jeudi 29 août 2024

Trêve de hockey #110 - Joel Youngblood


Récemment, Danny Jansen a accompli un exploit cocasse. Le 26 juin, il a pris part à un match des Blue Jays, qui affrontaient alors les Red Sox. Toutefois, le match a été interrompu par la pluie. Il a depuis été échangé à Boston.

Le 26 août, le même match a été repris. Le gérant Alex Cora a donc annoncé qu’il utiliserait Jansen. Celui-ci a donc participé au match en jouant pour les deux équipes impliquées, bien que son fait d’armes ait été réalisé à deux mois d’écart. Le fait que des matchs peuvent être interrompus par la pluie rend cette situation presque exclusive au baseball. (Quoique, si Pierre Gauthier a échangé Mike Cammalleri pendant un match, qui sait, il aurait pu le refiler à son adversaire de la soirée et rendre la chose possible au hockey…)

Par contre, il y a 42 ans, les Expos ont été au milieu d’une situation abracadabrante qui, selon moi, est encore plus particulière. Mais avant d’en arriver à cette journée particulière, reculons un peu dans le temps.

Joel Youngblood a été repêché par les Reds de Cincinnati en 1970. Il prit toutefois un certain temps avant de se faire une (petite) place au sein de la grosse machine rouge, une des équipes dominantes des années 1970. Il fit finalement ses débuts dans les majeures et joua 55 matchs en 1976. Du même coup, il fit partie de l’équipe championne de la série mondiale. Son séjour à Cincinnati fut toutefois de courte durée. À la fin de la saison, il fut échangé aux Cardinals, où il ne passa que quelques mois, avant se retrouver avec les Mets.

C’est finalement à New York, dans une équipe faible, qu’il fit sa place. Il participa d’ailleurs au match des étoiles en 1981.

Par contre, en 1982, son étoile avait pâli et il était devenu réserviste. Le 4 août, les Mets jouaient à Chicago contre les Cubs. Le match débutait à 14h35.

C’est à la troisième manche que Youngblood a réussi un simple bon pour deux points contre Ferguson Jenkins. Il a par la suite appris qu’il avait été échangé aux Expos contre un joueur à être nommé plus tard. (Le lanceur Tom Gorman prit éventuellement le chemin de New York le 16 août.) Il prit ses affaires et se dirigea vers l’aéroport. Il dut toutefois rebrousser chemin, car il avait oublié son gant. Il prit finalement son avion vers 18h en direction de Philadelphie, où jouaient les Expos à 19h35.

C’est donc au milieu du match qu’il put se rendre au stade. En sixième manche, le gérant Jim Fanning l’inséra dans l’alignement pour remplacer Jerry White, blessé, au champ droit. Il en profita pour frapper un coup sûr aux dépends de Steve Carlton.

Ainsi, il est devenu le premier joueur à disputer deux matchs le même jour, dans deux villes différentes. Il fallait donc que les deux équipes jouent dans des villes relativement proches, que le transport soit disponible, que les deux matchs n’aient pas lieu à la même heure et que la transaction se passe au moment propice.

La seule situation presque semblable qui a eu lieu s’est passée le 30 mai 1922, alors que les Cardinals et les Cubs se sont échangé Max Flack et Cliff Heathcote au milieu d’un programme double. Ils ont donc joué deux matchs en un jour pour deux équipes différentes, mais dans leur cas, contrairement à Youngblood, les deux parties ont eu lieu dans la même ville.

Fait intéressant, Youngblood, pourtant pas une si grande menace offensive, a réussi un coup sûr dans les deux parties, et dans les deux cas, ce fut aux dépends d’un futur membre du Temple de la renommée (Jenkins et Carlton).


Youngblood mentionna d’ailleurs que s’il s’était donné la peine de rejoindre sa nouvelle équipe aussi rapidement, c’est qu’il voulait montrer aux Expos son enthousiasme à se joindre à eux, alors qu’il était souvent laissé de côté avec les Mets. Pourtant, celui qu’on a acquis principalement pour sa polyvalence en défensive ne fit finalement que passer à Montréal. Son contrat expira à la fin de la saison et on lui accorda son statut de joueur autonome. Il signa ensuite avec les Giants, avec qui il demeura pendant six ans. Il boucla la boucle en faisant un bref passage avec l’équipe qui l’avait repêché, Cincinnati, en 1989.

Il fut par la suite instructeur avec les Reds, les Brewers, les Orioles et les Diamondbacks, en plus d’œuvrer à différents niveaux dans les mineures.

Sources :

″Un réserviste qui jouera régulièrement″ de Michel Blanchard, 5 août 1982, La Presse, page S2,

″Au cas où Dawson…″ de Michel Blanchard, 5 août 1982, La Presse, page S2,

″Youngblood avait oublié son gant!″ de Michel Blanchard, 5 août 1982, La Presse, page S4,

″Expos get Youngblood″ de Brian Kappler, Montreal Gazette, August 5, 1982, page C7,

″Bloc-notes″ de Michel Blanchard, 6 août 1982, La Presse, page S2,

″Une polyvalence… … qui se fait déjà sentir″ de Michel Blanchard, 6 août 1982, La Presse, page S4,

″Jouer pour deux équipes… dans un même match″, PC, 26 août 2024, RDS (rds.ca),

wikipedia.org.

mercredi 28 août 2024

Sondage: Risto Siltanen ou Reijo Ruotsalainen ?



 


Dans la lignée de nos précédents sondages tels que Pavel Trnka ou Petr Tenkrat? Lucien DeBlois ou Mario Marois? ou encore Merlin Malinowski ou Terry Ruskowski?, le temps est venu de trancher encore une fois sur une question d'importance capitale, qui est maintenant:

Quel est votre préféré entre «Risto Siltanen ou Reijo Ruotsalainen?»

Ces deux joueurs finlandais des années 80 ont toujours été quelque peu confondants pour moi et j'imagine pour une flopée d'autres gens qui ne les ont pas nécessairement vu jouer. En plus d'avoir un nom similaire, les deux étaient également des défenseurs du même âge, en plus d'avoir joué pour quelques-unes des mêmes équipes et de porter un beau JOFA à la Jari Kurri. Et comme ce dernier, les deux font également figure de pionniers du hockey finlandais.

Allons-y donc pour leur bio respective et ensuite on passera au sondage.


Risto Siltanen

Risto Siltanen est né un jour d’Halloween, soit le 31 octobre 1958 à Mänttä. Défenseur rapide et agile de seulement 5'9", il était toutefois très trapu et costaud, ce qui lui valut le surnom «Le petit Hulk». Sans faire partie de l'élite, il était toutefois reconnu pour avoir un des meilleurs lancers sur réception de la LNH et un des tirs les plus foudroyants.

Il débuta son développement avec l'équipe junior du Ilves Tampere. C'est lors de la saison 1975-76 qu'il démontra tout son talent alors qu'il termina au premier rang des buteurs de la ligue avec 39 buts en 36 matchs, et ce malgré qu'il était défenseur à temps plein. Il gradua ensuite en SM-Liiga et fut élu comme recrue de l'année en 1976-77 en plus de faire partie de l'équipe d'étoiles.

