de la série du siècle entre l'URSS et les étoiles de l'AMH. La série de 8 matchs fut remporté par l'URSS (4v-1d-3n) mais Howe s'en sortit plutôt bien contre les Russes avec 7 points en 7 matchs.


New England Whalers (WHA)
1977-79



En 1977, la famille Howe quitta Houston et joignit les rangs des Whalers de la nouvelle-angleterre pour les deux dernières saisons de l'AMH. Lors du dévoilement de cette triple signature, les Howe (incluant Colleen) reçurent des chandails personnalisés assez cute.




Howe reçut le vrai chandail badass des Whalers et même à l'aube de ses 50 ans, Gordie méritait toujours son surnom de "Elbows", parlez-en à Curt Brackenbury des Nordiques... Il ammassa 96 points lors de sa première saison avec les Whalers en 1977-78, bon pour le 9e rang de la ligue. Les Whalers s'inclinèrent cependant en finale de la coupe AVCO contre Bobby Hull et les Jets de Winnipeg.


Matchs des étoiles de l'AMH



Gordie faisait bien sûr partie des matchs des étoiles de la ligue rebelle où l'on put le voir porter de magnifiques chandails d'époque. Lors du dernier match en 1979, Jacques Demers décida de réunir Howe avec un jeune Wayne Gretzky, alors agé de 17 ans.


Hartford Whalers (NHL)
1979-80



Lors de la fusion entre la LNH et l'AMH de 1979, Gordie enfila le dernier chandail de sa carrière (ou presque). Les Whalers (maintenant avec le dénominatif de Hartford) changèrent le design de leur chandail et leur logo pour l'occasion de cette entrée dans la grande ligue. Howe et Hull furent finalement réunis dans la même équipe (à l'exception de la série de 1974 vue plus haut) lors de la fin de cette saison 1979-80 lorsque Hull fut échangé par les Jets. Hull troqua le #9 pour le #16 et ces deux légendes se retirèrent pour de bon à la fin de cette saison.





Gordie enfila le chandail du match des étoiles une dernière fois en 1980 lors de ce qui fut son retour triomphal à Détroit.


Match des étoiles
1986


Même après sa deuxième retraite, le vieux Gordie n'était pas arrêtable, acceptant toutes sortes d'invitations pour des matchs d'anciens ou comme on peut voir ici en 1986 lors d'une petite visite au match des étoiles. Remarquez qu'il portait toujours ses gants des Whalers pour l'occasion. Il faut dire que le match avait lieu à Hartford cette année-là.


1991


Alors que la LNH entrait dans une nouvelle ère d'expansion au début des années 90, le propriétaire des nouveaux Sharks de San Jose sortit les grands canons lors du dévoilement du chandail de l'équipe en 1991 en faisant appel à Mr. Hockey pour la promotion.


1993


Gordie eut même la chance de porter la nouvelle version du chandail des Whalers lors d'un match des anciens en 1993 à Hartford.


Detroit Vipers (IHL)
1997


L'éternel Gordie nous réserva une surprise une fois de plus en 1997 lorsqu'à 69 ans, il signa un contrat d'un seul match avec les Vipers de Detroit dans la IHL, devenant ainsi le seul joueur actif durant 6 décennies. Il s'agissait bien sur davantage d'un coup publicitaire et il ne fit qu'une seule présence sur la glace. Mais comme on peut voir sur la photo, "elbows" ne fut pas qu'un simple figurant et il donna tout de même son maximum.






Une fois sa carrière de joueur définitivement terminée, Gordie se tenu plus tranquille mais il effectua toutefois plusieurs visites cérémoniales ou promotionnelles et on put le voir encore une fois dans pleins de nouveaux chandails, pour notre bonheur à tous.

En voici quelques autres, histoire de bien terminer ça.


