samedi 31 janvier 2009

RIP - Les Poutrelles Delta de Ste-Marie de Beauce


Mauvaise nouvelle dans le monde du hockey québécois...

Si vous lisez ce blogue, vous avez pu vous apercevoir mon attirance pour les équipes ayant eu une courte existence et voici la dernière en lice : Les Poutrelles Delta de Ste-Marie de Beauce.

Je viens de lire en regardant le site de la Ligue Nord-américaine de Hockey que le Delta n'existe plus...

L'équipe n'aura jouée que 31 matchs dans notre ligue préférée, cumulant 13 victoires, 16 défaites et 2 défaites en prolongation... À noter que bien que l'équipe a cessée ses activités la semaine dernière, le 98,3 de Saguenay, bonne dernière au classement général, ne les a pas encore surpassé au classement avec 4 matchs de plus de joués...


Ça me rappelle une anecdote savoureuse... L'année où les Jaros de Beauce dominèrent la North American Hockey League, en 1975-76, une équipe de Cape Cod nommée les Cape Codders (original, non?) cessèrent leurs activités après 52 matchs. Cette année-là, une équipe qui jouait à Lewiston nommé les Nordiques du Maine (club école des Norediques de Québec, au cas où vous n'auriez pas fait le lien) jouèrent les 74 matchs du calendrier en finissant avec seulement 37 points, ne rattrappant pas au final les 51 points que les Cape Codders avaient à leur disparition. Ce qui fit en sorte que les Cape Codders terminèrent au 4 rang sur 5 de leur division bien qu'ils aient cessés leurs activités 22 matchs avant la fin de la saison...

On retrouve ces explications sur le site des Poutrelles Delta à propos de leur disparition :

Le propriétaire du club de hockey Poutrelles Delta de Sainte-Marie, Stéphane Roberge, a expliqué les raisons qui l'ont amené à prendre cette décision.

«En raison d'assistances vraiment trop faible aux rencontres locales, le club a dû débourser des sommes faramineuses semaine après semaine pour se maintenir à flot. Nous visions un minimum de 1100 spectateurs par match alors qu'en réalité il en est venu environ 700.»

«Avec cette faible assistance, les revenus sur la bière étaient beaucoup moins élevés, de même que ceux des autres activités de promotion. L'équipe a tout fait pour mettre de l'ambiance dans l'aréna en emmenant le trompettiste Claude Scott, en faisant une loto-joueur à tous les matchs, en donnant la possibilité de gagner 1000$ en plus d'un autre gros tirage spécial de Noël dont le montant se chiffrait à 5000$. Malgré tout, j'ai continué à espérer une augmentation de la foule après les fêtes, mais en vain», a ajouté M. Roberge.

«Nous avons avisés les joueurs cette semaine des difficultés financières et nous leur avons proposé un plan de relance. À la suite de cette rencontre, les joueurs nous ont fait une proposition; mais le comité et moi, après l'avoir étudié toute la journée, nous en sommes venus à la conclusion que nous manquions de marge de manoeuvre en raison de la très courte période de temps pour un redressement de situation.»«Il est dommage pour les partisans que cette histoire se termine comme cela, mais notre contre-proposition aux joueurs a été refusée par eux-mêmes.»

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Espérons que les autres équipes de la ligue se portent bien! Surtout l'Isothermic de Thetford Mines, probablement le meilleur nom d'équipe de tous les temps!

On s'entend, le meilleur après les Tourne-Vis du Lac-à-Poche...

Dans la peau de Gerry Cheevers, gardien des Crusaders de Cleveland

On connait tous Gerry Cheevers pour avoir été le cerbère des célèbres Big Bad Bruins des années 1970. On se rappellera de lui pour son redoutable masque qu'il marquait d'une cicatrice à chaque fois qu'une rondelle l'atteignait au visage. Il s'agit d'un des masques de gardien les plus célèbres de l'histoire. L'original serait la propriété de son petit-fils et celui qui se retrouve au Temple de la renommée serait celui qu'il porta à la fin de sa carrière. Cheevers mena les célèbres rivaux du Canadiens à la conquête de leur deux dernières Coupes Stanley en 1970 et en 1972. Il fut un acteur important de ces dominants Bruins et c'est pour cela qu'il fut intronisé au Temple de la renommée en 1986.

Mais savez-vous que Cheevers a passé 4 saisons dans la WHA? En effet, parmi les gros coups des équipes de la ligue rebelle, les Crusaders de Cleveland en réussirent un bon en attirant dans leurs rangs celui qui était dans la cage de l'équipe qui venait de remporter la Coupe Stanley. La jeune équipe de Cleveland allaient s'assurer par cette signature d'un pilier devant le filet pouvant pallier à de potentielles lacunes à la ligne bleue. Cheevers aida l'équipe de Cleveland a atteindre les séries éliminatoires à chaque saison, atteignant même la demi-finale à la première saison de l'équipe avec une formation remplie de joueurs sans ou avec peu d'expérience.

La raison majeure pourquoi Cheevers décida de se joindre aux Crusaders de Cleveland était principalement économique. Bien qu'il mena les Bruins au championnat à la saison qui venait de se terminer, ces derniers ne lui offrirent qu'une petite augmentation de salaire. Comme la nouvelle ligue offrait des contrats faramineux afin d'attirer les vedettes dans leur rang, Cheevers fut donc contacté pour devenir un joueur de la WHA. Lorsque qu'il fut au courant de ces tractations, le coach Tommy Johnson invita Cheevers à discuter avec lui pour lui offrir ce que l'équipe de la WHA offrait. Après que Cheevers lui fit part de l'offre de Cleveland, Johnson demanda à Cheevers si ils ne se cherchaient pas un coach par hasard. Donc les Bruins n'avaient pas les moyens de contre-balancer le 1,4 million pour 7 ans que les Crusaders offraient. Les Bruins ne lui aurait offert seulement que la moitié du montant, ce qui occasionna le départ de Cheevers dans la ligue rebelle.

Donc Cheevers joua donc quelques saisons avec Cleveland avant d'en avoir marre de la gestion de l'équipe et probablement du calibre en général. Au milieu de la saison 1975-76, il rencontra en secret les dirigeants des Bruins afin de leur offrir ses services à nouveau afin d'aider à remplir le trou qu'il avait créé dans l'alignement à son départ. Il exigea par la suite de briser son contrat après avoir refusé de jouer pour Cleveland et finit par retourner avec les Bruins lorsque tout fut légalement sécurisé. Il termina la saison 1975-76 avec les Bruins dirigés par Don Cherry qu'il mena à la finale de la Coupe Stanley où ils s'inclinèrent face aux puissants Canadiens. Cheevers terminera sa carrière dans l'uniforme noir, jaune et blanc en 1979.

Voici un superbe film tourné en 1973 où la caméra et un micro suit Cheevers durant un match où les Crusaders affrontaient les Whalers de la Nouvelle-Angleterre, équipe qui remportera le premier championnat de la ligue à la fin de la saison. On suit tour à tour Cheevers insulter les autres joueurs, chanter des bêtises aux arbitres et donner des conseils à ses jeunes coéquipiers qui n'auraient probablement pas pu jouer au niveau professionnel sans l'apparition de la WHA cette année-là. On voit également l'épouse de Cheevers dans les estrades encourager avec entrain son gardien de mari. On voit d'une manière flagrante que Cheevers par son leadership est le pilier sur lequel l'équipe fut construite. Le match se terminera par un blanchissage de 1-0 des Crusaders...

Ce film est tout simplement incroyable...

Vous pouvez voir le film à cette adresse :

https://www.youtube.com/watch?v=f5j7yU1VLU4

Suite au départ de Gerry Cheevers, les Crusaders de Cleveland se firent éliminer au premier tour des séries par ces mêmes Whalers. Ils déménagèrent au Minnesota suite à l'arrivée à Cleveland des Barons de la NHL pour la saison suivante. Les Fighting Saints ne jouèrent que 42 matchs de la saison 1976-77 avant d'être dissouts.




mercredi 28 janvier 2009

Les Quakers de Philadelphie, une histoire de hockey en temps de crise...


Le monde entier a présentement le doigt sur le bouton panique à propos de la crise économique et il est bon à cet effet de se poser des questions à propos de la santé en temps de crise de notre sport national. Il serait intéressant par exemple de faire un "death pool" afin de gager sur la première équipe de la NHL qui disparaîtra. Pour une fois, tout le monde se préoccuperait des Thrashers d'Atlanta ou des Coyotes de Phoenix...

Bon, trêve d'humour noir sur les malheurs financiers de Wayne Gretzky...

L'histoire de la NHL aux alentours de la Crise de 1929 peut nous donner des signes intéressants sur l'intérêt du hockey aux États-Unis en temps de crise économique ou même au Canada. Presque l'entièreté des équipes de la NHL eurent à cette époque de sérieux ennuis financiers. Même les Red Wings, qui s'appelaient alors les Falcons, ont passé extrêmement proche de la disparition. Mais de toutes les équipes qui se sont débattus avec des problèmes économiques lors des années 1930, les Quakers de Philadelphie furent les premiers à écoper... Ils ne connurent qu'une seule saison dans la NHL qui n'a passé à l'histoire que dans le Panthéon des pires fiches en une saison...

