mardi 28 juin 2022

Théories au sujet de la vie personnelle des joueurs


Depuis la victoire de l’Avalanche en finale de la Coupe Stanley d’avant-hier, il circule sur internet une photo d’Erik Johnson au lit, légèrement vêtu, au côté de sa nouvelle "conquête", la Coupe. J’ignore la situation maritale de Johnson, qui n'a "scoré" que 8 buts cette année, mais vous pouvez insérer ici la blague salace de votre choix.



Il y eut au fil des années différentes théories au sujet de la vie personnelle des joueurs.

Au début des années de Scotty Bowman avec les Canadiens, lors du début des séries, les joueurs du tricolore se retrouvaient en retraite fermée. Cette tradition fut reprise par Bob Berry dans les années 1980 en direction des Laurentides, puis par Jacques Lemaire, qui utilisa un hôtel de banlieue comme base, les sorties se limitant aux pratiques et aux matchs au Forum. La logique étant de forcer les joueurs, célibataires ou en couple, à se concentrer sur leurs matchs et à éviter toutes sortes de distractions auxquelles vous pouvez penser.

Si on recule jusqu’aux années 1960, Yvan Cournoyer a déjà mentionné que lors de sa jeunesse, Sam Pollock lui avait tordu le bras pour qu’il se "case", dans le but de l’amener à vivre une vie rangée. Dans le cas de Cournoyer, selon ses dires, il n’avait pas la maturité nécessaire. Il a plutôt senti qu’il avait manqué une partie de sa vie, pour en bout de ligne se retrouver avec un mariage raté, un divorce pénible et des enfants malheureux. Une telle exigence serait impensable aujourd’hui.

Tout ceci pour vous parler d’un petit article de La Presse du 4 novembre 1937 sur lequel je suis tombé par hasard.

Dans celui-ci, on fait référence à George Redding. Celui-ci a joué au niveau senior avec Hamilton avant de se joindre aux Bruins de Boston lors de leur saison inaugurale, en 1924-25. Il y joua 27 des 30 matchs, avant de revenir pour 8 matchs l’année suivante. Sa fiche est de 3 buts et 2 passes. Il poursuivit ensuite sa carrière dans la Ligue Can-Am (l’ancêtre de la Ligue américaine) et au sein d’autres circuits mineurs.

Une fois sa carrière de joueur terminée, il devint entraîneur. En 1937, il tenta l’expérience britannique en se retrouvant derrière le banc des Rangers d’Earl’s Court.

Redding avait de son côté un point de vue à l’opposé de Sam Pollock. Il fit promettre à chacun de ses joueurs de ne pas se marier pendant la saison. Un de ceux-ci, Bobby Lee, dut même envoyer un câblogramme à sa fiancée à Montréal pour lui dire de ne pas faire le voyage vers l’Angleterre (ce qui était toute une expédition à ce moment), alors qu’ils devaient s’épouser sous peu. L’histoire ne dit toutefois pas si la demoiselle l’a attendu ou si elle l’a plaqué…

Selon Redding, "les joueurs devraient concentrer toute leur attention à gagner des parties seulement. Il n’y a rien comme une jeune femme mariée pour faire oublier le hockey à un joueur."  Mesdames, selon Redding, il semblerait donc que vous soyez un élément perturbateur...

Le club londonien de Redding termina la saison 1937-38 avant dernier de la ligue avec une fiche de 8-11-5. Difficile à dire si l’absence de talent ou de vie conjugale a été le facteur déterminant de ce manque de succès.

Redding est décédé en 1974, à l’âge de 74 ans. Il n’a donc jamais regardé Lance et compte

Sources :

"Le hockey et l’amour", 4 novembre 1937, La Presse, page 24,

"La retraite, comme au temps de Scotty" de Bernard Brisset, 3 avril 1984, La Presse, page S3,

"Des hockeyeurs froids et silencieux" de Ronald King, 24 janvier 2009, La Presse (lapresse.ca).

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