Mark et Gordie Howe - Tournée NHL Heroes
1999


Giants de Vancouver (WHL) dont il fut co-propriétaire
2005


Omaha Ak-Sar-Ben Knights (AHL)
2005


Centenaire du Canadien de Montréal
2009
(le plus près qu'il a été de porter le chandail du CH)


Temple de la renommée de la WHA
2010


Giants de Vancouver - 85e anniversaire de Gordie
(c'est bien Brendan Gallagher à sa gauche)
2013



Tournée promotionnelle avec Panini
20??


Gordie et Bobby
20??


Sacré Gordie...


Gordie Howe
1928-2016


Sources:
Saskatoon Public Library
Greatest Hockey Legends
wikipedia

lundi 13 juin 2016

Mario Faubert




Originaire de Salaberry-de-Valleyfield, Mario Faubert prit en 1972 un chemin encore peu commun à l’époque. Il rejeta l’offre des Canadiens Jr de la LHJMQ pour choisir une bourse de l’Université de St-Louis.

Après deux ans dans l’uniforme des Billikens, Faubert fut sélectionné par les Penguins, au quatrième tour. À ce repêchage de 1974, Pittsburgh utilisa ses trois premiers choix pour choisir des joueurs du Québec, d’abord Pierre Larouche (voir texte du 12 septembre 2009) au 8e rang, puis Jacques Cossette au 27e et Faubert au 62e.

Larouche fit immédiatement l’équipe. De leur côté, Cossette et Faubert passèrent la saison 1974-75, dans la Ligue américaine, avec les Bears d’Hershey. Par contre, Faubert eut tout de même l’occasion de jouer 10 matchs avec le grand club.

Les années qui suivirent furent un mélange de Ligue nationale, de Ligue américaine et de… liste des blessés (appendice, ligament du genou, dos…). Bien que bon patineur, on questionna sa puissance et il passa la saison 1978-79 en entier avec les Dusters de Binghampton, en plus d’être laissé sans protection au repêchage d’expansion.

C’est finalement en 1979-80 que Faubert fit définitivement sa place à Pittsburgh. Suite au manque de profondeur des Penguins à la ligne bleue, mis en évidence par des blessures et ce même repêchage d’expansion, une opportunité se créa pour Faubert. Ce dernier forma alors un efficace duo de défenseurs avec Randy Carlyle (le futur entraîneur des Ducks et des Leafs). C’est d’ailleurs avec Faubert à ses côtés que Carlyle remporta le Trophée Norris (remis au meilleur défenseur) en 1980-81. Aidé par ses puissants tirs de la pointe, Faubert ne fut pas en reste, avec 52 points, de loin sa meilleure saison dans la LNH.

Les choses semblaient aller rondement pour Faubert jusqu’au 18 novembre 1981. Dans un match contre les Blues, il subit une importante blessure en tentant de mettre en échec Mike Crombeen. (voir texte du 16 décembre 2013) Il se fractura le tibia et le péroné.

Il tenta de se rétablir avec l’objectif de revenir au camp de 1982, avant de finalement se rendre à l’évidence. Cette terrible blessure lui avait coûté sa carrière, qui venait pourtant de prendre son envol.

Par la suite, il se consacra au golf et à sa carrière dans l’immobilier.

En 2003, il se porta candidat pour devenir député de son coin de pays. Candidat libéral provincial dans le comté de Beauharnois, il est passé à 639 voix de déloger un député en place depuis neuf ans.






Sources : « Pens Give Faubert a Second Look » de Bob Whitley, 9 novembre 1979, Pittsburgh Post-Gazette, p.17, « Faubert Finds Rehabilitation Slow Process » de Pete Wevurski, 25 août 1982, Pittsburgh Press, p.D2, « Mario Faubert, un autre hockeyeur en politique… » de Ronald King, 26 mars 2003, La Presse, p.S15, hockeydraftcentral.com.

samedi 11 juin 2016

NHL 95 - Rétrospective





Après le classique que fut NHL 94, la barre était haute pour EA Sports. NHL 95 (sorti en octobre 1994) est selon moi un digne successeur à NHL 94 et peut même être considéré comme la meilleure version mais tout ça est très subjectif bien sûr, malgré que j'aime beaucoup le 95 et ses nouveautés, le charme classique du 94 est dur à battre. Voici donc une partie de NHL 95 avec mon ami et collaborateur Philippe. Comme les versions précédentes nous restons sur Sega Genesis.





