Né le 14 mai 1954 à Nelson en Colombie-Britannique, Daniel Mirl Gare était un attaquant prolifique au sein des Centennials de Calgary au niveau junior avant de parvenir à faire sa place comme vedette de la LNH en s'imposant autant offensivement que physiquement malgré sa petite stature.
Ailier droit de 5'9" et 175 lb, il explosa d'abord en 1973-74 à Calgary avec une fiche de 68 buts et 59 passes pour 127 points, alors qu'il faisait partie du même trio qu'une autre future vedette offensive des années 70 et début 80, le centre Mike Rogers. Cette bonne saison lui valut d'être repêché en 2e ronde (29e au total) par les Sabres de Buffalo en 1974.
Durant son premier camp d'entraînement des Sabres à l'automne suivant, Gare montra dès le premier match préparatoire qu'il était prêt à jouer immédiatement dans la grande ligue en provoquant le matamore Dave «The Hammer» Schultz des redoutables Flyers à se battre avec lui dans un combat égal où il parvint à contenir Schultz. Et lors de son premier match officiel, il marqua à son premier tir en carrière à 18 secondes du début du match, ce qui n'était pas loin d'être un record, le détenteur d'alors étant Gus Bodnar des Maple Leafs avec un but à 15 secondes durant la saison 1943-44.
Gare termina cette excellente première saison avec une fiche de 31 buts et 31 passes, en plus d'aider les Sabres à se rendre en finale contre les éventuels champions, les Flyers. Il obtint 7 buts et 6 passes en 17 matchs durant ce parcours. Il marqua d'ailleurs le but gagnant en prolongation lors du premier match de la série de demi-finale contre les Canadiens.
Il termina ensuite en 3e place du scrutin pour l'obtention du trophée
Calder, qui alla finalement à l'attaquant Eric Vail, des Flames
d'Atlanta.
Les Sabres de l'époque étaient une assez bonne machine offensive. On n'a qu'à penser à la fameuse «French connection», premier trio de l'équipe composée de Gilbert Perreault, René Robert et Richard Martin. Mais en plus de ce trio, les Sabres comptaient sur plusieurs bons marqueurs. Par exemple, lors de cette édition 74-75, on retrouvait 9 marqueurs de plus de 20 buts.
Gare était quand même muté à la «French connection» sur l'avantage numérique alors que René Robert était déplacé à la pointe. Cependant, seulement 8 des 50 buts de Gare furent obtenus durant l'avantage d'un homme et le reste fut principalement obtenu sur la checking line. Gare termina donc la saison avec 73 points dont 50 buts, tandis que Luce et Ramsay terminèrent à 70 et 71 points respectivement. Cette bonne saison lui valut une invitation sur l'équipe canadienne pour la première Coupe Canada de 1976, mais il ne fut utilisé que pour un seul match durant cette série.
Une grave blessure au dos survint toutefois lors de la saison suivante, ce qui lui fit rater la majorité du calendrier, ne pouvant jouer que 35 parties (11 buts, 15 passes). Il revint en forme en 1977-78, au même moment ou il fut nommé comme nouveau capitaine des Sabres, avec 39 buts et 77 points.
Il régressa à 27 buts et 67 points en 1978-79 mais l'arrivée de Scotty Bowman derrière le banc des Sabres en 1979-80 sembla lui redonner des ailes puisqu'il connut cette année-là sa deuxième saison de plus de 50 buts et son sommet en carrière avec 56 buts et 33 passes pour un total de 89 points. Il faut noter par contre que la French connection venait d'être démantelée cette saison-là alors que René Robert avait été échangé aux Rockies du Colorado à l'automne 1979. Avec ces 56 buts, Gare tronait au sommet des marqueurs de la LNH, étant toutefois à égalité avec Charlie Simmer des Kings et Blain Stoughton des Whalers. Il fut également sélectionné sur la 2e équipe d'étoiles.
