Jouant dans leur propre cour, il était naturel que Ron Ellis aboutisse avec les Maple Leafs. Il effectua son stage junior avec les Marlboros de Toronto et gagna avec eux la Coupe Memorial en 1964.
À sa première saison complète, en 1964-65, Ellis marqua 23 buts, en ayant l’occasion de jouer entre autres avec le vétéran Bob Pulford et Dave Keon. Il marquera 20 buts ou plus à dix autres occasions au cours de sa carrière.
Il fit bien sûr partie de l’équipe qui gagna la Coupe Stanley en 1967, celle qui empêcha les Canadiens d’en gagner cinq consécutives pour une deuxième fois. (Après la séquence de 1956 à 1960, ils la remportèrent en 1965, 66, 68 et 69.) Les partisans des Leafs attendent d’ailleurs toujours la suivante.
En 1968, Ellis reçut un honneur assez particulier. Ace Bailey avait été un grand joueur des Leafs, mais dut prendre sa retraite en 1933, suite à une sérieuse blessure à la tête. Une partie d’étoiles bénéfice eut même lieu en son honneur. Les Leafs avaient ensuite retiré son numéro 6. Depuis ce temps, Bailey travaillait comme chronométreur au Maple Leaf Gardens. Il témoigna alors de son admiration pour Ellis et son style propre. Il affirma à ce moment qu’il aimerait qu’Ellis porte son numéro 6. Il laissa donc tomber son 8.
En 1969-70, Ellis atteint son sommet en termes de buts, avec 35. Cette performance lui valut une invitation au match des étoiles, sa première basée sur ses performances. (Il avait déjà participé au match du côté des champions, alors qu’il était joué sous la formule de l’équipe championne de la Coupe Stanley contre les étoiles des autres équipes.)
En 1972, il eut l’honneur de faire partie de l’équipe canadienne lors de la Série du siècle, où en huit matchs, il accumula trois passes.
Les choses se sont gâtées par la suite. Le propriétaire des Leafs, l’excentrique Harold Ballard, mina l’atmosphère dans l’équipe et plusieurs vétérans comme Paul Henderson, Norm Ullman et Dave Keon (voir texte du 12 décembre 2009), quittèrent pour accepter des offres de l’AMH (Association Mondiale de Hockey).
En 1974-75, Ellis connut sa meilleure saison à vie, avec 61 points. Pourtant, à la fin de la saison, à seulement 30 ans, il annonça qu’il n’avait plus envie de jouer et prit sa retraite. Il fut question que le fait qu’on lui préféra Darryl Sittler à titre de nouveau capitaine des Leafs avait quelque chose à voir avec sa décision, mais Ellis le nia.
En 1977, il fit un retour pour jouer au sein de l’équipe canadienne aux Championnats du monde en Autriche, où les professionnels pouvaient dorénavant participer. Il sembla reprendre goût à la compétition et revint avec les Leafs en 1977-78, après deux ans d’absence. Il accumula alors 50 points.
La situation des Leafs n’avait par contre pas vraiment changé. (voir texte du 4 février 2011) En 1979-80, l’ex-entraîneur Punch Imlach revint avec l’équipe comme directeur-gérant et décida que son ancien joueur n’avait plus vraiment sa place avec l’équipe. Il offrit alors à Ellis de racheter son contrat, mais ils ne purent s’entendre.
L’année suivante, malgré l’objection de l’entraîneur Mike Nykoluk, Imlach plaça Ellis au ballotage. Il lui laissa alors le choix : la retraite ou les mineures. Et on lui fit savoir en embarrant son équipement… Ellis choisit la retraite, après 1034 matchs, tous avec les Torontois et une fiche de 332-308-640. Ellis devint alors le dernier spécimen de deux espèces chez les Leafs: un numéro 6 et un joueur actif ayant gagné la Coupe Stanley avec eux.
Il tenta alors quelques avenues pour refaire sa vie hors du hockey : monde de l’assurance, professeur, propriétaire d’une boutique de sports. Mais il avoua plus tard qu’il avait traversé une profonde dépression en 1986 et prononce aujourd’hui des conférences sur cette question.
Depuis 1992, il travaille pour le Temple de la Renommée du Hockey.
Sources: legendsofhockey.net, wikipedia.org.
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