Attaquant de petite taille talentueux, Fran Huck fit son passage junior avec l’équipe de sa ville natale, les Pats de Régina. D’ailleurs, en 1963-64 et 1964-65, il fut le meilleur buteur de la Ligue de la Saskatchewan, avec 86 et 77 buts. (À ce moment, les ligues juniors de l’ouest n’étaient pas encore unifiées.) Son casque jaune, chose encore rare à ce moment, lui valut le surnom de "Golden Hawk" (épervier doré).
Huck décida ensuite, pour le moment du moins, de tourner le dos au hockey professionnel. Il préféra plutôt se joindre au programme national du père David Bauer. En effet, cette alternative lui permettait ainsi de poursuivre ses études. Il s’inscrivit alors en droit à l’Université du Manitoba.
Pour ses premiers championnats du monde en 1966, Huck se rendit avec ses coéquipiers à Ljubljana, en Slovénie, qui à ce moment faisait partie de la Yougoslavie.
Son talent ne mit pas de temps à se révéler. Avec 8 points, Huck fut le meilleur pointeur de l’équipe (à égalité avec George Faulkner). Il fut également nommé au sein de l’équipe d’étoiles du tournoi. Il aida ainsi l’unifolié à remporter la médaille de bronze. Il s’agissait alors du premier podium depuis la mise en place de l’équipe nationale permanente en 1964.
Encore le meilleur pointeur de son équipe, c’est 11 points que Huck accumula à Vienne, en 1967. Il ramena aussi d’Autriche une autre médaille de bronze.
Ceci mit la table pour l’année suivante, alors qu’à cette époque, lors des années olympiques, les championnats du monde se coordonnaient avec les Jeux. C’est donc à Grenoble, en France, que se rendit l’équipe nationale.
Malgré le décor olympique, ce fut pour Huck un peu comme le jour de la marmotte. Formant un trio avec Morris Mott et Raymond Cadieux, ses 9 points firent de lui une fois de plus le meilleur pointeur canadien. Il fut choisi au sein de l’équipe d’étoiles. Et en bout de ligne, c’est une troisième médaille de bronze (cette fois décorée des anneaux olympiques) que Huck rapporta au pays. (Et à chaque occasion, ce sont les Soviétiques qui ont capturé l’or.)
En pleine guerre froide, Huck fit preuve à Grenoble d’une quasi-neutralité diplomatique en obtenant un but et deux passes contre l’Allemagne de l’Ouest et deux buts et une passe contre l’Allemagne de l'Est.
Cette séquence fut toutefois brisée en 1969, alors qu’à Stockholm, le Canada se contenta d’une distante quatrième place. (Mais les Soviétiques, avec leurs joueurs pseudo-amateurs, payés par l’armée pour jouer au hockey à temps plein, remportèrent à nouveau l’or.)
En 1970, les professionnels devaient finalement être admis aux championnats du monde, qui devaient avoir lieu à Montréal et à Winnipeg. Toutefois, lorsque la Fédération internationale de hockey sur glace (FIHG ou IIHF) revint sur sa décision, le Canada se retira de la compétition, qui fut réattribuée à Stockholm. Le Canada ne revint qu’aux championnats du monde qu’en 1977 et aux Jeux olympiques qu’en 1980. Ce ne sera qu’en 1988 que les professionnels seront finalement admis aux Jeux, et il faudra au Canada attendre jusqu’en 1992 pour remonter sur le podium des Jeux à son sport national.
La carrière internationale de Huck s’est donc plutôt terminée en queue de poisson. Par contre, ses études étaient terminées et il était temps pour lui de passer chez les professionnels.
Il signa avec Montréal, mais avec le talent déjà sur place, il eut de la difficulté à se faire une place. Il joua quelques matchs avec les Canadiens et quelques-uns avec les Voyageurs de la Ligue américaine, avant d’être envoyé à St-Louis en janvier 1971. En retour, Sam Pollock obtint un choix de 2e ronde qui deviendra Michel Deguise, qui ne jouera pas à Montréal, mais à Québec, avec les Nordiques.
Après une saison 1971-72 passée à Denver dans la WHL, où il remporta le titre de joueur le plus utile de la ligue et aida son équipe à remporter le championnat, il se fit finalement une place avec les Blues, avec qui il marqua 16 buts l’année suivante.
Toutefois, il reçut une offre des Jets de Winnipeg, qui détenaient ses droits dans la nouvelle Association mondiale de hockey (AMH), qu’il accepta.
Il y connut une bonne saison 1973-74, avec 74 points, mais fut tout de même échangé aux Fighting Saints du Minnesota. Il y sera deux ans, jusqu’à ce que l’équipe cesse ses activités.
Il redevint alors le coéquipier de Bobby Hull à Winnipeg, mais joua peu. Il y restera jusqu’en 1977-78.
Après avoir vainement tenté sa chance derrière un banc dans le junior, il mit en valeur ses études. Il travailla alors comme avocat pendant plusieurs années.
En 2011, il joignit ses deux carrières en démarrant une firme qui aide les anciens athlètes à effectuer la transition vers la vie civile. Située en Colombie-Britannique, il y travaille toujours.
Bien qu’avec 94 matchs dans la LNH et 228 matchs dans l’AMH, c’est principalement pour sa carrière internationale qu’il est reconnu. C’est pourquoi en 1999, il fut élu au Temple de la renommée de la FIHG.
Sources :
"Nats Win Opener 6-1", CP, Montreal Gazette, February 7, 1968, page 25,
"Mott Scores For As Canada Romps", CP, Montreal Gazette, February 10, 1968, page 8,
hockey-reference.com, linkedin.com, passionhockey.com/hockeyarchives/, sasksportshalloffame.com, wikipedia.org.
Merci pour cet intéressant article sur ce joueur au parcours atypique.
RépondreSupprimer@ Jellos Merci!
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