L'histoire des Quakers débuta en 1925 alors que deux équipes firent leur entrée dans la NHL, les Pirates de Pittsburgh et les Americans de New York. L'équipe qui nous intéresse ici est celle des Pirates, qui prirent ce nom afin d'attirer l'attention des fans de l'équipe de baseball locale qui porte toujours le même nom. Avec les futurs membres du Temple de la renommée Roy Worters et Lionel Conacher (qui allaient plus tard être vendus), l'équipe connut un bon début dans la NHL, terminant 3e au classement général de la ligue. La jeune équipe allait toutefois s'incliner en séries éliminatoires face à l'équipe qui allait remporter la Coupe Stanley cette année-là, les Maroons de Montréal. Ils allaient également s'incliner à leur seule autre qualification pour les séries éliminatoire de leur histoire deux ans plus tard mais cette fois contre les Rangers de New York. L'équipe ne connut jamais des grandes foules, en 1927-28 elle allait par exemple attirer seulement que 40000 personnes en tout. Pour comparer, les Senators d'Ottawa allaient être cette saison-là la seconde pire équipe aux tourniquets avec seulement 100000 visites. Afin de garder les Pirates à Pittsburgh, d'autres intérêts locaux firent leurs acquisitions avec le désir de revamper l'équipe. Malgré un désir de rendre l'équipe populaire, les propriétaires attirèrent plus les dettes que les fans. Après la désastreuse saison de 1929-30, les dirigeants de l'équipe décidèrent qu'il était temps de faire un peu de ménage.


Les dirigeants des Pirates prirent alors la décison en octobre 1930 de déménager l'équipe à Philadelphie et de la renommer Quakers. La NHL avait d'ailleurs l'intention de prendre de l'expension à Cleveland et Philadelphie pour la fin des années 20, mais la crise économique vint faire changer les plans de la ligue. Mais ce n'était pas nécessairement de bon coeur pour la ville de Philadelphie que les Pirates déménagèrent dans cette ville. L'intention des propriétaires de l'équipe, avec l'ancien boxeur Benny Leonard à l'avant plan, était de construire un nouvel aréna à Pittsburgh durant la saison et de se refaire une santé financière dans cette ville pour ensuite déménager à nouveau l'équipe dans la ville de l'acier à la saison suivante. L'ancien aréna de Pittsburgh, le Duquesne Gardens, ne pouvait plus accueillir une équipe du calibre de la NHL, ayant été construit en 1895 dans une ancienne grange. Dans sa nouvelle ville, l'équipe allait désormais évoluer dans un aréna moderne, le Philadelphia Arena, construit quelques années auparavant. Afin de capitaliser sur la renommée de son principal propriétaire, l'équipe allait d'ailleurs être annoncée comme étant Benny Leonard's Philadelphia Quakers.

Les débuts de l'équipe à Philadelphie furent catastrophiques. Ils jouèrent leur premier match le 11 novembre 1930 contre les Rangers de New York. Il perdirent ce match 4-0 devant une foule estimée entre 4000 et 5000 personnes qui quittèrent avant la fin du match. Une mince foule de 2000 personnes allait revenir la semaine suivante au Philadelphia Arena pour le second match local des Quakers. Il fallut 3 matchs avant de marquer saux Quackers avant de marquer leur premier but et trois autres avant de gagner leur premier match en battant les Maple Leafs 2-1 le 25 novembre 1930. Il leur fallut par la suite attendre le 10 janvier et 15 défaites avant leur seconde victoire de 4-3 contre les Maroons. Ce record de 15 défaites de suite allait tenir pendant 44 ans avant que ce qui est considéré comme la pire formation de tous les temps, les Capitals de Washington de 1974-75, porte à 17 ce record.

Les Quakers terminèrent cette saison catastrophique avec une fiche de 4–36–4. Ils égalèrent par le fait même le record du moins de victoires que les Bulldogs de Québec de 1919-20 détenaient et seul les Capitals de 1974-75 eurent un pourcentage de victoire inférieur au .136 des Quakers avec un .131. Ils ne marquèrent que 76 buts et en accordèrent 184, ce qui fait une moyenne de 4,18 buts accordés par match.

À la fin de la saison 1930-31, deux équipes de la NHL allaient suspendre le temps d'une saison leurs opérations en raison de problèmes financiers, les Quakers et les Senators d'Ottawa. Les Senators revinrent en 1932-33 alors que les Quakers ne revinrent jamais. On remit le retour de la franchise de saison en saison jusqu'à la suspension définitive de la franchise en 1936. Il fallut attendre jusqu'en 1967 avant que Philadelphie n'accueille à nouveau le hockey de la NHL avec l'arrivée de notre équipe jaune organe préférée, les Flyers.




Des joueurs ayant joué pour les Quakers à leur unique saison, Syd Howe (la photo du haut) est le seul joueur faisant parti du temple de la renommée du hockey. Howe connut du succès avec les redoutables Red Wings de la fin des années 1930 et du début des années 1940.

Le gardien Wilf Cude passa par la suite plusieurs années devant la cage du Canadiens. Et son histoire est quand même unique. Lors de la saison 1931-32 alors que les Quakers étaient supposés revenir à la saison suivante, Cude servit à titre de remplaçant pour l'ensemble de la ligue nationale. Il joua de cette manière quelques matchs avec les Bruins et les Black Hawks durant cette saison. Il faut rappeler qu'à l'époque, les équipes n'avaient pas nécessairement de gardien suppléant. La franchise suspendue l'échangea aux Canadiens pour de l'argent en 1933. Alors que le CH avait toujours dans leur alignement le légendaire George Hainsworth qu'ils échangèrent quelques semaines plus tard, Cude fut prêté pour de l'argent aux Red Wing pour la saison 1933-34 qu'il mena à la Coupe Stanley. Inutile de dire que ces pratiques ne se font plus de nos jours... Il allait revenir l'année d'après avec le Canadiens avec qui il joua jusqu'à la fin de sa carrière en 1940-41. Wilf Cude est également considéré comme le gardien le moins pesant de l'histoire, n'ayant apparemment jamais excédé les 130 livres...

Des 10 équipes évoluant dans la ligue nationale à l'époque, 4 seront disparues au début des années 1940... Reste à savoir quelles équipes survivront à la présente crise économique...

Fait intéressant... Le 26 janvier 2007, les Phantoms de Philadelphie de la Ligue Américaine rendirent un hommage à cette équipe en portant un gilet à l'effigie des Quakers lors d'un match contre les Penguins Wilkes-Barre/Scranton. Ils vendirent ces chandails aux enchères afin d'amasser des fonds pour les oeuvres de charités de l'équipe.





La vie est une puck sur Facebook!




Ouais, je viens de créer un groupe sur Facebook pour centraliser certaines infos relatives au blogue.

Donc les pétitions afin d'introniser Lyle Odelein au Temple de la renommée et les invitations pour aller voir les Sags à Verdun ou à la lutte vont passer par ce groupe!

Vous pouvez devenir membre à cette adresse :
http://www.facebook.com/group.php?gid=47095164349


Adjutor Côté, celui qui ne voulait pas jouer pour le Canadiens

En cherchant des informations sur Tony Demers, je suis tombé sur cet article à propos d'un joueur nommé Adjutor Cote. Bien que je n'aie presque rien trouvé de plus à propos de ce joueur, j'aime l'histoire d'un jeune homme qui ne voulait pas jouer pour le Canadiens parce que le coach n'aimait pas les francophones... En plus, quel nom cool qu'Adjutor!

Il y a quelques statistiques sur Hockeydb :
http://www.hockeydb.com/ihdb/stats/pdisplay.php?pid=13188


Il aurait quand même ammassé 93 points en 53 matchs aux côtés de Tony Demers pour les Saint-François de Sherbrooke en 1948-49. Il aurait également disputé 8 matchs avec les légendaires Aces de Québec en 1953-53. Si on se fit à ces statistiques, ça devait quand même être un excellent joueur.

Voici donc l'article paru dans Le Soleil :

Le Soleil
Sport et loisirs, vendredi, 28 mai 1993, p. S9

L'Album de Jacques Arteau

ADJUTOR CÔTÉ
Arteau, Jacques

Carrière : hockeyeur et entraîneur (amateur, professionnel, junior A et B, intermédiaire)
Fait «rétro» : refus de signer un contrat pour jouer avec le Canadien de Montréal(1949-1950)
En dix ans de carrière comme centre, Adjutor Côté fut l'un des rares joueurs à tourner le dos au Canadien de Montréal et à la Ligue nationale.
«Le plus beau temps que j'ai vécu comme joueur, ce fut avec le Saint-François de Sherbrooke dans la Ligue provinciale et la Ligue senior du Québec. Avant, j'avais joué junior avec les As de Morton et ensuite avec l'Académie de Québec. Plus tard, je me suis joint aux As de Québec, pour une saison seulement parce que j'en avais contre le propriétaire du club. Je suis parti pour Sherbrooke où j'ai joué de 1946 à 1952 et ce qui a été assez spécial, un trio que je formais comme centre avec Tony Demers et Gilles «Shifty» Dubé est resté intact durant cinq ans.»
À l'automne de 1949, Adjutor est invité au camp du Canadien. Dans un match pré-saison contre un club-école du Canadien, Cincinnati, il marque cinq buts et obtient une passe dans une victoire de 8-3 du «gros club».
«J'avais joué avec Norm Dussault et Léo Gravel. Ce soir-là est resté gravé dans ma mémoire. On m'avait offert un contrat de 18 000 $ pour deux ans, Maurice Richard m'avait même dit qu'il espérait que je signe. J'avais refusé l'offre de Frank Selke, je craignais qu'on m'envoie à Dallas, au Texas. D'ailleurs, Dick Irvin n'aimait pas trop les hockeyeurs francophones, ça me déplaisait, je suis retourné à Sherbrooke. La même année, j'ai fait la première équipe des étoiles de la Ligue senior du Québec avec entre autres Gerry McNeil comme meilleur gardien. Si j'avais pu me permettre de tourner le dos au Canadien, c'est que, dans le temps, on jouait beaucoup plus par plaisir, par amour du hockey que pour l'argent.» Adjutor, qui a fêté ses 69 ans mardi, reste encore très actif, pratiquant la natation, le vélo, la musculation, en passant par les fléchettes, les quilles et le ping-pong.
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J'espère qu'il joue encore aux fléchettes et aux quilles...


