jeudi 9 janvier 2020

Les congédiements d'entraîneur en cours de saison




Personnellement, je considère que plus souvent qu’autrement, limoger un entraîneur en cours d’année est une décision à court terme (on espère un petit et temporaire regain d’énergie), en plus d’être un signe de désespoir (on veut absolument montrer qu’on fait quelque chose et on se trouve un bouc émissaire).  Par contre, des changements fréquents montrent de l’instabilité et laissent voir aux joueurs qu’on peut avoir la peau de l’entraîneur.

À une certaine époque, comme les salaires des entraîneurs étaient plus faibles, il était relativement peu coûteux de le faire.  Ce n’est toutefois plus aussi vrai aujourd’hui.  Congédier Mike Babcock en novembre dernier a représenté une décision coûteuse pour les Leafs.   

Cela étant dit, ça ne signifie pas qu’un tel changement n’est jamais justifié.  Il se peut qu’un entraîneur perde sa chambre ou qu’il s’avère qu’il s’est montré indigne de ses fonctions, comme ce fut le cas de Bill Peters avec les Flames cette année.

Alors que nous ne sommes qu’en janvier, il y a déjà eu six entraîneurs qui ont perdu leur poste.  En plus de Babcock et Peters, il y a eu John Hynes au New Jersey, Jim Montgomery à Dallas, Peter DeBoer à San Jose et Peter Laviolette à Nashville.   

À ce sujet, est-ce une grosse année?  Comment est-ce que ça se compare aux autres années?  J’ai donc fait des comparaisons avec les autres saisons de l’ère moderne.  (J’ai débuté en 1967-68, année de la fin des "Original Six" et de la première expansion.)  J’ai également ignoré les entraîneurs intérimaires en place que pour quelques matchs en attendant qu’on nomme un entraîneur de plein titre.  (Par exemple, Jacques Laperrière a été entraîneur des Canadiens pendant un match en 1995 entre le congédiement de Jacques Demers et la nomination de Mario Tremblay.)

Avec six congédiements, il s’agit d’une année active sur la gâchette, mais il y a déjà eu pire.  À ce titre, la saison 1981-82 a été la plus fatale, avec neuf changements derrière le banc.  À l’inverse, si on ignore l’année du lock out (2004-05), il n’y a eu qu’une seule campagne (2017-18), où il n’y en a eu aucun.  Entre les deux, il y a beaucoup de variance d’une année à l’autre.

Toutefois, entre 1967 et aujourd’hui, le nombre d’équipes est passé de 12 à 31.  En regardant cette statistique sur une base de pourcentage, obtient-on un résultat différent?

Sur cette base, c’est l’année 1971-72 qui s’est avéré la plus funeste, avec 7 remerciements dans une ligue de 14 équipes.  (Néanmoins, il ne serait pas exact de dire que la moitié des équipes a changé de pilote au cours de l’année, puisque les Blues l’ont fait deux fois…)

On remarque toutefois une certaine tendance à la baisse.  Est-ce parce que, tel que mentionné plus haut, les salaires plus élevés des entraîneurs rendent la chose plus coûteuse?  Ou parce qu’on retrouve moins de purs motivateurs parmi la confrérie des entraîneurs et qu’un changement a plus d’impact au niveau stratégique?  On pourrait en discuter.

Évidemment, sur une période de plus de 50 ans, chaque équipe a eu plusieurs régimes et plusieurs philosophies de gestion, mais y a-t-il des équipes où le poste derrière le banc est plus sur un siège éjectable que d’autres?  Bien sûr que oui.

Même si elles comptent parmi les équipes les plus récentes, il est clair que le Wild et les Predators n’ont pas recours souvent à cette façon de faire.  Dans les deux cas, elles ne l’ont fait qu’une fois, en 20 et 22 ans respectivement.  Dans le cas des Preds, c’était la première qu’ils le faisaient cette année.

À l’autre bout du spectre, on retrouve les Blues de St-Louis, avec 18.  C’est donc dire qu’environ une année sur trois, l’entraîneur ne termine pas l’année.  (Et on ne compte pas ici les changements derrière le banc au cours de la saison morte…)  Il faut dire qu’au début de leur existence, il y avait de véritables portes tournantes à St-Louis.  Il n’en demeure pas moins qu’avant leur improbable victoire du printemps dernier, il s’agissait de la plus vieille équipe à n’avoir jamais remporté la Coupe Stanley…  Y a-t-il un lien?

Mention spéciale (quelle surprise!) à nos chers Golden Seals / Barons, qui ont fait 5 changements en cours de saison en 11 ans.

Sources : hockeydb.com.

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