Continuons d'emblée avec la suite de la grande INTÉGRALE de toutes les équipes de l'histoire de la ECHL depuis ses débuts en 1988. Et quand je parle d'INTÉGRALE c'est vraiment L'INTÉGRALE alors que j'inclus chaque incarnation de chaque franchise soit chaque changement de nom, déménagements, fusion, suspension, expansion etc... Ce qui fait en sorte que j'ai presque une centaine de ces équipes à décortiquer et à trouver quelque chose d'intéressant à vous raconter... une tâche parfois assez ardue d'ailleurs.
Dans la première partie j'ai débuté avec 10 de ces équipes, mais aujourd'hui on va «seulement» se concentrer sur UNE franchise. Il s'agit toutefois de toute une franchise emblématique de la ECHL et des ligues mineures en général, car elle a connu 8 incarnations différentes... Et ce récit comporte tellement de chapitres chaotiques et ridicules que je me devais de conserver tout ça dans son propre chapitre exclusif...
Allons-y donc...
11. Lancers de Virginie (1988-1990)
Nous revenons donc premièrement aux fondements de la ligue avec un autre des 5 clubs fondateurs, les Lancers de Virginie.
Originalement connue sous le nom des South Stars de Nashville dans l'ancienne ACHL, la franchise déménagea à Vinton en Virginie en 1983-84 et joignit ensuite les Thunderbirds de la Caroline et les Panthers d'Érié lors de la fondation de la ECHL en 1988 (voir 1re partie). C'est d'ailleurs avec les Lancers que John Tortorella avait débuté sa carrière d'entraîneur en 1986-87, gagnant le championnat deux années d'affilée. L'équipe était la propriété de Henry Brabham, un magnat du pétrole de cette région de Roanoke en Virginie et qui fut un des piliers de la fondation de la ECHL. En plus des Lancers, Brabham possédait les Panthers et les Chiefs de Johnstown, en plus d'avoir co-créé les Cherokees de Knoxville. Donc il possédait 3,5/5 de la ligue...
Les Lancers ne purent toutefois réussir cette transition dans la ECHL, principalement à cause de leur aréna, le «LancerLot», un trou miteux annexé à un gym pouvant accueillir seulement 3000 fans, malgré tout un plateau ambitieux pour l'équipe qui n'en attirait que 1500 par match en moyenne.
Le «LancerLot» de Vinton en Virginie
Un nouveau propriétaire fit l'acquisition de l'équipe avec l'intention de la déménager, mais il disparut discrètement sans laisser de trace, laissant la franchise en déroute financière. Les Lancers retournèrent donc à Brabham par défaut, mais la ligue révoqua la licence de l'équipe après la saison 1989-90.
12. Roanoke Valley Rebels (1990-1992)
Brabham n'en resta pas là et tenait à avoir une équipe à Vinton. Il obtint une équipe d'expansion en 1990-91, mais il s'agissait en fait de la même franchise annulée auparavant ainsi que les mêmes joueurs dans la même ville. Il renomma l'équipe sous le nom des Rebels de Roanoke Valley, utilisant le même nom et le même logo qu'une ancienne équipe de l'endroit dans la EHL durant les années 70. Si l'imagerie confédérée était borderline acceptable dans les années 70, vous pouvez imaginer la scène dans les années 90... Et pourquoi une feuille d'érable? Parce que le hockey et les joueurs sont canadiens?
Si les anciens Lancers étaient tout de même compétitifs, les Rebels étaient très mauvais et continuaient de ne pas attirer de fans à Vinton. Brabham se débarrassa finalement de l'équipe et la vendit durant l'été 1992. En fait, après avoir participé aux fondements de la ECHL, il se départit non seulement des Rebels, mais aussi de ses autres équipes jusqu'en n'en posséder aucune à partir de 1993.
13. Rampage de Roanoke Valley (1992-1993)
Si l'épisode sudiste précédent était bizarre pour vous, vous n'avez encore rien vu...