Si quelqu'un connait des trucs sur ces ligues seniors pro du Québec des années 40 et 50, veuillez me contacter, ça m'intéresse beaucoup.

mardi 27 janvier 2009

Antonio "Tony" Demers

Ça fait un petit bout que j'essaie de me rappeler du nom de ce joueur et j'ai fait des pieds et des mains pour m'en rappeler et bang! Antonio "Tony" Demers! Vous en voulez une histoire "Badass", et bien en voici une...

Antonio Demers est né en 1917 à Chambly. Il débuta sa carrière professionnelle à l'aile droite pour les Eagles de New Haven à la saison 1937-38 avant de signer en octobre 1937 avec le Canadiens avec qui il ne jouera que 6 matchs cette saison-là. Il passa la saison suivante avec les Rapides de Lachine dans la Quebec Provincial Hockey League. Il alternera ensuite la saison 1939-40 entre le Canadiens avec qui il ne jouera que 14 matchs et les Braves de Valleyfield de la QPHL. 

C'est la saison suivante que Demers connut la meilleure saison de sa carrière en 1940-41 avec une production de 13 buts et 10 passes en 46 matchs. Ce fut une des rares saisons que Demers passa avec une seule équipe, il n'allait d'ailleurs manquer que 2 matchs cette saison. Il ne jouera que 7 matchs avec le Canadiens en 1941-42, je crois que c'est en raison de blessures. L'année suivante, il revint à l'automne avec le Canadien où il allait faire équipe avec deux légendes du CH, Elmer Lach et le jeune Maurice Richard. Malheureusement pour les trois, leur malchance au cours de cette saison et de la saison précédente qui leur firent manquer beaucoup de matchs attira le surnom d'Ambulance line. Lach ne joua qu'un seul match à la saison 1941-41 et rappelons que le Rocket ne joua que 16 matchs à sa première saison. Demers n'en joua que 9 et empocha 7 points aux cotés du Rocket et de Lach.

Je crois que le Rocket avait beaucoup d'estime pour ce coéquipier. Le 7 septembre 1997, lors de sa chronique dans La Presse, Maurice Richard écrivit ceci à l'occasion du décès de Demers : " J'aimerais offrir mes sympathies à la famille de Tony Demers, décédé il y a quelques jours. J'ai eu l'occasion de jouer quelques matchs avec lui au début des années 1940. À mon avis, il possédait l'un des plus durs lancers du poignet que j'aie connu. C'était avant le lancer frappé." Quelques années auparavant, toujours à l'occasion de sa chronique dans La Presse, cette fois le 6 octobre 1991, Richard fit part de la surprise de voir Demers lors de la cérémonie d'ouverture de la saison 1991-92, la 75e de la NHL. Et il y avait de vraies surprises pour moi comme Tony Demers avec lequel j'avais joué pendant une dizaine de parties à ma première saison dans la ligue Nationale. Je n'avais pas revu Tony depuis une quinzaine d'années. Il me semble que Richard avait un certain respect pour Demers, ce qui veut dire qu'il a fait abstraction des événements qui suivirent le passage de Demers avec le CH.

Parce que c'est après que la vie de Demers prit une méchante drop. À la saison 1943-44, Demers fut échangé aux Rangers contre le futur coach de cette même équipe, Phil Watson. Il ne jouera qu'une seule partie sur Broadway, jouant la majeure partie de la saison avec les légendaires Reds de Providence de l'AHL. La même saison, le Canadiens remporta sa première Coupe Stanley en 13 saisons, Demers aura passé 5 saisons avec l'équipe avant de quitter à l'aube de la victoire. La saison suivante, Demers retourna dans la QPHL avec le Rapides de Lachine.

C'est d'ailleurs en 1945 que Demers connut ses premiers ennuis avec la justice. Il fut accusé de vol et assaut envers un hôtelier de la région de Chambly nommé Paul Massé. Le vol était d'environ 300$. Il s'en sorti quand même assez bien pour cet acte en ne recevant qu'une amende à payer. Cet événement peut nous faire penser que si au dire de beaucoup de joueurs des années 40 et 50 ce n'était pas très payant de jouer dans la NHL, j'imagine que jouer dans une ligue professionnelle mineure du Québec ne devait pas être tellement plus payant.

Il évolua par la suite quelques saisons avec diverses équipes de Sherbrooke avant d'aboutir avec le Saint-François de la même ville dans la Quebec Senior Hockey League en 1948-49 où il termina la saison avec un total impressionnant de 53 buts et 58 passes. À noter que le Saint-François est le nom de l'équipe de Sherbrooke qui évolue présentement avec la Ligue Nord-Américaine de hockey. À la fin de la saison 1948-49, Demers se fit prendre à gager une bonne somme d'argent. Il réussit à convaincre la ligue qu'il croyait qu'il avait gagé sur un match hors concours mais en vain. Il reçut une suspension de dix matchs pour la saison suivante. Il n'aura par contre pas l'occasion de subir cette suspension...

Le 16 septembre 1949, Tony Demers fut placé en garde à vue en tant que témoin de la mort d'une femme nommée Anita Robert, dame avec qui il avait eu une relation. À ce que j'ai lu, Demers et mme Robert connurent une bonne soirée arrosée jusqu'à ce que survint une chicane entre les deux qui en vint aux coups. La police fut avertie par les responsables de l'hôpital qu'une patiente semblait avoir reçu des coups. Demers affirma qu'elle avait reçu ces coups en sautant de sa voiture alors qu'elle était en marche. Anita Robert mourut le lendemain. Suite à l’enquête du coroner, Demers fut cité à procès quelques jours plus tard. Il reçut un verdict de culpabilité d'homicide involontaire par jury le 12 novembre 1949. Le jury donna à Demers une peine moins sévère que prévue que ce qu'il aurait dû prendre pour homicide, il reçut une sentence de 15 ans de prison...

Les Saints-François de Sherbrooke gagnèrent le championnat de leur ligue à la saison suivante, en 1949-50, sans Tony Demers... Tout comme les Canadiens 6 ans plus tôt...

Antonio "Tony" Demers mourût en 1997...

dimanche 25 janvier 2009

Le triste destin d'Evgeny Belosheikin

L'histoire du gardien de but soviétique Evgeny Belosheikin (Евгений Белошейкин) est peut-être une des histoires les plus tragiques que je connaisse en termes de hockey "off ice". C'est comme une histoire presque digne d'un film triste où le destin s'abat sur le personnage principal... Je ne connais pas beaucoup de choses sur lui parce qu’il n’y a pas beaucoup d’information au sujet de ce gardien dans la langue de Molière et de Shakespeare. Et comme je ne parle pas la langue de Dostoïevski, mes informations sont très limitées. Donc voici ce que je sais sur le tragique destin d’Evgeny Belosheikin…

Evgeny Belosheikin est né en 1966 dans l'Ile Sakhaline, une île située à l'extrême orient de la Russie. Il commença à jouer au hockey très tôt dans sa vie et devint gardien de but à l'âge de 6 ans alors que sa famille déménagea à Leningrad. Il commença sa carrière internationale en représentant l'URSS lors du Championnat mondial junior de 1984. Il devint très tôt un joueur du redoutable club CSKA, équipe que l'on connait mieux ici sous le nom Armée Rouge. C'est à l'occasion du championnat mondial junior de 1986 qui se tint à Hamilton que Belosheikin montra à l'Occident tout son talent. Le gardien de 20 ans fut invaincu en sept matches à l'occasion de ce tournoi. Il fit parti de la redoutable équipe nationale de l'URSS pour la première fois en 1986 à l'occasion du Championnat du monde que les soviétiques remportèrent facilement grâce à une performance incroyable du jeune gardien qui fut désormais considéré comme le prochain Vladislav Tretiak, rien de moins...

L'Amérique du Nord allait revoir le brio de ce jeune gardien soviétique à l'occasion à quelques autres reprises. À la fin de l'année 1986, il devint le gardien de l'URSS à l'occasion d'un tournoi préolympique nommé la Calgary Cup qui se tint bien sûr dans la ville albertaine. Ayant été suspendu auparavant par son équipe en raison de ses problèmes d'alcool qu'il traînera jusqu'à sa mort, il entreprit le tournoi avec force. Il offrit une remarquable performance lors de ce tournoi, blanchissant les tchécoslovaques et n'accordant jamais plus qu'un but par match. Il en accordera toutefois 3 lors de la défaite des soviétique en finale. Il sera nommé meilleur gardien du tournoi. Belosheikin fut devant le filet de l'équipe soviétique lors de Rendez-Vous 87, la célèbre série de deux matchs tenus à Québec en 1987 qui opposaient les étoiles de la NHL à l'équipe nationale soviétique.

Lors de ce qui fut reconnu comme un des plus grands matches des étoiles de l'histoire de la NHL, Belosheikin obtint une victoire et une défaite en accordant seulement que 7 buts contre une redoutable équipe de marqueurs. Belosheikin fit également parti de l'équipe soviétique à l'occasion de la Coupe Canada (très laid trophée en passant) où il offrit une performance lamentable de 2 défaites et une nulle pour une moyenne de 4.00 et fut remplacé par Sergei Mylnikov, le même qui jouera plus tard quelques matchs avec les Nordiques, qui termina la compétition avec un total de 5-1-0. On se souviendra de tournois pour le fameux but de Mario Lemieux avec une passe incroyable de Gretzky qui allait donner la victoire au Canada 6-5 lors de la finale.

Mais c'est peu de temps après la Coupe Canada que le malheur tomba sur Belosheikin. Lors d'une soirée très arrosée comme seuls des russes peuvent faire (désolé pour le stéréotype gratuit), Belosheikin et le futur joueur des Nordiques Alexei Gusarov rencontrèrent deux gentes demoiselles qu'ils ramenèrent chez le défenseur. On les retrouva tous les deux inconscients le lendemain dans un appartement sans dessus dessous. Les deux femmes avaient drogué les hockeyeurs pour ensuite dévaliser l'appartement de Gusarov. Ce dernier s'en remis mais ce ne fut pas le cas du jeune gardien de but. Belosheikin développa de sérieux problèmes au foie suite à l'incident qui affecta également très sévèrement sa vision. Ce qui allait porter sa carrière dans une folle pente descendante où se mélangèrent alcoolisme et dépression...

