Petit joueur de centre avec les Red Wings de Weyburn (affiliés à Détroit) de la Ligue junior de la Saskatchewan, Morris Mott se joignit au programme de l’équipe nationale du Père David Bauer en 1965-66. L’équipe cherchait à assembler une équipe pour représenter le pays, mais elle cherchait également des joueurs sérieux, qui mettaient l’emphase sur leurs études. Cette philosophie plaisait à Mott, qui avait envisagé de prendre la voie universitaire américaine. Toutefois, comme les premières années (freshmen) n’avaient pas l’occasion de jouer immédiatement et devaient attendre leur tour, l’idée lui plaisait moins. Avec l’équipe nationale, basée à ce moment à Winnipeg, non seulement il pouvait représenter le pays et voyager, mais il put aussi s’inscrire en histoire à l’Université du Manitoba.
Cette année-là, le programme, débuté en 1963-64, eut ses premiers succès. En effet, le Canada retourna sur le podium aux championnats du monde après une absence de trois ans. Dans un tournoi tenu à Ljubljana, en ex-Yougoslavie (aujourd’hui en Slovénie), les Canadiens s’accaparèrent de la médaille de bronze.
L’année suivante, à Vienne, Mott et ses coéquipiers rééditèrent leur exploit, préparant le terrain pour les Jeux Olympiques de Grenoble, prévus pour 1968.
Dans ce tournoi à la ronde, Mott marqua un but contre l’Allemagne de l’Ouest, avant de connaître un match exceptionnel le 9 février, lorsqu’il marqua 4 buts dans un massacre de 11-0 contre l’Allemagne de l’Est.
L’équipe canadienne s’en tira bien, parvenant même à battre les éventuels gagnants de la médaille d’argent, la Tchécoslovaquie. Toutefois, une défaite en début de tournoi contre la Finlande est venue la hanter. Les Canadiens ont tout de même quitté Grenoble avec le bronze olympique au cou. Quant à l’or, il est revenu à l’Union soviétique, comme c’était l’habitude à cette époque. Les Canadiens auraient en théorie pu se l’approprier en battant les Soviétiques lors du dernier match. L’équipe nationale les avait d’ailleurs battus l’année précédente lors du tournoi du centenaire du Canada. Mais dans ce cas-ci, il n’y eut pas de miracle. Ce fut en bout de ligne une partie à sens unique et les Canadiens furent blanchis 5-0.
En 1969, dans ce qui s’avéra la dernière année de cette version du programme national, le Canada termina quatrième à Stockholm.
En 1970, il avait été initialement entendu que les professionnels seraient finalement admis aux Championnats du monde, ce qui rendait le programme national inutile. Lorsque les plans furent changés, le Canada protesta en n’envoyant tout simplement pas d’équipe.
De son côté, Mott, qui avait terminé sa maîtrise à l’Université du Manitoba, s’inscrivit au doctorat à l’Université Queen’s de Kingston. Il s’aligna également avec les Golden Gaels de cette institution pendant deux ans.
En 1972, la fondation de l’Association mondiale de hockey (AMH) créa une forte demande pour les joueurs de hockey. Mott fut d’ailleurs repêché par Calgary, équipe qui fut remplacé par les Crusaders de Cleveland avant même de jouer un seul match. Mott signa toutefois un contrat comme agent libre avec les Golden Seals de la Californie.
Le plan initial était de jouer avec le club-école, les Golden Eagles de Salt Lake. Par contre, les déjà faibles Seals furent pillés par les équipes de l’AMH. Les nouveaux venus signèrent alors plusieurs de leurs joueurs comme Gerry Pinder, Bobby Sheehan, Wayne Carleton, Gary Jarrett et Tom Webster, ce qui créa des ouvertures. Mott, qui arriva au camp déjà en forme (ce qui était loin d’être le cas de tout le monde à cette époque), impressionna et fit l’équipe immédiatement.
Bien qu’il passa quelques temps à Salt Lake, Mott fut un régulier à Oakland et y joua 70 matchs. Employé surtout en désavantage numérique, il marqua 6 buts.
Mott passa deux autres saisons à jouer sur le quatrième trio d’une des équipes des plus faibles de la ligue. Il joua également quelques parties à Salt Lake, les aidant au passage à remporter la Coupe Adams de la CHL en 1974-75. Aussi surprenant que cela puisse paraître, une équipe associée aux Seals a déjà gagné quelque chose!
Fait cocasse, bien qu'il n'ait jamais été une étoile, Mott s'est retrouvé à un moment avec un fan club à New York! À ce moment, le responsable de l'affiche du Madison Square Garden avait pris un malin plaisir à se moquer des adversaires des Rangers en les annonçant en utilisant l'un de leurs joueurs moins connus. Lorsque la Californie fut le visiteur, il annonça "Ce soir Morris Mott et les Golden Seals de la Californie". À titre de dérision, un groupe d'adolescents de Long Island mit alors sur pied un fan club de Morris Mott...
En 1975, comme sa situation demeurait la même dans l’équipe, il préféra l’offre de Frolunda, une équipe de la ligue suédoise qui craignait être reléguée en deuxième division. Elle fit donc appel à Mott et son frère Darwin (qui a joué dans les mineures et un match avec les Blazers de Philadelphie de l’AMH), ainsi qu’au défenseur américain Tom Mellor. Les frères Mott furent les deux meilleurs pointeurs de l’équipe et Frolunda évita de justesse la relégation.
Mott a bien aimé son expérience en Suède, mais de ce côté-ci de l’Atlantique, l’Université Queen’s lui demanda de montrer du progrès dans sa rédaction de thèse, à défaut de quoi il serait exclu du programme. Mott décida donc de revenir et de se consacrer à ses études.
Il n’avait toutefois pas fait son dernier tour de piste puisqu’au cours de la saison 1976-77, les Jets de Winnipeg, à ce moment dans l’AMH, eurent une série de blessés, incluant Bobby Hull et Anders Hedberg. N’ayant pas de club affilié, ils firent appel à Mott. Il joua alors deux matchs, qui s’ajoutèrent aux 199 qu’il a joués avec les Seals.
Il termina ensuite son doctorat et se trouva du travail à l’Université du Manitoba. En 1986, il obtint un poste de professeur permanent à l’Université de Brandon. Pour ses recherches, il privilégia comme sujet l’histoire de l’ouest canadien… et l’histoire du sport.
Membre du Temple de la renommée du hockey du Manitoba, il est aujourd’hui à la retraite.
Sources : « Quick on the draw – Morris Mott », 10 février 2010, Westman Journal (westmanjournal.com), brandonu.ca, hhof.com, mbhockeyhalloffame.ca, wikipedia.org.
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