Après les échecs des Lancers et des Rebels, un homme d'affaires du nom de Larry Revo s'essaya lui aussi dans cet étrange marché de Vinton en Virginie. Il renomma l'équipe sous le nom du Rampage de Roanoke Valley pour la saison 1992-93, une saison qui entrera dans la légende des ligues mineures pour toutes les mauvaises raisons...
Continuant d'attirer le moins de fans possible, le Rampage établit la plupart des records de médiocrité de l'histoire de la ECHL, dont plusieurs toujours valides comme le moins de points en une saison (29), le moins de victoires (14), le pire pourcentage de victoire (.227), le moins de victoires sur la route (2) et le plus de défaites sur la route (29). Et les saisons avaient alors 64 matchs, contrairement aux 72 d'aujourd'hui... Leur moyenne de 1483 spectateurs par match était aussi un record de médiocrité.
Comme si ce n'était pas assez pénible, la fin de saison du Rampage fut une véritable catastrophe au sens propre. Lors de l'avant-dernier match de la saison, le Rampage accueillait les Renegades de Richmond, toujours dans ce vieil aréna tout croche de Vinton. Les arbitres décidèrent toutefois de suspendre le match vers la fin de la deuxième période alors que l'aréna venait de subir des dommages structuraux puisqu'au même moment, un blizzard sévissait à l'extérieur, causant des vents violents et une accumulation de 40 centimètres de neige sur le toit de cet aréna aucunement bâti pour supporter de telles conditions. On commença à se rendre compte qu'une poutre supportant le toit commençait à céder.
Il n'y avait alors que 63 spectateurs qui avaient bravé le blizzard pour ce match (également un record). Tout ce brave monde, ainsi que les joueurs et les employés de l'aréna durent évacuer l'endroit. Le toit céda finalement 4 heures plus tard. Le lendemain, le reste de l'édifice s'effondra également, détruisant le reste de l'équipement des joueurs du Rampage.
Quand ce fut jugé plus sécuritaire d'y retourner, quelques joueurs retournèrent chercher leurs voitures ensevelies de neige qu'ils avaient dû laisser derrière. Mais l'entraîneur Steve Gatzos savait qu'ils avaient tout de même un dernier match à jouer avant de terminer cette saison de misère. Lui et ses joueurs parvinrent à trouver quelques patins parmi les débris, mais pas grand chose de plus. Même pas de chandails alors que tout avait été laissé dans le vestiaire au moment de quitter l'aréna. Le Rampage dut se rabattre d'urgence sur de l'équipement et des chandails sans logos empruntés à une équipe d'une ligue de garage pour ce dernier match contre les Admirals de Hampton Roads.
Le Rampage n'avait alors même plus assez de joueurs dans leur alignement. Probablement que quelques uns se sont dit «Fuck it» et ont prit leur retraite ou qu'ils sont restés enfouis sous la neige. Les dirigeants du Rampage durent donc trouver deux joueurs suppléants dans ces mêmes ligues de garage pour compléter leur alignement avec le minimum de 11 patineurs... Ces joueurs amateurs ont désormais une page hockeydb en souvenir de ce passage chez les pros... Le Rampage perdit ce dernier match 9-4 mais reçurent une ovation debout bien méritée des fans des Admirals à la fin du match...
Après cette seule saison de 14 victoires, 49 défaites, 1 seul match nul, le dernier rang de la ligue dans toutes les catégories, plus d'aréna, plus de chandails et plus assez de joueurs, Revo vendit l'équipe à un groupe d'hommes d'affaires de Huntsville en Alabama.
C'en était donc fini du hockey à Vinton, mais pas encore la fin de cette franchise chaotique... Vraiment pas.
14. Huntsville Blast (1993-1994)
Donc après les Lancers, Rebels et Rampage, la franchise devint le Blast de Huntsville, dans le nord de l'Alabama, où ils n'évoluèrent qu'une seule saison.
Je n'ai malheureusement pas trouvé d'histoire croustillante sur cette équipe. Pas d'histoire d'aréna ou de chandail redneck... Tout ce que je sais, c'est qu'ils étaient légèrement moins poches que le Rampage, ce qui n'était pas difficile à battre. Ils firent les séries et s'inclinèrent en première ronde en plus d'avoir un joueur du nom de Joe Dragon, ce qui n'est pas rien.