En plus de la traditionnelle version sur Genesis et Super Nintendo, on retrouvait le jeu sur MS-DOS ainsi que sur Game Boy et Sega Game Gear. Pouvez-vous imaginer jouer à NHL sur Game Boy ? Je pense pas que ça ait été un succès...


NHL 95 sur Game Boy


Parmi les nouveautés du 95 on retrouve enfin le mode "saison", quelque chose qui manquait cruellement au 94. Il est maintenant possible de faire une saison complète + les séries et pas seulement avec une seule équipe mais toutes les équipes si on le veut alors que l'on sélectionne les parties que l'on veut jouer selon le calendrier quotidien de la ligue. Une autre nouveauté est la possibilité d'échanger des joueurs et de signer des agents libres, une partie intégrante du jeu désormais. Il est cependant très facile de booster votre équipe car il n'y existait pas encore de "filtres" d'échange alors il est très facile d’acquérir Gretzky ou Lemieux contre Tony Twist ou Brian Skrudland. Il est également possible de créer un joueur, malheureusement on a pas pensé de l'essayer lorsqu'on a filmé ce vidéo...




En résumé, NHL 95 est techniquement une coche au dessus de NHL 94 par l'ajout de ces nouveautés (qui ne feront que se multiplier à partir de maintenent) et aussi par l'évolution des graphiques et des contrôles. Cependant NHL 94 demeure mon favori mais je suis quand même influencé par ma propre nostalgie et attachement envers ce jeu. Si j'avais joué au 95 en premier je penserais peut-être différemment.

Est-ce que NHL 96 réussira à faire évoluer davantage la série? À suivre la semaine prochaine...


jeudi 9 juin 2016

Le hockey à Pittsburgh (2e partie)





Après la fin de la WPHL en 1908-09 et l’avènement de plus en plus populaire du professionnalisme dans le hockey (voir 1ère partie), il y eut un léger essoufflement du hockey à Pittsburgh. Entre 1910 et 1915, aucun match ne fut joué au Duquesne Garden dont la patinoire fut reconvertie en piste pour patins à roulettes, un nouveau passe-temps qui supplanta la patin traditionnel en popularité à l'époque. Donc aucun hockey ne fut joué pendant la moitié de la décennie. Mais après cette courte pause, le hockey reprit tranquillement sa place dans cette partie de la Pennsylvanie.


Pittsburgh Yellow Jackets (USAHA)
1915-1925

En 1915, un ancien arbitre du nom de Roy Shooley, canadien d'origine, raviva le hockey à Pittsburgh en créant une nouvelle équipe amateure au Duquesne Garden. Au départ, les Yellow Jackets ne jouaient que sporadiquement dans des compétitions indépendantes. Toutefois en 1920,  la United States Amateur Hockey Association (USAHA) fut créée et Pittsburgh joignit cette dernière un an plus tard en 1921.

Encore une fois on eut droit à quelques épisodes de passe-passe durant cette période où s'opposaient les statuts d'amateurs et de professionnels. La USAHA était à la base qu'une ligue amateure senior mais il y eut rapidement des accusations envers quelques équipes de rémunérer leurs meilleurs joueurs. Shooley, pour sa part faisait partie des plus audacieux. Il réussit à convaincre nul autre que le grand Lionel Conacher (texte du 9 mai 2009) de venir jouer à Pittsburgh. Conacher, qui ne voulait pas perdre son statut d'amateur, refusa des offres pour jouer à Montréal et Toronto et s'amena avec les Yellow Jackets en 1923. Il fut nommé capitaine et il invita également plusieurs amis et anciens coéquipiers à venir le rejoindre à Pittsburgh par la suite, ce qui fit des Yellow Jackets une équipe redoutable qui remporta le championnat de la USAHA en 1924 et 1925. En plus de Conacher, les Yellow Jackets étaient munis d'un autre futur membre du temple de la renommée, le diminutif gardien Roy Worthers.

