Celui que plusieurs considèrent comme le meilleur joueur de football / soccer de l’histoire, le brésilien Pelé, nous a quitté aujourd’hui.
Edson Arantes do Nascimento (son véritable nom) est le seul joueur au monde à avoir remporté trois fois la Coupe du Monde, en 1958, 1962 et 1970 et ce, à un moment où la télévision se mit à amplifier le vedettariat.
En 1975, il avait causé une certaine surprise en signant un contrat de 3 ans pour 4,7 millions $ avec le Cosmos de New York de la NASL (North American Soccer League), une ligue qui n’avait pourtant pas encore atteint un grand niveau de crédibilité à ce moment. Il quittait ainsi son club brésilien, le Santos FC.
C’est 1977, sa dernière année active, qu’il remportera le Soccer Bowl. À ce moment, l’allemand Franz Beckenbauer (ex-capitaine de l’équipe championne de la Coupe du Monde de 1974 et futur entraîneur de l’équipe qui a remporté celle de 1990), l’italien Giorgio Chinaglia et son compatriote Carlos Alberto l’avaient rejoint à grands frais avec le Cosmos. À ce point, l’entraîneur de cette collection de vedettes était Eddie Firmani, qui sera plus tard entraîneur à Montréal du Manic de la NASL, du Supra de la LCS et de l’Impact pendant sa période USL.
Par contre, le Manic a été actif de 1981 à 1983. Pelé ne l’a donc jamais affronté. Auparavant, Montréal a eu une équipe dans la NASL de 1971 à 1973, nommée l’Olympique. Celle-ci appartenait à Sam Berger, le propriétaire des Alouettes à l’époque. Toutefois, elle a été active avant l’arrivée de Pelé dans la ligue.
Pelé à l'Autostade |
Si Pelé n’a jamais affronté une équipe de Montréal de la NASL, il a tout de même déjà joué ici un match.
Le 30 juin 1971, l’Olympique avait organisé un match amical à son domicile, l’Autostade, entre le Santos et le club italien de Bologne (aujourd'hui propriété de Saputo). Le but de l’Olympique était évidemment de convertir les néophytes au soccer et d’attirer l’attention vers l’équipe locale naissante.
Un an après son troisième triomphe, Pelé était évidemment la vedette de l’événement et son salaire mirobolant pour l’époque de 400 000$ selon une source, de 500 000$ à 1 million selon une autre, ne passa pas inaperçu. On fit aussi état de ses nombreux investissements et avoirs.
Dans un Autostade d’une capacité d’environ 33 000 places, le Montréal-Matin indique que 29 000 personnes étaient sur place (incluant 8 000 jeunes qui ont reçu des billets de faveur) pour observer Pelé. Ceci est tout de même supérieur aux 25 000 qui se sont déplacé à Toronto la semaine précédente. Étonnamment, la Gazette mentionne une foule payante de 19 812, en plus de milliers de personnes admises gratuitement. D’une manière ou d’une autre, il s’agissait à ce moment de la plus grande foule pour un match de soccer à Montréal.
La vedette de la soirée a d’ailleurs été comparée à Maurice Richard pour la précision de son tir et son opportunisme et à Jean Béliveau pour son maniement de ballon. (Doit-on se surprendre de la comparaison avec le hockey, surtout à ce moment où la culture du soccer au Québec était embryonnaire?)
Si ses coéquipiers du Santos ont joué leur match, sans faire d’effort particulier pour laisser toute la place à Pelé, c’est tout de même lui qui a marqué le seul but de la partie, à la 14e minute, devant une foule qui a apprécié.
Peu aidé par une fiche de 4-15-5, l’Olympique ne parviendra pas à créer l’engouement espéré et terminera sa saison avec une foule moyenne de 2 440 spectateurs par match. Après une moyenne de 2 308 en 1972 et de 3 856 en 1973, le club cessa ses activités.
Sources :
"Le roi Pelé à l’œuvre à l’Autostade ce soir", 30 juin 1971, Montréal-Matin, page 47,
"Un cadeau pour 8,000 jeunes; ils verront Pelé" de Claude Robert, 30 juin 1971, La Presse, page B1,
"Olympics hope Pele will create new fans" de Dan McLean, June 30, 1971, Montreal Gazette, page 13,
"Le roi Pelé n’a pas déçu ses admirateurs" de Paul-Émile Prince, 1er juillet 1971, Montréal-Matin, page 52,
"King Pele packs in 20,000-plus" de Andre Onorato, July 2, 1971, Montreal Gazette, page 16,
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