Je me suis donc tourné vers Youtube pour assouvir ma curiosité...
J'ai d'abord trouvé cet extrait d'un reportage local de Columbus où l'équipe du Chill de Columbus recevait le Blast, mais ces derniers arrivèrent 1h30 en retard sous les huées de la foule parce qu'ils s'étaient attardés en route pour manger...
On y voit également un caméo de Terry Ruskowski...
Du grand journalisme.
Ensuite, et bien il y a cette mêlée d'anthologie avec les fans adverses lors d'un match à Greensboro...
Regardez-bien ce bozo à 0:15 du vidéo qui saute sur la baie vitrée et se fait retenir par l'arbitre. La baie vitrée a ensuite cédé, ce qui a dû rallonger ce match davantage... Selon ce que j'ai découvert, aucune accusation ne fut portée contre les fans ou les joueurs.
Bref, si ce sont les deux faits marquants de l'histoire du Blast, ça explique peut-être pourquoi ils ne durèrent qu'une seule saison...
Le Blast fut éventuellement vendu à un couple formé d'un homme d'affaire du nom de Dave Elmore et sa femme Donna Tuttle, ancienne secrétaire du commerce sous Ronald Reagan. Les deux étaient également propriétaires au même moment des Grizzlies de l'Utah dans la IHL, en plus de divers clubs de baseball mineur.
15. Tallahassee Tiger Sharks (1994-2001)
Un autre déménagement pour cette ancienne équipe fondatrice, cette fois à Tallahassee en Floride et cette fois-ci c'est un départ un peu plus glorieux que les précédentes incarnations alors que les Tiger Sharks de Tallahassee attirèrent environ 6000 fans par match lors de leurs trois premières saisons et firent les séries à chaque fois, s'inclinant en finale de conférence à deux reprises. Le club fut également affilié à un club de la LNH pour la première fois de l'histoire de la franchise, d'abord les Islanders et ensuite les Panthers, les Oilers et finalement le Canadien.
Le naturel revint toutefois au galop par la suite, alors qu'ils ratèrent les séries de 1998 à 2000 et les assistances baissèrent drastiquement sous la barre des 3000.
Elmore et Tuttle vendirent la franchise au québécois Michel Cadrin pour la saison 2000-01. Il s'agit du même Michel Cadrin qui ramena
les Remparts de Québec en 1997 en compagnie de Jacques Tanguay et
Patrick Roy. Il se porta également acquéreur des éphémères Citadelles de Québec de la Ligue américaine, l'autre club affilié au Canadien, en plus des Tiger Sharks à ce moment.
En plus de Cadrin, le nouvel entraîneur Gerry Fleming, ancien joueur du Canadien, réussit à renverser la tendance en 2000-01 et ramena l'équipe sur le droit chemin. Cependant, les Tiger Sharks furent pénalisés par la ligue pour avoir enfreint les règles du plafond salarial de la ligue. Ils avaient entre autres inclus des clauses illégales dans plusieurs contrats de joueurs, par exemple des bonus de 100$ par blanchissage pour certains gardiens. Il s'agissait en fait d'une récidive pour les Tiger Sharks, qui avaient fait le même genre de magouilles lors de la saison précédente. La punition fut alors exemplaire, l'équipe devant payer une amende de 50 000$ et surtout se faire retirer 15 points au classement.
L'équipe rata donc les séries de nouveau, au grand dam de Fleming qui n'était au courant de rien et des joueurs abattus, dont un jeune Michael Ryder à sa première saison pro. Ce dernier avait terminé la saison à Tallahassee après avoir été retranché des Citadelles. Il obtint 4 buts et 5 passes en seulement 5 matchs.
Mark Streit y avait aussi débuté sa carrière en Amérique du Nord durant la saison 1999-00, bien avant d'être repêché par le CH en 2004.