Les Blues de St.Louis prirent le pari sur lui lors du repêchage de 1978 avec un choix tardif de 11e ronde (173e au total). Il n'était toutefois pas intéressé par les Blues et débuta la saison suivante en Finlande avant de finalement traverser en Amérique vers la fin de la saison, non pas avec les Blues mais plutôt avec les Oilers d'Edmonton dans l'AMH. Il termina la saison 78-79 avec 7 points en 20 matchs et 9 autres en séries où les Oilers s'inclinèrent contre les Jets lors de la dernière finale de l'histoire de la ligue rebelle.

Les Blues détenaient toujours ses droits dans la LNH lors de la fusion des deux ligues mais Siltanen refusa toujours de se rapporter à eux, menaçant plutôt de retourner en Finlande plutôt que d'aller à St.Louis.  Les deux équipes conclurent donc un échange envoyant le défenseur Joe Micheletti aux Blues en retour de Siltanen et Tom Roulston.

Siltanen fit donc partie des premières éditions des Oilers dans la LNH, et il fit également partie des nombreuses réussites initiales des Oilers avec les joueurs finlandais. En fait, il s'agit du premier de cette lignée, étant le seul joueur de ce pays lors de cette saison 79-80. Il servit d'ailleurs d'interprète lors de l'arrivée de Kurri la saison suivante. Après une première saison de 35 points, Siltanen devint le défenseur offensif de prédilection de Glen Sather avec une saison de 53 points dont 17 buts en 1980-81. Il marqua également le but vainqueur lors du 2e match de la série contre les Canadiens au printemps 1981, une série 3 de 5 que les Oilers remportèrent à la surprise générale en 3 matchs. 

Siltanen enchaina ensuite avec sa meilleure saison en carrière avec 63 points en 1981-82. Il fut également le premier défenseur de l'histoire des Oilers à obtenir un tour du chapeau.

Cependant, l'émergence rapide de Paul Coffey incita les Oilers à sacrifier Siltanen dans le but d'obtenir plus de robustesse, ce qu'ils réussirent avec brio en l'envoyant aux Whalers de Hartford en retour de Ken «the Rat» Linseman.  Dans cette échange à trois équipes, Mark Howe prit le chemin de Philadelphie.

Siltanen continua donc sa carrière comme défenseur numéro un des Whalers à partir de 1982-83. Après une première saison où il régressa à 30 points, il revint à ses bonnes habitudes avec 15 buts et 53 points en 83-84 et ensuite 12 buts en 84-85.

En 1985-86, les Whalers étaient sur une lancée. Et une fois de plus, l'émergence d'un autre défenseur offensif poussa Siltanen en dehors du portrait, cette fois-ci au profit de Dave Babych. 

Ils sacrifièrent donc Siltanen en l'envoyant aux Nordiques en retour de l'attaquant John Anderson, juste avant un match entre les deux équipes à Hartford.

Siltanen était un bon fit à Québec et put même se venger des Whalers pour l'avoir échangé lorsqu'il obtint 5 passes à leurs dépends lors d'un match des séries de 1987, aidant ainsi grandement à leur élimination par les bleus. Ces 5 passes en un match demeurent à ce jour le record pour un défenseur en séries. Il est en fait co-détenteur du record, précédemment établi par nul autre que... Paul Coffey en 1985.

Cependant, après cette seule saison complète passée à Québec (10 buts, 29 passes), durant laquelle il eut également un séjour dans les mineures pour reconditionnement physique, Siltanen décida de partir pour la Suisse avec le HC Berne pour la saison 1987-88. Il était triste de quitter Québec mais il évoqua comme raison principale le fait qu'il voulait que son fils puisse aller à l'école en Finlande. Il ne gardait également pas la porte fermée pour un éventuel retour avec les Nordiques dans le futur. Ses droits passèrent toutefois aux Devils et ensuite au Canucks lors des années suivantes, sans qu'il ne revienne dans la LNH.

Après une seule saison à Berne, il revint en Finlande pour de bon, avec son ancien club de Tampere, comme capitaine. Il joua ensuite avec le TuTo Turku de 1992 à 1996 suivi d'une dernière saison en Allemagne suite à quoi il prit sa retraite. 

Il fut élu au temple de la renommée du hockey finlandais en 1998. 

En 560 matchs dans la LNH, sa fiche fut de 90 buts et 265 passes pour 355 points.

Vous pouvez voir un de ses «plombs» ici en action contre les Rangers et Ruotsalainen d'ailleurs.


Passons justement à son compatriote.


À première vue, il est tentant de déclarer Reijo Ruotsalainen comme étant supérieur à Siltanen mais décortiquons d'abord son parcours et notez bien toutes les nuances qu'on y retrouve. Et je vous rappelle qu'il ne s'agit pas de voter pour le meilleur des deux, mais bien votre préféré entre les deux.

Reijo Ruotsalainen est né le 1er avril 1960 à Oulu en Finlande. Si Siltanen est né à l’Halloween, Ruotsalainen est lui aussi né à une date rigolote, soit celle du Poisson d'avril...

Patineur prodige, Reijo (prononcé Réixo) est grandement considéré comme un des meilleurs patineurs de sa génération. À seulement 15 ans, il parvint à faire l'équipe senior de son club local, le Kärpät Oulu, pour la saison 1975-76. Il s'imposa dans le meilleur niveau finlandais lors des 5 saisons suivantes, étant deux fois élu meilleur défenseur de la SM-Liiga, et aidant le Karpat à remporter le championnat en 1981. Durant ses années d'éligibilité au junior, il était tellement convoité que les Saguenéens de Chicoutimi ont bien failli obtenir ses services en 1977. Il aurait alors fallu que ses parents acceptent et que les Sags versent une caution de 10 000$ à la fédération de hockey finlandaise, ce qui n'arriva éventuellement pas...

Ce sont les Rangers qui prirent le pari de le repêcher, soit en 6e ronde (119e au total) du repêchage de 1980, soit la même cuvée de celui auquel il fut grandement comparé durant sa carrière, Paul Coffey (au 6e rang pour sa part). C'est l'ancien défenseur des Jets Lars-Erik Sjoberg, alors recruteur avec les Rangers, qui était grandement fan et qui convainquit les Rangers de le sélectionner. Comme Coffey, Ruotsalainen était reconnu pour mieux patiner à reculons que la plupart des joueurs de la LNH à la normale.

Ruotsalainen fit le saut avec les Rangers en 1981-82. Jumelé avec le robuste Barry Beck sur la première paire de défenseurs des Rangers, il obtint une splendide saison recrue avec 18 buts et 38 passes pour 56 points. Il obtint également 9 points en 10 matchs durant les séries. Comme Siltanen, Ruotsalainen était aussi reconnu pour son lancer frappé sur réception et son habileté avec la rondelle. Cependant, Ruotsalainen était considéré supérieur grâce à sa vitesse. 

Mais à seulement 5'8" et 170 livres, Ruotsalainen n'était pas le plus robuste et sur ce point, Coffey, et même Siltanen, lui étaient supérieurs.

