Montréalais de naissance, Ian Turnbull arriva
avec les Canadiens Jr de sa ville natale alors qu’ils étaient déjà au
sommet. Menés par Gilbert Perreault,
Réjean Houle, Marc Tardif et Jocelyn Guèvremont, ils avaient remporté la Coupe
Memorial l’année précédente. L’équipe
poursuivit sur sa lancée en 1969-70 et répéta son exploit. Turnbull fit donc partie de l’équipe dans un
rôle secondaire. Toutefois, les piliers
graduèrent ensuite chez les pros, laissant plus de place pour Turnbull. Malgré qu’il était un défenseur, il fut le
meilleur pointeur de l’équipe en 1971-72 avec 82 points. L’équipe était toutefois tombée dans un creux
de vague, comme c’est souvent le cas pour les équipes de junior. On l’échangea donc à Ottawa (Montréal et
Ottawa jouaient tous les deux dans la même ligue à l’époque).
Avec les 67’s d’Ottawa, il alla appuyer un
autre défenseur, identifié comme premier espoir, Denis Potvin.
Le jour du repêchage de 1973, Potvin fut
effectivement choisi premier, par les Islanders. De leur côté, les Leafs avaient refilé
Jacques Plante et leur troisième choix quelques mois plus tôt aux Bruins contre
leur premier choix et des considérations futures qui deviendront le gardien
Eddie Johnstone. Plante joua 8 matchs,
avant que les Bruins ne perdent au premier tour contre les Rangers, et que
Plante ne prenne sa retraite. Avec le
choix obtenu, Toronto choisit Turnbull.
Au camp d’entraînement, les Leafs purent
compter sur un nouveau duo de jeunes défenseurs offensifs, Turnbull et un
suédois (chose peu commune à l’époque), Borje Salming.
Si Turnbull fut ralenti par une sérieuse
blessure en 1974-75, il demeure qu’il forma une paire très efficace avec Salming
pendant plusieurs années. Salming était
plus flamboyant et attirait plus l’attention, mais Turnbull était plus
offensif. En 1976-77, ils atteignirent
tous les deux leur sommet en carrière, 79 points pour Turnbull et 78 pour
Salming. Turnbull établit également un
record d’équipe. En effet, il marqua 22
buts, un sommet pour un défenseur. Cette
marque tient toujours, mais elle a depuis été égalisée par Al Iafrate en 1987-88.
Au cours de cette même saison, leur coéquipier
Darryl Sittler établit une marque de la ligue qui tient toujours, 10 points en
un match.
Quelques mois plus tard, ce fut au tour de
Turnbull de passer à l’histoire. Le 2
février 1977, il marqua 5 buts contre Ed Giacomin et Jim Rutherford des Red
Wings, dans une victoire de 9-1. Seulement
Danny Grant a réussi à éviter le blanchissage aux Red Wings.
Pour ce qui est de Turnbull, il s’agissait de
la 33e fois qu’un joueur comptait cinq buts ou plus. Par contre, il s’agissait de la première fois
qu’un défenseur y parvenait. Fait
intéressant, Turnbull n’a effectué que cinq tirs durant le match. Il battait ainsi un record que personne n’avait
réalisé depuis 47 ans, alors que le 19 novembre 1929, pas un, mais deux
défenseurs avaient marqué quatre buts au cours d’un match. John McKinnon des Pirates de Pittsburgh et
Hap Day des Leafs avaient alors réalisé l’exploit.
À la fin du match, son partenaire Salming lui
avait dit qu’il ferait tout ce qu’il pourrait pour l’alimenter et lui permettre
de battre le record. À 18:30 de la
troisième, Salming lui fit la passe qui lui permit d’y arriver. Il s’agissait d’ailleurs d’une troisième aide
pour Salming dans ce match.
Pendant cette période, Toronto avait une bonne
équipe, mais elle était dans le régime chaotique de l’excentrique propriétaire
Harold Ballard, qui en plus, n’aimait pas tellement dépenser son argent. Dans cette équipe instable, plusieurs joueurs
ont été transigés dans des échanges difficiles à comprendre. En 1981-82, il y eut une autre purge, alors
que des piliers comme Wilfrid Paiement, Laurie Boschman et surtout Darryl
Sittler furent échangés. Turnbull y passa
aussi lorsqu’il prit la direction de Los Angeles, pendant que Billy Harris prenait
le chemin inverse.
Un mois après son acquisition par les Kings, le 12 décembre 1981, Turnbull eut une autre soirée remarquable lorsqu’il marqua quatre buts contre les Canucks, dans une victoire de 7-5. Dans l’histoire, il n’y a eu que huit défenseurs qui ont réussi cet exploit. Après Turnbull, seulement Paul Coffey y est parvenu, le 26 décembre 1984. Ça n’empêcha toutefois pas Turnbull de faire un séjour dans la Ligue américaine.
En bout de ligne, le séjour de Turnbull en
Californie a été de courte durée, puisqu’en octobre 1982, il signa avec les
Penguins. Il joua six matchs à
Pittsburgh et passa du temps à Baltimore dans la Ligue américaine, mais ayant
été blessé, il accrocha ses patins.
Si Turnbull n’a pas joué longtemps avec les
Kings, il a tout de même décidé de s’établir à Los Angeles et il y habite
toujours. Celui qui avait déjà eu un bar
à vin à Toronto lorsqu’il jouait avec les Leafs a toujours eu un intérêt pour
les affaires. Il s’impliqua entre autres
en immobilier et en informatique. Ayant
également des talents artistiques, il peint, il joue de la guitare et il se
sert de l’ordinateur pour dessiner.
Sources: “Pittsburg
(sic) 10 Toronto 5”, 20 novembre 1929, La Patrie, page 9, “Turnbull scores five
goals as Leafs romp over Wings”, CP, 3 février 1977, Montreal Gazette, page 14,
“Catching up with Ian Turnbull” de John Iaboni, 2 février 2007 (nhl.com), hhof.com,
wikipedia.org.
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