Belosheikin fut toutefois repêché par les Oilers d'Edmonton en 1991 en 11e ronde et 232e au total, mais il était trop tard, le jeune gardien n'était plus le joueur prometteur qu'il avait été 5 ans auparavant. Il se reporta au camp des Oilers pour être retranché rapidement au club-école de l'équipe au Cap Breton où il ne participera qu'à 3 matchs accumulant une moyenne de 3,93 buts par matchs et une moyenne d'efficacité de .864. Il retourna en Russie afin de passer quelques autres saisons dans des clubs de deuxième et de troisième division avant de mettre un terme à sa carrière à la saison 1996-97 après seulement 15 matchs.

Evgeny Belosheikin se pendit en novembre 1999, il avait 33 ans...

Je ne sais pas si on se souviendra de lui par ses exploits de jeunesse et des promesses qu'elles inspiraient à l'époque ou par la fin tragique qu'il connut, mais l'histoire d'Evgeny Belosheikin vaut selon moi la peine d'être remémorée...

Junior (Le film d'Isabelle Lavigne et Stéphane Thibault)

Avant d'aller voir les Sags, voici un bon film à regarder pour vous minder à supporter le hockey de la Ligue junior majeure du Québec, ou du moins le respecter.

Il n'y a pas beaucoup de films récents sur le hockey qui sont aussi intéressants que Junior, d'Isabelle Lavigne et Stéphane Thibault. Le film suit quelques joueurs du Drakkar de Baie-Comeau pendant la saison 2005-06 et il nous montre en gros comment diriger une équipe dans la Ligue junior majeure du Québec est une méchante job de bras. En suivant le coach Éric Dubois et l'adjoint Éric Messier, on voit comment il faut avoir de la patience pour arriver à ses fins. Entre les jeunes qui ont le goût de vivre leur crise d'adolescence (et c'est normal) ou ceux qui ne peuvent plus supporter la pression, il faut donner des résultats pour remplir l'aréna et ce avec une équipe de jeunes de 16 à 20 ans. Donc c'est non pas seulement la formation de jeunes dont il est question, mais c'est également de donner des résultats, parce qu'une équipe junior c'est avant tout une business. Ce qui rend le hockey junior encore plus complexe, c'est que les équipes sont toujours en reconstruction. Les joueurs arrivent et partent tout le temps, ne fournissent pas nécessairement ce qu'on s'attendait d'eux et on ne peut presque jamais avoir de vision à long terme parce qu'il faut miser tout le temps sur le présent. C'est pas pour rien que récemment les Generals d'Oshawa de la ligue de l'Ontario ont échangé John Tavares contre la moitié des Knights de London. C'est également pourquoi les coachs deviennent des stars dans ces ligues, parce que ce sont les seules personnes qui demeure dans l'équipe à long terme (si tout va bien!)

À travers l'histoire personnelle de plusieurs joueurs, le film nous montre en gros le positif et le négatif de la vie de joueur junior. Il y a par exemple cette scène assez épique où le joueur de 20 ans RJ Hand se fait couper l'herbe en dessous des pieds avant la prise de la photo d'équipe. Il n'a joué que 16 matchs cette année-là avant de se faire remercier de ses services parce que son attitude s'avérait nuisible pour l'équipe aux yeux du coach. Il joua par la suite quelques saisons dans le semi-pro pour St-Hyacinthe. Il évolue présentement avec Bucks de Laredo dans la Central Hockey League où on le décrit sur le site web comme un "hard hitting player". Mais la discussion d'équipe qui suit le congédiement de Hand est quand même savoureuse. On remarque au début comment la plupart des joueurs ont des agents qui les suivent et qui les conseillent. La réunion d'équipe se termine avec un conseil de la part de l'assistant coach Éric Messier, qui dit à ses jeunes poulains de ne plus écouter leurs agents parce que tout ce qu'ils veulent faire avec eux c'est de capitaliser sur leur dos. Le speech de Messier comme conseil à des jeunes est quand même assez cool. Il faut dire que Messier a quand même connu une bonne carrière dans la NHL avec l'Avalanche du Colorado, avec qui il remporta la Coupe Stanley en 2000-01.

On se rend compte que c'est un travail très difficile de dealer avec des jeunes qui aspirent à être des Crosby, parce que c'est quand même des jeunes dans la fin de l'adolescence avec qui on doit travailler. La manière dont ils encadrent Benjamin Breault illustre bien cet aspect. Ils discutent très longtemps de la discipline qu'ils doivent appliquer sur lui, parce qu'il peut avoir des écarts de discipline et ultimement ils discutent avec lui de ses écarts, genre il a 17 ans et il traîne parfois dans les bars. Suivant les conseils de ses entraîneurs, le jeu de Breault s'améliore grandement. Le film se termine très bien pour lui, qui se fait repêcher par les Sabres de Buffalo en fin de 7e ronde, donc presque à la fin du repêchage. Breault joue toujours dans la ligue junior majeure mais avec les Remparts de Pâtrick E. Roy où il joue présentement sa saison de 20 ans. Je crois qu'il a du potentiel pour se rendre quand même un peu loin. Et à propos du fait de ne pas écouter son agent, on voit le discours différent entre le coach et l'agent quand le coach de l'équipe parle du fait qu'il a découvert pourquoi Breault ne faisait pas de passes parce que son agent lui avait dit de ne pas en faire et de tirer au but. Vous verrez, quand l'agent donne ce conseil, on a pas le choix de passer un commentaire du genre "Y'est donc bien innocent."

On se sent par la suite un peu mal dans l'histoire de Ryan Lehr. Pauvre gars originaire de l'Île du Prince-Edouard qui pensait retourner dans son patelin et qui se ramasse à Chicoutimi finalement. Pas que je n'aime pas les Sags, mais quand tu penses retourner dans ton coin de pays et que tu te fais ré-échanger à Chicoutimi, ça doit te faire débander raide... Sérieux, vivre à Chicoutimi en anglais c'est pas le top, ça se fait, mais... Mais il a toutefois terminé la saison avec Chicoutimi. Je pense que Lehr a abandonné ses ambitions de devenir un grand joueur pour retourner aux études... Ça arrive...

Mais l'histoire qui est probablement la plus marquante du film est celle d'Alex Lamontagne. Après avoir longtemps discuté à propos de son acquisition, le Drakkar obtient finalement Alex Lamontagne au milieu de la saison. On remarquera qu'Éric Messier plus tôt dans le film analyse la potentielle acquisition de ce défenseur en précisant que c'est presque certain qu'il se fera repêcher par la NHL. Et Messier devient le meilleur acteur du film dans la meilleure scène du film, alors que le défenseur de 6 pieds 5 rentre dans le bureau du coach et lui fait part de sa décision de retourner à la maison après avoir été mis de côté pour un match. Messier lui explique qu'il n'a jamais été repêché et qu'il a joué dans la ligue, que dans la vie comme sur la glace tu as toujours des bâtons dans les roues et qu'il faut toujours perséverer dans la vie.  Bon, je ne décrirais pas trop la scène, elle vaut la peine d'être vue. Elle est environ à 70 minutes du film... Lamontagne connut probablement sa meilleur saison dans le junior la saison dernière (2007-08), alors qu'il évoluait pour Cap Breton. Il joue présentement avec les Lumberjacks de Muskegon dans la moins cool qu'avant Ligue Internationale de Hockey, avec qui il a signé en novembre dernier. On voit que les conseils de Messier ont porté fruit, Lamontagne n'a pas abandonné...

En parlant des Lumberjacks de Muskegon, en fouillant sur leur site, j'ai vu une superbe série de photos d'une soirée Star Wars qui s'est tenue la semaine dernière, ça vaut la peine d'être vu! On voit d'ailleurs une photo de Lamontagne en train de se battre.

Le film en est un qui peut être long et un peu lent, mais ça reste un superbe document sur la très difficile vie dans la Ligue junior majeure du Québec. On se rend compte ici que c'est encore plus difficile qu'on le croit d'atteindre la grande ligue. À 17 ans, je ne crois pas que j'aurais été prêt à partir comme ça pour une ville comme Baie-Comeau pour voyager dans un autobus de Val d'Or à Cap Breton en passant par Gatineau et Lewiston, Maine... Et surtout d'avoir la pression à 16-17 ans d'avoir à faire en sorte que l'équipe gagne, parce qu'il y a des gens derrière nous qui veulent que l'aréna soit rempli et que des hommes d'affaires investissent dans la commandite de l'équipe. C'est donc par toutes ces petites histoires de résussites ou d'échecs de ces jeunes joueurs que le film Junior vaut la peine d'être vu par tous les fans de hockey...

Vous pouvez le visionner à cette adresse :
http://www.onf.ca/film/Junior/

P.S. Et qui l'emporte à la fin? LES SAGS!

samedi 24 janvier 2009

Les Sags en ville!

Ouais, ça fait un petit bout que j'écœure tout le monde avec ça, mais le mardi 3 mars à 19:00, l'équipe auto proclamé la fireté du Saguenay Lac St-Jean débarque à l'auditorium de Verdun pour la seule fois cette année! Quoi de mieux que la visite de ceux qui portent le flambeau de grands guerriers comme Guy Carbonneau, Marc Fortier, Alain Côté et Gilbert Delorme ou de cerbères redoutables (dans le junior) comme St-Félix Potvin, Éric Fichaud, Jimmy Waite ou Marc Denis pour aller faire un tour à l'aréna la plus cock rock de la métropole. En plus que les Canadiens ne jouent pas ce soir-là et si mes calculs sont bons, c'est la mi-session! Donc bière et hockey dans un aréna où on va pouvoir applaudir des joueurs comme l'excellent défenseur Dominic Jalbert et Nicolas Deschamps, premier québécois sélectionné au repêchage de 2008, en deuxième ronde par Anaheim... Et surtout crier des insultes à l'endroit d'Angelo Esposito et des autres joueurs du junior... Parce que moi je suis un bleuet pur et les Sags ça fait parti de ma culture!

Je suis allé voir les Sags dans le temps des fêtes avec mon meilleur ami (parce que le match de semi-pro à Jonquière était annulé) et c'était contre les redoutables Remparts de Pâtrick E. Roy qui n'en ont fait qu'une bouchée. Ce qui est impressionnant à aller voir les Sags à Chicoutimi c'est le niveau de partisannerie de la foule. Presque tout le monde porte son gilet des Sags et semble être un habitué. J'ai bien compris la partie quand je suis allé pisser alors que c'était dans les dernière minutes parce que je voulais quitter avant tout le monde pour ne pas être pris dans le trafic. Les gens s'en donnaient à cœur joie sur la défaite de leur équipe préférée dans les infectes toilettes du Centre Georges en vidant toute la Molson Dry qui coûte deux fois moins cher qu'au Centre Bell ingurgitée durant le match. Les gens disaient dans leur accent saguenéen du dimanche des analyses fines comme : "Ça se peux-tu calice de pas être capable de scorer en avantage numérique simonaque, y'ont pas de christ de système de jeu" ou "Hostie de gang de piochons, pas capable de tenir une puck sur leurs tabarnak de bâton" et j'en passe des meilleures... 

 La discussion de toilette d'après-match valait presque une semaine de 110% en termes de fin débat de hockey, mais le temps d'un pipi. Il faut dire qu'ils ont passé près de 3 minutes à 5 contre 3 (genre les Remparts étaient pas mal cochons...) et il n'ont absolument rien fait. C'est là qu'on réalise que c'est pas le même calibre que l'attaque à 5 du Canadiens qui en aurait probablement enfilé au moins un.

J'espère qu'ils vont mieux jouer que ce match-là parce que ça serait décevant que les Sags offrent une performance médiocre à leur seul passage à Montréal. Mais si on se fit au classement les Sags et le Junior sont pas mal à la même hauteur dans le classement, genre bas du milieu, ils ont 10 points de différence, alors ça risque d'être une bonne game. Au hockey junior c'est presque une loi, un match est bon seulement si les deux équipes sont du même calibre. Une bonne équipe et une mauvaise équipe ça fait un mauvais match. Deux mauvais équipe (ce à quoi je pense qu'on a affaire à) fait un bon match... C'est mathématique, deux moins font un plus, un moins et un plus font un moins... Et avec de la chance, on pourrait même avoir de la bataille!

Donc ce que je propose c'est de trouver un tripot pour se rencontrer et aller boire un verre avant et d'aller par la suite à l'Auditorium en groupe...


Comme c'est le mardi ça me surprendrait que ça soit sold out et comme c'est pas le centre Bell et bien des billets un peu loin c'est pas ben ben grave! La liste de prix sur le site du réseau Admission c'est :

Niveau Gris50,79 $ CA IREG
Niveau Rouge 28,22 $ CA IREG

Niveau Bleu 16,93 $ CA IREG

Dans les Bleus ça doit être ben correct... J'étais dans la section "Debout" l'autre jour au Centre George-Vézina et on voit tout comme il faut, presque mieux qu'au Centre Bell dans les Rouges du haut...

Quand j'aurai le temps je ferai un évènnement sur facebook!

Donc GO SAGS GO!!!

Je vais revenir avec des détails!

(Passez vos suggestions dans les commentaires si vous connaissez de bar pas trop loin de l'Auditorium où on peut boire et manger avant, je crois anyway que ça va être une aventure incroyable!)



vendredi 23 janvier 2009

Qu'est-ce que le Canadien a donné pour Russ Courtnall...


Ah Russ Courtnall, les cheveux au vent patinant plus rapide que l'éclair et marquant des buts à n'en plus finir... Bon, j'exagère peut-être un peu... Vous rappelez vous contre quoi on a eu à Montréal l'électrisant Russ Courtnall? Et bien le 7 novembre 1988, le Canadiens a obtenu les services de Russ Courtnall en retour de John "Rambo" Kordic et un choix de 6e round qui s'est avéré être Michael Doers. Ce dit Doers a d'ailleurs fait une carrière dans le roller hockey plus longue qu'au hockey professionnel! Rappelez-vous comment Russ Courtnall était un joueur incroyable. John Kordic était pas mal cool comme joueur, mais c'est incomparable comment le Canadiens a gagné au change à 900%. Mais n'empêche que John Kordic...

Courtnall était aussi populaire à Toronto qu'il le devint à Montréal et ce qui ne fut pas d'un gros encouragement sur les épaules de John Kordic de la part des fans. Kordic allait jouer 2 saisons à Toronto avant d'être échangé aux Capitals de Washington où il allait ne jouer que 7 matchs où il totalisa 101 minutes de pénalité. Il signa en tant qu'agent libre avec les Nordiques de Québec où il ne joua que 18 matchs. Dans ma tête il me semble que c'était plus, mais bon... Il faut dire que 115 minutes de pénalités en 18 matchs ça déplace de l'air...

Le 8 août 1992, la police reçut un appel afin d'intervenir au Motel Maxim sur le boulevard Hamel à Québec afin de contrôler une personne en crise. C'était un John Kordic en pleine crise. Après une longue lutte afin de le maîtriser, il fut amené à l'hôpital où il tomba dans un coma pour ultimement mourir d'un arrêt cardiaque et de problèmes aux poumons. Lors de son autopsie, on détermina qu'il avait 0,1 miligramme de cocaïne dans le sang au moment de son décès. Le docteur qui procéda à son autopsie, Dr. Georges Miller, affirma qu'il n'avait jamais vu autant de cocaïne dans le sang d'une personne. John Kordic avait 27 ans au moment de son décès.

On se rappelle bien sûr plus de Kordic comme le redoutable #31 du Canadiens. Kordic a fait parti de l'équipe des Canadiens de Sherbrooke qui remporta la Coupe Calder en 1985 et de celle du Canadiens qui remporta la Coupe Stanley en 1986. Il a d'ailleurs fait parti des Winter Hawks de Portland qui remportèrent la Coupe Memorial en 1983. Kordic était un goon qui faisait vraiment peur. C'était le genre de personnage qui frappait sans peur et sans reproche sur tout ce qui est devant lui, peu importe où ça frappe. De nos jours ils s'étudient avant d'entreprendre le combat, mais Kordic frappait partout. Il était d'ailleurs un fin consommateur de stéroïdes anabolisants, ce qui explique en parti la carrure de monstre qu'il avait. Mais sérieux, quand tu as Chris Nilan et John Kordic dans la même équipe, tu imposes le respect...



On parle souvent des meilleurs goons de tous les temps, mais on parle souvent de ceux qui étaient capable de jouer. Un Stan Jonathan ou un Chris Nilan ça savait jouer. John Kordic c'était plus littéralement un taureau sauvage en rut, une force brute...




RIP 1965-1992


Ah oui, contrairement à ce que l'on pense, Kordic n'était pas un amérindien. Il était de descendance croate, tout comme Joe Sakic.

Voici quelques vidéos de John Kordic sur Youtube :
Hommage à John Kordic
Contre Tie Domi
Contre Basil McRae
Contre le mulletique Wendell Clark (avec la description de Gilles et Richard!)
Contre Bob Probert (et je pense bien que les juges de ligne en mangent quelques-uns!)
Kordic qui frappe Mike Modano
Un méchant coup chien contre Keith Acton
Dans le junior contre Craig Bérubé et portant des Cooperall!
Contre Bob McGill (probablement la plus violente...)

Trêve de hockey #1 - Parlons de lutte.

Ok, c'est le match des étoiles et comme c'est un peu inutile, pour être plus poète on peut dire qu'on s'en calisse, alors prenons un break de hockey et parlons de lutte! Qui n'aime pas la lutte? Lisez ou relisez Roland Barthes, le premier texte de ses "Mythologies" paru en 1957 s'intitule "Le monde où l'on catche" et parle de la lutte bien sûr! La première phrase donne le ton : La vertu du catch, c'est d'être un spectacle excessif. (p.13) Que dire de plus? 

Extrait du deuxième paragraphe du texte : La vrai catch, dit improprement catch d'amateur, se joue dans des salles d'amateurs, se joue dans des salles de secondes zones, où le public s'accorde spontanément à la nature spectaculaire du combat, comme fait le public d'un cinéma de Banlieue. (p.13) Donc l'esprit de la lutte n'est pas à la télé mais bel et bien dans une salle de quartier où règne la lutte amateure. Inspiré par ce légendaire texte, nous (moi et quelques amis) sommes allés récemment voir la lutte NCW (Northern Championship Wrestling) dans Villeray et sérieusement, Roland Barthes aurait probablement eu autant de plaisir que nous en avons eu. Malgré le fait qu'ils ne vendent pas de bière, le spectacle est incroyable, il n'y a que 3 rangée de chaise et bien sûr ils entendent tout ce qu'on peut leur crier. Vous pouvez donc facilement faire parti du spectacle. Vous pouvez prendre pour les méchants et devenir le temps d'un moment l'ennemi de la foule... Bien qu'on se moquera de vous quand le bon va gagner, vous aurez du plaisir. Vous deviendrez le dindon de la farce, mais c'est le but, non? 

Parce que c'est ce qui fait que la lutte est un spectacle qui est toujours un évènement où le plaisir est de mise, c'est son côté manichéen. C'est pas très compliqué, il y a les bons, il y a les méchant... Parfois les méchants peuvent être douteux, dans la NCW par exemple il y avait une équipe de méchants qui venaient du très evil Plateau Mont-Royal et un autre lutteur méchant était un «gai». Ouais, c'est pas par la lutte que la société change... Anecdote savoureuse, alors que le bon traitait son opposant de "fifi" et entrainait la foule, j'ai mis un superbe froid dans la salle en criant un gros "Homophobe"... Mais l'idée des méchants qui proviennent du Plateau était trop hilarante. Pour revenir au côté manichéen de la lutte, Roland Barthes affirme que ce qui est central c'est justement l'idée de justice : Mais ce que le catch est surtout chargé de mimer, c'est un concept purement moral : la justice. L'idée de paiement est essentielle au catch et le "Fais-le souffrir" de la foule signifie avant tout un "Fais-le payer." (p.19) 

Et la lutte c'est un spectacle excessif que les québécois aiment et prennent au sérieux. Ma grand-mère par exemple interdisait à mon grand-père de l'écouter parce qu'il était cardiaque... Mais je l'écoutais en cachette en sa compagnie... En lui parlant de la superbe soirée passée à Villeray à mon père, il me parla même d'un monsieur qu'il a connu qui est mort d'une crise cardiaque en écoutant la lutte... Qu'il repose en paix, il n'a pas connu les tirs de barrages au hockey... Et les femmes aimaient également ce superbe spectacle, un de mes amis m'a déjà dit que sa grand-mère était une fan invétérée de Yvon Robert, personne était plus grand que lui. Ma sœur a été enseignante dans Pointe St-Charles pendant quelques années et elle m'a déjà dit que certains de ses élèves faisaient des présentations non pas sur 50 Cent ou 2-Pac, genre comme tout le monde, mais sur des lutteurs célèbres dans le quartier. Du temps que je travaillais à l'Alcan en tant qu'étudiant, j'ai déjà travaillé avec un gars qui faisait de la lutte dans les années 70 et il m'a bien sûr précisé qu'il était un méchant! C'est donc clair net et précis que la lutte est un spectacle que les québécois aiment... 

En fouillant dans notre patrimoine cinématographique, j'ai trouvé un superbe film de Claude Jutra, Claude Fournier, Marcel Carrière et Michel Breault de 1961, La Lutte. Filmé lors d'un gala au Future Shop au coin Atwater - Ste-Catherine, ce film nous montre tout ce que Barthes dit dans son incontournable texte. Il s'agit d'un combat en équipe où Édouard Carpentier fait un combat 2 de 3 en équipe. La foule est déchaînée, remarquez seulement la femme qui est hystérique dont le mari retient, incroyable... Encore une fois, les cinéastes classiques du cinéma québécois nous dressent un portrait savoureux de la société québécoise. Pas de sang, pas d'explosion, pas de chaises, seulement de la justice! 

Vous pouvez voir le film à cette adresse : http://www.onf.ca/film/La_lutte/

Vous pouvez également vous tenir informé à propos de la superbe NCW sur leur site officiel : http://ncw.qc.ca/

(Je vous conseille d'aller boire dans un bar aux alentours avant d'y aller parce qu'il n'y a pas de bière!)  

Je vous recommande également si vous êtes au Saguenay l'incroyable JCW (Jonquière Championship Wrestling), c'est pas n'importe quoi, c'est "l'innovation de la lutte au Québec" : http://www.jcwlutte.ca/

En passant, si vous savez où il y a de la lutte de sous-sol d'église à Montréal, dites le moi, je veux savoir où il y en a... Surtout la World Titan Atlas... 

Vous avez pas encore vu l'excellent film The Wrestler avec Mickey Rourke? C'est sérieusement un excellent film, vous pouvez le streamer ici : http://www.watch-movies.net/movies/the_wrestler/

On se voit autour du ring bientôt? 


Bon, on retourne au hockey très bientôt! 

mardi 20 janvier 2009

Ric "Stash" Nattress

Quoi de mieux qu'une autre histoire de drogue parce que tout le monde aime ça les histoires de drogue! Ceux un peu plus âgés que moi se rappellent de l'histoire de Ric "Stash" Nattress, d'autres comme moi se rappellent de sa face laide en tant que joueur des Flames de Calgary, mais personne n'écrivait Rick comme le faisait Ric Nattress!

Nattress, Eric de son vrai nom, est né en 1962 dans la belle ville de Hamilton en Ontario. Alors qu'il joua son junior avec les Alexanders de Brantford dans la ligue de l'Ontario, Ric s'avéra une bonne brute efficace à la ligne bleue. Et après avoir repêché le célèbre flop que fut Doug Wickenheiser premier en tout (genre juste avant Larry Murphy, Paul Coffey et Denis Savard), le Canadien repêcha Nattress en seconde round et 27e au total au repêchage de 1980. Nattress passa une couple de saisons de plus dans le junior où il récolta notamment 61 points et 126 minutes de pénalité en 59 matchs en 1981-82. Pour premier voyage dans les rangs professionnels, il se joint en fin de saison au club-école du Canadien, les Voyageurs de la Nouvelle-Écosse, en 1982 pour prendre part aux finales de la Coupe Calder. Il partagea par la suite le chemin entre Halifax et Montréal à la saison 1982-83 à la manière d'un défenseur recrue.

Le tout se gâta à l'été 1983 alors qu'il se fit condamner pour possession de 3 grammes de marijuana et un gramme de haschisch retrouvé l'été précédent dans sa voiture. Suite à cette condamnation, Stash reçut une suspension d'une saison par la NHL. Mais ne s'arrêtant devant rien, Nattress continua à s'entrainer avec vigueur en même temps que l'équipe et Ronald Corey demanda à la ligue de diminuer sa sentence. Ce que la ligue fut, la suspension de Nattress fut réduite à 30 matchs. Nattress ne retrouva toutefois pas ce que les Canadiens attendirent de lui, lui qui passa presque l'entière saison 1984-85 pour le Canadien de Sherbrooke avec qui il remporta la Coupe Calder. Il fut vendu par la suite aux Blues de St-Louis où il passa les saisons 1985-86 et 1986-87 en devenant un défenseur de qualité. Il aida la troupe alors dirigée par Jacques Demers à atteindre les demi-finales pour la première fois depuis 14 ans.

Devenu un défenseur efficace, Nattress poursuivit sa carrière par la suite avec les Flames. Il connut avec ces derniers probablement ses sommets personnels et fut d'une grande utilité pour l'équipe albertaine lorsqu'ils remportèrent la Coupe Stanley. Ouais, la maudite finale de 1989... Il passa par la suite une saison avec les Maple Leafs et il termina sa carrière avec les Flyers de 1992-93.

Contrairement à l'histoire de Don Murdoch, l'histoire de Ric Nattress semble être plus positive. Alors que les fans du Canadien ne se rappellent que du fait qui prenait de la DROGUE, les fans des Flames et des Blues n'ont probablement pas grand chose de mal à dire de ce défenseur.s cool à remarquer. Nattress, contrairement à des gens comme Bryan Trottier et Michel Goulet, a vu un trophée de guerre lui pousser à mesure que sa carrière progressa. et non le contraire...

En tant que fan des Canadiens, je crois qu'on devrait réintroduire Ric Nattress dans les anciens Canadiens cool!!! Soutout qu'il jouait dans de très mauvaises années...

Bear Trapp!

Bear Trapp ce n'est pas un nouveau groupe de hardcore hyper rapide qui chante des paroles absurdes avec une voix qui crie comme un ours prit dans un piège, quoi que ça serait splendide comme groupe... (Genre comme Mouse Trap...) Non, Bear Trapp c'est le nom d'un jeune homme de 24 ans mesurant 6 pieds 1 pouce et pesant 185 livres qui joue à l'aile droite pour les Pioneers de Sacred Heart University dans la NCAA. En passant c'est au Connecticut et Bear y fait une majeure en Business en plus de jouer au hockey. Ouais, Bear Trapp se mérite une place au panthéon des meilleurs noms de joueurs de hockey avec Miko Makela et Zarley Zalapski parce qu'effectivement, c'est son vrai nom! 

À sa première année, en 2005-06, il récolta 43 points en 34 points il fut nommé recrue de l'année dans la division Atlantique de la NCAA. Avec une production de 40 points en 34 matchs la saison dernière il fut en nomination pour le Hobey Baker Award remis au meilleur joueur collégial américain pour la seconde année consécutive. Il m'a donc tout l'air d'un joueur très constant dans un système de hockey qui est souvent très sous-estimé du au fait que le développement des joueurs se fait très lentement... 

À noter que le père de Bear, Doug, joua dans les filiales des Sabres de Buffalo dans les années 80 et ne joua que 2 matchs en tout dans la NHL. Son grand-père, Barry Trapp, joua dans les mineures pour les légendaires Oilers de Tulsa et pour les American de Rochester dans la Ligue américaine lors des années 60. Espérons que Bear aura une plus longue carrière que son père et son grand-père. Bear n'a toutefois toujours pas été repêché... 

À ce que j'ai lu sur un site, Bear affirme à propos de son nom : "I personally don't think it's a big issue at all, but it does get me a little extra attention." Bon et bien c'est vrai que ça marche, il a mérité un article sur mon blogue grâce à son nom! Et on lui souhaite bonne chance pour la suite des choses, que la grande ligue remarque son nom... 

Voici une entrevue avec Bear où j'ai pris cette citation : 

Voici sa fiche en carrière : 

lundi 19 janvier 2009

Don Murdoch

Vous ne connaissez pas Don Murdoch? Sa carrière fut très brève, mais selon moi elle mérite d'être remémorée. Elle aurait pu être très longue et spectaculaire, mais le destin en décida autrement. L'histoire de Don "Murder" Murdoch c'est un peu la version Rangers de New York de la période disco soit comment on peut détruire une carrière prometteuse en quelques leçons... 