L'entraîneur des Rangers était alors le légendaire Herb Brooks, qui parvenait à tirer le maximum du talent de Ruotsalainen. Il l'utilisait aussi souvent à l'aile, ce qui fit immanquablement gonfler ses statistiques. Son sommet en carrière fut atteint en 1984-85 lorsqu'il amassa 28 buts et 45 passes pour 73 points, bon pour le premier rang chez les Rangers. Il termina toutefois cette saison avec le pire différentiel de l'équipe à -27.

En fait, les Rangers de 84-85 avaient connu une saison médiocre avec une fiche de 22-48-10, étant parvenus à faire les séries seulement parce que les Devils et les Penguins avaient fait pire qu'eux dans leur division. Ils se firent d'ailleurs éliminer rapidement en trois matchs par les Flyers en première ronde. 

Brooks fut remercié après cette saison et son remplaçant Ted Sator n'avait pas la même affection envers Ruotsalainen, qui régressa alors à 59 points en 85-86. Sator s'est d'ailleurs mis beaucoup de joueurs à dos durant cette saison et il fut rapidement congédié au début de la saison suivante. À ce moment, Ruotsalainen n'était plus là. Incapable de blairer Sator et en froid avec la direction, il signa en Suisse avec le HC Berne, précédant d'un an l'arrivée de Siltanen avec le même club.

C'est alors que Glen Sather flaira le coup et en passa toute une à son collègue Phil Esposito des Rangers. Il obtint les services de Ruotsalainen, Clark Donatelli, Jim Wiemer et Ville Kentala en retour de Mike Golden, Miroslav Horava et Don Jackson. Jackson était un vétéran accompli mais ne joua qu'une vingtaine de matchs à New York et prit sa retraite, tandis qu'Horava ne devint qu'un joueur marginal et Golden ne se rendit jamais à la LNH. 

Le DG des Jets, John Ferguson, déclara alors qu'il y avait «une douzaine de DG de la LNH qui voulaient la tête d'Esposito» pour s'être débarrassé ainsi de ce qu'on considérait toujours comme un des meilleurs défenseurs de la planète, qui était désormais dans le même vestiaire que Paul Coffey...


Cependant,
Ruotsalainen était menotté par le contrat avec le HC Berne. Sather tenta de le racheter mais le club refusa car Ruotsalainen attirait de larges foules. Il dut ainsi attendre la fin de la saison là-bas (qui se termine plus tôt) pour revenir dans la LNH. Il joua alors les 16 derniers matchs de la saison à Edmonton, amassant 5 buts et 8 passes et jouant l'entièreté du parcours des séries des Oilers jusqu'à leur reconquête de la coupe au printemps 1987. Il obtint 7 points durant ces séries menant à sa première coupe Stanley.

Mais malgré ce retour en force dans la LNH, une coupe et le départ imminent de Coffey chez les Oilers (échangé à Pittsburgh à l'automne 1987), Ruotsalainen opta de retourner en Europe, cette fois-ci en Suède avec le HV71. Il avait alors en vue de participer aux Olympiques de 1988, ce qu'un contrat dans la LNH lui rendait impossible. Il aida grandement sa patrie lors de ces jeux, obtenant 4 buts en 8 matchs et aidant son équipe à remporter la médaille d'argent, à ce moment la plus haute marche sur le podium olympique pour les finlandais dans leur histoire.

Durant cette saison passée en Suède et aux Olympiques, les droits de Ruotsalainen furent acquis au ballotage par les Devils. Après une saison de retour en Suisse en 1988-89, il se laissa tenter de nouveau par la LNH. Cependant, on retrouvait trop de défenseurs similaires chez les Devils, eux qui venaient de finalement acquérir les services de Viacheslav Fetisov et Alexei Kasatonov, sur qui ils avaient parié gros. Ruotsalainen était donc de trop et fut souvent laissé de côté, n'amassant que 7 points en 31 matchs au New Jersey.


Court passage avec les Devils

Avec ses compatriotes Jari Kurri et Esa Tikkanen en 1990

Avec le HC Berne en Suisse

Mais, c'est alors qu'un personnage familier retentit de nouveau. Au début du mois de mars 1990, Glen Sather refit l'acquisition de Ruotsalainen en vue des séries. Il ne céda en retour que le défenseur Jeff Sharples, un joueur marginal qui ne revint jamais dans la LNH. 

Le deuxième séjour de Ruotsalainen à Edmonton fut très similaire au premier. Il obtint 8 points en 10 matchs pour clore la saison. Il fut toutefois un gros rouage de l'équipe en séries avec 13 points en 22 matchs, aidant à ramener de nouveau la coupe à Edmonton. Il obtint alors le surnom de «Rental Rexi».

Il s'agissait toutefois du chant du cygne dans la LNH pour Ruotsalainen, qui retourna ensuite en Suisse avec le HC Berne pour les trois saisons suivantes. Il alterna ensuite entre la Suisse et la Finlande jusqu'à sa retraite en 1998 (un an après Siltanen). 

En 446 matchs dans la LNH, sa fiche fut de 107 buts et 237 passes pour 344 points, en plus de 47 points en 86 matchs en séries.

Il fut élu au temple de la renommée finlandais en 2000.

Étrangement, malgré son départ de la LNH et sa retraite, son nom fut longtemps disponible sur les listes de protection ou non-protection lors des expansions des années 90 et 2000. On le retrouve par exemple ici protégé par les Oilers lors de l'expansion de 1998 et ici disponible lors de l'expansion de 2000... 

Jusqu'à ce jour, il est affectueusement «name-droppé» en blague par les commentateurs et partisans des Oilers lorsque l'équipe aurait besoin de renfort en défense...


Bon il est désormais temps de voter. 

Je sais qu'à première vue c'est Ruotsalainen qui devrait l'emporter mais ce sera à décider selon vos propres critères et votre degré d'affection. Peut-être retrouverons nous une légion des anciens fans de Siltanen durant son temps avec les Nordiques qui feront pencher la balance en sa faveur...

Voici un aide-mémoire pour vous aider dans votre décision.

RISTO SILTANEN

  • Premier défenseur offensif des Oilers dans la LNH.
  • Premier joueur finlandais des Oilers dans la LNH.
  • Surnommé «Le petit Hulk»
  • Recrue de l'année en Finlande en 1977
  • Un des meilleurs lancés sur réception de son époque
  • Sommets de 17 buts en 1980-81 et 63 points en 1981-82
  • A seulement évolué comme défenseur
  • A joué pour les Whalers et les Nordiques
  • A joué pour 3 des 4 équipes de l'AMH qui ont gradué dans la LNH
  • Record de la LNH avec 5 passes en un match des séries (co-détenu avec Paul Coffey)
  • 90 buts et 265 passes pour 355 points en 560 matchs dans la LNH. 18 points en séries.
  • Temple de la renommée finlandais


REIJO RUOTSALAINEN

  • 2 coupes Stanley
  • 1 médaille d'argent olympique
  • 3 championnats de la ligue Suisse
  • 2 titres de meilleur défenseur en Finlande
  • 1 championnat en Finlande
  • Surnommé «Rental Rexi»
  • N'a pas joué pour les Whalers ou les Nordiques
  • A été employé comme défenseur et attaquant
  • 107 buts et 237 passes pour 344 points en 446 matchs dans la LNH. 47 points en séries.
  • Temple de la renommée finlandais
  • #10 retiré par Kärpät

Les deux ont joué avec Paul Coffey mais n'ont jamais joué ensemble, à l'exception des championnats mondiaux junior et la Coupe Canada de 1981. Les deux ont joué avec les Oilers et le HC Berne.