Conacher, évidemment, n'était pas simplement venu à Pittsburgh par plaisir et pour demeurer "amateur". Schooley lui dénicha un emploi dans une compagnie d'assurances et lui paya aussi ses études à l'université Duquesne où il jouait également avec l'équipe de Football.

L'attitude de mercenaires des Yellow Jackets enragea le reste des équipes de la USAHA qui surnommèrent l'équipes les "Pittsburgh Canadians" en raison de leur pourcentage élevé de joueurs importés...

La USAHA et les Yellow Jackets cessèrent leurs activités en 1925.


Équipe Olympique Américaine de 1920

Pour les premiers jeux olympiques incluant le hockey sur glace, l'équipe représentant les États-unis avait une saveur particulièrement "Pittsburghienne". Elle fut sélectionnée et dirigée par ce même Roy Shooley, alors gérant des Yellow Jackets et du Duquesne Garden où l'équipe s’entraîna en vue des jeux. Cette première édition (seulement 11 joueurs à l'époque) comprenait 2 joueurs des Yellow Jackets tandis que les autres jouaient au Minnesota ainsi qu'à Boston.

Afin de financer cette aventure olympique, une série de quatre matchs eut lieu au Duquesne Garden contre des équipes de Winnipeg et aussi contre les Tigers d'Hamilton de la LNH.

Il y eut plusieurs soupçons au niveau de l'éligibilité de certains joueurs de cette équipe. Des journaux d'Ottawa reportèrent que les joueurs de l'équipe américaine étaient pratiquement tous originaires du Canada. Mais au final l'équipe olympique de 1920 était officiellement composée de joueurs éligibles naturalisés américains malgré certaines ambiguïtés. L'équipe remporta la médaille d'argent, n'allouant que deux buts contre le Canada lors de leur seule défaite en semi-finale. Ils écrasèrent notamment la suisse 29-0 en première ronde.


Pittsburgh Pirates (NHL)
1925-1930

Après la fin de la USAHA en 1925, Shooley eut des problèmes financiers et vendit donc les Yellow Jackets à un avocat du nom de James Callahan. Ce dernier obtint par la suite une franchise de la LNH et y transféra ainsi sa nouvelle acquisition. Shooley garda tout de même les droits sur le nom des Yellow Jackets et Callahan renomma ensuite son équipe sous le nom des Pirates, comme l'équipe de baseball dont le propriétaire donna la permission d'utiliser le même nom. Ils furent la première équipe professionnelle de Pittsburgh à adopter le noir et or comme couleurs d'uniformes.

Comme les Yellow Jackets étaient tellement dominants dans la USAHA, presque tous les joueurs de l'équipe restèrent avec les Pirates lors de leur entrée dans la LNH, dont le légendaire Lionel Conacher et leur gardien Roy Worthers. Parmi les nouveaux joueurs des Pirates, il y eut notamment l'ancien des Canadiens et des Wanderers, Odie Cleghorn, qui fut nommé joueur-entraîneur de l'équipe. Cleghorn fut d'ailleurs un des premiers entraîneurs de la LNH à effectuer des changements de trios pendant que le jeu se déroulait (on the fly). Cette pratique fut rapidement adoptée par ses confrères par la suite. 


Saison 1928-29

Les Pirates connurent une bonne première saison et perdirent en demi-finale contre les éventuels champions de la coupe Stanley, les Maroons de Montréal. L'équipe ne fit pas les séries la saison suivante durant laquelle ils échangèrent Conacher, leur capitaine et meilleur joueur, aux Americans de New York. Ils retournèrent en séries l'année suivante où ils perdirent de nouveau en demi-finale contres les Rangers. Les choses allèrent en dégradant par la suite. Ils terminèrent les deux saisons suivantes au dernier rang de la ligue dont une fiche désastreuse de 5-36-3 en 1929-30 suite à quoi les effets du crash boursier de 1929 vinrent forcer les propriétaires des Pirates à déménager temporairement l'équipe à Philadelphie. Ils espéraient revenir à Pittsburgh si ils parvenaient à construire un nouvel aréna pour remplacer le Duquesne Garden qui commençait à devenir désuet.

