lundi 13 février 2017

Bill Goldsworthy



Au début des années 1960, le système des clubs affiliés était toujours en place, mais il tirait à sa fin. Bill Goldsworthy s’alignait alors avec les Flyers de Niagara Falls, une équipe dans le réseau de Boston. On y retrouvait des joueurs qui firent partie de la puissante équipe des Bruins de la fin des années 1960, comme Derek Sanderson et Donald Marcotte, ainsi que d’autres qui eurent de belles carrières ailleurs, comme Bernard Parent, Jean Pronovost, Doug Favell et Rosaire Paiement. L’équipe fit la finale de la Coupe Memorial en 1963 et la remporta en 1965.

Goldsworthy parvint à jouer quelques matchs avec les Bruins, mais il ne put pas se faire une place définitive. C’est finalement en 1967 qu’il eut sa chance, lorsque les North Stars du Minnesota le choisirent lors du repêchage d’expansion.

À sa troisième saison au Minnesota, en 1969-70, Goldsworthy établit le record d’équipe avec 36 buts. Il les suivit avec des saisons de 34 et 31 buts.

Ces performances lui permirent d’être choisi pour représenter le Canada lors de la Série du siècle. Il hérita du numéro 9 qui aurait normalement dû être porté par Bobby Hull, mais lorsque ce dernier signa avec l’AMH, il fut exclu. Au repêchage de l’AMH, Goldsworthy avait été choisi par l’équipe du Minnesota, les Fighting Saints, mais il préféra demeurer dans la LNH avec les North Stars.

Goldsworthy eut un rôle de soutien dans l’équipe. Il ne joua que trois matchs, mais il fut surtout remarqué pour sa performance lors du quatrième match, à Vancouver. Au cours des six premières minutes du match, il écopa de deux pénalités. Bien que Goldsworthy jugea que l’arbitre avait été sévère à son endroit, il demeure que Boris Mikhaïlov profita des deux occasions pour marquer et donner les devants à l’URSS. Goldsworthy fut hué et bien qu’il marqua une fois et obtint une passe en troisième période (ses seuls points du tournoi), le mal était fait.

À la fin du match, une défaite du Canada de 5-3, on retint principalement le cri du cœur de Phil Esposito, mais d’autres joueurs, comme Stan Mikita et les frères Mahovlich, exprimèrent leur dépit devant la réaction des foules canadiennes. Quant à Goldsworthy, il affirma tout simplement qu’il avait honte d’être canadien.

En 1973-74, les North Stars, une équipe qui n’avait été depuis sa fondation qu’au mieux moyenne, ratèrent les séries. Toutefois, ceci n’empêcha pas Goldsworthy d’atteindre son sommet avec 48 buts, le cinquième total de la ligue. Cette marque d’équipe tiendra jusqu’en 1981-82 chez les North Stars, alors qu’elle a été battu par Dino Ciccarelli.



Il en marqua 37 la saison suivante, mais ses performances allèrent ensuite en déclinant. L’âge était peut-être un facteur, mais Goldsworthy avait aussi de plus en plus de problèmes d’alcool.

En novembre 1976, le directeur-gérant des Rangers, John Ferguson, voulut secouer son équipe en expédiant Bill Fairbairn et Nick Beverley au Minnesota pour faire l’acquisition de Goldsworthy. À ce moment, il détenait pratiquement tous les records offensifs des Stars, en plus d’être le dernier joueur de l’édition originale toujours avec l’équipe.

Son passage dans la Grosse pomme fut sans éclat et de courte durée, puisque l’année suivante, il fut l’un des rares joueurs à être échangé de la LNH à l’AMH. Les Rangers l’échangèrent ainsi aux Racers d’Indianapolis, qui en firent un joueur-entraîneur. Les Racers ratèrent toutefois les séries et Goldsworthy quitta Indianapolis pour Edmonton, où il joua une dernière saison.

Il tenta sa chance par la suite comme dépisteur et comme entraîneur, mais ses problèmes d’alcool finissaient toujours par refaire surface.

En février 1992, les North Stars retirèrent tout de même son numéro 8.

En 1994, alors qu’il était entraîneur des Iguanas de San Antonio de la Ligue centrale, on lui diagnostiqua une infection au VIH. Malgré l’annonce récente de Magic Johnson, le SIDA demeurait à ce moment une maladie principalement associée à la communauté gay et aux consommateurs de drogues injectées, ce qui indisposait Goldsworthy. Il finit par faire son annonce publique, tout en indiquant qu’il avait contracté sa maladie à cause d’une trop grande promiscuité.

Goldsworthy accepta de s’impliquer et de parler de sa condition, avant de finalement retomber sévèrement dans ses problèmes d’alcool. Il est décédé en mars 1996 des suites de sa maladie, à l'âge de 51 ans.


Sources : “Team Canada in bitter defeat”, Montreal Gazette, 9 septembre 1972, p.1, “Rangers Hasten House Cleaning”, AP, 12 novembre 1976, Observer-Reporter, p.4, “Bill Goldsworthy, Longtime N.H.L. star, dies”, AP, 30 mars 1996, New York Times (nytimes.com), “No Golden Years: Former North Star Goldsworthy Learned He Had AIDS, Then Drank Himself to Death” de Helene Elliott, 3 novembre 1996, Los Angeles Times (articles.latimes.com).

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire