En 1951-52, Ron Stewart évoluait pour les Flyers de Barrie, mais à cette époque, il était possible de prêter un joueur à l’équipe finaliste de la Coupe Memorial. Cette année-là, ce sont les Biltmore Mad Hatters de Guelph qui gagnèrent le droit de représenter l’Ontario. Stewart leur fut donc prêté. Cette décision fut salutaire, puisqu’il compta 10 fois et amassa 7 passes en 12 matchs et aida Guelph à remporter la Coupe.
Suite à ce tournoi, Stewart se retrouva immédiatement avec les Maple Leafs. Par contre, malgré ses prouesses offensives à la Coupe Memorial, c’est plutôt comme avant à caractère défensif qu’il fit sa marque. Toutefois, comme le Trophée Frank Selke n’a été remis qu’à partir de 1978, Stewart n’a pas reçu d’honneur individuel. Pourtant, malgré la façon dont il fut utilisé, il est tout de même parvenu à marquer 20 buts au cours d’une année à deux reprises durant sa carrière.
Au niveau de son équipe, Stewart est arrivé à Toronto deux ans après que les Leafs eurent gagné la Coupe et qu’ils eurent beaucoup de succès au cours des années 1940. Il s’agissait donc d’un changement de cycle et les Leafs ont même raté les séries pour une rare fois au cours des années des six équipes à son année recrue. Il a donc fallu que Stewart attende à sa dixième année avant de remporter sa première Coupe Stanley, en 1961-62. Les Leafs répéteront aussi leur exploit les deux années suivantes.
Stewart y restera une année de plus, avant de passer d’une des équipes dominantes de la période à l’une des pires. À l’été 1965, il a été échangé aux Bruins contre Andy Hebenton, Orland Kurtenbach et Pat Stapleton. Il passa alors deux ans à Boston (où les Bruins ratèrent les séries pour une 7e et une 8e année de suite). L’arrivée de Bobby Orr et de Phil Esposito était sur le point de faire tourner les choses, mais Stewart ratera tout ça, étant choisi par les Blues au repêchage d’expansion de 1967.
Stewart ne passera que 19 matchs avec St-Louis, avant d’être envoyé aux Rangers, en retour de Red Berenson et Barclay Plager.
C’est d’ailleurs au cours de ce passage à New York que Stewart sera impliqué dans un incident auquel il sera toujours associé.
Le 29 avril 1970, après l’élimination des Rangers, Stewart et son coéquipier, le légendaire gardien Terry Sawchuk, sont allés dans un bar. Alors qu’ils avaient bu et qu’ils discutaient du partage des dépenses de la maison qu’ils partageaient, une dispute éclata.
De retour à la maison, le tout dégénéra. Des témoins les ont vus se bousculer sur la pelouse. Sawchuk tomba et s’infligea des blessures internes au foie et à la vésicule biliaire. Il dut donc être opéré pour retirer cette dernière et régler une hémorragie interne. Sawchuk, qui avait un historique d’alcoolisme, de dépression et de violence conjugale, rapporta à la police qu’il assumait entièrement la responsabilité de la dispute. Le 31 mai suivant, Sawchuk fut victime d’une embolie pulmonaire qui l’emporta à l’âge de 40 ans. Une enquête policière fut déclenchée et Stewart fut exonéré de tout blâme. Stewart, qui avait visité Sawchuk à l’hôpital, fut même l’un de ses porteurs à ses funérailles. L’histoire a par contre collé à Stewart.
En novembre 1971, Stewart fut échangé aux Canucks avec Dave Balon et Wayne Connelly contre Gary Doak et Jim Wiste. Le séjour de Stewart sur la côte ouest se limita toutefois à 42 matchs, puisqu’en mars, les Rangers refirent son acquisition pour un montant d’argent. Stewart put donc aider les Blueshirts à accéder à la finale pour la première fois en 22 ans. Ceux-ci s’inclinèrent toutefois contre les Bruins, dans une finale opposant les deux équipes les plus faibles de l’ère des six équipes.
À sa dernière saison, 1972-73, Stewart partagea son temps entre les Rangers et leurs nouveaux voisins, les Islanders.
En carrière, il a disputé 1353 matchs, comptant 276 fois et obtenant 253 passes, pour un total de 529 points.
Stewart devint ensuite entraîneur des Buckaroos de Portland de la WHL, qu’il mena à la finale dans ce qui s’avéra la dernière année du circuit.
Il se retrouva donc dans la Ligue américaine, derrière le banc des Indians de Springfield, qui remportèrent la Coupe Calder en 1974-75.
Ce titre lui ouvrit la porte de la LNH lorsque son ancien entraîneur chez les Rangers, Emile Francis, décida de se concentrer sur son poste de directeur-général et de lui laisser le banc de l’équipe. Toutefois, l’expérience ne dura que 39 matchs lorsqu’autant Francis que Stewart furent congédiés et remplacés par John Ferguson.
Stewart eut une deuxième chance en 1977-78, avec les Kings. Leur fiche de 31-34-15 fut suffisante pour les mener en séries, mais après une sortie rapide, il fut remplacé.
Il s’est ensuite établi en Colombie-Britannique, où il habita jusqu’en 2012, alors qu’un cancer l’emporta à l’âge de 79 ans.
Sources : "Ron Stewart, Star of Maple Leafs Champs, Dies at 79" de Richard Goldstein, 28 mars 2012, New York Times (nytimes.com), wikipedia.org.
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