Les Quakers de Philadelphie ne firent malheureusement pas long feu (4-36-4) en 1930-31 et la franchise dut suspendre ses opérations jusqu'à ce que les choses s'améliorent financièrement. Lorsque les plans pour un nouvel aréna à Pittsburgh échouèrent, les propriétaires des Quakers/Pirates décidèrent de fermer boutique pour de bon en 1936.

Pittsburgh Yellow Jackets (IHL, EHL, équipe indépendante)
1930-32, 1934-1937


Après le départ des Pirates, Shooley avait le champ libre pour faire renaître la franchise des Yellow Jackets (dont il détenait les droits sur le nom) dans une nouvelle ligue du nom de la International Hockey League (IHL). Cette ligue en était à sa deuxième saison lors de l'arrivée des Yellow Jackets en 1930-31. Cette première version de la IHL fusionna plus tard avec d'autres ligues et se renomma éventuellement sous le nom de la AHL en 1940. Deux ans après avoir ressuscité les Yellow Jackets, Shooley vendit l'équipe à John Harris, un propriétaire d'une chaîne de cinémas. Mais des difficultés financières et des rumeurs que les Pirates pourraient finalement reprendre leurs activités forcèrent les nouveaux proprios des Yellow Jackets à suspendre leurs opérations en 1932. Les Pirates détenaient toujours un droit territorial qui aurait empêché les deux équipes de cohabiter à Pittsburgh. Mais ces rumeurs n'aboutirent finalement à rien et les Yellow Jackets restèrent néanmoins en suspens durant deux saisons.

L'équipe reprit finalement ses activités en 1934 mais en tant qu'équipe hors-ligue indépendante et ne jouait que des matchs hors-concours lors de la saison 1934-35 avant de se retrouver une niche dans une ligue la saison suivante. Toutefois ils ne retournèrent pas dans la IHL mais plutôt dans une autre ligue du nom de la Eastern Amateur Hockey League (EAHL). Parmi les joueurs de cette nouvelle édition des Yellow Jackets on retrouvait Gordie Drillon (texte du 10 mai 2012), qui connaîtra plus tard plusieurs bonnes saisons avec les Maple Leafs.

Le meilleur joueur des Yellow Jackets fut cependant le gardien Frank Brimsek (texte du 6 octobre 2014) qui commença sa carrière avec les Yellow Jackets lors de leur saison comme équipe indépendante en 1934. Il devint plus tard un gardien étoile avec les Bruins de Boston et termina sa carrière comme étant le meilleur gardien américain de l'histoire, détenant entre autres le record pour le nombre de victoires par un américain. Il détiendra ce record jusqu'en 1994 lorsqu'il fut dépassé par Tom Barrasso... des Penguins de Pittsburgh.

Les Yellow Jackets ne jouèrent au final que deux saisons dans la EAHL avant de cesser leurs activités, principalement dû à l'arrivée d'une nouvelle équipe à Pittsburgh que vous verrez plus tard dans cette liste.


Pittsburgh Shamrocks (IHL)
1935-36

En 1935, pendant que les Yellow Jackets se préparaient à entrer dans la EAHL, une autre équipe apparut à Pittsburgh sous le nom des Shamrocks. L'entraineur des Shamrocks était l'ancienne peste du Canadien Sprague Cleghorn dont le frère Odie avait également entraîné à Pittsburgh avec les Pirates (voir plus haut). Cette nouvelle équipe de la IHL partagea le Duquesne Garden avec les Yellow Jackets durant la saison 1935-36 mais ne fit pas long feu. Les propriétaires de l'équipe perdirent 40,000$ durant cette courte aventure et fermèrent boutique après une seule saison.