Ce scandale (au niveau de la ECHL bien sûr) fut probablement le clou dans le cercueil pour les Tiger Sharks, qui quittèrent Tallahassee après la saison. Cardin n'eut toutefois pas de difficulté à se débarrasser de la franchise alors qu'il la revendit au couple Elmore/Tuttle...
16. Macon Whoopee (2001-2002)
Ce texte me permet enfin de parler de ces fameux «Whoopee» de Macon... Cet étrange bibitte me tracasse depuis des années mais je ne m'y étais jamais vraiment attardé plus que quelques secondes car il y a ici trop d'informations à assimiler pour un seul logo...
Premièrement, et je cite: What the fuck is that?
Une cigogne devant une feuille de pot qui essaie de frapper une abeille avec son bâton?
Ensuite, c'est quoi ça «Whoopee»? Je connais l'expression sexuelle «Making whoopee» mais peut-être que dans ce cas-ci, c'est plus dans le sens de donner un «whooping» à quelqu'un, ou si on traduit, «sacrer une volée».
Et finalement quelle est cette ville de «Macon» à la con?
Prenons une bonne respiration et analysons tout ça...
Premièrement Macon est une ville en Georgie et se prononce pareil comme le mot bacon mais avec un M. Il s'agit également de la ville natale de Little Richard et Otis Reading, mais c'est surtout une des pires villes où habiter en Georgie, un vrai «shithole» rappelant un peu Detroit par moment...
Ensuite, et bien le Whoopee de Macon tire son origine, du moins son nom, d'une ancienne équipe de la Southern Hockey League du nom des Whoopees (avec un S) qui ne dura même pas une saison au complet en 1973-74. À l'origine, le nom venait réellement de l'expression «Makin' Whoopee», une expression qui provenait d'une chanson de Broadway datant de 1928... Le titre référait à la base à la célébration d'un mariage mais sa signification a depuis changé pour faire référence à faire l'amour.
Pourquoi est-ce que je parle de ça...
Le propriétaire original des Whoopees aurait donc simplement choisi ce nom parce qu'il aimait la chanson. Super.
Après cette seule saison en 1973-74, aucune équipe professionnelle ne joua à Macon jusqu'en 1996 lorsqu'une nouvelle équipe du nom du Whoopee (sans S) de Macon débuta ses activités dans la Central Hockey League. Cette deuxième version du Whoopee fit toutefois faillite en 2001 mais lorsque les Tiger Sharks durent déménager, le marché prospère de Macon était désormais disponible et ils gardèrent ce même nom ainsi que ce même logo débile.
Ensuite je demandais pourquoi une cigogne et une abeille? Il s'agirait... attachez votre tuque ici... d'un double sens référant une fois de plus à la chanson. Cela ferait référence à «The birds and the bees», une expression commune sur le moment où l'on doit entamer la conversation expliquant le sexe aux enfants... Et la «cigogne» n'en est en fait pas une, ce serait plutôt ce qu'on appelle une «Whooping crane» ou en français une «grue blanche». Dommage, car les cigognes auraient été une autre référence à comment on fait des bébés... Tsé tant qu'à faire...
Je déteste cette expression mais les designers de ce logo devaient en fumer du bon... C'est peut-être pour ça la feuille de pot...
D'ailleurs, j'ai beau chercher mais je n'ai aucune explication sur la présence et la nature de cette feuille... Elle provenait en fait de l'ancien logo de l'équipe lors de ses premières saisons dans la CHL. Mais à ce point dans ce texte, je crois que je vais m'abstenir de découvrir sa signification. Probablement une autre référence sexuelle que je préfère ne pas savoir...
Mais bref, le Whoopee avait un logo bizarre et jouait dans une ville moche où ils perpétuèrent la tradition d'être mauvais et de ne pas attirer de fans. Ils étaient également non affiliés. Ils ratèrent les séries et quittèrent donc Macon rapidement... Mais où donc la franchise allait aboutir cette fois?
17. Lexington Men O' War (2002-2003)
Donc après une seule saison pour le Whoopee... (je ne vais pas m'ennuyer de taper ce nom)... la franchise changea de mains une fois de plus. En fait, ce n'est vraiment pas vrai car elle fut rachetée par...
