samedi 19 août 2023

John Chabot


C’est à Summerside, à l’Île-du-Prince-Édouard qu’est né John Chabot. Ce lieu de naissance est par contre le fruit d’un concours de circonstances. Son père travaillant dans l’aviation canadienne, sa famille a dû déménager à plusieurs reprises, en Alberta, en Ontario et en Nouvelle-Écosse entre autres. Toutefois, sa famille tire ses origines de la nation Kitigan Zibi Anishinabeg, située près de Maniwaki et d’où était également originaire le regretté Gino Odjick. Si son père est algonquin, sa mère est canadienne-française. Son patronyme a par contre été attribué à sa famille quand les officiers du gouvernement ont été incapables d’écrire son véritable nom "Kaibaitché" sur un formulaire.

Au repêchage de 1979 de la LHJMQ, Chabot fut choisi au 2e rang par les Olympiques de Hull, où il eut deux bonnes saisons, de 83 et 89 points respectivement. Sa première saison à Hull, convainquit d’ailleurs les Canadiens d’en faire leur choix de deuxième ronde en 1980. C’est toutefois lorsqu’il fut échangé aux Castors de Sherbrooke qu’il explosa.

Lors de la saison 1981-82, il amassa 143 points qui lui valurent le troisième plus haut total de la ligue. Le 30 octobre, contre les Voisins de Laval, Chabot eut la soirée la plus productive de toute la saison de la LHJMQ, lorsqu’il accumula 2 buts et 7 passes. À la fin de la saison, Chabot fut sacré meilleur joueur de la ligue, en plus de mener les siens à la finale de la Coupe Memorial (perdue contre les Rangers de Kitchener).

Il fit ainsi ses adieux au hockey junior, tout comme les Castors quittèrent Sherbrooke. Ils laissèrent alors la place aux Jets de la Ligue américaine en mettant le cap vers St-Jean-sur-Richelieu.

Chabot ne passa alors qu’une seule saison avec le club-école, les Voyageurs de la Nouvelle-Écosse, avant de se faire une place à Montréal, où ses talents de fabricant de jeu lui permirent d’être le meilleur pointeur de l’équipe. Il se fit ensuite une place à Montréal.

Il ne mit pas de temps à attirer l’attention, lorsqu’il marqua son premier but dès son premier match, en octobre 1983. Il déjoua alors Billy Smith, qui était devant la cage des Islanders, champions en titre de la Coupe Stanley, dans ce qui fut malgré tout une cause perdante. Malgré qu’il fut limité à 56 matchs, Chabot termina tout de même sa saison avec 18 buts.

Lors de la saison suivante, les Canadiens voulurent aller chercher de la vitesse, ce qui était loin d’être la plus grande force de Chabot. Lorsque les Penguins durent se résoudre à se départir de Ron Flockhart en raison d’un budget amoché par le contrat de Mario Lemieux, les Canadiens saisirent l’occasion. En retour, Montréal expédia Chabot en Pennsylvanie. Ainsi, il alla retrouver son ancien entraîneur, Bob Berry. Ce dernier avait été congédié par le Tricolore en février 1984, avant d’être embauché par les Penguins en vue de la saison 1984-85.

Tout comme à Montréal, Chabot a fait ses débuts avec les Penguins avec fracas, marquant cette fois deux buts à son premier match dans son nouvel uniforme, encore contre les Islanders, encore dans une cause perdante.

Les Penguins étant une équipe faible, Chabot eut plus de temps de glace. En combinant ses statistiques avec Montréal avec celle de Pittsburgh, Chabot totalisa 60 points, son sommet en carrière. Pendant ce temps, Flockhart ne fit que passer à Montréal.

À la fin de son contrat avec Pittsburgh, on reprocha à Chabot, surtout utilisé dans un rôle défensif, son manque de robustesse pour justifier le fait qu’on ne lui en offrit pas un nouveau. Pourtant, ce ne fut jamais un aspect important de son jeu.  Ayant reçu des bons mots de la part de son ancien coéquipier à Sherbrooke, Gérard Gallant, les Red Wings firent alors son embauche en 1987. Il sera quatre ans dans la ville de l’automobile, jouant principalement sous les ordres de Jacques Demers.

Après avoir accumulé 84 buts et 228 passes pour 312 points en 508 matchs dans la LNH, Chabot mit le cap vers l’Europe, jouant en Italie, en Allemagne et en Suisse et ce, jusqu’en 2001.

À son retour au pays, il fut entraîneur-adjoint et entraîneur-chef au niveau junior avec Hull / Gatineau (avec qui il a remporté deux Coupes du Président) et Acadie-Bathurst. Il fut aussi adjoint avec les Islanders, entre autres sous Ted Nolan et avec sa vieille connaissance, Gérard Gallant.

Aujourd’hui, Chabot préfère concentrer son temps, par l’entremise de son organisme First Assist, à voyager dans des communautés autochtones, souvent reculées, où il enseigne le hockey en plus de prononcer des allocutions au sujet de l’importance de l’éducation et un mode de vie sain.

Il fait aussi l’analyse des matchs de Hockey Night in Canada dans la version diffusée en cri. Comme le cri n’est pas sa langue, il le fait en anglais, pour qu’ensuite un interprète fasse la traduction.


Sources :

D’Auteuil, Jean-Pierre et Otis, Jean-Philippe, La Ligue de hockey junior majeur du Québec, Depuis Lafleur, en passant par Lemieux et Crosby, Éditions Caractère, 2013, page 93;

"Wamsley donne trois mauvais buts" de Bernard Brisset, 7 octobre 1983, La Presse, page S3;

"«L’oiseau de proie» du Canadien" de Bernard Brisset, 22 novembre 1983, La Presse, page S3;

"Le Canadien obtient Ron Flockhart" de Philippe Cantin, 10 novembre 1984, Le Soleil, page S4;

"John Chabot retrouvera Bob Berry" de Philippe Cantin, 10 novembre 1984, Le Soleil, page S4;

"John sera un précieux atout" de Philippe Cantin, 10 novembre 1984, Le Soleil, page S4;

"Les Penguins n’avaient plus d’argent pour Ron Flockhart" de Tom Lapointe, 11 novembre 1984, La Presse, page 28;

"The Making of trade : Penguins, Canadiens help each other" de Red Fisher, November 11, 1984, Montreal Gazette, page C1;

"Chabot almost a Red Wing" de Chuck Finder, June 26, 1987, Pittsburgh Post-Gazette, page 17;

"Dans les coulisses du premier match de hockey diffusé en cri" de Gavin Boutroy, 24 mars 2019, Radio-Canada (ici.radio-canada.ca);

"Former NHLer John Chabot welcomes financial assist in keeping charity for northern youth rolling" de Ken Warren, March 12, 2021, Ottawa Sun (ottawasun.com);

"John Chabot : d’Ottawa au Nord canadien en passant par l’Italie, la passion du hockey" de Charles Lalande, 2 juillet 2021, Radio-Canada (ici.radio-canada.ca);


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