Le propriétaire des Shamrocks Larry Welch déclara que "ces trèfles (traduction de shamrock) ne sont pas très chanceux".

Peu de joueurs de renom dans l'équipe si ce n'est que quelques ex-Canadiens dont les frères Conrad et Jean-Louis Bourcier ainsi que Nick Wasnie, qui selon Aurèle Joliat, serait le véritable inventeur du lancer frappé...(ce sera à éclaircir plus tard...)


Pittsburgh Hornets (IAHL - AHL)
1936-56, 1961-67


En 1936, la IHL fusionna avec la Canadian-American Hockey League (Can-Am) et se renomma la International American Hockey League (IAHL) avant de raccourcir tout ça en 1940 avec le nom American Hockey League (AHL). John Harris, le propriétaire des Yellow Jackets, acheta la franchise des Olympics de Détroit de la IHL et les déménagea à Pittsburgh. Il renomma l'équipe les Hornets (un autre nom d'insecte) qui comme les Shamrocks avant eux, partagèrent le Duquesne Garden avec les Yellow Jackets. Cette fois-ci Harris était propriétaire des deux équipes mais cela ne dura qu'une seule saison une fois de plus et les Yellow Jackets laissèrent le champ libre aux Hornets à partir de la saison 1937-38.

Les Hornets furent donc la seule équipe professionnelle de la ville pour un bon moment, soit jusqu'en 1967. Quelques joueurs des Yellow Jackets et aussi des Shamrocks restèrent en ville avec la nouvelle équipe des Hornets cependant. Le club était d'abord affilié aux Red Wings durant ses premières saisons mais devinrent plus tard le club-école des Maple Leafs de Toronto pendant plusieurs saisons, ce qui fit des Hornets une très forte équipe à l'époque avec la bonne qualité du réseau des Leafs.

Les Hornets jouèrent 20 saisons dans la AHL et remportèrent deux coupes Calder (1952 et 1955) avant de suspendre leurs activités après la saison 1955-56 car le vétuste Duquesne Gardens dut être démoli suite à un réaménagement majeur de ce secteur de la ville de Pittsburgh. Cependant aucun aréna adéquat n'était disponible et aucune équipe professionnelle ne joua à Pittsburgh jusqu'à l'ouverture du Civic Arena en 1961. Les joueurs des Hornets joignirent d'autres équipes de la AHL et de la LNH pour la saison 1956-57. 


Duquesne Garden
1895-1956

Après 5 ans d'inactivité, les Hornets revinrent sur la scène en 1961-62 et étaient cette fois affiliés aux Red Wings de nouveau. La deuxième version des Hornets devinrent une des meilleures équipes de la AHL de l'époque mais durent faire place à la nouvelle équipe des Penguins après la grande expansion de 1967. Ils terminèrent toutefois les choses en grande en remportant une dernière fois la coupe Calder en 1967.

Plusieurs joueurs de renom dans l'histoire des Hornets dont George Armstrong, Larry Aurie, Baz Bastien, Scotty Bowman, Mud Bruneteau, Tim Horton, Andy Bathgate, Roger Crozier, Pete Mahovlich, Pit Martin et même Doug Harvey le temps de 28 matchs en 1966-67. 

D'ailleurs Mahovlich, en début de carrière, fit partie de l'édition championne de 1967 en compagnie de Harvey, qui lui était alors en fin de carrière. Sur cette photo, Mahovlich est le 4e joueur de la 2e rangée et Harvey est au dernier rang de cette même rangée.
Hornets de Pittsburgh
Champions de la coupe Calder 1967


Dans la prochaine partie, je parlerai de l'arrivée des Penguins ainsi que des quelques autres équipes très obscures à avoir évolué à Pittsburgh depuis l'arrivée de ces derniers en 1967. 



Sources:
wikipedia
hockeydb