VOTEZ!


Sources:
Reijo Ruotsalainen téléphone à ses parents, Le Quotidien, 28 décembre 1977
Anderson sacrifié pour Siltanen, Le Soleil, 9 mars 1986
Enfin je pourrai jouer à ma manière,
Le Soleil, 9 mars 1986
Fergy en veut à Espo, Le Soleil, 2 novembre 1986

J'ai vraiment appris à aimer les Nordiques, le Soleil, 4 mai 1987
Heureux qui comme Reijo, La Tribune, 25 mai 1990


vendredi 23 août 2024

Joueur oublié des 90's #94 - Andrew McBain

 


 

 

Fort d'une saison de 120 points en 1982-83 avec les Centennials de North Bay de la OHL, l'ailier droit Andrew McBain faisait saliver les recruteurs de la LNH par sa grande stature et son potentiel de futur «power forward» à 6'3" et presque 200 livres. Les Jets de Winnipeg firent donc sa sélection avec le 8e choix au total du repêchage de 1983, tout de suite devant Cam Neely par les Canucks.

McBain refusa ensuite l'invitation de l'équipe canadienne en vue des jeux olympiques de 1984 pour passer directement aux Jets en 1983-84. Sa saison recrue fut somme toute respectable sans être spectaculaire avec une fiche de 11 buts et 19 passes pour 30 points. Il régressa toutefois lors des deux saisons suivantes, ne marquant que 7 buts en 1984-85 et ratant alors la majorité de la saison 1985-86 suite à une blessure au genou. 

Il connut ensuite une saison de seulement 32 points en 1986-87, ce qui confirma les soupçons des fans selon quoi il était définitivement un flop. Il aurait probablement été mieux pour lui de participer aux Olympiques de 1984 ou de démarrer sa carrière professionnelle dans les mineures plutôt que de passer directement du junior à la LNH. Les fans lui reprochaient également son manque d'implication physique, surtout considérant son physique avantageux.

Sa chance tourna toutefois lors de la saison 1987-88 lorsqu'il fut jumelé au prolifique Dale Hawerchuk sur la première ligne des Jets. Il répondit alors avec une saison de 63 points dont 31 buts, en plus de s'imposer davantage physiquement avec 145 minutes de pénalité. Il reprit de plus belle en 1988-89 avec 77 points dont un sommet en carrière de 37 buts. Il faisait également partie des meneurs de la ligue lors de ces deux saisons pour les buts marqués en avantage numérique.

Alors qu'il semblait être finalement en voie d'atteindre son potentiel, sa carrière dérailla plutôt lorsqu'il fut inclus dans un échange impliquant 6 joueurs avec les Penguins de Pittsburgh. En compagnie de Jim Kyte et Randy Gilhen, il prit le chemin de Pittsburgh en retour de Randy Cunneyworth, Dave McLlwain et du gardien Rick Tabaracci. 

Espérant qu'il devienne un autre atout offensif au sein des dangereux Penguins, McBain ne sembla aucunement pouvoir faire sa place. Il fut délogé des deux premiers postes d'ailiers droits par des joueurs plus compétents comme Mark Recchi et Rob Brown. Il se retrouva alors sur la 4e ligne et n'obtint que 5 buts et 14 points en 41 matchs. À la mi-saison 89-90, il fut échangé aux Canucks de Vancouver dans un autre échange à 6 joueurs. McBain, Dan Quinn et Dave Capuano prirent alors le chemin de Vancouver en retour de Tony Tanti, Barry Pederson (dans un échange-retour) et Rob Buskas.

McBain semblait initialement être un meilleur fit à Vancouver et obtint quelques points suite à la transaction, mais il se blessa et rata la moitié des matchs restants à cette saison 89-90 qu'il termina avec 25 points en 67 matchs entre les deux équipes.

 
Erreur sur cette carte alors qu'il s'agit plutôt de Jim Sandlak sur la photo


Après une dizaine de matchs sans éclats au début de la saison 1990-91, il fut rétrogradé dans les mineures pour la première fois de sa carrière. Il passa donc la majorité des deux années suivantes avec les Admirals de Milwaukee, ne revenant à Vancouver que pour six matchs, où il ne récolta qu'un seul but. 

Sa carrière dans la LNH vraisemblablement terminée, il eut toutefois la chance de se retrouver un poste suite aux nombreuses expansions du début des années 90. C'est alors qu'il signa avec les Sénateurs d'Ottawa pour leur saison inaugurale de 1992-93. 

En fait, les Sénateurs originaux semblaient contenir de nombreux anciens choix de premières rondes qui avaient déçu. En plus de McBain, les Sénateurs de 92-93 comprenaient des joueurs comme Neil Brady (3e au total en 1986 par New Jersey), Jody Hull (18e au total en 1987 par Hartford), Dave Archibald (6e au total en 1987 par Minnesota) et Darren Rumble (20e au total en 1987 par Philadelphie). Il y avait aussi le collègue de McBain à la cohorte de 1983, Sylvain Turgeon (2e au total par Hartford). Ce dernier a tout de même connu une meilleure carrière que les autres joueurs sus-mentionnés.


McBain joua deux saisons à Ottawa, mais était définitivement sur du temps emprunté dans cette faible équipe avec qui il amassa dans l'ordre 23 et 19 points. Il fut libéré après la saison 1993-94, saison où il retourna aussi dans les mineures pour une vingtaine de matchs.

McBain alla ensuite terminer sa carrière dans la IHL avec le Thunder de Las Vegas en 1994-95 et ensuite une dernière saison avec les Komets de Fort Wayne.

En 608 matchs dans la LNH, McBain obtint 129 buts et 172 passes pour 301 points. De ces 301 points, presque la moitié furent obtenus durant ses deux seules bonnes saisons 1987-88 et 1988-89 (140 points).

Son fils Jack McBain fut repêché en 3e ronde par le Wild en 2018. Il fait présentement partie de l'organisation de l'Utah. 


mardi 20 août 2024

William «Flash» Hollett


Les débuts de la carrière de hockeyeur de Bill Hollett ont été pour le moins inorthodoxes et inimaginables de nos jours. Originaire du Cap-Breton, il avait d’abord été recruté pour se joindre à une nouvelle équipe de crosse à Toronto en 1932. Coéquipier du polyvalent Lionel Conacher, il fut remarqué par Conn Smythe. Devant l’échec financier de l’équipe de crosse, Smythe recruta Hollett et l’assigna à Syracuse, dans la Ligue internationale.

Hollett fut ensuite prêté par les Leafs aux agonisants Senators d’Ottawa. Il joua ainsi 30 matchs lors de leur dernière saison, avant d’enfiler le chandail des Leafs.

En 1934-35, Hollet put jouer sa première saison complète à Toronto. Il put alors démontrer tout son talent. Défenseur offensif, il marqua 10 buts. Son coup de patin lui valut d’ailleurs le surnom ″Flash″.

