mercredi 14 février 2024

Escapade à Belmont Park


Ah! Les Islanders! Si comme moi, vous avez connu les années 1980, peut-être éprouvez-vous un petit pincement au cœur à leur sujet. Ils avaient tellement une belle équipe pendant cette période, équipe qui a été bâtie rapidement et qui a remporté la Coupe Stanley à seulement leur huitième année. (Et sans bénéficier d’un repêchage d’expansion favorable comme ce fut le cas des Golden Knights récemment.) En répétant l’exploit lors des trois années suivantes, ils dépassaient alors leurs pompeux voisins, les Rangers, de 46 ans leurs aînés. (Les deux équipes sont maintenant à égalité.) 

L'architecture est belle.  Ce n'est pas qu'une boîte rectangulaire. Le revêtement est en briques.

Ils eurent ensuite une longue traversée du désert, qui devint carrément pathétique lors de l’ère Milbury Même si je considérais ce dernier méprisable, je trouvais dommage de voir ce qui avait déjà été une organisation modèle tomber si bas. Heureusement, elle a repris de la couleur et a même eu un certain succès en séries depuis.

L'image de l'équipe fut aussi entachée par le changement de chandail raté du Fishsticks.  Étonnamment, celui-ci est encore disponible et porté de façon décomplexée par des partisans.  Chacun ses goûts... 

J'ai été étonné de voir le nombre d'articles "Fishsticks", incluant au magasin de souvenirs.

On a d'ailleurs ramené NYIsles le marin pour seconder Sparky le dragon

Du côté affaire, ce fut aussi la galère. Après avoir voulu remplacer le désuet Nassau Coliseum et connu des échecs au niveau immobilier, les Islanders ont dû se rabattre sur un plan d’urgence inadéquat, le Barclays Center, le domicile des Nets de Brooklyn de la NBA. Tellement inadéquat, que les Islanders l’ont quitté plus tôt que prévu.

Cette saga pathétique a finalement pris fin au début de la saison 2021-22, lorsque fut inauguré le UBS Arena. C’est leur aréna, alors cette solution devrait être à long terme. Cette construction qui a coûté 1 milliard de dollars est située à Belmont Park, sur le site de la renommée piste de course de chevaux, où se déroule annuellement l’épreuve de la triple couronne, le Belmont Stakes.

Si vous êtes en visite dans la Grosse pomme et que vous désirez voir les Islanders (ou si vous ne voulez pas payer les prix dispendieux des Rangers), on peut s’y rendre avec le train du Long Island Rail Road (LIRR) qu’on peut prendre à partir de Penn Station (la gare sous le Madison Square Garden) et débarquer à la station Elmont-UBS Arena. Certains trains sont directs, alors que pour d’autres, il faut changer de ligne à la station Jamaica. Le billet m’a coûté 26$ pour l’aller-retour. On peut ensuite marcher à travers les stationnements ou prendre une navette.

La piste de course est en rénovation...

... incluant l'enlèvement de l'amiante de l'immeuble.

La construction a d’ailleurs été réalisée pour être harmonieuse avec sa voisine et refléter la richesse des lieux. (Sur le site internet de la piste de course, il est bien mentionné qu’une tenue élégante (″elegant attire″) y est une longue tradition et que ceux qui honoraient cette tradition étaient appréciés. Il faudra toutefois attendre avant d’honorer cette tradition, puisque l’endroit est en profonde rénovation, incluant le retrait d’amiante.)

À gauche, la piste de course.  À droite, l'aréna.  Les deux ont un style harmonisé, avec la même brique.

Si le Barclays est situé dans un endroit très urbain et dans la partie ouest de Long Island, l’UBS Arena est dans un endroit qui ressemble plus au Nassau Coliseum, où la base traditionnelle des partisans des Islanders se trouve et qui a été un peu abandonnée lors du passage à Brooklyn. (Je sympathise avec les équipes de marketing et de ventes qui ont dû se démêler avec ça…) Il est plus loin sur Long Island (à une vingtaine de kilomètres de Nassau) et dans un contexte typiquement banlieusard, avec d’énormes stationnements autour. Si on se fie au nombre de chandails aux couleurs de l’équipe portés par les partisans, on pourrait dire que les Islanders peuvent compter sur l’appui d’une bonne base, impression qu’on n’avait pas au Barclays. Est-ce à dire que les anciens partisans sont revenus? On pourrait le penser, bien que je n’aie pas fait d’enquête à ce sujet.

