jeudi 29 octobre 2020

Les Red Wings dévalisés au Forum


Le 22 janvier 1966, les Red Wings étaient à Montréal et se préparaient à affronter les champions en titre de la Coupe Stanley, alors que les deux équipes étaient au sommet du classement. 

Le matin, on constata que des voleurs s'étaient introduits dans leur vestiaire au Forum. Ils en ont alors profité pour s’emparer de leurs chandails, autant les rouges que les blancs. Estimés à l’époque à environ 20$ pièce, la valeur du larcin s’élevait donc à approximativement 1000$. Étonnamment, les cambrioleurs n’ont pas touché à l’équipement. Ils ont toutefois aussi pris quelques toiles du Forum. L’entraîneur des Wings, Sid Abel, a alors dit que si c’était une blague, elle n’était pas drôle. 

Heureusement pour les Wings, le lendemain, les Red Wings de Hamilton étaient à Montréal pour affronter les Canadiens Jr.  Ils ont donc pu emprunter les gilets de leurs petits frères. Ceux-ci étaient très semblables à leurs chandails habituels, mais certains joueurs durent tout de même changer de numéro, puisque leur numéro habituel n’était pas disponible. 

Cette situation malencontreuse n’a toutefois pas empêché Détroit de s’imposer devant les Canadiens. Paul Henderson, Gordie Howe et Ron Murphy ont marqué pour Détroit, alors que Roger Crozier a blanchi le tricolore dans une victoire de 3-0. 

Le lendemain, de retour à l’Olympia de Détroit, les Wings devaient affronter les faibles Rangers. Même à domicile, ils étaient toujours sans chandail, comme quoi les réserves étaient conservées au minimum. Ils durent donc se rabattre sur ceux de l’année précédente. 

Encore une fois, c’est Paul Henderson qui marqua le but gagnant, alors qu’Alex Delvecchio en marqua deux autres, dans une victoire de 5-1. Leurs chandails ne leur ont donc pas manqué tant que ça. 

Le 27 janvier suivant, alors que les Canadiens affrontaient les Black Hawks au Forum, coup de théâtre. Après le match, cinq étudiants en éducation physique de l’Université de Montréal ont sauté sur la glace vêtus des fameux chandails des Wings. Leur coup avait été réalisé dans le cadre du carnaval universitaire, où le but était de faire un vol original. L’accueil de la foule a toutefois été froid. Par la suite, les policiers sont intervenus. 

Le groupe impliqué d'une manière ou d'une autre était de cinquante étudiants. Les 11 étudiants mineurs ont ensuite été relâchés, mais les 39 autres ont été détenus, puisque les Canadiens et les Red Wings ont porté plainte. Le président des Canadiens, David Molson, n’a particulièrement pas apprécié, mentionnant au passage que si de l’équipement avait été subtilisé, le match contre Détroit aurait pu être contremandé, ce qui aurait eu de fâcheuses conséquences pour le Bleu Blanc Rouge. 


Les étudiants étaient demeurés dans le Forum suite au match des anciens qui avait eu lieu le vendredi, pour ensuite s’exécuter pendant la nuit. Pour se rendre au vestiaire des Wings, ils ont alors dû dévisser quelques portes avec des outils qu’ils avaient introduits à l’intérieur.  Qui que ce soit qui est allé voir un match des Canadiens au cours des dernières années sait que les mesures de sécurité ont depuis été resserrées de façon exponentielle. 

Deux vols reliés à ce carnaval se sont d’ailleurs croisés, lorsque le chandail de Gordie Howe s’est retrouvé sur l’ours du Jardins des merveilles, aussi "emprunté" avant d'être retourné dans sa cage et ce, au grand déplaisir du directeur des parcs de la ville de Montréal. 

Les Canadiens avaient aussi été contactés au sujet d’un possible "enlèvement" de Stan Mikita, information qui avait été passée aux Black Hawks. 

Sources : 

"Wings lose 45 sweaters", January 22, 1966, Windsor Star, page 23, 

"Red Wings post 8th win in row" de Terry O’Connor, January 24, 1966, Windsor Star, page 19, 

"Habs Tie Hawks 3-3 Lose To Wings 3-0" de Pat Curran, January 24, 1966, Montreal Gazette, page 31,

"Devant une défense hermétique, le Canadien baisse pavillon, 3-0" d’André Trudelle, 24 janvier 1966, La Presse, page 33, 

"Hockey Sweaters Returned, But Students Face Charges" de Hubert Gendron, January 27, 1966, Montreal Gazette, page 3, 

"Chicago descend le Canadien", 27 janvier 1966, Le Devoir, page 14, 

"50 étudiants appréhendés au Forum", 27 janvier 1966, La Presse, page 3, 

"Les étudiants racontent le vol des chandails du Détroit" de Jacques Barrette, 27 janvier 1966, La Presse, page 45, 

"La foule au Forum reste indifférente devant la manifestation des étudiants en chandails du Détroit", 27 janvier 1966, La Presse, page 45.

mardi 27 octobre 2020

Joueur oublié des 90's #40 - Paul Ysebaert


 

La première fois que j'ai été en contact avec des cartes de hockey était dans un restaurant de St-Bruno au Lac-St-Jean qui appartenait à des amis de mes parents. Je devais avoir 9 ou 10 ans et il devait s'agir soit de 1991 ou 1992. Comme on était là plus longtemps que la normale avec mes parents qui jasaient avec leurs amis, je déambulais avec mon frère dans le stationnement et dans le lobby. Il y avait à l'entrée des distributrices de jouets et de bonbons dont le mécanisme pour payer m'a toujours fasciné. C'est trop compliqué à décrire alors voici une photo et vous allez comprendre:

Vous voyez le genre? Je crois que ce genre de machine est pas mal sur la liste des objets en voie de disparition. On retrouve toujours de ces machines distributrices, malgré qu'en ce moment elle sont enrobées de ''saran wrap'' pour pas qu'on pogne la Covid, mais selon ce que j'ai vu on ne retrouve plus ce genre de dispositif bruyant et étrangement satisfaisant à opérer. Peut-être encore dans les vieilles buanderies...