Malgré cela, l’année suivante il fut victime d’un surplus de talent au sein d’une équipe qui comptait déjà sur Happy Day, King Clancy et Red Horner. Les Leafs décidèrent alors de le vendre aux Bruins pour 16 500$, une somme considérable à l’époque.

À Boston, il prit deux ans avant de vraiment prendre ses aises. Il y fut souvent jumelé avec Eddie Shore, ce qui donna éventuellement de très bons résultats. En 1938-39, il connut sa deuxième saison de 10 buts. Aidés par l’arrivée de Frank Brimsek devant les buts, les Bruins dominèrent alors la ligue et remportèrent la deuxième Coupe Stanley de leur histoire.

L’année suivante, Hollett eut des résultats semblables, tout comme son club. Par contre, Boston se fit surprendre par les Rangers au premier tour des séries.

Ce ne fut toutefois que partie remise, puisqu’en 1940-41, les Bruins remportèrent à nouveau la Coupe. L’année ne fut toutefois pas si simple pour Hollett. En janvier, le directeur-gérant des Bruins, Art Ross, décida de l’envoyer avec les Bears de Hershey en compagnie de Mel Hill pour quelques matchs, pour faire de la place pour deux autres joueurs. Hollett en fut vexé et menaça de cesser de jouer. Montréal et Chicago s’intéressèrent au défenseur qui avait la réputation d’être opportuniste et de créer des occasions, mais Ross décida finalement de le conserver. Ce ne sera toutefois pas la dernière fois qu’il dut en découdre avec lui.
Il était tellement connu sous le nom de Flash, que c'est ce qui est inscrit sur la Coupe Stanley

Si les Bruins n’ont pas terminé en tête de la ligue, ni remporté la Coupe en 1941-42, ce n’est pas par manque d’effort de Hollett qui, en inscrivant 19 buts, égalisa le record pour le plus de filets pour un défenseur, détenu par Harry Cameron. Hollett réinscrivit 19 buts l’année suivante aussi.

En janvier 1944, Ross décida d’échanger Hollet aux Red Wings contre Pat Egan. Encore une fois, ce mouvement de personnel ne passa pas avec Hollet. Plutôt que de se rapporter à Détroit, il retourna chez lui, en Ontario et menaça encore de cesser de jouer, mentionnant qu’à la limite, il préférerait jouer à Toronto. Pendant ce temps, Egan demeura avec les Wings. Après quelques jours, l’entraîneur Jack Adams eut une conversation avec sa nouvelle acquisition et Hollett accepta finalement de se joindre aux Wings.

Il semblerait qu’il retrouva ses repères avec Détroit, puisqu’en 1944-45, Hollett battit son record et marqua 20 buts. Il sembla également avoir un malin plaisir à exceller contre son ancienne équipe, qui eut une séquence de 15 défaites face aux Wings, suite à l’échange.

Hollett joua une autre saison à Détroit, avant que ceux-ci ne l’échangent aux Rangers, en retour de Ab DeMarco et Hank Goldup. Toutefois, encore une fois, Hollett résista à la transaction. Par contre, à ce moment, il fit plus que de menacer d'arrêter de jouer. Il passa aux actes. En 565 matchs, il montre une fiche de 132-181-313. Au moment de sa retraite, il s’agissait du plus haut total de points pour un défenseur dans l’histoire de la Ligue nationale. Il fut également le dernier joueur actif à s’être aligné avec les Senators d’Ottawa (première version).

Il alla ensuite jouer au niveau senior, avec Kitchener-Waterloo, puis avec les Marlboros de Toronto, avec qui il remporta la Coupe Allan en 1950. Il fut aussi leur entraîneur pour une courte période.

Le record de buts de Hollett mit 24 ans à être battu, par Bobby Orr. Par contre, comme il a joué avant la création du Trophée Norris, il n’en a évidemment aucun à sa fiche. De plus, ses saisons records ont eu lieu pendant la guerre, alors que plusieurs joueurs étaient absents. Peut-être que ses refus à des échanges pendant une période où on s’attendait à ce que les joueurs obéissent n’ont pas aidé non plus, mais toujours est-il que Hollett est plutôt tombé dans l’oubli et ne fait pas partie du Temple de la renommée.

Il est décédé en 1999, à l’âge de 88 ans.

Sources :

″De son côté Toronto cède Flash Hollett aux Bruins″, La Patrie, 16 janvier 1936, page 21,

″Hollett Threatens Revolt in Hockey″, Edmonton Journal, January 9, 1941, page 13,

″Gorman After Flash Hollett″, Regina Leader-Post, January 14, 1941, page 13,

″Boston’s Hollett Defined as Best ′Clutch′ Player″ de Alan Harvey, CP, Calgary Herald, December 22, 1942, page 11,

″Flash Hollett abandonnera le hockey plutôt que Boston″, La Patrie, 7 janvier 1944, page 19,

″Adams Catches Up With Hollett″, CP, Saskatoon Star-Phoenix, January 8, 1944, page 13,

″Flash Hollett préfère jouer pour Toronto″, Le Devoir, 8 janvier 1944, page 11,

″Wings Rally, Beat Bruins By 6-3 Score″, Windsor Daily Star, December 20, 1944, page 3,

″Hockey Player Enjoys Revenge″, UP, Spokane Daily Chronicle, March 14, 1945, page 12,

″Bill ″Flash″ Hollett dit se retirer du hockey pour de bon″, PC, La Patrie, 10 septembre 1946, page 17,

″Hollett Retires, May Coach, Play Amateur″, CP, The Calgary Herald, September 11, 1946, page 18,

″Hull, Orr bag record goals″, UPI, Montreal Gazette, March 21, 1969, page 28,

″Le sport en général″ de Jacques Beauchamp, Montréal-Matin, 22 mars 1969, page 50,

wikipedia.org.


samedi 17 août 2024

Joueur oublié des 90's #93 - Pat Jablonski









Lors de la rédaction de mon article sur Patrick Labrecque, j'avais fait mention de l'acquisition par le Canadien de Pat Jablonski. Éternel gardien réserviste, ce dernier méritait un billet sur sa carrière.

Né à Toledo en Ohio le 20 juin 1967, Patrick David Jablonski fut sélectionné en 7e ronde du repêchage de 1985 par les Blues de St-Louis, après une saison au sein du Compuware de Detroit, dans la NAHL, ligue junior A du nord des États-Unis. Il fut assigné la saison suivante au Compuware Spitfires de Windsor de la OHL. En trois saisons, il cumula 42 victoires et aida Windsor à se rendre en finale de la coupe Memorial 1988 qui avait lieu à Chicoutimi, perdue aux mains des Tigers de Medecine Hat.

Il fit ses débuts professionnels la même année, se joignant aux Rivermen de Peoria dans la Ligue Internationale le temps de 5 matchs pendant la saison 87-88. Il s'établit à temps plein à Peoria pour les quatre saisons suivantes, aidant d'ailleurs les Rivermen à remporter la coupe Turner en 1991. Il ne fit que quelques sauts à St-Louis, ne participant qu'à un total de 22 parties dans la LNH au cours de cette période, étant rapidement dépassé par Curtis Joseph et Guy Hebert dans la hiérarchie des gardiens des Blues.

