mardi 13 septembre 2022

Craig Redmond


Dès l’âge de 4 ans, Hockey Night in Canada fit un profil de Craig Redmond, en raison de son talent notable. Lors de son passage au tournoi pee wee de Québec en 1978, il a aussi attiré l’attention. Grâce à son coup de patin, il y fut comparé aux plus grands.

Il accéléra ensuite sa scolarité pour pouvoir se rendre à l’Université de Denver, alors qu’il n’avait que 16 ans. (Il en aura 17 au cours du premier mois.) Il ne fut toutefois aucunement déclassé, puisque le défenseur amassa 54 points en 34 matchs.

L’offensif Redmond se joignit ensuite à l’équipe olympique canadienne, dirigée par le défensif Dave King, pour les Jeux de Sarajevo de 1984. Redmond marqua tout de même deux buts, dont le but gagnant contre la Finlande, permettant ainsi à l’unifolié d’accéder à la ronde des médailles. Toutefois, l’équipe tomba à court et termina au pied du podium, en quatrième place.

Une fois le repêchage arrivé, Redmond suscita évidemment la convoitise. Si les deux premiers, Mario Lemieux et Kirk Muller, étaient pratiquement unanimes, Redmond fut tout de même classé quatrième.

Dans ce qui s’avéra le début d’une tendance dans sa carrière professionnelle, sa famille intervint dans sa carrière.  En plus de rumeurs qui circulaient qu'il avait trafiqué les patins de son fils pour qu'il paraisse plus grand (merci à Jellos pour l'info), son père envoya une lettre, signée aussi par son agent Alan Eagleson, aux Maple Leafs, les exhortant de ne pas repêcher Redmond, sans quoi il retournerait à l’université. Bien que leur directeur-gérant Gerry McNamara avait affirmé le contraire, au quatrième rang, Toronto lui préféra finalement Al Iafrate. Pas un mauvais choix finalement. Montréal prit ensuite Petr Svoboda, avant que les Kings ne fassent signe à Redmond.

Cette sélection sembla d’abord être judicieuse. Redmond fit immédiatement l’équipe et accumula 39 points à son année recrue. Au sein de la formation moyenne que constituaient alors les Kings, Mark Hardy fut le seul défenseur à faire mieux.

Tout comme son équipe, Redmond connut l’année suivante une baisse de régime, avec un total de 24 points en 1985-86. Cette saison fut ensuite suivie par une autre marquée par les blessures où il n’a joué que 16 parties et fait un bref passage dans la Ligue américaine.

En octobre 1987, les Kings l’assignèrent à New Haven après deux matchs décevants. Redmond refusa toutefois de se rapporter et demanda à être échangé. Lorsque Los Angeles le suspendit, il retourna chez lui en Colombie-Britannique. Il demanda alors de joindre le programme olympique canadien, mais comme cette avenue exigeait que les Kings recommencent à le payer, ils refusèrent. Redmond répondit donc qu’il n’avait pas besoin d’argent et qu’il pouvait travailler pour l’entreprise de son père, active dans le domaine de l’immobilier. Cette situation perdura pour le reste de la saison, Los Angeles estimant difficile d’obtenir un juste retour pour son défenseur récalcitrant.

C’est finalement le 10 août 1988, le lendemain de l’échange de Wayne Gretzky que les deux mêmes équipes, les Oilers et les Kings, procédèrent à un autre échange, beaucoup plus mineur celui-là. Redmond se dirigea vers Edmonton, en retour de John Miner, un défenseur qui n’ajouta finalement jamais à son total de 14 matchs dans la LNH.

En octobre, l’entraîneur et directeur-gérant des Oilers, Glen Sather, en eut marre de devoir gérer le père de Redmond et le soumit au ballotage avant même qu'il ne joue un seul match avec Edmonton. Malgré la mise en garde de Sather, Phil Esposito se laissa tenter par le coup de patin de Redmond et le réclama pour ses Rangers.

Redmond ne joua pas avec les Blueshirts. Mais après qu’il eut joué une dizaine de parties avec le club école au Colorado, Esposito eut aussi droit au pleurnichage du père, en plus d’une demande d’échange de la part d’Eagleson. Esposito jugea que le jeu n’en valait finalement pas la chandelle et après un mois, il le resoumit au ballotage.

Étonnamment, ce sont les Oilers qui refirent son acquisition. Il fut toutefois envoyé dans le Ligue américaine, au Cap Breton. Ce n’est qu’en janvier 1989 qu’il fut rappelé à Edmonton. Il participa alors à 21 parties avec les Oilers.

À la fin de la saison, il prit sa retraite et alla rejoindre l’entreprise familiale.

Il tenta un retour en 1995-96, encore une fois avec les Oilers, mais il passa finalement l’année dans les mineures. Il n’ajouta donc pas à son total de 191 matchs dans la LNH.

Celui qui a un lien de parenté avec les frères Dick et Mickey Redmond travaille toujours dans l’immobilier.

Sources :

Esposito, Phil & Golenbock, Peter, Thunder and Lightning: A no – b.s. hockey memoir, McClelland & Stewart, Toronto, 2003, page 234,

"Présomptueux - McNamara", PC, 7 juin 1984, La Presse, page S10, 

"Supérieur à Gretzky… dans les rangs pee wee" de Kevin Dubé, 12 février 2012, Journal de Montréal (journaldemontreal.com),

hockeydraftcentral.com, linkedin.com.

4 commentaires:

  1. C'est écrit qu'il mesure 5'9" sur certains sites et 5'10" sur d'autres : il avait été révélé que son père avait rajouté des talons dans ses patins pour qu'il ait des chances d'être repêché plus tôt. Son père aura nuit à sa carrière plutôt que de l'aider.

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  2. @ Jellos D'où vient cette information?

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  3. Cher keithacton, j'ai ramé ferme pour retrouver cet article de La Presse du 7 juin 1984 :) On peut y lire les propos du directeur-général des Leafs de Toronto, Gerry McNamara : "Il est présomptueux - pour un jeune joueur âgé de 19 ans - de croire qu'il sera sélectionné au 4e rang. Cela me dérange." Puis il en a profité pour lancer une pointe au défenseur (...) : "La 1ère chose qui me vient à l'esprit, c'est que plusieurs rapports indiquent que son père lui a fabriqué des patins spéciaux, pour le faire paraître plus grand." L'article peut être consulté en suivant ce lien, à la p.10 du cahier des sports. https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/2286955

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