Anyway, comme j'avais du temps à perdre dans ce lobby, j'ai demandé quelques sous à mes parents et je suis allé vers une de ces machines. Je ne me rappelle plus combien c'était (probablement 1$ à coups de 25¢) et non plus quels étaient mes autres choix de jouets niaiseux ou de bonbons mais j'ai plutôt opté pour la machine qui distribuait des cartes de hockey. Je n'était pas encore un très grand fan de hockey à l'époque mais cet avant-midi dans un lobby de restaurant allait pas mal changer la donne...

J'ai enfilé les cennes dans les craques,  j'ai enfoncé le machin, ça a fait un gros ''CLANK'' ultra satisfaisant et des cartes Pro Set 1991-92 sont ressortis par une fente, protégés par une mini-enveloppe de carton mince. Je ne me rappelle pas exactement combien de cartes il y avait (5 ou 6) et je ne me rappelle pas non plus vraiment des joueurs que j'avais eu.

Sauf un. Paul Ysebaert des Red Wings.


Voici donc ce que je considère comme ma première carte de hockey. Encore là j'ignore si c'est exactement la même carte car je l'ai probablement eu 478 fois par la suite et l'originale a probablement pris le bord du recyclage à moment donné. Cette carte a toutefois vraiment marqué mon imaginaire. Le nom étrange du joueur y étant pour beaucoup mais aussi probablement par cette photographie à l'étonnante composition avec le joueur et le décor flou en arrière-plan. On appelle ça de la bonne photographie. J'en ai déjà parlé auparavant mais et je me répète, Pro Set c'était généralement de la merde mais je persiste toujours à dire que cette édition 91-92 est splendide, même si elle était aussi commune au point de la retrouver dans des machines distributrices...

Donc Ysebaert est indirectement responsable de ma ''geekitude'' de hockey. Je crois même avoir hésité lors du choix de mon avatar entre lui et au final son coéquipier des Red Wings... Voici donc son histoire.

Paul Robert Ysebaert est né le 15 mai 1966 à Sarnia en Ontario, même ville que celle de deux de ses futurs coéquipiers à Detroit, Shawn Burr et Dino Ciccarelli. Sarnia est d'ailleurs située à la frontière du Michigan, un peu comme Windsor mais plus au nord et donc plus près de Detroit que de Toronto. Ysebaert était donc un fan des Red Wings davantage que des Maple Leafs. 

J'ignore s'ils étaient amis à l'époque car Burr et Ysebaert sont nés à deux mois d'écart en 1966. J'ignore si les deux ont effectivement grandi toutes ces années à Sarnia, mais Burr joua son hockey junior à Kitchener dans la OHL tandis qu'Ysebaert joua plutôt dans la WOHL (Western Ontario Hockey League), une ligue junior B de plus bas niveau, avec les Jets de Petrolia où il termina premier compteur de la ligue en 1983-84. Les deux joueurs furent toutefois sélectionnés au repêchage de 1984, Burr en 1ère ronde (7e) au total par les Red Wings tandis qu'Ysebaert fut choisi en 4e ronde (77e au total) par les Devils. Leur carrière, comme leurs origines allaient toutefois s'entrecroiser à d'autres reprises. Je ne veux pas m'avancer davantage mais je crois me souvenir que Burr était également dans cet échantillon de cartes du restaurant...

Étant toutefois un projet à long terme, Ysebaert prit le chemin de la NCAA avec l'Université de Bowling Green State en Ohio. Il fut d'ailleurs nommé recrue de l'année de sa division en 1984-85. Il y joua trois ans et fut nommé deux fois sur la 2e équipe d'étoile. Il tenta également de se joindre avec l'équipe nationale canadienne en 1986-87 mais fut retranché après 5 matchs et retourna à Bowling State.

Il était ensuite prêt pour faire le saut chez les professionnels. À sa première saison avec les Devils d'Utica, il récolta 30 buts et 79 points. Il continua ensuite de s'améliorer la saison suivante avec 80 points en seulement 56 matchs, ce qui lui valut un rappel au New Jersey pour 5 matchs durant la saison 1988-89. Il récolta 4 passes durant ce premier court séjour dans la LNH. 

Il continua de dominer dans la ligue américaine en 1989-90 et termina même champion pointeur de la ligue avec 53 buts et 52 passes pour 105 points, ce qui lui valut le trophée John B. Sollenberger (l'équivalent du Art Ross dans la AHL) ainsi que le trophée Les Cunningham pour le MVP (équivalent du Hart). Il joua également un autre échantillon avec les Devils durant cette saison, marquant au passage son premier but ainsi que 2 autres passes pour 3 points en 5 matchs. Il était donc finalement prêt pour la grand ligue. Un projet à long terme comme je disais.

Joueur de centre de 6'1'' solide, hargneux et fiable dans les deux sens de la patinoire, il ne semblait cependant pas correspondre aux besoins des Devils qui semblaient avoir une congestion de jeunes joueurs de centre dans leur ''pipeline'' comme Kevin Todd, Jason Miller et Neil Brady. Ils préférèrent donc ces trois-là à Ysebaert qui fut envoyé aux Red Wings en novembre 1990 en retour du défenseur Lee Norwood, un joueur qui ne jouera que 28 matchs au New Jersey et qui ne fut qu'un joueur marginal par la suite.

Il put donc déployer ses ailes à Detroit où il fut réuni (ou non je ne sais toujours pas) avec Shawn Burr. Cependant, les Red Wings avaient aussi beaucoup de joueurs de centre talentueux (Steve Yzerman, Sergei Fedorov, Jimmy Carson, Keith Primeau) et ils prirent donc la décision de muter Ysebaert à l'aile gauche où il jouera pour le reste de sa carrière. Il rata quelques matchs avec une blessure à la main mais il termina cette première saison complète avec 19 buts et 21 passes pour 40 points en combinant ses statistiques à Detroit et au New Jersey.

La saison suivante de 1991-92 fut sa meilleure en carrière. Jumelé avec Burr et Fedorov, il termina au 3e rang des pointeurs des Red Wings derrière Yzerman et Fedorov avec une récolte de 35 buts et 40 passes pour 75 points en 79 matchs. Preuve de son bon jeu, son rendement de +44 était le meilleur de la ligue ce qui lui valut le rophée ''Alka-Seltzer'' remis au meilleur de la ligue à ce niveau. 

Ce trophée fut plus tard renommé le ''Bud Light plus-minus award'' mais fut retiré en 2008. Ysebaert ne put faire aussi bien en séries alors qu'il ne récolta que 1 but en 10 matchs et les Red Wings se firent déclassés en 4 matchs par les Blackhawks en 2e ronde. 

Il continua dans la même veine en 1992-93 avec 34 buts et 62 points mais sembla baisser dans la hiérarchie derrière de meilleurs marqueurs comme Ciccarrelli et Sheppard et un autre qui poussait dans son dos dans les mineures, Vyacheslav Kozlov. Les Red Wings se firent une fois de plus éliminer rapidement en séries (1re ronde par les Maple Leafs) et avaient surtout besoin de profondeur en défense. Durant la saison morte, ils envoyèrent Ysebaert aux Jets de Winnipeg en retour du défenseur Aaron Ward, choix de 1re ronde des Jets en 1991 (5e au total).

Probablement très déçu de quitter son équipe d'enfance, Ysebaert prit donc le chemin de Winnipeg à reculons et connut une saison 1993-94 médiocre avec seulement 9 buts et 27 points en 60 matchs. Voyant que ça ne cliquait tout simplement pas avec Ysebaert, les Jets l'envoyèrent à Chicago à la date limite des échange en retour d'un choix de 3e ronde. Il termina la saison 93-94 sur une meilleure note avec 5 buts et 8 points en 11 matchs à Chicago. La même histoire se répéta toutefois pour lui en séries alors qu'il fut blanchi en 6 matchs et que les Hawks furent rapidement éliminés.

Il débuta la saison écourtée de 1995 avec les Blackhawks mais dans un mouvement de personnel pour amener de la robustesse, les Hawks l'envoyèrent à Tampa Bay en compagnie de Rich Sutter en retour du dur à cuire Jim Cummins et de deux joueurs des mineures, Jeff Buchanan et Jeff Tilley. 

Ysebaert joua ensuite 5 saisons à Tampa Bay mais fut blessé de plus en plus souvent, notamment à l'aine. Au sein d'une jeune équipe avec des vétérans comme Brian Bradley, Brian Bellows, Petr Klima et John Cullen, c'est Ysebaert qui hérita du titre de capitaine pour la saison 1995-96. Il s'agissait en fait du premier capitaine de l'histoire de la franchise alors que le GM Phil Esposito ne croyait pas en cette nomination, lui qui venait de la glorieuse équipe des Bruins qui n'avaient pas de capitaine pendant plusieurs saisons, notamment durant leurs années de coupes Stanley au début des années 70. Esposito déclara également que sa nomination immédiate comme nouveau capitaine lors de son échange aux Rangers en 1976 fut une décision stupide. Il préférait le système à 3 assistants, ce que le Lightning fit durant ses premières années. Le nouvel entraineur Terry Crisp persuada toutefois Esposito d'en élire un pour la saison 1995-96.

 

La décision sembla porté fruit alors qu'Ysebaert, malgré une saison parsemée de blessures où il récolta 31 points en 55 matchs, mena le Lightning à leur première présence en séries. Il fut toutefois blanchi une fois de plus et le Lightning se fit éliminer en 5 matchs par les Flyers. Il fut également rejoint cette saison-là par Shawn Burr, qui fut obtenu de Detroit en retour de Marc Bergevin. Les deux joueurs de Sarnia furent plus tard rejoint par Cicarrelli, réunissant le trio à Tampa Bay. Comme mon avatar qui était désormais en Floride avec les Panthers, il est un peu triste de voir que ces joueurs ayant contribué à l'essor des Red Wings durant la décennie durent toutefois regarder de loin leurs anciens coéquipiers récolter le fruit de ces efforts lors des deux conquêtes des Wings en 97 et 98. Surtout ceux désormais dans la piteuse équipe de Tampa Bay. Mais Detroit avait besoin de sacrifier du talent pour avancer et Ysebaert n'était pas assez performant en séries justement et on voit qu'avec du recul ce fut une bonne transaction pour eux.

Les blessures limitèrent ensuiteYsebaert à seulement 39 matchs en 1996-97 et il perdit le titre de capitaine au profit de Mikael Renberg en 1997-98. Il se rattrapa toutefois durant cette saison alors qu'il fut épargné par les blessures et joua les 82 matchs de son équipe. Il obtint 13 buts et 27 passes pour 40 points. Le Lightning étant en pleine déroute et en pleine ère de la trappe, c'était toutefois suffisant pour être le meilleur pointeur de l'équipe cette saison-là... Et à l'opposée totale de sa superbe saison 91-92 où il avait terminé premier de la ligue à +44, sa saison 97-98 le vit plutôt tomber au dernier rang avec -43...

Sa saison 1998-99 commença ensuite horriblement avec le Lightning. Trainant de l'arrière avec seulement 1 point après les 10 premiers matchs, il fut envoyé dans les mineures avec les Lumberjacks de Cleveland dans la IHL. S'en était alors terminé pour lui dans la LNH. Il signa ensuite avec le club de Rapperswil-Jona en Suisse où il joua une dernière saison en 1999-2000 avant de prendre sa retraite.