Don Murdoch est né en 1956 à Cranbrook en Colombie-Britannique. Il joua son junior avec les Tigers de Medicine Hat où il fut l'un des joueurs les plus prometteurs de son époque. Lors de ses deux saisons avec l'équipe albertaine, Murdoch accomplit deux magistrales saisons de plus de 80 buts en 70 matchs. Il fut repêché 6e au total par les Rangers de New York lors du repêchage de 1976. À noter que Bernie Federko, la star des Blues des années 80 et membre du Temple de la renommée, fut repêché tout de suite après lui au 7e rang. À son arrivée avec les Rangers, Murdoch remplit toutes les attentes, marquant deux buts à sa première partie. Il enfila même un remarquable 5 buts le 12 octobre. Seul Howie Meeker en 1947 réussit cet exploit en tant que recrue. À noter que le gardien contre qui il exécuta cette performance fut nul autre que le très mauvais Gary "Suitcase" Smith, alors gardien pour les North Stars. Murdoch enregistra un splendide 15 buts à ses 15 premiers matchs dans la NHL. Il devint alors la grosse sensation sur Broadway... Est-ce que les Rangers avaient entre les mains le nouveau Guy Lafleur? 

Murdoch était en train de se diriger presque vers une saison record pour une recrue alors qu'à la St-Valentin de 1977, il se blessa au tendon de la cheville gauche, ce qui lui coûta le reste de la saison. Murdoch devait alors tirer un trait sur sa saison magique avec 32 buts et 24 passes pour un bon 56 points en 59 matchs. Hors de la glace, Murdoch découvrit la joie d'être jeune, cool, sensass et branché dans une ville comme New York. À force de fréquenter les clubs new-yorkais, Murdoch devint un bon consommateur de drogue et d'alcool. Il aurait même eu une relation avec Margareth Trudeau, la maman de Justin, alors une habituée du Studio 54! Le tout culmina avec une arrestation avec 4,5 grammes de cocaïne cachés dans ses bas par les douaniers de Toronto, ce qui allait déplacer l'attention de Murdoch vers la justice canadienne pour la prochaine saison. 

À sa seconde saison, Murdoch marqua un respectable 27 buts et 55 points en 66 matchs. Son procès prit part en juillet 1978 après plusieurs reports. Murdoch plaida coupable aux accusations de possession de drogue et il reçut une sentence en sursis et une amende de 400$. Mais la pire suspension vint de la NHL et son président John Ziegler qui voulait faire de Murdoch un exemple. Il fut ainsi suspendu pour toute la saison 1978-79. Murdoch alla en appel et sa sentence fut donc réduite à 40 matchs. Il revint pour le reste de la saison où les Rangers atteignirent la finale de la Coupe Stanley pour s'incliner contre le Canadien en 5 matchs. Il se joint pour cette saison à Don Maloney et au grand Phil Esposito dans un trio qui fut nommé la "Maffia Line" ou la "Godfather and the two Don line". Malheureusement, Murdoch ne retrouva jamais le souffle de sa première année. 

Murdoch fut échangé aux Oilers à la fin de saison suivante (1979-80). Les Oilers espéraient beaucoup le relancer et potentiellement le faire jouer avec un Wayne Gretzky qui se devait d'avoir de meilleurs ailiers que Blair McDonald, le compagnon de trio du 99 qui complétait difficilement les jeux et que Glen Sather n'aimait pas. Donc en espérant potentiellement trouver le morceau qui allait faire exploser Gretzky, les Oilers échangèrent un prospect nommé Cam Connor et un choix de repêchage pour Murdoch. Malheureusement pour Murdoch, un jeune finlandais nommé Jari Kurri devint la bougie d'allumage du grand Wayne dès le début de la saison suivante. Il forma donc plutôt un trio avec les robustes Mark Messier et Dave Semenko pendant cette saison 1980-81 mais avec peu de résultats, terminant la saison avec un maigre 19 points en 40 matchs. Les Oilers l'échangèrent aux North Stars qui l'envoyèrent aussitôt à Détroit. Il termina sa carrière dans la NHL avec les Wings en 1981-82 avant de jouer quelques autres saisons dans les mineures. 

Phil Esposito, son ancien coéquipier à New York, donna à Murdoch un poste de dépisteur pour les Rangers alors qu'il était DG de l'équipe et il l'emporta avec lui dans l'organisation du Lightning de Tampa Bay lorsqu'il devint le premier directeur général de cette nouvelle équipe en 1992. Je ne sais pas si c'est moi, mais on dirait que c'est comme par pitié que le légendaire numéro 7 donna de la job à Murdoch. Il devint également pour une saison le coach des IceGators de la Louisiane de la East Coast League, une équipe qu'il mena à la finale de la ligue. 

Mais une chose demeure, quand on lit des entrevues avec Murdoch qui datent d'après sa carrière, on voit le regret d'avoir passé à côté d'une carrière glorieuse. Avec le temps il a su par contre tirer parti de son histoire personnelle afin de motiver les jeunes en tant que coach et dépisteur... Mais quand même...

dimanche 18 janvier 2009

Un homme nommé Gump!

Parler à propos d'un record insolite comme celui d'André Lacroix m'a fait penser à un des gardiens de buts les plus spectaculaires de tous les temps et qui possède un record plus ou moins enviable. Le protagoniste est nul autre que le grand Lorne "Gump" Worsley, tenancier du record du plus grand nombre de défaite en carrière. Mais la question à se poser est à savoir si ce genre de record est réellement un record de perdant? Selon moi non, parce qu'il faut en gagner pas mal avant afin d'être le plus grand perdant de tous les temps. Bien qu'au terme de sa très longue carrière échelonnée sur plus de 20 ans il aligna plus de défaites (352) que de victoires (335), Mais Gump Worsley n'est surtout pas un perdant selon moi! Un gardien possédant le record du plus de défaites en une saison est un perdant, Gary Smith en 1970-71 avec les Golden Seals de la Californie avec 48 défaites, pas celui qui accumula le plus de défaites en carrière... Donc voici une courte présentation sur Gump!

Lorne Worsley est né en 1929 à Pointe-St-Charles, quartier ouvrier du sud-ouest de Montréal. Très tôt, le Gumper fut introduit au hockey par son père, lui-même grand fan des Maroons de Montréal, équipe à prédominance anglophone de Montréal. Lorsque l'équipe disparut en 1936, Worsley devint un fervent fan des Rangers de New York, alors une puissance de la ligue. La raison est que son joueur préféré d'enfance, Dave Kerr, gardien qui fut dans les filets de Rangers lorsqu'ils remportèrent la coupe Stanley en 1940 et qui remporta le Vézina la même année, fut un Maroon auparavant. Après un long parcours un peu partout en Amérique, de New Haven à Edmonton en passant par St-Paul et Saskatoon, Gump arriva enfin avec ces mêmes Rangers pour la saison 1952-53. Cette année-là, malgré une fiche peu reluisante de 13-29-08, Worsley remporta le trophée Calder. Gagner ce trophée avec une fiche aussi médiocre démontre le côté explosif du jeune gardien. L'année d'après, Worsley passa une saison dans les mineures pour les Canucks de Vancouver de la WHL, devenant le seul récipiendaire du trophée Calder n'ayant pas joué un seul match dans la grande ligue. Apparemment la raison principale était qu'à la suite de son titre de recrue de l'année, Gump demanda une augmentation de 500$ qui lui fut refusée... Worsley subit dès lors une de ses nombreuses blessures sévères, cette fois au dos, qui faillit lui coûter sa jeune carrière. Néanmoins, la saison d'après (1954-55), le Gumper su se tailler une place sur Broadway d'une manière permanente, place qu'il allait tenir jusqu'à son échange aux Canadiens, 9 saisons plus tard.

Il faut dire que se tailler une place de gardien de but dans la NHL des six équipes même pour une équipe médiocre comme les Rangers de New York de l'époque était une tâche colossale. À six équipes, seulement six gardiens étaient réguliers dans la NHL, maintenant ils sont 30! La saison où Worsley devint le gardien régulier des Rangers, en 1954-55, il eut à se battre avec d'autres excellents gardiens pour devenir le cerbère de l'équipe dont Johnny Bower. Bower fut le gardien partant des Rangers en 1953-54. Il débuta dans la NHL à cette saison après une longue carrière de 8 saisons dans la Ligue américaine, notamment avec les Barons de Cleveland originaux. Il allait y retourner 4 autres saisons après celle de 1953-54 avant d'être réclamé par les Maple Leafs et de devenir le légendaire gardien dont on se rappelle. Comme quoi avant de devenir un gardien de but régulier de la NHL dans cette époque était une marche parfois de longue haleine. D'ailleurs, la liste des gardiens de buts ayant été la propriété des Canadiens et n'ayant jamais joué un seul match à l'époque de Jacques Plante est assez incroyable à ce niveau.

Juste pour dire comment les Rangers étaient mauvais à l'époque, entre les saisons 1942-43 et 1966-67, soit les 25 saisons qui sont considérés comme l'ère des "Original Six", les Rangers n'ont fait les séries éliminatoires seulement qu'à 7 reprises. Donc Gump Worsley est arrivé en plein milieu de ce brouhaha mais a su faire une certaine différence, puisqu'il était devant la cage des Rangers à 4 des 7 présences en séries de ces derniers en 25 saisons. C'est bien sûr avec le Canadien par contre que Gump devint un gagnant.

