lundi 12 mars 2018

Dollard St-Laurent



Dollard St-Laurent est né à Verdun et a grandi près du fleuve, où il allait parfois patiner. Comme bien d’autres à l’époque, il fut signé par les Canadiens, alors qu’il reçut 100$. Il fut ensuite assigné aux Canadiens Junior, puis au Royal de Montréal de la Ligue senior. St-Laurent était toutefois différent de ses coéquipiers à un niveau. Il poursuivait ses études en dentisterie, à l’Université McGill. Il dut par contre se rendre à l’évidence qu’il était difficile de conjuguer études et les voyages et les entraînements d’un joueur de la Ligue senior du Québec. Il choisit donc le hockey.

Il eut son premier essai de trois matchs avec le grand club en 1950-51, avant d’en jouer 40 l’année suivante et d’y terminer la saison.

C’est finalement en 1952-53 que le défenseur défensif se fit une place sur une base régulière avec le Tricolore. Bien que dans l’ombre du capitaine Émile Bouchard, de Doug Harvey et de Tom Johnson, et avec un physique pourtant pas si imposant, St-Laurent s’avéra d’une grande utilité. Il eut néanmoins plus que sa part de blessure au fil de sa carrière.

Au terme de cette même saison, les Canadiens affrontèrent les Black Hawks, qui s’étaient qualifiés de justesse pour les séries et ce, pour une première fois en sept ans. Les faibles Hawks donnèrent tout de même du fil à retordre au Bleu Blanc Rouge, mais celui-ci eut finalement le dessus lors du septième et décisif match. De l’autre côté, les Bruins causèrent une surprise en éliminant les grands favoris, les Red Wings. Mais devant Montréal, Boston ne réussit pas un deuxième miracle de suite et les Canadiens l’emportèrent facilement. St-Laurent gagna ainsi sa première Coupe Stanley.

Après deux défaites en finale contre Détroit, Montréal entreprit alors son historique séquence de cinq Coupes consécutives. St-Laurent participa alors aux trois premières. Toutefois, au grand étonnement de plusieurs, il fut échangé aux pauvres Hawks en juin 1958, contre un montant d’argent et des considérations futures (qui deviendront un prêt d’un joueur, Norm Johnson, qui ne joua finalement aucun match avec les Canadiens). Ce faisant, il alla rejoindre Ted Lindsay qui comme lui, avait travaillé à l’élaboration d’une première version de l’Association des joueurs. (Jim Thomson avait également pris le chemin de Chicago l’année précédente.)

L’arrivée de St-Laurent coïncida avec un retour des Black Hawks en séries après les avoir ratées 11 fois en 12 ans. Il faut dire que les acquisitions de Stan Mikita, Bobby Hull, Glenn Hall et Pierre Pilote leur ont finalement permis de sortir la tête hors de l’eau. Pour ce qui est de St-Laurent, une fois de plus, il se retrouvait dans l’ombre d’un grand défenseur, Pilote bien sûr. Par contre, ce groupe permit en 1960-61 aux Hawks de mettre fin à une disette de Coupe Stanley de 22 ans. D’ailleurs, St-Laurent est parmi les rares à avoir participé à une partie des cinq Coupes consécutives et à l’avoir remporté ailleurs par après. (L’autre est Bert Olmstead, qui a remporté la Coupe avec les Leafs l’année suivante.)

Comme à l’époque, le match des étoiles opposait les champions de la Coupe Stanley aux étoiles des autres équipes, en remportant une cinquième Coupe, St-Laurent eut l’occasion de participer à cet événement pour une cinquième fois.

St-Laurent joua une dernière saison à Chicago en 1961-62, avant d’être envoyé aux As de Québec de la Ligue américaine. Au cours de sa seule saison dans la Vieille capitale, il se brisa une jambe, ce qui mit fin à sa carrière.

Ayant le sens des affaires, il réussit sa deuxième carrière en devenant propriétaire d’un cabinet de courtiers d’assurance. Il s’impliqua également dans la lutte des anciens joueurs pour bonifier leur maigre pension.

Un aréna porte son nom à Ville LaSalle.

Celui qu’on surnommait ″Dolly″ est décédé en 2015 à l’âge de 85 ans.


Sources : “Habs Sell St.Laurent; Players Side-Tracked” de W,R. Weatley, Canadian Press, 4 juin 1958, Ottawa Citizen, page 11, “Smooth blueliner Dollard St.Laurent won five Stanley Cups” de Tom Hawthorn, 12 avril 2015, The Globe and Mail (theglobeandmail.com), wikipedia.org.

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