Après sa retraite, Ysabeart décida de se réinventer dans le domaine de la construction et fonda avec son épouse la compagnie Ysebaert Construction Management où ils construisent des maisons personnalisées. Il travaille également avec l'association des anciens Red Wings en plus d'élever des chevaux. Pour sa part, son ancien coéquipier Shawn Burr décéda des suites d'une chute dans sa maison en 2013 alors qu'il était en traitement pour la leucémie.

En 532 matchs dans la LNH, la fiche de Paul Ysebaert fut de 149 buts et 187 passes pour 336 points.


Sources:
Reddit
Greatest Hockey legends
Paul Ysebaert - Life After Hockey, Utica Observer-Dispatch, 6 oct. 2012
Former NHLer Shawn Burr 'never forgot his roots, Sarnia Observer, 6 août 2013
Remembering Shawn Burr, Kukla's Corner, 8 août 2013



samedi 24 octobre 2020

Joueur oublié des 90's #39 - Sergei Krivokrasov


 

Oh boy. Des fois je me lance dans quelque chose sans savoir que ça va complètement dégénérer. J'avais au départ quelques informations intéressantes qui firent du joueur d'aujourd'hui un bon sujet pour un autre membre de ma brigade des joueurs oubliés des 90's mais rien de trop extraordinaire. Mais en creusant et creusant davantage dans le puits d'information sans fond qu'est ''L'INTERNET'', les paragraphes de ce texte se sont multipliés et multipliés jusqu'à nous donner la brique que je vous invite à lire aujourd'hui...


Sergei Vladimirovich Krivokrasov
(Серге́й Владимирович Кривокрасов) est né le 15 avril 1976 à Angarsk, une ville de 200 000 habitants dans le sud-est de la Russie située près des frontières de la Mongolie et de la Chine. Il quitta le nid familial à 13 ans pour joindre un camp sportif dans la région de Moscou. Il gradua éventuellement dans le système du CSKA avec qui il parvint à faire l'équipe senior en 1991-92 alors qu'il n'avait que 17 ans. Il obtint 10 buts et 18 points en 36 matchs avec le CSKA et participa la même année aux championnats du monde junior des moins de 20 ans. Il récolta 3 buts et 6 points en 7 matchs au sein de cette puissante équipe unifiée qui remporta l'or.

Cette bonne performance en tant qu'un des plus jeunes joueurs junior du tournoi incita les Blackhawks de Chicago à le repêcher en 1re ronde (12e au total) du repêchage de 1992. Son coup de patin rapide et agile et son tir précis rappelait un peu la nouvelle vedette Pavel Bure et les Blackhawks espéraient alors avoir trouvé une perle pour revigorer leur attaque.

Ayant été formé dans cet union soviétique en plein changement, Sergei comprit assez rapidement qu'il allait devoir lui aussi imiter ses héros de jeunesse et les autres jeunes joueurs ayant quitté la Russie pour la LNH avant lui. Étant sûr qu'il se dénicherait un poste dans une équipe de la LNH ou ailleurs dans les mineures, il s'envola pour les États-unis avant même cette sélection au repêchage et passa l'été à l'université de Duluth au Minnesota où ses agents firent une entente pour qu'il puisse s'entraîner en attendant de voir où il allait aboutir la saison suivante. 

Il laissa derrière lui sa jeune épouse enceinte qu'il avait épousé à 17 ans ainsi que son jeune frère Andrei, lui aussi membre du CSKA. Ce dernier fut d'ailleurs réprimandé par le CSKA pour la défection de son frère aîné. Il fut relégué dans les mineures et parfois  privé de salaire en guise de punition à la famille. Il rejoindra plus tard Sergei en Amérique et jouera dans la NCAA.

Pendant le camp d'entraînement des Blackhawks en octobre 1992, Sergei fut accusé d'agression par une jeune étudiante de Duluth. Il l'aurait apparemment frappé et rouée au sol en plus de la traquer à son travail quelques semaines auparavant après qu'elle lui ait demandé de l'argent pour un avortement. Krivokrasov tenta de régler hors-cours en soudoyant la plaintive. Il plaida toutefois coupable en juin 1993 et dut dédommager financièrement la jeune femme. J'ignore si elle se fit finalement avorter ou garda l'enfant.

Il débuta malgré tout la saison 92-93 avec les Hawks mais après un premier essai de quatre matchs sans points, il fut envoyé dans la IHL avec le Ice d'Indianapolis. Il récolta 36 buts et 69 points en 78 matchs avec le Ice et resta également avec eux la saison suivante où il récolta 45 points en 53 matchs. Il fut rappelé le temps de 9 matchs avec les Blackhawks mais ne récolta qu'un seul but, son premier qu'il marqua aux dépends de Patrick Roy. Il revint avec le Ice durant le lock-out de 1994 et parvint ensuite à joindre les Blackhawks à temps plein à la reprise des activités en janvier 1995. Il sembla enfin démontrer des signes prometteurs avec une récolte de 12 buts et 19 points en 41 matchs lors de cette saison écourtée.

Il ne parvint toutefois jamais à devenir un joueur d'impact lors des saisons suivantes, laissant les Blackhawks et leurs fans sur leur faim avec de longs passages à vides parsemés de quelques rares moments électrisants, comme ce but en 1995 où il déculotta même le grand Wayne Gretzky.

 

 

Il obtint donc des saisons décevantes de 16 points en 46 matchs en 1995-96, ensuite 24 en 67 et finalement 23 en 58 lors de la saison 1997-98, sa dernière avec les Blackhawks. Il fit également partie de l'équipe de la Russie lors des jeux olympiques de Nagano où il remporta la médaille d'argent mais n'obtint aucun point en 6 matchs durant ce tournoi.

