lundi 3 avril 2023

Joueur oublié des 90's #74 - Wendell Young

 


  


Wendell Young a eu une carrière honnête dans la LNH, principalement comme adjoint et quelque fois comme partant, mais il a surtout passé la majorité de sa carrière dans les mineures. Cependant, le fait d'avoir dominé (ou d'être tombé au bon endroit) dans la plupart des équipes où il a joué a fait en sorte qu'il possède un fait d'arme qu'aucun autre joueur ne pourra accomplir.

Wendell Edward Young est né le 1er août 1963 à Halifax. Il débuta son stage junior dans la OHL avec les Rangers de Kitchener pour la saison 1980-81, devenant rapidement le gardien #1 de l'équipe qui remporta le championnat, la J.Ross Robertson Cup. Cette bonne première saison permit à Young d'être repêché par les Canucks de Vancouver en 4e ronde (73e au total) du repêchage de 1981. Il remit ça de plus belle la saison suivante, menant de nouveau les Rangers à la J.Ross Robertson Cup en plus cette fois du championnat de la coupe Memorial.

Il évolua ensuite dans les diverses équipes du système des Canucks lors des saisons suivantes, d'abord dans la CHL à Salt Lake City, ensuite à Milwaukee dans la IHL et finalement avec l'Express de Fredericton dans la AHL. Il fit finalement ses débuts dans la LNH en 1985-86, étant rappelé pour 22 matchs en saison régulière (fiche de 4-9-3) ainsi qu'un match en séries.

Il joua ensuite 8 autres matchs en 1986-87, mais ce fut ses derniers dans l'organisation de Vancouver alors qu'il fut échangé aux Flyers de Philadelphie durant l'été 1987. En plus de Young, les Flyers reçurent un choix de 3e ronde en 1990, choix qui devint le grand voyageur Kimbi Daniels. En retour les Canucks reçurent le gardien Darren Jensen et le défenseur Daryl Stanley.

À Philadelphie, Young ne fit qu'une courte présence en début de saison, étant rapidement récalé après 6 matchs dans la AHL avec les Bears de Hershey. Il y connut toutefois une saison du tonnerre, terminant d'abord au premier rang de la ligue pour les victoires avec 33 gains, avant de mener les Bears à la coupe Calder, parcours où l'équipe ne perdit aucun match (trois rondes 4 de 7) et où Young fit l'histoire en remportant un record de 12 matchs consécutifs. Il reçut ainsi les trophées Baz Bastien pour le gardien de l'année dans la AHL ainsi que le Jack A. Butterfield, remis au joueur le plus utile en séries.

 

Inutile de dire que cette saison 87-88 attira l'attention mais pas celle de Flyers, plutôt celle de leurs ennemis naturels de Pennsylvanie, les Penguins, qui firent l'acquisition de Young en retour d'un choix de 3e ronde en 1990 qui devint le défenseur Chris Therien pour les Flyers.

Young put donc revenir dans la LNH comme adjoint de Tom Barrasso en compagnie de Frank Pietrangelo (également membre de cette série) qui s'alternèrent au bout du banc. Young joua 22 matchs en 1988-89, remportant 12 victoires contre 9 défaites.

Des blessures limitèrent Barrasso à seulement 24 matchs en 1989-90 et c'est Young qui hérita de la majorité des départs en son absence, terminant la saison avec 16 victoires, 20 défaites et 3 matchs nuls. Ce fut toutefois la seule saison de sa carrière où il put être considéré comme numéro un, car ce fut ensuite à son tour d'être atteint de blessures lors des deux saisons suivantes, ne jouant que 18 matchs en 90-91 et encore 18 matchs en 91-92. 

Le mauvais timing de ces blessures firent en sorte qu'il était toujours sur le carreau lors des deux parcours jusqu'en finale et les coupes Stanley des puissants Penguins. Il se mérita toutefois ces deux bagues malgré qu'il ne joua aucun match en séries.

Durant la saison 91-92, les Penguins avaient de nouveau cueilli un gardien auxiliaire chez l'ennemi à Philadelphie en se portant acquéreurs de Ken Wregget lors du méga-échange à trois équipes entre les Flyers, les Penguins et les Kings impliquant entre autres Paul Coffey, Mark Recchi et Rick Tocchet. Ils n'avaient donc plus besoin de Pietrangelo, qui fut peu après échangé à Hartford, ni de Young qui fut laissé sans protection au repêchage d'expansion de 1992.

C'est ainsi que Young devint le premier membre de l'organisation du nouveau Lightning de Tampa Bay, étant réclamé lors du premier choix de ce repêchage. Il fut alors le premier gardien de l'équipe floridienne, étant le portier partant lors de leur premier match où il récolta la première victoire de l'équipe.