Après une autre bonne saison en 1980-81 ou il obtint 46 buts et 85 points, Gare sembla perdre l'estime de Bowman qui décida de porter un grand coup à son équipe vieillissante. En compagnie du gardien Bob Sauvé, de l'ancien capitaine Jim Schoenfeld et de Derek Smith, Gare prit le chemin de Détroit en décembre 1981. En retour, les Sabres mirent la main sur trois joueurs plus jeunes, soit Dale McCourt, Mike Foligno et Brent Peterson.
Au sein des misérables «Dead wings», Gare ne connut pas d'aussi bonnes saisons qu'à Buffalo, sa meilleure saison là-bas fut sa première complète en 1982-83 ou il obtint 26 buts et 61 points, et il sembla confirmer les dires de Bowman selon quoi «ses jambes étaient finies».Il fut toutefois nommé capitaine de nouveau à l'automne 1982, et apporta ainsi une certaine stabilité de leadership chez les Red Wings, eux qui avaient eu une absurde rotation de capitaines avec pas moins de 16 joueurs ayant porté le «C» depuis la retraite d'Alex Delvecchio en 1973. Il aida ainsi à ramener les Wings en séries en 1984 et 1985, marquant la première fois que l'équipe y participait deux années consécutives depuis la grande expansion de 1967.
Et surtout, Gare prépara le terrain pour le suivant sur la liste, nul autre que Steve Yzerman qui hérita du titre pour les 20 années suivantes à Détroit et qui apprit apparemment beaucoup de la part de Gare, qui lui fut libéré par l'équipe après la saison 1985-86, alors qu'il n'avait obtenu que 16 points en 57 matchs.
Sans contrat durant l'été 1986 et aucune offre sur la table, Gare tenta un coup de poker en contactant lui-même Glen Sather pour une invitation au camp d'entrainement des Oilers. Ce dernier accepta et Gare se mérita un poste avec les Oilers en 1986-87 après un bon camp. Toutefois,x Gare était de plus en plus ennuyé par son dos depuis sa blessure de 1976 et il ne fut que très peu utilisé par les Oilers, seulement 18 matchs ou il récolta 1 but et 3 passes. Lorsque les Oilers firent l'acquisition de Kent Nilsson en mars 1987, Gare fut définitivement relégué comme joueur de réserve et plutôt que d'accepter une démotion dans les mineures, il opta de prendre sa retraite à l'âge de 32 ans, perdant alors la seule chance qu'il aurait eu de remporter la coupe Stanley depuis sa saison recrue.
Il ne sembla pas quitter le hockey très longtemps puisqu'il accepta ensuite un poste au sein du Iserlohn ECD dans la ligue allemande pour la saison 1987-88. Toutefois, il s'agissait bien malgré lui d'un plan foireux puisque les propriétaires de cette équipe étaient tellement dans le rouge que les autorités ouest-allemandes décidèrent au même moment de l'arrivée de Gare d'enquêter sur les finances de l'équipe et ainsi perquisitionner plusieurs des joueurs de l'année précédente pour vérifier leurs chèques de paie. Ceux qui refusèrent de dévoiler leur salaire furent réprimandés et durent même subir des fouilles de leurs domiciles. Étant témoin de tout cela durant le camp d'entrainement, Gare fit aussitôt marche arrière et revint au Canada, ratant malheureusement à Iserlohn une histoire assez rocambolesque mais sur laquelle je dois faire plus de recherches et probablement un autre billet avant de m'avancer d'avantage.
Mais au final, Gare se retira après seulement un match hors-concours en Allemagne.
En 827 matchs dans la LNH, Gare aura obtenu une fiche de 354 buts, 331 passes pour 685 points et 1285 minutes de pénalité. Il a aussi ajouté 46 points en 64 matchs des séries.
Après sa retraite, il refit surface en 1993-94 comme assistant-entraineur du Lightning, un poste qu'il ne garda que deux saisons. Il devint ensuite analyste télé pour le Lightning, les Blue Jackets et les Sabres. Ces derniers retirèrent d'ailleurs son numéro 18 lors d'une cérémonie en 2005.
Sources:
Wayback Wednesday, Reddit
BC Sports Hall of fame
Merci pour cet excellent article sur un héros de mon enfance :)
RépondreSupprimer