Une belle coquille sur sa carte, alors que Jablonski
n'a jamais passé par l'organisation des Senators

Le lendemain du repêchage d'expansion de 1992, Jablonski fut envoyé à la nouvelle équipe du Lightning de Tampa Bay (en compagnie de Darin Kimble, Steve Tuttle et Rob Robinson) en retour de considérations futures. Partageant le travail avec Wendell Young et JC Bergeron, Jablonski a été celui se tapant le plus gros du travail, participant à 43 matchs, ce qui sera son sommet en carrière, mais ne remportant que 8 matchs au sein d'une équipe faible. L'arrivée de Darren Puppa pendant l'été 1993 relégua Jablonski au poste de substitut, ce qui poussa Tampa Bay à l'échanger aux Maple Leafs de Toronto en février 1994, en retour d'un montant d'argent. Il fut toutefois envoyé dans la Ligue Américaine, à St John's, remportant 12 des 16 matchs auxquels il participa. Malgré ces bonnes performances dans la Ligue américaine, l'organisation de Toronto n'avait pas de place pour lui, le prêtant à des clubs de la Ligue Internationale pour la saison 1994-95, tout d'abord avec les Wolves de Chicago (ou il retrouva Wendell Young) et avec les Aeros de Houston. Il fut toutefois rappelé à Toronto à la fin du mois de janvier 1995 afin pour seconder Félix Potvin, alors que le substitut régulier, Damian Rhodes, était blessé. Tout juste avant le début de la saison 1995-96, les Blues le rapatrierent à St-Louis par la voie du ballotage.

Avec Tampa Bay …

… et un passage furtif à Toronto

En tant que dauphin à Grant Fuhr (qui allait jouer 79 matchs), Jablonski réchauffa le bout du banc lors des 13 premiers matchs de la saison, ne faisant qu'une apparition de 8 minutes dans une défaite contre les Bruins de Boston. Il devait toutefois apporter assez de chaleur, car les Canadiens firent son acquisition le 7 novembre en retour de Jean-Jacques Daigneault. Jablonski continua sur sa lancée, étant assis confortablement pour ses neuf premiers match avec Montréal. Il obtint son premier départ, le 29 novembre face à ses anciens coéquipiers des Blues, qui l'emportèrent au compte de 5 à 4. Au match suivant, Jablonski vit de nouveau de l'action, alors qu'il remplaça Patrick Roy après que ce dernier ait accordé 9 buts aux Red Wings … vous vous souvenez de ce match.


Alors que Roy fut envoyé au Colorado, Jablonski devint le second de Jocelyn Thibault, voyant de l'action dans 22 autres matchs à Montréal au cours de la saison, mais ne remportant que 6 parties. Il débuta l'année suivante dans le même rôle, mais suite à la progression de José Théodore, Jablonski fut échangé aux Coyotes de Phoenix en mars 1997 à la date limite des transactions, contre Steve Cheredaryk, un joueur des ligues mineures qui n'a jamais joué dans la LNH. À Phoenix, il se retrouvait derrière Nikolai Khabibulin, n'étant utilisé que pendant 59 minutes, réparti sur deux matchs.

Un passage encore plus furtif à Phoenix

Il signa ensuite avec les Hurricanes de la Caroline, mais passa l'année dans ses valises, se promenant entre le banc des Hurricanes et la IHL, avec les Lumberjacks de Cleveland et un saut de 7 matchs avec les Rafales de Québec. Il disputa 5 rencontres en Caroline, ne remportant qu'un seul match, sa dernière victoire dans la LNH. Sans contrat après la saison, il se joint aux Wolves de Chicago, se partageant le travail de façon égale avec son ancien coéquipier à Tampa Bay, Wendell Young. Il se dirigea ensuite vers le vieux continent, disputant deux dernières saisons avec le Vastra Frolunda en Suède avant de prendre sa retraite en 2002.

Derniers matchs dans la LNH avec la Caroline et dernière saison en Amérique à Chicago

Suite à sa carrière de joueur, Jablonski devint vendeur dans le domaine pharmaceutique, devenant président des ventes et marketing de Automated Healthcare Solutions, aujourd'hui AdvancedRx.

Statistiques dans la LNH : 128 matchs, 28 victoires, 62 défaites et 18 verdict nuls

mercredi 14 août 2024

Le masque méconnu d'Ed Belfour, prise 2


 

Une fois de plus, mes recherches de fins de soirée sur Google Images m'a permis d'apprendre davantage. Lors de son passage avec les Stars de Dallas, Ed Belfour et ses coéquipiers ont vécu un changement d'adresse, alors que les Stars allaient débuter la saison 2001-02 dans un nouvel amphithéâtre, le American Airlines Center, eux qui évoluait au Reunion Arena depuis leur arrivée au Texas en 1993.

Le 5 octobre 2001, pour leur match d'ouverture à leur nouveau domicile, les Stars accueillaient les Predators de Nashville. Pour l'évènement, Ed Belfour portait un masque spécial … au lieu d'avoir ses deux aigles sur un fond de teinte verdâtre, ses aigles apparaissaient sur un fond chromé.



Il faut croire que cette pièce d'équipement lui porta chance, ainsi qu'à ses coéquipiers, alors que Dallas prit la mesure de Nashville par la marque de 4 à 1. Et la seule preuve vidéo que j'ai trouvé de ce match, se trouve ici.

Mais je suis gentil, je vous inclus ici un screenshot du vidéo à 54 secondes, où on voit bien le masque de Belfour alors qu'il se fait congratuler par ses coéquipiers. Cliquez sur l'image pour un meilleur aperçu.


Le masque fut ensuite remisée dans les salles d'équipements du AA Center (quand même ironique quand on pense aux problèmes d'alcool de Eddy …). Belfour eu plus tard un look semblable, avec Toronto, alors qu'il eu une version de son casque sur fond gris métallique.

lundi 12 août 2024

Trêve de hockey #109 : Mon match préféré des Expos


Vous rappelez-vous lorsque les partisans des Expos lançaient des barres de chocolat sur le terrain après un circuit? Bon dieu que Hershey a dû vendre des barres Oh Henry en 1996 dans la province de Québec. La folie Henry Rodriguez a atteint son paroxysme cet été là, alors que le #40 des Expos de Montréal avait frappé un nombre record de 36 circuits au cours de la saison. Aucun autre grand joueur dans l'histoire de Nos Z'amours, comme André Dawson, Gary Carter, le Grand Orange Rusty Staub, Moises Alou ou autres Larry Walker, n'avait frappé autant de circuits pour les Expos auparavant. Ça c'était avant que Vladimir Guerrero (père il faut dire maintenant …) ne le devance en 1998 (38 circuits), 1999 (42 circuits) et en 2000 (44 circuits), devenant le recordman des Expos … Mais bref, en 1996, "Oh Henry" Rodriguez était le dieu du stade !