Une épaule disloquée vint toutefois nuire à sa saison et il ne joua donc que 31 matchs en 92-93, connaissant une année de 7-19-2 avec l'équipe d'expansion. Il retourna également dans les mineures pour la première fois depuis 1989, étant envoyé à Atlanta dans la IHL pour quelques matchs. Une autre blessure subie lors du camp d'entraînement vint lui nuire davantage en 93-94 et il ne put jouer aucun match avant la fin février. 


Durant ce temps, le Lightning avait fait l'acquisition de Darren Puppa et Young n'était donc plus dans les plans de l'équipe, en plus qu'il était tout le temps blessé. Il fut donc prêté aux nouveaux Wolves de Chicago dans la IHL pour la saison 1994-95. 

Au retour des activités après la grève de 1994, les Penguins découvrirent une grave blessure de Tom Barrasso datant des séries précédentes. Ils durent alors trouver du renfort et c'est alors que Wendell Young fit son retour dans l'organisation comme second de Ken Wregget jusqu'au retour de Barrasso. Young joua alors 10 matchs durant cette demie-saison, ses derniers dans la LNH.

Sans contrat la saison suivante, il opta de retourner comme agent libre avec les Wolves de Chicago où il se plaisait bien. Il y joua comme gardien numéro un lors des six saisons suivantes, soit jusqu'à la dissolution de la IHL après la saison 2000-01. Avec les Wolves, Young put ajouter encore plus de vaisselier à son armoire de trophées alors qu'il remporta à deux reprises la coupe Turner dans la IHL, soit en 97-98 et en 99-2000. 

 

Ces deux conquêtes additionnelles font de Young le seul joueur dans l'histoire à avoir remporté les quatre coupes majeures de son époque, soit la coupe Memorial (1982), la coupe Calder (1988), la coupe Stanley (1991 et 1992) et la coupe Turner (1998 et 2000)

Ajoutez à tout ça ses deux coupes Robertson dans la OHL ainsi que ses trophées Baz Bastien et Jack Butterfield dans la AHL en 1988. Young hérita alors du surnom «Ringmaster».

Après la fin de la IHL, les Wolves furent une de ses six équipes qui purent migrer dans la Ligue américaine. Young décida toutefois qu'il s'agissait alors du bon moment pour prendre sa retraite. Lors de la première saison des Wolves dans la AHL, ils retirèrent le numéro 1 de Young en décembre 2001. Lors de cette cérémonie, les quatre coupes remportées par Young furent présentées à la foule pour souligner son exploit.

Dans l'ordre: coupe Calder, coupe Turner, coupe Stanley et coupe Memorial.
 

Comme la IHL n'existe plus, il demeurera le seul à avoir accompli l'exploit. Cependant, depuis ce temps c'est plus ou moins la ECHL qui a  remplacé la IHL dans l'échelon des ligues mineures. Donc il est techniquement possible qu'un autre joueur effectue l'équivalent de cet exploit en gagnant les championnats dans les trois ligues professionnelles actuelles en Amérique du nord (coupe Stanley, coupe Calder et coupe Kelly dans la ECHL) en plus de la coupe Memorial. 

Cependant, jusqu'à ce jour, un seul joueur est passé près d'accomplir cet exploit, soit l'attaquant Jay Beagle, qui remporta la coupe Kelly en 2007 avec les Steelheads de l'Idaho, la coupe Calder en 2009 et 2010 avec les Bears de Hershey, et ensuite la coupe Stanley avec les Capitals de Washington en 2018. Il n'a cependant jamais gagné la coupe Memorial...

Après sa retraite, Young fut brièvement entraîneur des gardiens pour les Flames de 2001 à 2003. Il revint ensuite avec les Wolves comme assistant entraîneur de 2003 à 2009, entre autres lors de la conquête de la coupe Calder des Wolves de 2008. Il passa ensuite au 2e étage comme DG, poste qu'il occupe encore jusqu'à ce jour, menant de nouveau les Wolves aux grands honneurs en 2022 avec une autre coupe Calder. Il fut également élu au Temple de la renommée du sport de la Nouvelle-Écosse.

En 187 matchs dans la LNH, sa fiche fut de 59 victoires, 86 défaites et 12 matchs nuls.
En 329 matchs dans la IHL, sa fiche fut de 174 victoires, 104 défaites et 31 matchs nuls.*
En 138 matchs dans la AHL, sa fiche fut de 71 victoires, 39 défaites et 10 matchs nuls.
Ses totaux dans les trois ligues professionnelles de son époque furent donc de 304 victoires, 229 victoires et 53 matchs nuls en 654 matchs.
*stats incomplètes dans la IHL

 

Sources:
hockeydraftcentral.com
chicagowolves.com
eliteprospects.com
NHL.com
hockeydb.com
nhltradetracker.com


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