(roulements de tambour)...
Michel Cadrin, qui d'autre?
Après qu'il ait vendu les Tiger Sharks, Cadrin avait rejoint un autre québécois propriétaire d'une équipe de la ECHL, Jean Gagnon, avec les Sea Wolves du Mississippi. Gagnon était proprio de ces derniers depuis 1996 et auparavant du Roanoke Express. Oui, il y eut une nouvelle franchise dans la région de Roanoke après le départ du Rampage discuté plus haut mais on y reviendra plus tard, j'ai assez mal à la tête comme c'est là...
Donc Cadrin vint en renfort à Gagnon avec les Sea Wolves. Les deux hommes se débarrassèrent toutefois rapidement des Sea Wolves et se portèrent donc acquéreurs du Whoopee (merde j'ai eu à le réécrire) et le déménagèrent dans la ville de Lexington au Kentucky. Pourquoi pas simplement déménager les Sea Wolves? Va savoir... On le découvrira peut-être rendu là dans une autre partie...
Lexington était sans hockey depuis la fin de la franchise des Thoroughblades du Kentucky dans la AHL en 2001. Leur aréna moderne et le fait que les Thoroughblades avaient auparavant connu de bonnes années firent en sorte que le marché était une bonne opportunité pour Gagnon et Cadrin.
Donc les Men O' War de Lexington virent le jour. Le logo avec son genre de viking menaçant n'était pas vraiment représentatif car l'équipe fut plutôt nommée en honneur d'un cheval de course légendaire de l'endroit. On était au Kentucky après tout. Mais comme logo, ils voulurent probablement faire différent des Thoroughblades et ils optèrent donc plutôt pour un Viking...
Les Men O' War furent meilleurs que la plupart des incarnations précédentes de la franchise, récoltant une fiche de 34-31-7 avant de s'incliner en première ronde. Cependant, les fans n'étaient toujours pas au rendez-vous, seulement une moyenne de 2600 par match dans leur aréna pouvant en accueillir entre 5000 et 10000 pour le hockey...
Mais les quelques fans qui furent présents purent assister à un superbe moment de hockey, gracieuseté de ce cher Mike Smith:
Non seulement Smith marqua un but mais il s'agissait de son premier match professionnel et en plus d'en marquer un, il n'en laissa passer aucun alors qu'il l'emporta 2-0. Trop fort pour la ligue? Il joua 27 matchs à Lexington avant de graduer dans la AHL pour le reste de la saison. Smith répéta cet exploit avec les Coyotes en 2013 lorsqu'il marqua un autre but contre les Red Wings. Il fut le seul membre des Men O' War à se rendre à la LNH.
Ce fut donc la seule saison d'existence des Man O'War. Gagnon et Cadrin suspendirent la franchise pour la saison 2003-04. Gagnon n'a plus jamais possédé d'équipes tandis que Cadrin s'est depuis concentré seulement sur les Remparts jusqu'à la vente du club à Québécor en 2014.
Aucune équipe professionnelle de hockey n'a joué dans l'état du Kentucky depuis. Ils ne se sont probablement jamais remis du passage de cette franchise malfamée...
18. Grizzlies de l'Utah (2005 - )
Donc après 7 incarnations et autant de péripéties, la franchise fit ce qu'elle aurait dû faire depuis longtemps: prendre un break. Elle resta donc inactive durant les saisons 2003-04 et 2004-05, les joueurs devenant agents libres et dispersés au travers de la ECHL et ailleurs.
La franchise fut toutefois réactivée pour la saison 2005-06 suite à son rachat par...
(roulements de tambour)
Le couple Dave Elmore et Donna Tuttle !
QUI D'AUTRE ?
J'utilise souvent comme allégorie que les ligues mineures sont comme une roue qui tourne et qui tourne sans cesse. On pourrait aussi réutiliser la fameuse leçon retenue de nos cours de chimie du secondaire «rien ne se perd, rien ne se créé, tout se transforme...» Heille après avoir parlé de sexe, de l'histoire sudiste et d'ornithologie, voici que je parle de sciences physiques.