Je n'ai pas assisté à énormément de matchs des Expos dans ma vie, à mon grand regret. Peut-être une dizaine au total (plus un match des Nationals en 2013, mais ça ne compte pas vraiment). La majorité du temps, c'était en groupe avec le baseball mineur de Victoriaville, alors que j'avais 9-11 ans. Entouré de mes coéquipiers, on était surtout occupé à se promener dans le stade, à jouer aux arcades sous les estrades, etc., bref, tout sauf regarder attentivement le match qui se déroulait. Ça ne pouvait arriver quand j'accompagnais mon père et mon grand-père à un match. Mon grand-père était un grand fan de baseball et, bien entendu, surtout des Expos. Il ratait rarement un match à la télévision. Il suivait attentivement chacune de leurs saisons et faisait parfois une prière au bon Dieu afin qu'il les aide un peu. Il n'a pas prié assez fort semblerait-il …

Il n'y a qu'un seul match auquel j'ai assisté dont je me rappellerai toujours. Le lundi 12 août 1996, mon grand-père et mon père m'ont amené voir la sensation "Oh Henry" alors que les Astros de Houston étaient de visite au Stade Olympique. J'avais apporté mon gant, espérant pouvoir capter une balle frappée par un joueur des Expos, ou par Craig Biggio ou Jeff Bagwell des Astros. On avait eu de bonnes places, près du troisième coussin. Auparavant, j'étais toujours assis (quand j'y étais …) dans les estrades populaires, c'est-à-dire, le champ gauche, donc loin de l'action.

Et de l'action, on en a eu !

Au monticule, on avait droit à un affrontement entre Mark Leiter des Expos et Danny Darwin des Astros qui semblait déjà assez vieux sur ma carte Topps de 1991. Il avait 40 ans en 1996. Le premier frappeur du match, Brian Hunter, envoya le troisième lancer de Leiter dans les gradins pour un circuit. Déjà 1-0 Astros et je me disais que le match serait long … Et lors du tour au bâton des Expos, Moises Alou frappa dans un double-jeu pour mettre fin à la manche.

Mais en deuxième manche, les joueurs des Expos ont commencé à faire résonner leurs bâtons. Darrin Fletcher frappa d'abord un double et ce fut l'arrivée d'Henry Rodriguez à la plaque. Avec un compte complet, il retroussa le lancer de Darwin de l'autre côté de la clôture, prenant bien le temps d'admirer son trentième circuit de la saison, et la pluie de barre chocolatée, au grand mécontentement de Darwin. Les Expos menaient alors le match 2-1.

À leur retour au bâton en troisième manche, les Expos ont continué sur leur lancée. Mark Grudzielanek soutira un but sur balle, Cliff Floyd frappa un double et Moise Alou cogna également un double pour envoyer les deux coureurs au marbre. 4-1 Expos. Puis, Darrin Fletcher arrive à la plaque, expédie la balle dans la foule, pour un circuit. C'était alors 6 à 1 pour les Expos.

Sentant probablement que le match était à l'eau alors qu'Henry Rodriguez revenait au bâton pour sa deuxième présence du match, Darwin décida de prendre sa revanche sur ce dernier. Il lança deux balles à l'intérieur. TRÈS à l'intérieur. Je me rappelle que mon père avait prédit le troisième lancer : envoyé directement sur la hanche de Rodriguez. Il n'en fallait pas plus pour que Rodriguez sprinte en direction du monticule pour tenter de "slugger" Darwin.

Les enclos se sont vidés instantanément. Ça s'est poussé, pitché au sol, donné quelques claques, mais ça s'est somme tout calmé rapidement … avant que la bagarre reprenne près du premier but. D'où j'étais, on voyait des dizaines de bras s'élancer, des casquettes revoler ainsi qu'un casque (!), des gars au sol, etc. Jeff Juden, un obscur lanceur de 6'8" s'est fait mettre sur l'Astroturf à deux reprises, mais c'est relevé à chaque fois, pitchant presque les joueurs des Astros hors de son chemin, cherchant à arracher la tête au nain de 5'8" qui l'avait envoyé au sol, John Cangelosi ; c'était chaotique. Puis la foule en redemandait. On avait presque un match Canadiens-Nordiques des années 80 devant nos yeux.




Les esprits ont fini par se calmer, pratiquement le quart des joueurs a été envoyé aux douches et on a pu reprendre le match, qui est rapidement devenu bien plus terne. Mark Leiter a très bien fait, lançant le match au complet, chose qu'on voit de moins en moins de nos jours.

Les Expos ont finalement remporté le match 8 à 1, le premier d'une série de trois parties. Les deux équipes se sont partagé les deux autres matchs.

Le lendemain, on apprenait les suspensions qui résultaient de la bagarre générale. Pour les Expos, Rodriguez, Juden et Moises Alou (c'est lui qui a lancé son casque) ont hérité de 4 matchs. Pour les Astros, Darwin a eu 5 matchs (donc un match étant donné la rotation à 5 lanceurs …) et Cangelosi 4 matchs..

Ah, et avant de quitter le stade, comme lors de ma visite au Forum quelques mois plus tôt, j'ai pu m'acheter un paquet de cartes de joueurs des Expos. J'ai encore ces cartes Score 1996 …


Le look est magnifique !

https://www.baseball-reference.com
https://www.latimes.com/archives/la-xpm-1996-08-15-sp-34380-story.html
https://www.sfgate.com/sports/article/Astros-Expos-free-for-all-added-to-the-mystery-of-3127393.php

vendredi 9 août 2024

«QUIZ SUIZ-JE?» - Quiz hardcore LVEUP

 

 

 

 

Voici un autre quiz difficile à la LVEUP. Cette fois-ci ce sont seulement des cartes de hockey avec le nom masqué et vous devez deviner de qui il s'agit lorsqu'il demande «Qui suis-je?».

Ou bien «Quiz-suiz-ze-je?»...

Pour d'autres quiz passés, cliquez ici.
 

mercredi 7 août 2024

Les grands voyageurs #14 - Darren Banks




 

Re-bienvenue à la série des Grands voyageurs où l'on décortique le parcours étourdissant de ces «journeymen» légendaires. Le nombre d'équipes est compté entre parenthèses² au fur et à mesure.

 

Darren Banks est né le 18 mars 1966 à Toronto. Non-repêché, il prit le chemin des rangs universitaires canadiens en 1986 avec l'Université Brock de St.Catharines, où il joua durant trois ans et obtint un diplôme en sociologie. 

Il débuta ensuite comme professionnel en 1989-90 dans la ECHL avec les Cherokees de Knoxville (1). Grand ailier gauche costaud à 6'2" et 228 livres, c'est rapidement qu'il comprit qu'il devrait se concentrer sur son rôle de pugiliste pour perdurer dans le hockey. Il amassa 258 minutes de pénalité en 52 matchs, en plus d'amasser 47 points dont 25 buts à cette première saison pro. 

Cette bonne prestation capta l'attention des Flames de Calgary, qui l'embauchèrent et l'assignèrent à leur club-école de la IHL, les Golden Eagles de Salt Lake City (2) pour terminer cette saison 89-90. Il joua également un match en prêt avec les Komets de Fort Wayne (3). 