En vue du repêchage d'expansion de 1998 accueillant les nouveaux Predators de Nashville, les Hawks envoyèrent Krivokrasov aux Predators en échange de la promesse de non-sélection du gardien Chris Terreri. Il connut une belle renaissance avec la jeune équipe inexpérimentée de Nashville où il obtint plus de temps de glace et où son style correspondait mieux qu'à Chicago. Il termina la saison inaugurale des Predators avec des sommets en carrière de 25 buts et 23 passes pour 48 points, bon pour le 3e rang de la jeune équipe mais premier pour les buts. À noter également qu'en ces années de trappe extrême, un marqueur de 25 buts équivalait pratiquement à 35-40. Il fut ainsi élu comme le premier représentant des Predators au match des étoiles.

Durant l'entre-saison 99, Krivokrasov obtint un nouveau contrat avec les Preds mais fit les manchettes une fois de plus pour violence conjugale. La police serait intervenue un soir d'août au domicile des Krivokrasov après que sa femme, la même qu'il laissa enceinte en Russie et trompa avec une étudiante universitaire, porta plainte pour l'avoir agressée violemment et poussée en bas d'un escalier (apparemment de seulement 3 marches). Krivokrasov dut se plier aux exigences de la justice et dut aller en thérapie pour ne pas faire de prison. 

Sérieusement quand j'ai découvert cette deuxième histoire dégoutante je n'avais plus envie de parler de ce connard mais j'avais déjà écrit plein de paragraphes alors je continue...


La saison suivante, ''Krivo'' débuta la saison en force avec 10 points en 13 matchs. Il se blessa cependant à un doigt et fut ensuite relégué sur la 4e ligne pour le restant de la saison. Il déclara plus tard que le DG David Poile avait des problèmes personnels avec lui. Humm... Peut-être qu'il n'aimait pas les batteurs de femmes récidivistes, hein Sergei?

Krivokrasov termina donc sa deuxième année et également son parcours avec les Predators avec une fiche de seulement 9 buts et 26 points en 63 matchs. Il fut échangé à la date limite des transactions aux Flames de Calgary en retour du défenseur Cale Hulse. Il connut cependant une bonne fin de saison en Alberta avec 1 but et 11 points en 12 matchs. 

Si sa saison 1999-2000 fut somme toute à oublier, Krivokrasov marqua toutefois sa place dans l'histoire de la LNH lors de cette saison. Il serait apparemment le premier marqueur du nouveau millénaire alors qu'il marqua le premier but du premier match disputé en l'an 2000, à 22 secondes de la première période contre les Sharks de San Jose le 1er janvier 2000. Cependant, une partie de la population et les scientifiques concernés prétendent que le nouveau millénaire commence en fait en 2001 (1-1000, 1001-2000, 2001- etc...) et que le vrai premier marqueur du millénaire est un autre Sergei, Samsonov celui-là, dans un match entre les Bruins et les Sabres le 1er janvier 2001. Faites vous votre propre opinion la-dessus moi honnêtement je m'en sacre un peu.

Après sa saison terminée à Calgary, on avait droit à un autre repêchage d'expansion accueillant cette fois les Blue Jackets de Columbus et le Wild du Minnesota. Les Flames ne le protégèrent pas et il fut sélectionné par le Wild. Jouant de nouveau avec une équipe de première année, Krivokrasov ne correspondait pas vraiment au système défensif de Jacques Lemaire et termina la saison avec seulement 7 buts et 22 points en 54 matchs, soit son plus bas total depuis 1995-96.

Les choses déboulèrent ensuite rapidement dans son cas. En 2001-02, il fut échangé aux Mighty Ducks après seulement 9 matchs en retour d'un choix de 7e ronde. Totalement déphasé et inefficace, il joua quelques semaines à Anaheim mais fut renvoyé dans les mineures pour la première fois depuis 1995. En tout il n'obtint que 5 points en 26 matchs entre Minnesota et Anaheim lors de cette dernière saison dans la LNH qu'il termina avec les Mighty Ducks... de Cincinnati.

Sans perspectives intéressantes en Amérique, il retourna en Russie jouer dans la Superligue avec le Amur Khabarovsk. Normalement quand un joueur retourne jouer en Europe, et particulièrement en Russie, mes textes ont tendance à s'achever sur cette note. Les informations intéressantes hors de la LNH étant difficiles à trouver à l'exception de ses statistiques, j'enfile normalement avec ses statistiques finales en carrière et où il est rendu après sa retraite. Difficile par exemple de savoir s'il a frappé d'autres femmes à moins de se débrouiller en russe, ce qui n'est pas mon cas... mais je commence toutefois à me débrouiller... vous allez comprendre tantôt. 

Car dans le cas du retour à la maison de Krivokrasov, j'ai trouvé une super anecdote au niveau hockey. Quelque chose que je croyais n'avoir vu qu'à une seule autre reprise dans ma vie. Mon texte prit alors ici un virage à 180 degrés qui m'emmena plus creux que je n'avais jamais été dans les anales hockey du royaume de l'internet...

Vous vous souvenez de la finale de 1993? Vous savez cette finale de plus en plus lointaine et folklorique où le Canadien gagna sa dernière Coupe Stanley? Vous vous souvenez alors surement du point tournant de cette finale, soit la pénalité à Marty McSorley pour avoir utilisé un bâton illégal avant la fin du 2e match? Les Canadiens égalisèrent la marque sur l'avantage numérique, gagnèrent en prolongation, égalisèrent la série et la remportèrent quelques jours plus tard. 

Bref cet incident est célèbre mais à ma mémoire (parfois fautive) c'est la seule fois où je me rappelle avoir vu ce type de pénalité être appelée. Peut-être que je suis un peu trop jeune, que c'était une chose plus courante dans le temps des bâtons de bois et qu'on ne l'applique plus de nos jours. En 1993 j'avais 9 ans et c'était d'ailleurs la première saison où j'ai commencé à écouter attentivement le hockey. Mais après vérification, la règle serait toujours dans le livre des règlements et a même été décerné en 2009 à Jason Spezza. Écoutez d'ailleurs les annonceurs stupéfaits et même hilares de l'appel de cette pénalité...

