Le championnat junior a toujours été une bonne occasion de se faire voir pour les joueurs européens. C’était particulièrement vrai alors que peu d’équipes avaient des dépisteurs sur le vieux continent. Les trois premières éditions (1974, 1975 et 1976) n’étaient toutefois pas des tournois officiels. Bo Berglund participa tout de même aux deux premières éditions avec l’équipe suédoise, remportant la médaille de bronze en 1975. Ceci l’aida sûrement à devenir l’un des 6 européens sur 217 joueurs à être choisis au repêchage de 1975. Il fut alors un choix de 8e ronde des Bruins.
Son expérience avec Boston fut toutefois de courte durée. Il alla au camp de 1975, mais ses services ne furent pas retenus. Il retourna donc avec son club suédois, le MoDo.
En 1978, il reçut une nouvelle offre, mais comme son nouveau club, Djurgardens, était sur une lancée, il préféra demeurer en Suède. Boston vit ses droits expirer deux ans plus tard.
Berglund continua aussi de représenter son pays sur la scène internationale. En 1980, à Lake Placid, il aida la Suède à remporter la médaille de bronze. Il s’agissait d’un premier podium en seize ans pour le Tre Kronor.
En 1982-83, Djurgardens a gagné le Mat-pokalen (l’équivalent de la Coupe Stanley dans la ligue suédoise). Peut-être que cette victoire a ainsi aidé à convaincre les Nordiques de le repêcher une deuxième fois, puisqu’ils le choisirent en 12e ronde ronde (232e au total) malgré qu’il avait déjà 28 ans. Considérant son bagage, il pouvait ainsi leur venir en aide immédiatement, leur permettant d’être plus patients avec des jeunes comme Mike Eagles et Paul Gillis, qui se développaient.
Berglund ne mit pas de temps à se faire remarquer. Dès son premier match, une victoire de 7-3 des Nordiques aux dépens des champions en titres, les Islanders, il marqua un but et obtint une passe.
De petit gabarit et rapide patineur, le diplômé en génie civil montrait de belles habiletés. Par contre, ceci en faisait le prototype du joueur suédois à l’époque. Suite à une victoire de Québec contre Boston, Harry Sinden, qui l’avait pourtant repêché en 1975, se mit d’ailleurs à pester contre plusieurs joueurs des Nordiques, incluant Berglund. Le directeur-gérant des Bruins le traita entre autres de trouillard et de sournois. Il faut dire que son entraîneur, Michel Bergeron, qui avait une philosophie un peu semblable à celle de Sinden, l’aimait plus ou moins, et lui faisait parfois rater des matchs. Berglund tenta de se défendre ainsi que ses compatriotes, en mentionnant qu’en Suède, les joueurs étaient en fait amateurs et devaient protéger leur emploi en dehors de la glace. Toutefois, maintenant qu’il était devenu professionnel, il disait se donner à fond.
Il termina sa première saison dans la LNH avec une fiche de 16 buts et 27 passes pour 43 points et seulement 20 minutes de punition. Il marqua également un but en prolongation lors du match 4, dans une série finalement remportée par les Canadiens en 6 matchs. Pas si mal pour un choix de 12e ronde...
Lors de la saison 1984-85, Berglund fut relégué au 4e trio, pour ensuite être blessé à l’épaule. Ne figurant ensuite plus vraiment dans les plans de l’équipe, il servit de monnaie d’échange lorsque les Nordiques voulurent aller chercher un défenseur. En compagnie de Tony McKegney, il prit le chemin du Minnesota, pendant que Brad Maxwell et Brent Ashton prirent le chemin de Québec.
Comme il arriva avec les North Stars alors qu’il était déjà blessé, il mit du temps à se faire valoir et demeura au sein du 4e trio.
Son passage au Minnesota fut finalement de courte durée, puisqu’en novembre 1985, il se retrouva avec les Flyers en compagnie de Dave Richter. En retour, les Stars obtinrent l’énigmatique Todd Bergen et le robuste Ed Hospodar. Avec les deux équipes, il ne joua qu’un total de 10 matchs et passa le reste de la saison dans la Ligue américaine. Devant ce fait, il préféra retourner en Suède l’année suivante.
Dès son retour en Suède, Berglund connut une saison 1987-88 des plus intéressantes. Avec AIK, il remporta le championnat des pointeurs avec 27 buts, 32 passes et donc 59 points, en 39 matchs. Cette performance lui valut la Guldpucken (rondelle d’or), remise au joueur de l’année en Suède.
Toujours au cours de cette même saison, il retourna en Amérique du Nord en février. Comme les joueurs qui avaient déjà joué dans LNH étaient désormais admis aux Jeux olympiques, Berglund eut l’occasion de retourner aux Jeux, à Calgary cette fois. Il connut un très bon tournoi, récoltant 8 points en 8 matchs, ce qui lui permit de repartir avec une deuxième médaille de bronze au cou.
Berglund prit sa retraite comme joueur en 1990. Il devint ensuite dépisteur pour les Sabres pendant de nombreuses années. Son association avec Buffalo prit fin en 2015.
Sources:
″Les Suédois peureux, ça s’explique″ d’Alain Bouchard, 8 septembre 1983, Le Soleil, page C2,
″Sinden rate Bo Berglund″ de Claude Larochelle, 20 octobre 1983, Le Soleil, page C1,
″Berglund : ″Bergeron me traite bien″″ de Claude Larochelle, 26 novembre 1983, Le Soleil, page E1,
″Hunter poignarde dans le dos″ de Maurice Dumas, 18 janvier 1984, Le Soleil, page D1,
″Bo Berglund, la trouvaille de 1983″ de Maurice Dumas, 2 juin 1984, Le Soleil, page D3,
″Berglund surpris, mais pas très décu″ de Maurice Dumas, 15 décembre 1983, Le Soleil, page S3,
″Bo Berglund toujours confié au même rôle″ d’Yves Poulin, 4 février 1985, Le Soleil, page S4,
hockeydraftcentral.com, wikipedia.org.
C'est écrit 41 minutes de punition sur sa carte OPC 84-85 : aurait-il écopé d'une punition majeure pour "avoir encaissé" ?
RépondreSupprimer@ Jellos Ça semble une faute de frappe, puisque autant hockeydb, lnh.com, quanthockey.com que hockey-reference.com indiquent qu'il a obtenu seulement 20 minutes de pénalité. Dans le cas de ce dernier, on peut même avoir la liste des matchs et au fil de l'année, on peut voir 10 matchs où il a eu un deux minutes.
RépondreSupprimerC'est sûr que c'est ça puisque que c'est 20 minutes partout sauf sur la carte. Tu as pris le temps de très bien te documenter avant d'écrire ton article. Les gars de OPC, ils faisaient des heures de fous🙄 et un moment donné, ils voyaient plus clair :)
RépondreSupprimer