Autour de l’aréna, il y a suffisamment d’espace pour organiser des activités, bien que ce ne soit pas exactement un tailgate. Lorsque j’y suis allé, il y avait des activités pour souligner la ″Next Gen Game″, l’équivalent du match de la famille, qui a eu lieu en après-midi. Dans ce qui s’appelle ″The Park″, il y avait une patinoire où jouaient des enfants, des jeux d’adresse et une foule de mascottes. On veut créer l’événement, puisque c’est plutôt tranquille dans les alentours.

Le parc derrière l'aréna

À l’intérieur, une fenestration abondante laisse entrer la lumière du jour, chose pas si courante pour un aréna. Sur les murs, on trouve le Temple de la renommée des Islanders, des références aux athlètes de la région (comme Julius Erving) et des références au sport de son illustre voisin. D’une capacité de 17 255 places, il fait partie des petits domiciles de la LNH, mais c’est une augmentation par rapport aux deux endroits précédents.

De grandes fenêtres qui laissent entrer la lumière, encore plus visible pour un match d'après-midi

Mur où on honore les sportifs de la région

Comme les Islanders sont vraiment chez eux, ils peuvent honorer leurs anciennes gloires.  On ne retrouvait pas cela au Barclays Center, où ils étaient un locataire plus ou moins bienvenu.

On salue Ed Westfall, qui avait le surnom le plus terne possible ("18", son numéro)...

Référence aux voisins

Petit bémol: Pourquoi ne pas faire le plafond un peu plus haut pour ne pas obstruer la vue du tableau des dernières rangées?

Et qu'est-ce que ce truc plutôt mal placé?  Une prise de son?

La zamboni six pack

Faire porter un "Di Pietro" à un enfant.  Est-ce que j'aurais dû appeler la DPJ?

J’avais donc envie de voir ce nouveau domicile des Islanders situé dans un site intriguant, mais lorsqu’il fut annoncé que Patrick Roy allait prendre place derrière le banc de l’équipe, mon intérêt n’en fut qu’augmenté.

Le match ciblé opposait donc New York aux Flames de Calgary, qui avaient d’ailleurs certains de leurs partisans qui avaient fait le voyage. Les Flames ont alors pu compter sur l’apport des joueurs obtenus en retour de Matthew Tkachuk. Jonathan Huberdeau a obtenu un but et une passe, pendant que Mackenzie Weeger a complété son tour du chapeau dans un filet désert. Même si son équipe a obtenu plus de tirs, notre Casseau national aura probablement à travailler l’offensive, qui ne s’est pas montré particulièrement menaçante, à part pendant la troisième période. Elle a compté deux buts, incluant un résultant de la générosité du gardien des Flames, Jacob Markstrom. Les Flames l’ont emporté 5-2.  Heureusement pour Roy, il pourra compter sur le talentueux défenseur Noah Dobson pour faire progresser les Isles.

Lorsqu'ils étaient au Barclays Center, les partisans des Islanders criaient "Yes! Yes! Yes!" en poussant les mains lorsque leurs favoris marquaient.  (Les amateurs de lutte penseront probablement à Daniel Bryan.) J'espérais que cette pratique plutôt insignifiante soit disparue.  Non, elle est encore là...

Malgré quelques sièges vides, on a annoncé une salle comble. Dans cette foule, il y avait mon voisin qui portait un foulard qui m’intriguait. Je lui ai donc demandé quelle équipe il représentait. Il me répondit avec quelques mots et des gestes. Il ne parlait toutefois pas anglais, mais j’ai fini par comprendre que lui et son épouse venaient de Tchéquie. Il a profité de son voyage à New York pour voir un match de la LNH. Son foulard représente le HC Olomouc, un club de la première division tchèque où a déjà joué David Krejčì. J’aurais eu plusieurs questions à lui poser au sujet de cette équipe évoluant dans cette ville de 100 000 habitants, mais mes notions de tchèque étant inexistantes, notre conversation fut limitée. Il a toutefois eu la gentillesse de me donner son beau foulard arborant un coq, en plus d’encourager vigoureusement l’équipe locale en tchèque (bien qu’elle ne compte pas de tchèque dans sa formation).

Mon nouveau foulard, gracieuseté de mon nouvel ami tchèque

À la sortie, il se crée des bouchons pour les automobilistes qui tentent de sortir de ces grands stationnements. L’achalandage à la gare de train est également considérable. Bien que plus de gens retournaient chez eux vers l’est, le retour vers Manhattan fut aussi très occupé, puisqu’il coïncidait avec le trajet de ceux qui se rendaient vers le Madison Square Garden pour le match des Knicks en soirée.

La station de train assez achalandée après le match.  Comme on peut voir, il y avait quelques partisans des Flames.

Sources : nyra.com, wikipedia.org.




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