Bref, cette règle existe également en Russie et Krivokrasov est en quelque sorte le McSorley russe. Je ne dis pas ici qu'il fut échangé à Los Angeles avec Wayne Gretzky ou qu'il ait lui aussi assommé un joueur des Canucks avec son bâton mais en terme de bâton illégal, les deux ont leur place à 10 ans d'écart dans l'histoire des championnats de leur ligue respective.

Je vous emmène ici en voyage dans le temps dans la Russie profonde, plus précisément durant les séries de la Superligue de 2004. Il ne reste que trois minutes à jouer au match décisif de la finale de conférence entre le Lada Togliatti et l'équipe de Krivokrasov, le Avangard Omsk, qui est en avance 2-0 dans la série 3 de 5. En retard 1-0 en cette fin de match, l'entraîneur du Lada, Petr Vorobiev, demanda à l'arbitre de mesurer le bâton de Krivokrasov. Après quelques longues minutes d'attente et d’engueulades entre les entraîneurs et les joueurs des deux équipes, le bâton fut finalement mesuré mais, contrairement à McSorley, il fut jugé légal, ce qui résulta en une pénalité mineure au Lada pour avoir fait retarder le match. Toutefois, des membres de l'équipe du Lada se plaignirent aux officiels que Krivokrasov avait apparemment changé de bâton avant la mesure mais rien ne fit changer la décision des arbitres. Vorobiev ordonna à ses troupes de quitter le match en contestation et les officiels déclarèrent Avangard gagnant. Ils gagnèrent la série 3-0 et accédèrent ainsi à la finale qu'ils gagnèrent contre le Metallurg Magnitorosk.

Vous ne me croirez pas mais je crois avoir trouvé un vidéo de ce match. En remarquant ma fébrilité en même temps qu'elle entendait ces voix bizarres sortant des hauts-parleurs de mon ordinateur, mon épouse m'a regardé avec un air louche du genre ''Mais qu'est-ce que tu écoutes-là?''. 

J'aime beaucoup ajouter des vidéos à ces articles mais je ne croyais pas pouvoir y parvenir avec un sujet aussi obscur et aussi spécifique. On parle ici de quelque chose qui s'est passé dans le fin fond de la Russie il y a bientôt 20 ans et 2004 était une ère quand même pas mal moins médiatisée alors qu'internet en était environ à son adolescence. Youtube n'existait d'ailleurs pas encore et quand on y recherche des vidéos de Krivokrasov de nos jours, on ne retrouve que quelques courts extraits de lui dans la LNH transférés d'une vieille casette VHS comme celui que vous avez vu plus haut. 

À ma grande surprise j'ai toutefois réussi à trouver ce match en copiant-collant le nom de Krivokrasov dans l'alphabet russe (Кривокрасов) et en ajoutant aussi celui du Lada (Лада), Avangard (Авангард) et surtout l'ajout important de ''2004''. Après quelques minutes à chercher vainement dans les résultats, et plusieurs questionnements sur ce que j'étais en train de faire de ma vie, je suis tombé la-dessus:

 


Donc je disais bien que ''JE CROIS'' qu'il s'agit d'un vidéo de l'incident mais après 2-3 visionnements je suis certain qu'il s'agit bien de ça. Il aurait été facile de découvrir qu'il s'agit d'un tout autre match mais je reconnais les chandails des équipes, on remarque définitivement un ambiance des séries, on sait qu'on est en 2004 et j'ai même reconnu un autre membre du panthéon de mes joueurs oubliés des 90's, Oleg Tverdovsky (#70), qui était d'ailleurs le ''Kapitaine'' de Avangard cette année-là. On ne voit cependant pas vraiment les arbitres mesurer le bâton et c'est d'ailleurs une cacophonie totale digne de la réputation qu'on a des ligues russes. 

Je ne saurais même pas reconnaitre qui est Krivokrasov dans le tas car j'ignore son numéro (UPDATE: il s'agirait du #52)...

Sergei Krivokrasov #52 à droite


Mais tout semble concorder avec la description que j'ai trouvé de l'incident. Le Lada quitte le match à 20:20 et peu après les membres du Avangard célèbrent leur victoire. S'ensuit une conférence de presse d'un des entraîneurs et ensuite on passe à la finale. Je vous conseille de regarder jusqu'à la fin, si ce n'est que pour voir l'Avangard soulever la coupe et me récompenser d'avoir trouvé un vidéo de ce truc. Je croyais qu'il s'agissait de la coupe ''Gagarine'' mais apparemment que cette dernière n'existe que depuis la création de la KHL en 2008. Peut-être qu'ils l'ont simplement renommée? Tout ça commence à me faire prendre davantage d'intérêt envers le hockey russe... Dans quoi je me suis embarqué?

À 27:00 du vidéo vous pouvez voir Krivokrasov en entrevue. Je reconnais enfin sa bouille et son nom en cyrillique. Si un de vous chers lecteurs parle le russe, j'aimerais vraiment savoir ce qu'il dit durant l'entrevue. Écrivez-moi dans les commentaires svp. Je n'ai pas vraiment tout écouté ce long vidéo, je ne suis pas un craqué mental à ce point. J'utilise davantage les flèches de mon clavier pour regarder une version accélérée personnalisée. On voit beaucoup trop de fusillades à mon goût pour garder mon intérêt. Avangard l'emporte d'ailleurs en fusillade lors du 5e match décisif en finale. Skippez alors à 34:10 pour voir les célébrations.

Bref je me suis vraiment égaré dans cette histoire et c'est l'heure du dernier droit. Revenons donc à Krivokrasov qui, comme lors de ses démêlés avec la justice américaine, sortit de cette histoire sans trop de dégâts. Les arbitres revinrent toutefois trop tard sur leur décision et décernèrent une pénalité à Krivokrasov sans toutefois enlever celle au Lada pour avoir retardé la partie. La ligue suspendit les arbitres pour le reste des séries pour ''erreurs critiques de jugements et d'application des procédures'' tandis que Lada fut mis à l'amende et l'entraineur Petr Vorobiev fut suspendu 5 matchs la saison suivante.

