Originaire de Chapleau, dans le nord de l’Ontario, Floyd Curry s’est retrouvé au sein d’une puissante équipe junior en 1941, les Generals d’Oshawa. En trois ans dans leur alignement, Curry participa à trois finales de la Coupe Memorial. Il dut toutefois attendre à sa troisième occasion, en 1944 contre les Smoke Eaters de Trail, avant de se retrouver du côté des gagnants.
Il fut alors remarqué par les Canadiens, mais l’année suivante, il joua plutôt pour une équipe de la Marine.
Il gradua ensuite avec le Royal de Montréal de la Ligue senior. Encore une fois, à sa deuxième et dernière année avec cette équipe, en 1947, Curry se mérita le titre, lorsque le Royal mit la main sur la Coupe Allan aux dépens des Stampeders de Calgary.
Curry put alors faire ses débuts dans la Ligue nationale, mais sans s’y établir complètement, puisque de 1947 à 1950, il vit de l’action autant avec les Canadiens qu’avec les Bisons de Buffalo de la Ligue américaine.
C’est finalement en 1950-51 qu’il fit sa place pour de bon à Montréal, un an avant que l’ailier droit au style défensif n’atteigne son sommet offensif de 20 buts en une saison. Il faut dire que ses statistiques ont bénéficié de sa superbe performance du 29 octobre 1951, alors qu’en deuxième période, il a réalisé son seul tour du chapeau en carrière. (Il a marqué un total de 105 buts en carrière.) Cette victoire de 6-1 contre les Rangers a la particularité d’avoir été obtenu en présence de la future Reine Elizabeth au Forum. Est-ce que la jeune princesse, que 500 000 personnes sont venues voir parader dans la ville plus tôt dans la journée, a servi d’inspiration à Curry? Par la suite, il n’a jamais compté plus de 16 buts en une saison, et sa production déclina.
La contribution du « Honest Blocker » a toutefois été reconnue par l’équipe vers la fin de sa carrière, le 14 mars 1957, lorsque s’est tenue à ce moment la « Soirée Floyd Curry ». Entre la première et la deuxième période d’un match contre les Leafs, on lui a remis une montre en or, des boutons de manchettes, une chaîne stéréo, un réfrigérateur, un séchoir électrique, des vélos pour ses enfants, une Oldsmobile de l’année (qui a dû être poussée par des joueurs des Leafs parce qu’elle glissait sur la glace…) et une provision d’un an de pizzas et de sardines!
En tout, Curry a passé huit saisons complètes avec les Canadiens et à chaque occasion, l’équipe a atteint la finale. Parmi celles-ci, Curry a pu mettre la main sur la Coupe Stanley en 1953, 1956, 1957 et 1958. Encore une fois, Curry a quitté son équipe en remportant un championnat. Il a donc été là pour les trois premières des cinq Coupes consécutives, mais il rata les deux dernières, puisqu’en refusant d’être échangé, il fut plutôt relégué au Royal. Il profita toutefois de cette situation pour amorcer sa deuxième carrière, puisqu’il fut nommé joueur-entraîneur. L’année suivante, il accrocha ses patins mais derrière le banc, il mena son équipe au championnat de la EPHL (Eastern Professional Hockey League), qui se mérita le Trophée Tom Foley.
Curry fut également derrière le banc du Royal pour sa dernière année d’existence, avant de se retrouver à Québec comme entraîneur des As. À ce moment, le club de la vieille capitale dans la Ligue américaine était affilié aux Canadiens.
Il fut à Québec pendant trois ans, mais il demeura à l’emploi des Canadiens dans une multitude de postes pendant 40 ans. Il fut assigné aux ventes, secrétaire de voyages, entraîneur du club école à Cleveland, puis à Montréal, avant de devenir assistant du directeur-gérant Sam Pollock, puis directeur du recrutement. Dans ces fonctions, il reçut donc une bague de la Coupe Stanley en 1969, 1973, 1976, 1977, 1978 et 1979. En ajoutant les quatre titres qu’il a obtenus comme joueur, Curry a donc fait partie de dix équipes championnes de la Coupe Stanley, une de la Coupe Memorial, une de la Coupe Allan et une de la EPHL. Pas si mal pour quelqu’un qui a été dans l’ombre plus souvent qu’autrement!
Après s’être occupé de son ancien entraîneur Toe Blake alors qu’il souffrait d’Alzheimer, Floyd Curry fut plus tard affligé de la même maladie. Il est décédé en 2006 à l’âge de 81 ans.
Sources :
McNeil, David, In the Pressure of the Moment, Remembering Gerry McNeil, Midtown Press, 2016, p. 135, 227,
“City Gives Elizabeth and Philip Greatest Welcome in Canada As 500,000 Line 12-Mile Route” de Brian Moore, 30 octobre 1951, Montreal Gazette, page 1, “Royal Couple Watches Canadiens Hand New York Rangers 6 to 1 Defeat”. 30 octobre 1951, Montreal Gazette, page 23, “Canadiens Regain Second Place Beating Leafs 8-4” de Pat Curran, 15 mars 1957, Montreal Gazette, page 27, “Canadien seul en 2e place” de Phil Séguin, 15 mars 1957, La Patrie, page 24, “Montreal Grey-Flannel Hockey Cartel” de Trent Frayne, 3 décembre 1960, MacLean’s (archive.macleans.ca), wikipedia.org.
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