Par exemple, en 10 saisons avec les Rangers, Worsley ne connut que deux saisons avec une fiche au dessus de 500 alors qu'il n'en connut aucune en dessous de la barre des 500 dans l'uniforme des Canadiens. Il fut donc échangé aux Canadiens en 1963 en compagnie de 3 joueurs en retour de Jacques Plante, Phil Goyette et Don Marshall. Les Canadiens étaient quand même assez bons à l'époque pour se débarrasser de leur joueurs en fin de carrière en les envoyant à New York. Ainsi, non seulement à cette époque Plante fut envoyé à New York, mais Boom Boom Geoffrion et Doug Harvey furent également envoyés à New York de cette manière. Dickie Moore également, mais il refusa de jouer pour eux car il ne pouvait considérer pour une autre équipe que les Canadiens et prit sa retraite.  (Il allait jouer une autre saison à Toronto deux ans plus tard en 1964-65 et à St-Louis en 1967-68.)

C'est également avec les Rangers qu'une des anecdotes les plus drôles à propos de Gump survinrent. Une des choses que j'ai toujours aimé de Gump Worsley, c'est qu'il ne ressemblait pas à un sportif de haut niveau, il était petit, bedonnant, il n'avait pas l'air en santé du tout, mais il faisait la job et il l'a fait longtemps. Alors qu'il évolua avec les Rangers, le coach Phil Watson lui passa un commentaire du genre : "Tu ne peux pas garder des buts au hockey, t'as ben trop une bedaine de bière" pour lequel Gump lui répondit genre : "Franchement, je ne bois pas de bière, je bois juste du rye." En tout cas, moi je trouve ça drôle... (J'ai lu des fois où Gump parlait par rapport à cette anecdote de Johnnie Walker et parfois de VO, alors la seule chose qu'on peut conclure c'est qu'il buvait du fort...) On a également déjà demandé à Worsley à cette époque quelle équipe lui donnait le plus de problèmes sur glace auquel il répondit "les Rangers de New York ..."

Worsley subit également de très sévères blessures dans l'uniforme des Rangers qui influencèrent ses premières années avec les Canadiens. Il se blessa notamment au genou en 1956, ce qui nécessita une opération. Mais le pire lorsqu'il fut atteint par un tir probablement redoutable comme seul Bobby Hull pouvait le faire. Gump sombra dans un coma où lorsqu'il se réveilla il passa un commentaire du genre "Une chance que ça m'a atteint du côté plat de la rondelle..." Il rencontra par la suite beaucoup de problèmes de santé. Il faut dire que le style du grand gardien allait de paire avec des blessures chroniques...



Mais lorsque Gump Worlsey arriva à Montréal, il eut à affronter à nouveau la difficile compétition pour devenir numéro un et qui allait se doubler avec le fait de venir jouer dans sa ville natale pour une équipe qui, comparativement à ses années de jeunesse, était une force de la NHL. Il faut dire que dans la jeunesse de Worsley, les Canadiens étaient dans la plus grosse disette de leur histoire après celle que nous vivons présentement, passant 12 saisons sans remporter la Coupe Stanley. Suite au départ de Jacques Plante, la place de gardien était libre au sein de l'équipe et les prétendants se présentèrent en grand nombre afin de garder la cage de la Sainte-Flanelle. C'est Charlie Hodge qui était dans l'organisation du Canadiens depuis près D'une décennie qui obtint finalement poste de gardien numéro un pour la saison 1963-64, lui qui n'avait pas joué un match avec le CH depuis la saison 1960-61. Hodge profita de la chance qui lui fut donné, lui qui remporta le trophée Vézina la même année. Malgré que l'occasion de jouer finalement pour une équipe gagnante fût présente, Gump se blessa au genou à l'aube de la saison et prit pour sa part le chemin de Québec où il évolua pour les Aces de la Ligue américaine. Il débuta la saison 1964-65 à Québec mais fut finalement rappelé à la mi-saison où il prit les rênes devant la cage allant jusqu'à mener les Canadiens vers leur première Coupe Stanley en 5 ans. Il ne retournera plus jamais de sa carrière dans les mineures.

Une autre très bonne anecdote à propos des blessures de Gump survint lors de la finale de 1965 où Gump afin de s'assurer d'une performance contre les puissants Black Hawks, demanda de prendre un médicament afin de limiter les dégâts sur son corps. On lui prescrivit alors une sorte de drogue de cheval dont il fallait demander la permission au gouvernement fédéral à Ottawa pour la consommation chez les humains (seulement les chevaux pouvaient en prendre!). Gump joua donc le 7e match de la finale défoncé sur une drogue de cheval où apparemment toute la zone du Canadien sentait littéralement l'haleine de cheval de Gump. Néanmoins Gump toucha à la coupe pour la première fois, même s'il était probablement dans les vapes! Mais les Canadiens remportèrent le match 4-0...

Mais Worsley était fait pour la victoire. On peut le voir dans les vidéos d'époque alors que notre gardien préféré (il est un des miens en tout cas!) montre clairement sa frustration après s'être fait marqué un but. On voit souvent ça chez les grands gardiens de but, la haine de la défaite. Worsley était très bon pour lancer la rondelle dans la foule après s'être fait marquer contre lui. Ça montre que c'était un gardien qui n'aimait pas perdre. Et cette attitude de la part de Worsley lui attira beaucoup de fans alors qu'il montrait qu'il était un gagnant avec une équipe gagnante. Je crois que les gardiens aussi intenses à ce niveau sont des gardiens comme Tony Esposito et Patrick Roy...

Donc ayant renoué avec la victoire, Worsley devint un joueur clé de ce qui est maintenant appelée "La dynastie oubliée" des Canadiens. Comparer cette dynastie de 4 Coupes Stanley en 5 ans coupée en deux par une défaite crève-cœur en 1967 avec les dynasties des années 50 et des années 70 est toujours un peu étrange. La dynastie des Canadiens des années 60 rappelle quand même celle des Oilers des années 80, on ne lui donne pas le titre officiel de dynastie, mais la domination à long terme était indéniable. Cette dynastie représentait également une sorte de mélange de vétérans des championnat des années 50 comme Claude Provost, Jean Béliveau et Henri Richard donnant le flambeau aux Serge Savard, Yvan Cournoyer et autres joueurs qui formeront celle des années 70. Une sorte de transmission de l'excellence. Worsley pouvait également compter sur une ligne bleue assez redoutable avec des joueurs comme Jacques Laperrière et Jean-Claude Tremblay à la défense.

À la saison 1965-66, Worsley devint le gardien numéro un du CH et en plus de mener l'équipe à sa seconde Coupe Stanley d'affilée, Worsley remporta son premier trophée Vézina qu'il partagea avec Hodge. Ils partagèrent le Vézina parce qu'il fut remis jusqu'au début des années 80 au tandem de gardiens ayant la plus basse moyenne, chose auquel le trophée William M. Jennings est remis de nos jours. Worsley allait remporter le trophée à nouveau en 1968 et cette fois en compagnie du jeune Rogatien Vachon.

Bien que Worsley se montra d'un remarquable sang froid sur la glace, hors de la glace il avait un comportement plus qu'étrange. Il partageait notamment avec le directeur général Sam Pollock une peur maladive de l'avion. À l'époque des 6 équipes, le voyage en train était une chose commune, mais à la saison 1967-68 alors que 6 nouvelles équipes se joignirent à la NHL, il fallait désormais se rendre aussi loin que Oakland et Los Angeles. Worsley eut donc à se battre avec ses démons. Gump alla même jusqu'à consulter le psychologue de l'équipe afin de discuter de son problème et ce dernier lui recommanda de changer de métier. Lorsque Gump rencontra Sam Pollock et que le DG du Canadiens lui demanda ce que le docteur lui dit et que Gump lui fit part de la conclusion, le psy fut renvoyé subito presto! Et c'est en quelque sorte suite à un vol tumultueux entre Montréal et Chicago à la saison 1968-69 que Gump subit une sérieuse crise de panique qui nécessita des traitements psychiatriques qui lui firent manquer une partie de la saison. Il revint en janvier où il partagea le travail avec la jeune sensation Rogatien Vachon pour gagner la 4e coupe en 5 ans au printemps.

Worsley en avait en quelque sorte assez du hockey, notamment de voyager et au début de la saison 1969-70, il se retira du hockey. Plus tard au cours de la saison il reçu un appel de Wren Blair, directeur général des jeunes North Stars du Minnesota, qui lui dit qu'il avait la permission de lui parler de la part de Sam Pollock et qu'il voulait qu'il se joigne au Minnesota. il répondit alors qu'il avait 40 ans et Blair lui répondit qu'il le savait! À l'époque des expansions, un bon vétéran aguerri était toujours une perle afin de construire une équipe et Gump était ce que les Stars avaient besoin, d'un vétéran ayant connu la victoire afin de mener cette jeune équipe. Gump se joignit donc au Stars vers la fin de la saison 1969-70 où il allait former un redoutable duo de gardien avec Cesare Maniago. Sa retraite fut donc très brève...

Worsley joua donc quatre autres saisons au Minnesota. Gageons que la situation géographique du Minnesota fut un très bon argument pour convaincre Gump pour revêtir son équipement. Fini les vols Montréal-Los Angeles. Même dans la quarantaine et avec une équipe d'expansion, Gump connu de très bonnes saisons. Il termina par exemple la saison 1971-72 avec une remarquable moyenne de 2,12 buts par match et joua même au match des étoiles. Les North Stars prirent également part aux séries éliminatoires à presque toutes les saisons avec Gump devant le filet, s'inclinant même en demi-finale contre l'ancienne équipe de Worsley en 1971.

À sa dernière saison, en 1973-74, Gump se résigna et accepta finalement de porter un masque. Il joua seulement 6 matchs sur 861 dans la NHL avec un masque. Il ne fut cependant pas le dernier à porter un masque, un jeune gardien nommé Andy Brown qui ne joua que 62 matchs dans la NHL est reconnu pour avoir été le dernier à porter un masque la même saison.

C'est donc à l'âge vénérable de 44 ans que Worsley mis fin à sa longue carrière.

Il fut intronisé au Temple de la renommée en 1980.

Il mourut d'une crise cardiaque à son domicile de Belœil le 26 janvier 2007.