Il s'agissait du premier championnat de Krivokrasov depuis sa médaille d'or au championnat du monde junior de 1992 et sa médaille d'argent aux Olympiques de 1998. 

Il continua ensuite son parcours nomade à travers la Superligue, jouant pour Serverstal, le Dynamo de Moscou, le Metallurg et également une saison de retour avec l'ancien club de sa jeunesse, le CSKA de Moscou. Il se retira après la saison 2007-08 soit la dernière année de la Superligue avant la création de la KHL.

Il demeura quelques années comme entraineur dans diverses ligues russes de bas niveau mais revint en Amérique s'installer au Colorado en 2012. Il y fut entre autre l'entraîneur de son fils, Nikita Krivokrasov. Il est présentement entraineur en chef de la ''South Florida Hockey Academy'' au niveau junior AAA. Nikita joua pour sa part dans la WHL jusqu'à cette année plus récemment avec les Cougars de Prince George mais il ne fut jamais repêché.

En 450 matchs dans la LNH pour Sergei, sa fiche fut de 86 buts et 109 passes pour 195 points.
En 369 matchs combinés dans les ligues majeures russes, sa fiche fut de 93 buts et 82 passes pour 175 points.


Sources:
http://members.tripod.com/predators_25/krivokrasov.html
South Florida Hockey Academy
HAWKS WING KRIVOKRASOV CHARGED IN ASSAULT
, Chicago Tribune, 1er oct. 1992
Reddit
Krivokrasov Agrees To Counseling
, Associated Press, 25 août 1999
Eliteprospects
HockeyDB
Wikipedia

mercredi 21 octobre 2020

Upper Deck ''Be A Player'' 1995-96


 

En continuant avec ma thématique non-officielle du mois d'octobre, soit le chandail ''Fishsticks'' des Islanders (voir ici, ici et ici) je suis bien sûr tombé sur quelques cartes de hockey lors de mes recherches sur cet uniforme malfamé. Une des séries de cartes qui arrivèrent sur la scène en même temps que ce chandail fut la série ''Be A Player'' de Upper Deck. 

Il y a d'abord celle-ci de Brad Dalgarno qui piqua tout d'abord ma curiosité:

 


Tout d'abord rien de spécial mais je me demandais qu'elles étaient ces couleurs étranges du chandail. On dirait plus les couleurs des Panthers mais encore là ce n'était pas exactement ça qu'on retrouvait sur leur chandail de l'époque. Et Dalgarno n'a jamais joué pour eux alors ce ne serait vraiment pas un chandail des Panthers même si ce n'était pas un vrai. Je me suis dit alors qu'il devait s'agir d'un chandail d'une autre ligue soit des mineures ou ailleurs. Dalgarno était un flop anyway donc c'est quand même probable. J'aurais bien pu aller vérifier de quelle équipe il s'agit mais ce serait une perte de temps. Encore plus que le temps que je perds déjà avec ces niaiseries. Je suis donc passé à autre chose.

Jusqu'à ce que je tombe sur cette autre carte de la même série...



Ok... What the fuck is that? Ce ne sont aucunement les couleurs des Islanders, même celles du nouveau design horrible. Le pattern des lignes est toutefois le même et on reconnait l'horrible lettrage des numéros sur les manches. On dirait davantage l'ancien chandail des Rockies du Colorado, les couleurs du moins. Et ça ne peut vraiment pas être un chandail des mineures car Mathieu Schneider n'a jamais joué dans les mineures durant ces années-là. Peut-être une erreur d'impression ou de conversion des couleurs ou quelque chose du genre... Mais est-ce moi ou on ne voit pas le logo non plus? Peut-être un pli dans le chandail par la position du joueur...



Ben oui toé. Ils ont pas mis le logo non plus. Ce serait donc du ''airbrush'' à l'ancienne? Comme cette série est celle de 1995-96 il est possible que les nouveaux uniformes et le logo des Islanders n'étaient pas encore terminés et que ''l'artiste'' dut inventer les nouvelles couleurs des Islanders pour que la série sorte à temps... Mais non je radote plus que d'autre chose. S'ils n'avaient pas encore le logo et les couleurs, pourquoi le style des lignes du chandail et le lettrage sont quand même identiques?



? Je ne comprends pas celle-là. Les couleurs ont pourtant l'air plus fidèles à la réalité mais où diable sont les bandes aux épaules? On les voit pourtant sur le joueur en arrière plan... SOMETHING IS WRONG HERE!



Et ça c'est quoi ça? C'est quoi cette série boboche? On parle pourtant de Upper Deck, la crème de la crème. Quoique durant ces années-là ils tiraient un peu de la patte (comme les autres compagnies) mais quand même. Même les gars d'OPC se forçaient pour au moins peinturer le bon look du chandail. Pourquoi avoir changé le design pour ce chandail blanc? Ils avaient pourtant gardé les bandes normales du chandail sur les autres cartes vues plus haut. Peut-être qu'ils étaient plus qu'un à retravailler ces photos et qu'ils se parlaient pas entre eux...

Mais comme ces photos furent prises sans équivoque après le dévoilement du chandail et le début de la saison, peut-être que Upper Deck était au courant que les Islanders désiraient se départir du Fishsticks le plus tôt possible après que tout le monde ait ridiculisé ce chandail. Ils ont donc décidé de changer les couleurs et le design? Mais pourquoi? Pourquoi autant d'effort? Et pourquoi on voit pas le logo? 

En voici d'autres:

 

Ici les bandes aux épaules sont rouge/jaune/ et re-rouge
Le bas du chandail conserve le turquoise réel.

Mais ici les bandes sont rouge/jaune/gris...
Et comme vous voyez, les cartes recrues étaient légèrement différentes.


Pauvre Wendel...