Il passa les deux saisons suivantes avec les Golden Eagles, passant dans l'ordre 286 et 303 minutes au cachot. Il fut libéré par les Flames sans jamais jouer avec le grand club mais il se trouva un autre poste dans l'organisation des Bruins de Boston (4) pour la saison 1992-93. Il impressionna assez au camp d'entrainement pour commencer la saison avec les Bruins en octobre 92. Lors de son premier match, le 8 octobre 1992 contre les Whalers, il accumula 17 minutes de pénalité.

Voici un extrait de ce premier match:



Il fut finalement retourné dans les mineures après 16 matchs durant lesquels il aura obtenu 2 buts, 1 passe, et 64 minutes de pénalité. Ces 3 points furent obtenus lors du même match, une victoire de 8-2 contre les faibles Sharks.

Il termina donc la saison 92-93 avec les Bruins de Providence (5) dans la AHL où il accumula 199 minutes de pénalité en 43 matchs en plus d'une fiche de 9 buts et 5 passes. Sa saison 93-94 fut également partagée entre Providence et Boston, mais il ne joua que 4 matchs avec le grand club, ses derniers dans la LNH où il n'obtint qu'une passe et 9 minutes au cachot. 

Cependant, son entraîneur dans les mineures était l'ancien joueur Mike O'Connell. Les deux ne s'appréciaient pas et durant une pratique, Banks lança une rondelle sur O'Connell. Après la saison, O'Connell devint adjoint au directeur général des Bruins. Vous pouvez imaginer la suite pour Banks...


Libéré par les Bruins et de son propre aveu sur la liste noire de la LNH, il commença alors véritablement son parcours nomade dans les mineures. Il joua pour 4 clubs en 1994-95; le Thunder de Las Vegas (6) dans la IHL, les Pirates de Portland (7) et les Red Wings d'Adirondack (8) dans la AHL et finalement les Falcons de Détroit (9) dans l'obscure Colonial Hockey League (CoHL).

Il continua avec ces mêmes Falcons en 95-96 mais passa ensuite au Blizzard d'Utica (10), toujours dans la CoHL, en plus de 5 autres matchs de retour avec le Thunder de Las Vegas.

Sa saison 1996-97 fut ensuite passée exclusivement avec les Vipers de Détroit (11) dans la IHL, saison qui se solda par une conquête de la coupe Turner pour Banks et les Vipers. Banks se plaisait beaucoup avec les Vipers, lui qui habitait tour près à Windsor. Cependant, il fut échangé aux Rafales de Québec (12) durant l'été 1997. Banks ne voulait rien savoir de jouer à Québec et il refusa de s'y rapporter. Le DG des Rafales attendait des nouvelles et des explications de la part de Banks lors des jours suivants, sans succès, jusqu'à ce qu'il apprenne par RDS que Banks était au camp d'entraînement des Sénateurs d'Ottawa malgré son contrat dans la IHL.



Il accepta éventuellement de venir à Québec mais ce ne fut que très bref. Après seulement 4 matchs sans grande implication de sa part, il fut échangé aux Dragons de San Antonio (13). Après un autre 7 matchs là-bas où il n'était toujours pas intéressé à jouer, il fut réacquis par les Vipers. Il connaitra une de ses meilleures saisons offensives avec 16 buts et 14 passes pour 30 points en 59 matchs en 97-98, en plus de retourner en finale de la coupe Turner, cette fois-ci dans une cause perdante. Il joua ensuite une autre saison complète avec les Vipers en 98-99.

Il tenta ensuite l'aventure en Europe avec les Knights de London (14) de la ligue Britannique. Mais après seulement 23 matchs (et 101 minutes de punition), il revint en Amérique du nord avec les Border Cats de Port Huron (15) de la United Hockey League (anciennement la CoHL).

Lors de la saison 2000-01, il joua pour 3 clubs, les Border Cats encore une fois, le Speed de Knoxville (16) et finalement les Mustangs de Phoenix (17) dans la West Coast Hockey League (WCHL), suite à quoi il sembla prendre sa retraite.

Il revint toutefois en action en 2003-04 dans la très éphémère WHA2 avec les Barracudas de Jacksonville (18) où il ne joua que 7 matchs. S'en suivit ensuite un dernier 2 matchs dans la UHL en 2004-05 avec les Outlaws de Kansas City (19).

En plus de ces 19 équipes professionnelles en 15 saisons, Banks joua également pour deux clubs au Roller Hockey, les Bullfrogs d'Anaheim et le Jawz de Long Island durant les étés 1995 et 1996.

En 20 matchs dans la LNH, la fiche de Darren Banks fut de 2 buts et 2 passes pour 4 points en plus de 73 minutes au cachot. Si on additionne ses totaux dans les rangs professionnels, il accumula au total 2836 minutes de pénalité en seulement 653 matchs entre 1989 et 2005.

Depuis sa retraite, il s'impliqua dans diverses communautés urbaines de la région de Détroit mais est depuis quelques années employé au casino The D de Las Vegas comme hôte au casino.

 

Saison Équipe Ligue     MJ B P Pts PUN





1989-90     Fort Wayne Komets     IHL     1 0 1 1 0






    Salt Lake Golden Eagles     IHL     4 0 0 0 11






    Knoxville Cherokees     ECHL     52 25 22 47 258





1990-91     Salt Lake Golden Eagles     IHL     56 9 7 16 286





1991-92     Salt Lake Golden Eagles     IHL     55 5 5 10 303





1992-93     Providence Bruins     AHL     43 9 5 14 199






    Boston Bruins         NHL     16 2 1 3 64





1993-94     Providence Bruins     AHL     41 6 3 9 189






    Boston Bruins     NHL     4 0 1 1 9





1994-95     Detroit Falcons     CoHL     22 9 10 19 51






    Adirondack Red Wings     AHL     20 3 2 5 65






    Portland Pirates     AHL     12 1 2 3 38






    Las Vegas Thunder     IHL     2 0 0 0 19





1995-96     Detroit Falcons     CoHL     38 11 17 28 290






    Utica Blizzard     CoHL     6 1 2 3 22






    Las Vegas Thunder     IHL     5 0 2 2 10





1996-97     Detroit Vipers     IHL     64 10 13 23 306





1997-98     Québec Rafales     IHL     4 0 1 1 9






    San Antonio Dragons     IHL     7 0 0 0 6






    Detroit Vipers     IHL     59 16 14 30 175





1998-99     Detroit Vipers     IHL     58 6 12 18 296





1999-00     London Knights     BISL     23 8 2 10 101






    Port Huron Border Cats     UHL     17 3 5 8 12





2000-01     Phoenix Mustangs     WCHL     8 0 1 1 36






    Knoxville Speed     UHL     20 4 7 11 50






    Port Huron Border Cats     UHL     4 0 0 0 4





2003-04     Jacksonville Barracudas     WHA2     7 1 2 3 25





2004-05     Kansas City Outlaws     UHL     2 0 0 0 2






Sources:
From the NHL to professional roller hockey, Darren Banks collected friends and memories, The Athletic, 20 février 2019
Darren Banks trahi par le Réseau des Sports, Le Soleil, 16 septembre 1997
Darren Banks en cavale!, Le Soleil, 20 septembre 1997
Bye Bye Banks!, Le Soleil, 17 octobre 1997