Mais avant de parler des Grizzlies de l'Utah, il faut revenir en arrière pour parler... des Grizzlies de l'Utah.
La première aventure dans le hockey professionnel pour le couple Elmore-Tuttle fut en 1993 lorsqu'ils obtinrent un club d'expansion dans la IHL pour la saison 1994-95, les Grizzlies de Denver. Entourés de professionnels en marketing de la région ayant aidé aux succès des récents Rockies du Colorado dans la MLB, Elmore et Tuttle frappèrent dans le mille avec les Grizzlies. Coachés par Butch Goring, les Grizzlies furent un succès autant commercial (moyenne de 12,000 fans par match) que sur la glace, remportant la coupe Turner de la IHL à sa première saison.
Cependant, il se tramait au même moment des changements dans la LNH et durant cette même année 1995, les Nordiques quittèrent Québec pour le Colorado ce qui signifiait la fin inévitable pour les Grizzlies, faisant d'eux un des rares clubs à ne durer qu'un an et à gagner un championnat... Denver ne fut toutefois pas en reste en ce qui concerne la victoire, alors que l'Avalanche était un club paqueté de vedettes qui remporta la coupe Stanley en 1996. Ça aussi ça doit être un autre genre de première...
Les Grizzlies déménagèrent donc à Salt Lake City dans l'état de l'Utah (fun à dire) pour la saison 1995-96. Les succès y continuèrent toutefois, alors qu'ils remportèrent le championnat une deuxième année consécutive.
Les Grizzlies de la IHL en 1996
Lors de la fin de la IHL en 2001, les Grizzlies firent partie des 6 clubs qui survécurent en passant à la AHL. L'équipe y joua ensuite 4 saisons mais des difficultés économiques forcèrent Elmore et Tuttle à s'en départir après la saison 2004-05, principalement dû aux coûts de transport, Salt Lake City étant alors assez éloignée des autres clubs de la AHL. Ils vendirent donc la franchise à un groupe qui les déménagèrent à Cleveland sous le nom des Monsters.
Cependant Elmore et Tuttle n'avaient pas dit leur dernier mot et optèrent de ramener les Grizzlies mais dans la plus économique ECHL. Ils se portèrent donc acquéreurs à nouveau de l'ancienne franchise dormante des Men O' War/Whoopee/Tiger Sharks/Blast/Rampage/Rebels/Lancers et ressuscitèrent donc les Grizzlies dans une 3e ligue après la IHL et la AHL...
Ouffff.... Toute qu'une épopée.
Les Grizzlies sont toujours en place à ce jour et toujours sous la tutelle du couple Elmore-Tuttle. Ils n'ont cependant encore jamais gagné de championnat mais ont tout de même été compétitifs la majorité du temps, ne ratant les séries qu'à deux reprises depuis 2006. Longtemps non-affiliée sauf à quelques reprises, la franchise fut affiliée aux Islanders, Flames, Ducks et maintenant l'Avalanche.
Le chemin ne fut pas facile, mais la franchise est finalement devenue plus stable. Elle a surtout réussi sa mission de développer du talent pour la LNH alors qu'une trentaine de joueurs sont passés chez les Grizzlies avant de se rendre à la grande ligue dont Andrew Macdonald, Aaron Dell, Michael Ferland, Matt Hackett et Mikko Koskinen.
Et comme je disais au départ, l'histoire de cette franchise est assez emblématique de l'histoire même de la ligue, soit des débuts humbles dans le sud des États-Unis, des incursions en Floride, de l'instabilité, des mélanges avec d'autres ligues, des jeux de patate chaude entre propriétaires et finalement une expansion dans l'ouest américain et une meilleure stabilité une fois les autres ligues absorbées et stabilisées par la LNH et la AHL...
Terminons donc comme dans la 1re partie avec des chandails débiles portés par les Grizzlies:
Ça devrait être prometteur pour la 3e partie, mais aucune autre franchise de la ECHL n'aura connue autant d'incarnations différentes....
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
RépondreSupprimer