Si vous avez prêté attention, vous avez surement remarqué que le choix des photos priorisait des angles où l'on ne verrait pas le logo. Est-ce qu'ils trouvaient le Fisherman si horrible que ça? Pourquoi alors ne pas prendre de plus vieilles photos de l'ancien chandail? Ou bien ''airbrusher'' l'ancien chandail sur les nouveaux joueurs?

Et bien non. Ce n'est pas seulement le Fisherman qui fut censuré. Comme vous vous en doutez peut-être par mon sarcasme peu subtil, toutes les cartes de cette série n'ont pas les logos des équipes sur les chandails des joueurs.



Ici on dirait que Koivu a un alien qui veut lui sortir du ventre.
Il l'a jamais eu facile le Saku...



Au moins ces chandails ont les bonnes couleurs... Et puis à l'époque ce n'était pas un cas isolé de ne pouvoir utiliser les logos des équipes de la LNH sur des produits dérivés. Mais c'était plus le cas pour les jeux vidéos. Pour les cartes de hockey c'était assez rare. On voyait ça plus pour des compagnies vraiment bas de gamme ou pour des marques de céréales bon marché. Mais encore là on parle de motherfucking Upper Deck ici et non pas les cartes de pain Diana Durivage... et même les superbes cartes Diana avait les logos...

Donc la plupart des cartes de la série étaient des cartes où la position du joueur faisait en sorte qu'on n'avait pas à voir le logo.

Comme des cartes en action:

Toujours le fun de plugger Valeri...

Le ''masquage'' du logo ne fonctionne pas vraiment
si le joueur en arrière-plan est visible les gars...

 

Ou bien des cartes en ''Close-up'':

J'adore celle-là...
''MAN maudit qu'on est poche les Whalers...''



Toujours le fun de plugger mon avatar...

 

Ou bien sinon des photos avec des équipes de la NHLPA prises lors des tournois du lock-out de 1994:


Ou des fois le gars avait pas d'autres photos et s'est dit ''Fuck it'':

 

Certaines cartes avaient des autographes et ainsi un certificat d'authenticité à l'arrière. Les autres avaient le derrière standard. Mais dans aucun cas on ne voit le logo ou quelconque autorisation de la LNH.

 




Mais il faut se rappeler qu'on parle ici d'une sous-série. Cette collection ''Be a Player'' n'étant pas la série régulière de Upper Deck. 

Voici cette série. J'en ai déjà parlé dans mon billet sur les cartes les plus bizarres de ma collection.


Zigmund Palffy, récipiendaire du mullet de l'année en 1996

Cadrage de marde

Je pense que c'est la 15e fois que je plugge cette superbe carte...

 

Donc comme vous voyez, cette série Standard 95-96 au cadrage bizarre avait la licence de la ligue et donc les logos des équipes. On voit même les nouveaux chandails des Islanders dans leurs bonnes couleurs... On retrouvait en plus UNE AUTRE satanée série parallèle en 1995-96 avec la série ''Collector's Choice'' que vous voyez ici avec la carte de Casseau. Une de ses dernières cartes avec le CH d'ailleurs.

Alors pourquoi cette série ''Be a Player'' n'avait que la license de la NHLPA ? Il me semble que ça devrait venir en forfait. Peut-être une complication à cause des autographes?

Ou peut-être simplement pour pouvoir lâcher leur fou et nous donner quelques-unes des pires cartes de hockey de l'histoire? Sérieusement on parle plus des cartes laides des séries des années précédentes qu'on collectionnait davantage comme les ''Sidelines'' où on voyait Doug Gilmour en cowboy ou Dean Kennedy faire du cheval mais les cartes suivantes avec des joueurs ''en civil'' devraient probablement venir rivaliser avec ces dernières...

Beau chandail Bob...

C'est quoi cet arrière-plan?

Les modèles du calendrier des pompiers c'est le local à côté Roman...

Un joueur de hockey ou un acteur de Série B?

Il devait faire frette dans l'aréna... Mike Richter a trois épaisseurs

Remember Chad Kilger?

Ce que nous désirions tous depuis des décennies: Steve Smith en chest qui joue au volley

Une carte qui a du chien. Même deux.

Vous pouvez aller lire cet article du Baltimore Sun sur les
talents de drummer de Joé Juneau en 1995



Je suis sans mots.


En plus de ça, le choix du design graphique est aussi douteux pour les noms des joueurs. On dirait que le nom de la ville est le surnom du joueur... Luke ''Edmonton'' Richardson.

Mais malgré tout ça, je n'avais toujours pas de réponse à ma question initiale sur ce qu'ils ont pu bien faire au chandail Fishsticks des Islanders... Tout ce que j'ai réussi à obtenir c'est plus de confusion. Surtout après être tombé sur les joueurs de l'Avalanche...



Les ''Kings'' du Colorado?


Oufff... Au moins les Islanders n'étaient pas seuls à s'être fait défigurer leur chandail. Comme les Islanders, l'Avalanche amenait en 1995-96 un nouveau chandail sur la scène quoique dans leur cas ce n'était pas dans les même conditions vu que c'était un déménagement.

Pourquoi jaune? Aucune idée. Je me suis rappelé ensuite que plusieurs autres équipes débutèrent de nouveaux chandails en 1995-96 alors que c'était le début de l'ère fofolle des chandails horribles dans la LNH, et que surement d'autres équipes avaient subi le même sort que l'Avalanche et les Islanders. Et bien non, les nouveaux chandails des Bruins, Capitals et des Flames par exemple sont tous demeurés intacts... mais sans logos bien sûr :


HEILLE on voit UN PEU le logo des Bruins ici!
On voit aussi la patch à l'épaule sur le joueur du Lightning.


C'est donc ce qui complète ce compte-rendu sur une série oubliée mais oh combien boboche. C'est toutefois un autre chapitre fascinant sur cette période un peu funeste dans l'histoire de la LNH. En plus d'être dans les débuts de la trappe. des chandails laids et des cartes de hockey laides, on pouvait même pas avoir un maudit logo sur les chandails...