jeudi 14 décembre 2023

Escapade à Toronto


Pas facile d’obtenir des billets pour aller voir les Leafs. La ville est aussi folle de hockey que Montréal. Par contre, elle est plus populeuse et son aréna (le Scotiabank Arena, auparavant le Air Canada Centre) est plus petit que le Centre Bell (21 205 vs 18 800, bien que la capacité peut monter à 20 270 pour le hockey avec les places debout). Avec les torontois qui, après plusieurs années de médiocrité, pensent maintenant que leur moment est arrivé, il n’est pas étonnant que les billets des Leafs soient parmi les plus chers de la ligue. Mais comme ce fut le cas pour Détroit, j’ai eu un peu d’aide d’un collègue de travail pour mettre la main sur une paire pour le match contre les Predators.

Pour une ville de cette taille, il est étonnant de voir tout ce qu’un visiteur peut trouver dans un rayon relativement petit. Le Scotiabank Arena (Maple Leafs et Raptors), le Rogers Centre (Blue Jays), le Temple de la renommée du hockey, la tour du CN et l’aquarium sont tous autour de la gare Union, où communiquent le TTC (métro), les trains GO (trains de banlieue) et VIA Rail. En marchant un peu plus loin, on peut atteindre le BMO Field (Argonauts et TFC) et le Coca Cola Coliseum (Marlies de la Ligue américaine).

C’est d’ailleurs en train que je m’y suis rendu. Une autre façon de faire plutôt économique si on veut y aller en auto est de se louer un hôtel près d’une des stations du GO et d’utiliser ce dernier pour se rendre à la gare Union. Les immenses stationnements qu’on y trouve sont gratuits et pratiquement vides les fins de semaine. On évite ainsi de payer le gros prix des hôtels et des stationnements du centre-ville, en plus de s’épargner d’y conduire, ce qui est loin d’être toujours agréable.

C’est en 1999 que l’aréna a été inauguré. Il est situé sur le site d’un ancien immeuble de Postes Canada, dont une partie de la façade a été préservée. Entre l’aréna et le lac Ontario, on retrouve le Gardiner (autoroute surélevée).

Initialement, il était destiné aux Raptors. Il y eut ensuite une dispute entre leurs propriétaires et ceux des Leafs et il fut question que deux arénas distincts soient construits. Le tout fut finalement résolu lorsque les Leafs rachetèrent les Raptors. La construction, qui avait débuté, fut alors modifiée pour que l’édifice puisse accueillir une équipe de hockey.

La façade moderne, avec à droite la partie sauvegardée de l'édifice des postes

À l’intérieur, le tout est dégagé. On y circule bien et pour ce match du samedi, la foule est arrivée tôt. Celle-ci, tout à fait respectueuse et bien qu’un peu sage, est à 100% derrière ses Leafs adorés. D’ailleurs, c’est de la vraie passion que ça prend pour endurer ce que les partisans ont subi. Comme vous le savez sûrement, leur dernière coupe remonte à 1967. En plus de longs épisodes de gestion incompétente, ils ont dû passer à travers le régime loufoque et bassement mercantile de Harold Ballard (seul à bord de 1971 à 1990).  Il n’est donc pas surprenant qu’une équipe avec certains atouts comme présentement suscite autant d’enthousiasme. C’est presque attendrissant…

De mettre l'année d'une couleur avec si peu de contraste, est-ce une façon de dissimuler que ça fait vraiment longtemps? 


Il y a une bannière plus récente, mais elle appartient aux Raptors...



Leafs Forever...  Il faut vraiment les aimer à la vie, à la mort pour endurer tout ça.


Malgré une histoire glorieuse (le deuxième total de coupes derrière Montréal), les numéros retirés des Leafs ont longtemps été limités au 6 d'Ace Bailey (retiré en 1934 suite à la fin abrupte de sa carrière) et au 5 de Bill Barilko (retiré en 1992).  Il faut dire qu'au fil des ans, plusieurs joueurs ont quitté en claquant la porte...  Par la suite, on se mit à honorer des joueurs, mais en laissant leurs numéros en circulation.  Plutôt compliqué...  En 2016, le directeur-gérant Brian Burke mit fin à tout ça en déclarant que les numéros des honorés seraient finalement retirés.  On retrouve leurs 19 statues à l'extérieur de l'aréna et des bannières à l'intérieur.  On retrouve également de nombreuses photos individuels.

Les immortels des Leafs de différentes époques réunis


Les bannières qui les honorent

Pour le match lui-même, Auston Matthews, dont on retrouve d’innombrables chandails parmi la foule, n’a pas déçu ceux qui l’adulent en marquant deux fois, assisté de William Nylander dans les deux cas. Si Nashville a une défense décente, son attaque a manqué de mordant. Les Preds ont été limités à 18 tirs, qu’Ilya Samsonov a tous bloqué. Les Leafs ont blanchi leurs adversaires 4-0.


Des Matthews, il en pleut...


Pour les nostalgiques, on peut aussi acheter l'ancien modèle avec Darryl Sittler à la boutique, bien que ça rappelle également l'horrible époque Ballard


Payer si cher pour avoir l'air de ça...


Je ne comprends pas l'attrait de ce souvenir qu'on trouve chez pratiquement toutes les équipes sportives en ce moment.  45$ pour un collier en plastique bas de gamme pour un truc encombrant qu'on ne portera jamais ailleurs...  Pourtant, ça se vend...


Deux morceaux de robot pour le programme et l'alignement, choses qu'on ne trouve plus à Montréal depuis un moment.  Suis-je le seul qui aime encore ça?


15$ pour une bière.  Ici, on est passé au gobelet d'aluminium.


Un clin d'oeil au surnom de Toronto, Hogtown.  Bien qu'il y ait quelques versions de l'histoire, le nom viendrait des usines de transformation de viande de porc qu'on y retrouvait il y a longtemps.


J'ai visité quelques arénas, mais c'est la première fois que je vois un kiosque consacré au met national des étudiants, le macaroni au fromage (15$).


Limite de deux consommations par personne.  Par souci de santé publique ou de budget?


Les Predators avaient tout de même un gringo qui les appuyaient.


Sont-ils ses parents? Ou tout simplement suisses?  D'une manière ou d'une autre, ils aiment Roman Josi.



Étude sociologique éclair:  au début des périodes, les gens dans les bancs plus chers sont moins pressés de revenir à leur place.  Il faut dire que les bancs beiges rendent le tout encore plus visible.


Ça, c'est de l'appropriation culturelle, comme si les Leafs étaient l'équipe du Canada entier.  Scandaleux!





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